Canalblog Tous les blogs Top blogs Tourisme, Lieux et Événements Tous les blogs Tourisme, Lieux et Événements
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
PHystorique- Les Portes du Temps
TRADUCTION
Derniers commentaires
22 octobre 2025

1181 Prise du Château de Montberon (Charente-Maritime) par Richard Cœur de Lion.

Le château de Montberon, situé près de Saint-Jean-d'Angély dans la région actuelle de la Charente-Maritime (Nouvelle-Aquitaine), est une forteresse médiévale dont l'histoire est marquée par son rôle stratégique dans les luttes féodales du XIIe siècle, notamment lors de sa prise par Richard Cœur de Lion en 1181.

 

 

Sa construction sur une motte castrale (colline artificielle) reflète les normes défensives de l'époque.

 

Montberon comprenait une tour maîtresse en pierre, entourée de remparts et de fossés, avec une enceinte protégeant un petit bourg adjacent.

 

 Sa position près de la vallée de la Boutonne en faisait un point de contrôle des routes entre Saintonge et Poitou.

 

 

Bien que les vestiges soient aujourd'hui limités, ce site fut un bastion clé pour les seigneurs locaux et les comtes d'Angoulême face à l'expansion plantagenêt.

 

 

 

Seigneurs initiaux : Le château fut tenu par des nobles locaux alliés aux Taillefer, comte d’Angoulême, comme en témoigne son rôle dans la révolte contre les Plantagenêts.

 

 

Rôle au XIIe Siècle

Contexte féodal : Au XIIe siècle, Montberon se trouvait dans la zone de tension entre l'empire Plantagenêt (Henri II et ses fils) et les vassaux soutenant la couronne capétienne (Louis VII).

 

Les comtes d'Angoulême, notamment Vulgrin III Taillefer (1179-1181), y stationnaient des garnisons pour résister à l'autorité ducale.

 

 

La prise du château de Montberon par Richard Cœur de Lion est un épisode clé des campagnes militaires menées par le jeune duc d'Aquitaine (alors âgé d'environ 24 ans) pour soumettre les seigneurs rebelles de l'ouest de la France.

 

 

Ce siège s'inscrit dans la rébellion de 1181-1183, où Vulgrin III Taillefer, comte d'Angoulême, et ses alliés (comme Centulle de Bigorre) défiaient l'autorité plantagenêt.

 

Montberon, une forteresse stratégique fut un bastion clé de cette résistance.

 

 

 

Voici une synthèse basée sur les chroniques médiévales et les sources historiques.

 

 

Contexte Historique

Année 1181 : Richard, fils d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine, consolidait son pouvoir sur l'Aquitaine face à des vassaux turbulents.

 

Vulgrin III, successeur de Guillaume VI Taillefer, forma une ligue avec Centulle III, comte de Bigorre, et les nobles de Saintonge pour défier Richard.

 

 

Montberon, tenu par des alliés de Vulgrin, contrôlait les routes vers Poitiers et servait de base pour des raids contre les forces ducales.

 

 

Enjeux : Ce conflit reflétait les tensions plus larges entre l'empire Plantagenêt (Angleterre, Normandie, Aquitaine) et la couronne capétienne (Louis VII).

Richard, surnommé "Cœur de Lion" pour sa bravoure, visait à briser cette coalition pour imposer son autorité, préfigurant les guerres futures contre Philippe Auguste.

 

 

 

Déroulement du Siège

Selon la chronique de Geoffroi de Vigeois (moine limousin du XIIe siècle, source principale), la prise de Montberon fut rapide et décisive :

 

Préparation : Richard lança sa campagne au printemps 1181, après avoir rassemblé une armée de chevaliers normands, brabançons et poitevins (environ 2 000 hommes).

 

 

 

Juin Siège de 1181 par Richard Cœur de Lion :

 Montberon, tenu par des partisans de Vulgrin, fut une cible prioritaire.

 

 La chronique de Geoffroi de Vigeois rapporte que Richard captura d'abord Centulle lors d'une embuscade près de Saint-Maigrin (1), puis assiégea le château.

 

 

Déroulement : L'assaut dura quelques jours.

