6 ou 7 juillet 1378 Yvain de Galles (Owain Lawgoch à la main rouge) assassiné au siège du château de Mortagne sur Gironde
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En 1378, la Saintonge est un théâtre de la guerre de Cent Ans.
Mortagne-sur-Gironde alors sous contrôle anglais, où Owain est tué, est à 10 km de Didonne, lieu de résidence de Bermond-Arnaud de PREISSAC surnommé le Bon Soudan.
Sa campagne menace directement les possessions anglaises dans la région.
Le château de Mortagne-sur-Gironde, également appelé château de Vil-Mortagne, est situé en Charente-Maritime (17120), sur la rive droite de l'estuaire de la Gironde.
Il se trouve sur un éperon rocheux stratégique au sud-ouest du bourg, dominant les marais et l'embouchure du fleuve, à environ 10 km au nord de Royan et 30 km au nord de Saintes.
Cette position en fait un point de contrôle idéal pour la navigation et la défense côtière, sous l'influence historique de la Saintonge et de l'Aquitaine.
Owain Lawgoch, surnommé "à la main rouge" (en gallois Owain ap Thomas ap Rhodri, Owain Lawgoch), est une figure légendaire et historique du XIVe siècle, revendiquant le titre de prince de Galles et menant une résistance contre la domination anglaise.
Naissance et origines : Né vers 1330 (dates incertaines), probablement en Angleterre ou en Galles, Owain est un descendant direct de la maison royale galloise de Gwynedd, fils de Thomas ap Rhodri et le petit-fils de Rhodri ap Gruffudd, frère du dernier roi de Gwynedd, Llywelyn ap Gruffudd (le dernier prince de Galles indépendant, mort en 1282).
Exilé en France et en Europe continentale, il devient un mercenaire renommé avant de lancer une campagne pour libérer le Pays de Galles des Plantagenêts.
Après la conquête anglaise de 1282-1283 par Édouard Ier, la famille s’exile, et Owain grandit en France ou en Écosse.
Surnom "Lawgoch" : Signifie "à la main rouge" en gallois (llaw goch), une référence possible à son rôle de guerrier sanguinaire, à une blessure distinctive, ou à un symbole héraldique (une main rouge figure dans les armoiries galloises).
Ce surnom évoque aussi une prophétie attribuée à Myrddin (Merlin), annonçant un libérateur gallois.
Rôle et actions
Carrière de mercenaire : Owain sert comme condottiere en Europe, notamment pour la France durant la guerre de Cent Ans.
Il combat aux côtés de Charles V contre les Anglo-Navarrais, participant peut-être à la bataille de Cocherel (1364), où Gascons s’affrontent.
En 1369, il commande des compagnies de "routiers" (mercenaires) pour Charles V, renforçant sa réputation.
Revendication galloise : En 1372, avec le soutien de Charles V (allié contre l’Angleterre), Owain se proclame prince de Galles et prépare une invasion du Pays de Galles.
Il recrute des Gallois exilés et des mercenaires en Gascogne, lançant une flotte depuis La Rochelle.
En 1377, il s’installe à Guérande (Bretagne) et à Saintonge, menaçant les côtes anglaises.
Edouard III mort le 21 juin 1377 au palais de Sheen, Richard II, son successeur au Trône d'Angleterre, adressa des lettres au Soudan de Latrau, le 10 Juin 1378, pour installer Jean, Seigneur de Neuville, et le faire reconnaitre pour Lieutenant du Roi en Aquitaine.
Le Soudan, ou Soudich, se défendait cette même année dans Mortagne sur Gironde, Place très-importante par sa situation.
En juin 1378, avec environ 500 hommes, il débarque près de Mortagne-sur-Gironde, à 10 km de Didonne, pour établir une base avant d’attaquer le Pays de Galles.
Le siège en fut fait de l'ordre du Duc d'Anjou, par le brave Yvain de Galles, jeune Seigneur Anglais, que les persécutions avoient chassé de sa Patrie et qui ne peut fuir sa malheureuse destinée environné de ses défenseurs.
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Yvain de Galles avait une habitude : chaque matin, après s’être levé, par beau temps, il se rendait devant le château de Mortagne pour s’asseoir sur un tronc de bois qui avait été apporté là autrefois pour travailler au château.
Là, il se faisait peigner et coiffer longuement, observant le château et les environs, sans la moindre inquiétude de quelque côté que ce soit. Personne ne l’accompagnait habituellement avec autant de soin que Jacques Lamb.
Il arrivait souvent qu’il s’habillait et se préparait là, de la tête aux pieds.