 

Le château, fortifié avec des remparts de pierre et une tour maîtresse, fut assiégé pendant quelques jours.

 

Richard utilisa des engins de siège primitifs (trébuchets et béliers) pour bombarder les murailles et des sapeurs pour miner les fondations, créant une brèche.

 

 

Chute du château :

La prise fut violente : les assaillants escaladèrent les murs sous une pluie de flèches et de pierres.

 

Centulle, déjà prisonnier, fut exhibé pour démoraliser les défenseurs.

 

Montberon tomba en une semaine, avec de lourdes pertes des deux côtés. Richard rasa partiellement la forteresse pour l'empêcher de servir de base rebelle.

 

 

 

Conséquences :

 

Une chronique locale rapporte que Richard fit démonter une partie des murailles pour symboliser sa domination, un acte typique de ses châtiments.

 

Avancée de Richard : Emporté par la victoire, Richard ravagea l'Angoumois : il détruisit Marcillac, Grumel-Villeneuve et Agens-Villeneuve, puis assiégea Pons et Taillebourg et forcer Vulgrin à lui rendre hommage.

 

 

Vulgrin III fut contraint de céder Montignac et Angoulême, dont les murailles furent abattues.

 

Robert III, jeune seigneur, aurait rejoint ou toléré cette rébellion, peut-être pour défendre ses intérêts face à la pression croissante de Richard.

 

 

Paix fragile :

En 1183, Vulgrin prêta hommage à Richard, mais les tensions resurgirent. La mort de Vulgrin (29 juin 1181) et le mariage de sa fille Mathilde à Hugues de Lusignan (texte précédent) entraînèrent de nouvelles guerres fratricides.

 

 

Héritage : Cette campagne renforça la réputation de Richard comme stratège impitoyable, mais alimenta les rancunes locales, contribuant à la révolte de 1188 (siège de Châteauroux) et à la reconquête capétienne de 1204.

 

 

 

 

 

 

 

 

Déclin et Abandon

Post-1181 : Après sa prise, Montberon perdit son statut militaire.

 

Les Plantagenêts y installèrent une garnison temporaire, mais la forteresse ne fut plus un enjeu majeur après la mort de Vulgrin et les conflits fratricides qui suivirent (entre les frères Taillefer et Hugues de Lusignan).

 

 

Moyen Âge tardif : Avec la reconquête capétienne de 1204 par Philippe Auguste, l'Angoumois et ses dépendances (dont la Saintonge) furent intégrés au domaine royal.

 

Montberon, endommagé, fut abandonné au profit de châteaux mieux préservés comme Taillebourg.

 

 

Réutilisation : Ses pierres furent pillées au fil des siècles pour des constructions locales, notamment au XIXe siècle avec l'essor des fermes et villages voisins.

 

 

Signification Historique

Stratégie militaire : Montberon illustre la tactique de Richard Cœur de Lion : frapper rapidement les points forts ennemis pour démoraliser les rebelles. Sa prise marqua un tournant dans la soumission de l'Angoumois.

 

Cet événement s'inscrit dans la révolte de Vulgrin III, après le siège de Château-Raoul, et précède les campagnes de 1188 (Châteauroux).

Il reflète la lutte des Taillefer contre les Plantagenêts, débutée sous Guillaume V.

 

 

Cet épisode illustre la férocité des luttes féodales en Aquitaine, où Richard forgea son mythe de conquérant.

 

(Richard, Cœur de Lion "de gueules à deux lions rampants affrontés d'or".)

 

 

1177 Centulle III de Bigorre s’associe aux vicomtes de Dax (Pierre II de Dax) et de Bayonne pour défier Richard Cœur de Lion.<==....

Moyen-Age Classique 1137 / 1204 période Aliénor d'Aquitaine <==....

 

 

 

 

 

Histoire de Montberon (hameau de Matha, 17490) Castrum Montis Berulphi

 

Montberon est un petit hameau rural rattaché à la commune de Matha, dans le département de la Charente-Maritime (Nouvelle-Aquitaine, France), au cœur de la région de Grande Champagne, célèbre pour son vignoble de cognac.

 

Situé à environ 3 km au nord-ouest du bourg de Matha, il s'étend sur un territoire vallonné typique du paysage saintongeais, marqué par des terres agricoles et viticoles.

 

Bien que discret et peu documenté en tant qu'entité autonome, son histoire est intimement liée à celle de Matha et à la puissante famille noble des Montberon (ou Montbron), dont il tire son nom.

 

Voici un aperçu chronologique basé sur les sources historiques disponibles.

 

 

Origines antiques et haut Moyen Âge

 

La région de Matha, incluant Montberon, est occupée dès l'Antiquité par les Celtes Santons, puis intégrée à la Gaule romaine au Ier siècle av. J.-C.

 

Des vestiges gallo-romains (voies de communication et fermes) y ont été retrouvés, témoignant d'une activité agricole précoce.

 

Au Ve siècle, les Wisigoths s'installent dans la Saintonge, comme en témoigne la toponymie locale (ex. : Gourvillette, "village des Goths").

 

Ils sont chassés par les Francs vers 507, sous Clovis.

 

Au VIe siècle, selon une légende rapportée dans les chroniques familiales, le roi mérovingien Childebert Ier (511-558) aurait envoyé son fidèle guerrier Berulphe pour pacifier la zone autour de Montbron (en Charente voisine).

 

Berulphe y édifia une fortification en bois sur une hauteur, nommée Mons Berulphis, qui aurait donné naissance au nom "Montberon".

 

Bien que cette étymologie soit plus directement liée à Montbron (à 30 km au sud), elle illustre les origines fortifiées des seigneuries locales, et Montberon pourrait en être une extension ou un fief cadet.

 

 

En 866, face aux incursions vikings remontant la Charente, Vulgrin Ier, comte d'Angoulême, érige un château à Matha pour barrer la route aux envahisseurs.

 

 Ce site stratégique, près de l'église Saint-Hérie (aujourd'hui intégrée à Matha), protège probablement les environs, dont Montberon.

 

Matha devient alors un centre de diffusion du christianisme, avec l'arrivée de missionnaires comme Saint Éloi.

Juin 866 Taillebourg - Duel Mortel entre Emenon, comte d’Angoulême, et Landry, gouverneur de Saintes pour la possession du château de Bouteville <==....

 

Moyen Âge : Les seigneurs de Matha et l'ascension des Montberon (XIe-XVe siècles)

 

Les premiers seigneurs de Matha sont des cadets des Taillefer, comtes d'Angoulême.

 

Selon Adémar de Chabanais, les seigneurs de Montbron descendaient des premiers comtes non héréditaires d'Angoulême, soit qu'ils aient été leurs parents soit qu'ils n'aient été d'abord que les délégués d'une, partie de leur puissance.

 

La dernière opinion emprunterait quelque force à ce qui nous est connu de l'administration des comtes établis par les Mérovingiens.

 

Ce chroniqueur, qui vécut dans le pays, qui fut témoin des efforts persévérants des grands vassaux pour se rendre héréditaires et indépendants de la royauté, homme ailleurs les seigneurs de Montbron, mais ne fait pas connaître autrement leur origine.

 

Quant au château de cette puissante famille, il en indique si clairement la position qu'on ne saurait la confondre avec les autres postes militaires du pays ou des environs Mons Berulphi hodie corrupti Montbron,  ab alio vocabulo olim corrupto, quod est Mons Brunus, castellum est nobile et antiquum in pago Engolismensi ad Tardueram fluvium cujus multa mentio in veteribus monumentis. »

 

Cette localité s'appela donc d'abord Mons-BeruIphus; plus tard, par corruption de la terminaison Mont-Brun et, en dernier lieu, Montberon, et dans l'idiome roman, Montberou (1).

 

 La chronique du moine de Saint-Cybard s'arrêtant à l'année 1029, ce château jouissant dès lors d'une grande réputation on doit en conclure qu'il remontait à une assez haute antiquité.

 

Ce ne serait pas sans quelque vraisemblance qu'on le mettrait au nombre des forteresses bâties par les premiers ducs d'Aquitaine, et dont Pepin-le-Bref s'empara avant d'entrer en vainqueur dans les villes de Limoges, d'Angoulême et de Périgueux.