Quand on voulait lui parler ou lui confier une tâche, on venait le chercher à cet endroit.
Un jour, le dernier où il s’y rendit, ce fut de bonne heure, par une matinée claire et agréable, après une nuit si chaude qu’il n’avait pas pu dormir.
Déboutonné, vêtu d’une simple tunique par-dessus sa chemise et enveloppé d’un manteau, il s’y rendit et s’assit.
Tout le monde dans sa maison dormait encore, et aucune garde n’était postée, car ils considéraient le château de Mortagne comme déjà conquis.
Quand Yvain fut assis sur ce tronc de bois, qu’on appelle une souche en français, il dit à Jacques Lamb :
« Va me chercher mon peigne ; je veux me rafraîchir un peu ici. »
« Monseigneur, répondit-il, volontiers. »
En allant chercher le peigne et en le rapportant, le diable entra dans le corps de Jacques.
Avec le peigne, il apporta une petite dague espagnole à large fer, décidé à accomplir son acte maléfique.
Dès qu’il fut devant son maître, sans rien dire, il le regarda, visa, et lui lança la dague dans le corps, qui était entièrement découvert, la traversant de part en part. Yvain s’effondra, mort sur le coup.
Après avoir commis cet acte, Jacques laissa la dague dans le corps, s’enfuit et courut se cacher vers le château.
Il parvint jusqu’à la barrière, où il fut reconnu et accueilli par les gardes. On le conduisit devant le soudic de l’Estrade.
« Sire, dit-il au soudic, je vous ai débarrassé de l’un de vos plus grands ennemis. »
Le Soudan indigné, lui répondit :
« De qui ? ».
« De Yvain de Galles, » répondit Jacques.
« Et comment ? » reprit le soudic.
« Par cette voie, » répondit Jacques.
Il raconta alors toute l’histoire dans les détails, comme vous venez de l’entendre.
Quand le soudic l’eut écouté, il secoua la tête, le regarda d’un air sévère et dit :
«Tu l'as meurdri, et sache bien, tout considéré, que si je ne voyois nostre très grand profit en ce fait, je te fairois trancher la teste et jeter ton corps et ta tête dans les fossés; mais puisqu'il est fait, il ne se peut desfaire ;
C’est dommage pour ce gentilhomme, mort de cette manière ; nous en tirerons plus de blâme que de louanges. »
Ainsi finit Yvain de Galles, tué par une grande malchance et une trahison.
Ses hommes de l’ost furent profondément indignés quand ils l’apprirent, tout comme toutes les bonnes gens, et en particulier le roi Charles de France, qui le pleura beaucoup, bien qu’il ne pût rien y changer.
Yvain de Galles fut enterré dans l’église de Saint-Léger, où l’on avait établi une bastide à une demi-lieue du château de Mortagne.
Tous les gentilshommes de l’ost assistèrent à ses funérailles, qui furent célébrées avec grande révérence.
Pour autant, le siège de Mortagne ne fut pas abandonné, car il y avait de bons chevaliers et écuyers bretons, poitevins et français qui n’auraient jamais quitté les lieux sans une intervention décisive.
Leur volonté de conquérir le fort devint même plus forte qu’auparavant, pour venger la mort de leur bon capitaine, Yvain de Galles.
Ils restèrent sur leurs positions, sans lancer d’assauts, car ils savaient que les défenseurs, privés de vivres, ne pouvaient recevoir ni secours ni approvisionnements de l’extérieur, les mettant en grand danger.
La vive et longue résistance du Soudan, donna le temps aux Anglais de rassembler une Escadre aux ordres du Seigneur de Neuville, dont le mouvement vers Mortagne, par la Rivière de Bordeaux, fit lever le siège.
On trouve un état convenu et arrêté entre M. Jean de Neuville, Lieutenant d'Aquitaine, d'une part et Jean de Mittfort, Lieutenant de Sire Richard, Routier, Connétable de Bordeaux, d'autre part, contenant les sommes payées aux gens de Guerre, pour le recouvrement et défense de Mortagne, dans lequel état le Soudan de Latrau est employé en deux différents articles, dont voici la teneur :
« Item, payé le XVIII. jour d'Octobre susd. (1378) à le Sondit de la Trau, pur XL. hommes d'Armes, demurantz sur la garde et tuition de Moretaigne Suisdit, par VIL mois parnant, pur chascun homme d'Armes, en ledit mois XV. francs .... VI c. francs.