 

Si l'on étudie, en effet, la contrée montueuse située entre les bassins supérieurs de la Tardouère et du Bandiat, on comprendra que la position stratégique du château de Montbron dut avoir une certaine importance dans la grande lutte du Midi contre le Nord.

 

Waifre, le défenseur de l'indépendance méridionale, put y faire camper ses garnisons pour couvrir  l'accès du Périgord.

 

 Quand l'Aquitaine, plutôt trahie que vaincue, fut soumise aux Carlovingiens, qui en firent un royaume divisé en quinze grands comtés, le château de Montbron continua d'être une place forte.

 

Tout porte à croire qu'au moment où la féodalité se trouva constituée, les seigneurs de Montbron se distinguaient par leur puissance entre les possesseurs de fiefs de l'Angoumois.

 

Robert, par lequel on peut commencer la série des hommes illustres de cette maison, prit le parti de Guillaume Taillefer III contre Aymar, qui, soutenu par ses voisins Bardon de Cognac et Alduin de Barbezieux, prétendait a la terre d'Archiac, et contre le duc d'Aquitaine, qui, réclamant le château de Matha, fut forcé de lever le siège de Marcillac (1090-1120).

 

Pendant que ces guerres désolaient le pays, Guillaume de Montbron oncle de Robert, occupait le siège épiscopal de Périgueux, auquel il avait été promu en 1063.

 

Ses vertus comme ses talents le firent intervenir dans toutes les affaires religieuses de son temps.

 

De concert avec AIduin, son frère ainé, auquel Robert paraît avoir succédé dans la seigneurie de Montbron, et avec un autre frère nommé Hugues, il donna à l'église de Saint-Pierre d'Angoulême la forêt de Fontclaireau.

 

 Son nom est cité dans le cartulaire de l'abbaye d'Uzerche en 1071.

 

Quatre ans après, il assista au concile tenu à Saint-Maixent.

 

 En 1079, son nom figure dans une donation faite à l'abbaye de Moissac.

 

L'année qui suivit, il se trouva avec Adémar, évêque d'Angoulême, et avec plusieurs autres, au synode convoqué à Bordeaux pour défendre les privilèges de l'abbaye de La Sauve-Majeure.

 

La même année, pour rétablir la discipline dans l'abbaye de Brantôme, il conseilla; à Hélie, comte de Périgord, d'en donner l'administration à Seguin, abbé de La Chaise-Dieu.

 

En 1081 il confirma la donation faite au monastère de Saint-Florent de Saumur par un chevalier (miles) nommé Alquerius (2).

 

Les vertus évangéliques de Guillaume de Montbron lui attirèrent à un si haut degré la vénération de ses contemporains, que le peuple, dans l'enthousiasme de sa reconnaissance pour les bienfaits qu'il en avait reçus, crut reconnaître en lui le don des miracles.

 

Sa sainteté, dit le P. Dupuy, reluisait comme un soleil dans un siècle tout ténébreux. Ses prières étaient si puissantes que Dieu les exauçait toujours contre ceux qui transgressaient les lois de l'église.

 

Un jour, dit encore cet auteur, le saint évêque visitant les environs de Villebois (Lavalette), entendit le peuple qui se plaignait de quelques meuniers des bords de la lizonne; il appela sur eux la malédiction du ciel, et tout-à-coup on vit s'abîmer les moulins et les meuniers (3).

 

Un rationaliste étroit fermerait son âme au souffle vivant de ces traditions. Ces pieuses légendes, qui se redisaient autrefois au foyer de la famille comme un enseignement, caractérisent bien le moyen-âge, alors qu'avec raison on ne croyait à la justice des hommes qu'en croyant à la justice de Dieu.

 

Sans cette foi vive à l'intervention divine dans les choses humaines, le moyen-âge, sorti de l'élément barbare, marque des dernières années de la corruption du monde romain, ne serait pas arrivé à la civilisation.

 

La société moderne, en s'écartant de la voie qu'éclairait le christianisme, en se faisant sceptique, s'est trouvée un jour en face d'un abime.