Item, payé le XX. j our d'Octobre, l'an M. CCC. LXXVIII. à Soudit de Latrau, pur les Bons et agréables services qu'il a faict en temps passé en les guerres du Roy Edouard, que Dieu assoile, et fera au Roy qui ore est, en temps avener, et aussi pur les grandes paynes, travails, costages, et pardes qu'il mesme et ses gens ount suffert, si bien deinz la sege de Moretaigne, par long-temps, comme aillours, en récompensation de regard desditz services et travails...... 500 francs.
Ce qui était une somme considérable dans ce temps-là.
Son assassinat par un espion anglais met fin à son projet.
Importance historique
Symbole national : Owain est le dernier prétendant gallois sérieux au trône avant Owain Glyndŵr (1400-1415).
Sa mort marque la fin des espoirs d’une restauration galloise sous les Plantagenêts, renforçant l’assimilation anglaise.
Lien avec la France : Charles V le soutient pour affaiblir Édouard III, illustrant l’alliance franco-galloise contre l’Angleterre.
Légende : Les chroniques galloises (Brut y Tywysogion) et françaises (Chroniques de Jean Froissart) exaltent son courage, le liant à la prophétie de Merlin sur un "rouge dragon" libérateur.
L’assassinat d’Owain par un agent anglais montre l’importance stratégique de la zone pour Édouard III.
John Lamb (ou Jon Lamb), un écossais au service des Anglais.
Édouard III, alarmé par les préparatifs d'Owain, paie Lamb pour l'éliminer.
Mort : 6 ou 7 juillet 1378, assassiné à Mortagne-sur-Gironde (Charente-Maritime, près de Didonne) par un agent anglais, probablement un archer nommé John Lamb ou James de St André, payé par le roi Édouard III pour l’éliminer.
Le Issue Roll of the Exchequer (registre des dépenses royales) du 4 décembre 1378 enregistre : "To John Lamb, an esquire from Scotland, because he lately killed Owynn de Gales, a rebel and enemy of the King in France... £20" (20 livres sterling, une somme substantielle).
La levée du siège suit la mort d’Owain.
Ses hommes, avec leur artillerie (probablement des trébuchets ou canons primitifs), se retirent vers l’église Saint-Léger, où ils subissent plusieurs assauts anglais.
Froissart décrit des combats acharnés mais désorganisés, les Gallois étant démoralisés.
Par un traité honorable la forteresse fut rendue et resta aux Anglais : la forteresse de Mortagne, y compris le château et ses dépendances, reste aux mains des Anglais, renforçant leur contrôle sur l’estuaire de la Gironde.
Localisation de Saint-Léger : Le site "la Chapelle", entre Floirac et la Brisarderie, à 2 km au sud-est de Mortagne, correspond à la description.
En effet, à une demi-lieue de Mortagne, existait au XIVe siècle une église de Saint-Léger dont les traces ont aujourd'hui complétement disparu, et dont le nom même a péri dans les souvenirs des habitants.
Ce n'est qu'en creusant le sol qu'on en peut retrouver quelques vestiges.
De récents travaux de culture ont fait découvrir le lieu précis où s'élevait l'église de Saint-Léger, sur la partie supérieure du coteau situé entre Floirac et la Brisarderie.
L'endroit, en partie couvert par des bois et des ajoncs, se nomme la Chapelle. En 1794, il existait encore là de vieux pans de murailles.
Le point culminant qu'occupe Saint-Léger, est entouré de coteaux abrupts. On y rencontre encore des cendres, des briques romaines, des matériaux divers. On y a découvert une meule à moudre, des restes de poteries et des pierres polies.
Froissart en fait mention dans ses Chroniques de l’église de Saint-Léger, en 1377, servit de fort aux troupes du duc d'Anjou qui assiégeaient Mortagne.
C'est là que fut inhumé Yvain de Galles, assassiné par trahison pendant le siège ; là que se retirèrent aussi une troupe de ses gens avec toute leur artillerie après la levée du siège et qu'ils subirent plusieurs assauts.
Des travaux agricoles (XIXe siècle) et des prospections (2007) ont exhumé des fondations et des dalles funéraires, mais l’érosion et les bois ont effacé les traces visibles.
En 1794, des pans de murailles subsistaient, confirmant une structure médiévale.
Siège : Les fouilles (2001-2004) près du château et de Saint-Étienne montrent des signes de combat (flèches, fossés renforcés), corroborant le récit.
Cet assassinat marque la fin de sa campagne pour libérer le Pays de Galles, renforçant l’emprise anglaise. Charles V pleure la perte d’un allié.
Légende : La tombe à Saint-Léger alimente le mythe d’Owain comme "roi dormant", repris par Owain Glyndŵr (1400-1415).
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Armoiries d'Owain Lawgoch
Owain Lawgoch (Owain ap Thomas ap Rhodri, c. 1330-1378), dernier prétendant sérieux au titre de prince de Galles de la lignée de Gwynedd, utilisait des armoiries héritées de ses ancêtres royaux gallois, symbolisant sa revendication légitime au trône.
Ces armes n'étaient pas uniques à lui, mais reprenaient les emblèmes traditionnels des princes de Gwynedd, adaptés pour affirmer son statut de libérateur prophétisé (lié à la légende de Merlin).
Description des armoiries
Blason principal : D'or aux quatre lions léopardés de gueules, armés et lampassés d'azur (or, quatre lions passants gardants de gueules, armés et lampassés d'azur).
Signification : Les quatre lions rouges sur fond d'or représentent la lignée royale de Gwynedd (descendants de Llywelyn le Grand et Llywelyn ap Gruffudd, dernier prince indépendant mort en 1282).
Owain, comme descendant de Rhodri ap Gruffudd (frère de Llywelyn), adopte ce blason pour légitimer sa rébellion contre les Plantagenêts anglais.
Les lions "léopardés" (passants gardants, regardant de face) symbolisent la vigilance et la royauté galloise.
Variations : Parfois représenté avec un chef d'azur (bande supérieure bleue) pour distinguer sa branche, ou associé au dragon rouge du Pays de Galles (y Ddraig Goch), emblème prophétique d'un "dragon rouge" (Owain "à la main rouge") vainquant le dragon blanc anglais.
Bannière : Une version simplifiée avec un lion rampant rouge sur or, utilisée comme étendard lors de sa campagne de 1378 depuis la Saintonge (France).
Sceau : Pas de sceau personnel connu, mais des manuscrits médiévaux (ex. : Brut y Tywysogion) le dépeignent avec ces armes, confirmées par le Dictionary of National Biography (1885-1900).
Ces armoiries sont reprises plus tard par Owain Glyndŵr (1400-1415), qui les utilise pour revendiquer le même héritage, avec des ajouts comme un dragon d'or ou rouge.
Représentation visuelle
Pour illustrer, voici une représentation fidèle des armoiries d'Owain Lawgoch, basée sur les sources historiques (Arms of Llywelyn, adaptées pour Gwynedd) :
Armoiries d'Owain Lawgoch : D'or aux quatre lions léopardés de gueules, armés et lampassés d'azur
Cette image montre les quatre lions rouges sur fond doré, avec des yeux et langues bleus, comme décrit dans les armoriaux médiévaux.
Elles apparaissent dans des manuscrits comme le Welsh Roll (Arms of the Princes of Wales).
Merlin dans le folklore gallois : Le prophète des libérateurs
Merlin annonce l'apparition d'un "dragon rouge" (symbole du Pays de Galles) qui vaincra le "dragon blanc" (symbole de l'Angleterre).
Cette vision est tirée du Poème de Taliesin (Xe siècle) et développée dans les Cyfranc Lludd a Llefelys.
Plus spécifiquement, Merlin prophétise un "Owain à la main rouge" (Owain Lawgoch signifie littéralement "Owain à la main rouge" en gallois), un descendant royal qui dormira jusqu'à l'heure du destin pour libérer les Gallois.
Cette figure est un "héros endormi" (comme Arthur ou Frederick Barberousse en Allemagne), attendant le signal divin pour réveiller la nation.
Le surnom "Lawgoch" ("à la main rouge") correspond parfaitement à la prophétie de Merlin sur un "Owain aux mains teintes de sang" qui unira les Bretons.
Dans les bardes gallois (comme Iolo Goch), Owain est vu comme l'incarnation de cette figure : un roi dormant qui se réveillera pour vaincre les Anglais. Une légende du Cardiganshire (XVe siècle) raconte qu'un paysan nommé Dafydd creuse sous un buisson et découvre une caverne illuminée où dort un géant de sept pieds (2,13 m) à la main droite rouge : c'est Owain Lawgoch, attendant son heure pour devenir roi des Bretons.
Cette histoire, recueillie dans Trem Yn Ol de J. Jones, écho à la légende d'Arthur dormant à Avalon.
La prophétie est reprise par Owain Glyndŵr (1359-1415), qui se présente comme un "deuxième Owain" pour légitimer sa révolte. Glyndŵr cite Merlin pour rallier les Gallois, affirmant que Lawgoch était le "dragon rouge" prophétisé.
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Prospections et fouilles sur le site du château de Mortagne (2001-2004) :
Coordonnées GPS approximatives : 45.571°N, 0.907°E (le site est visible depuis la route D1 ou le sentier côtier ; accès libre mais non aménagé).
Accès actuel : Le site est intégré au paysage naturel, avec des vestiges visibles depuis les falaises.
Il est proche du port de Mortagne et du prieuré Saint-Étienne (XIe siècle).
Pas de visites guidées régulières, mais des panneaux informatifs sous l'égide de la Communauté d'agglomération Royan Atlantique.
Le château fait partie d'une ligne de fortifications médiévale (avec Montguyon, Montlieu, Montendre et Mirambeau) établie au XIe siècle pour délimiter la frontière entre le Bordelais et la Saintonge.
Il a connu plusieurs sièges pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453), notamment sous les Anglais (abandonné en 1407), et a été érigé en principauté seigneuriale au XIVe siècle.
Les fouilles à Mortagne-sur-Gironde ont révélé une occupation humaine continue depuis le Néolithique, avec un focus sur les périodes celtique, gallo-romaine et médiévale.
Le château est attesté dès le XIe siècle comme une fortification frontière entre le Bordelais et la Saintonge, une période où les mottes castrales étaient courantes pour surveiller les vallées et les voies navigables.
L'éperon rocheux de Mortagne, dominant l'estuaire de la Gironde, offrait une position naturelle idéale pour une motte, renforcée par des travaux humains.
Le site du château et ses environs ont été explorés pour comprendre son rôle défensif et économique.
Les sondages menés par l'INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) sur l'éperon rocheux de Vil-Mortagne, où se dressait le château, ont révélé des traces d'une élévation artificielle ou naturelle renforcée.
Des vestiges de talus et de douves peu profondes, caractéristiques des mottes castrales, ont été identifiés, bien que l'érosion côtière ait altéré une partie du site.
Structure typique : Les fouilles ont mis au jour une base en terre et des fondations de bois ou de pierre, suggérant une motte surmontée d'une tour ou d'une enceinte primitive, typique des XIe-XIIe siècles.
Une motte castrale est généralement un monticule de terre surélevé (5 à 15 mètres), entouré de fossés, avec une palissade ou une tour en bois au sommet, souvent remplacée par la pierre au fil du temps.
Évolution médiévale : Au XIIIe siècle, sous l'influence des seigneurs locaux (comme les Didonne ou les Preissac), la motte a probablement été agrandie avec des murailles en pierre, transformant le site en un château plus élaboré.
Cependant, les fondations initiales restent celles d'une motte castrale, comme observé dans des sites voisins (ex. : château de Didonne, à 10 km).
Guerre de Cent Ans : Après les sièges anglais (abandon en 1407), la motte a perdu son rôle militaire, et l'érosion a réduit les vestiges visibles, masquant partiellement sa structure originelle.
État actuel des vestiges : Le château est en grande partie ruiné, avec des fondations visibles sur l'éperon rocheux.
Aucune campagne récente (post-2011) n'est signalée, mais le site est protégé comme zone patrimoniale.
Accès aux résultats : Les rapports sont disponibles via le Musée du Patrimoine du Pays Royannais (Royan) et les archives départementales de Charente-Maritime.
Des expositions temporaires (ex. : 2005-2008) ont mis en valeur ces découvertes.
Le monument commémoratif à Owain Lawgoch (Yvain de Galles) à Mortagne-sur-Gironde
Situé sur un terrain surplombant le port de Mortagne-sur-Gironde, au cœur du bourg, face à l'estuaire de la Gironde.
Il occupe un petit espace public cédé par la commune, à proximité du château médiéval (motte castrale du XIe siècle) et de l'église Saint-Étienne.
Coordonnées approximatives : 45.571°N, 0.907°E (visible depuis la route D1).
Forme et matériaux : Une statue moderniste symbolique représentant une main géante tendue (référence au surnom "Lawgoch", "à la main rouge"), haute d'environ 2 mètres.
Sculptée en ardoise galloise (de Blaenau Ffestiniog) et en calcaire local français (de la Gironde), elle évoque la main ensanglantée d'Owain, prophétisée par Merlin comme signe d'un libérateur gallois.
La base est pavée de pierres de Gwynedd (Penmaenmawr), avec deux plaques en bas-relief : l'une portant l'impression du sceau d'Owain (un lion rampant), l'autre avec des inscriptions en français et en gallois.
Inscription principale :
"À Owain Lawgoch, prince de Galles, mort pour la liberté de son peuple, 1378-2003. De la part de ses frères gallois."
At Owain Lawgoch, Tywysog Cymru, a fu farw dros ryddid ei bobl, 1378-2003. Gan ei frodyr Cymreig