 

Guillaume de Montbron avait remplacé Girard de Gourdon sur le siège de Périgueux. Il gouverna son église vingt-deux ans, onze mois, et cinq jours. Il y mourut le 9 février 1081, en demandant que son corps fût porté à Montbron pour être placé à côté des membres de sa famille, sous les cloîtres d'un prieuré bâti par ses ancêtres, dans une chapelle dédiée à saint Alduric (4), dont la statue, adossée au mur de l'église, a été mutilée.

 

C'est à la gauche de cette statue que se voit aujourd'hui le tombeau de Guillaume.

 

Il y est représenté revêtu de la dalmatique et couché sur une longue pierre, au-dessous de laquelle règne un espace vide séparant le tombeau proprement dit de l'effigie qui le désigne.

 

 Ce monument, dont les inscriptions très frustes sont illisibles, malgré l'antiquité que décèle la forme, ne saurait pourtant remonter à l'époque de la mort du saint prélat.

 

Il lui est postérieur au moins d'un siècle et ne dut être construit qu'après l'église, car le plein cintre en saillie qui le surmonte n'est pas adhérent à la muraille.

 

Tout porte à croire que les restes des premiers seigneurs de Montbron ne furent placés dans le cloître du prieuré, qui longeait le mur de l'église, du côté du midi, que longtemps après leur mort (5), mais qu'en construisant l'église, on leur réserva une place dans le cloître, en édifiant, pour recevoir leurs inscriptions tumulaires, de petites arcades dont la forme est assez gracieuse.

 

 Deux larges arcades, faisant corps avec le mur de l'église du côté du transept, appartenant très probablement à la même époque, ayant pour appui des colonnettes engagées, recouvrent douze petits arceaux simulés en plein cintre, ornés de dentelures et séparés aussi par de petites colonnes dans les intervalles desquelles on lit ces inscriptions :

 

«  Hic Requiescunt : Audoinus : Borelius : et : Philippa : Uxor : Sua : Robertus : Helias : Bertrando (sic) : Audoino : Alberto : Petronilla : et : Johanna : Obiit : Anno : Dni : M. CC. XL. »

 

 La date qui termine cette inscription est loin d'être celle de la mort de toutes les personnes nommées, et ne se rapporte qu'à la dernière mais, par la ressemblance des caractères, qui sont tous les mêmes, on peut croire que les noms précédents furent écrits en 1240 comme en souvenir des membres de la famille inhumés précédemment dans le même lieu, et dont les restes reposent probablement sous le terrain surhaussé le long du mur de l'église.

 

Naguère une ville du Poitou relevait avec toutes les pompes de la religion les restes d'un des grands dignitaires de l'église de Limoges, trouvés dans les ruines de l'abbaye de Charroux.

 

Pourquoi l'église d'Angoulême n'aurait-elle pas le même empressement pour honorer la mémoire d'un illustre prélat que ses contemporains regardaient comme un saint?

 

Son tombeau est livré aux profanations de la foule ignorante, menacé de disparaître, car le plein cintre qui le surmonte n'est plus soutenu que par une pierre que peut arracher la main d'un enfant.

 

Une fois cette partie du monument tombée le reste sera bientôt dispersé.

 

 En plaçant les restes de Guillaume de Montbron dans l'intérieur de l'église, on apprendrait au peuple que la génération présente doit honorer les grands dévouements et les grandes vertus qui eurent leur source dans la religion.

 

Après Robert, que nous appellerons le premier du nom, puisque ses prédécesseurs nous sont inconnus, le moine de Vigeois cite Alduin surnommé Borel, rappelé dans l'inscription déjà mentionnée, mais sans nous faire connaître aucun fait de sa vie.

 

Cependant cette famille jouissait alors d'une grande renommée dans le monde féodal, et les plus puissants feudataires recherchaient son alliance. Ebles Ier, vicomte de Ventadour, épousa Almodis, sœur d'Alduin qui ne savait peut-être pas pour quel séjour elle échangeait le manoir de ses ancêtres en devenant la châtelaine de celui de Ventadour, placé comme un nid d'aigle sur la cime d'un rocher, perdu au milieu des montagnes et entouré de sombres forêts.

 

 A tout habitant de l'Angoumois qui ne chercherait pas à recueillir quelques souvenirs de l'histoire en allant visiter cette partie du département de la Corrèze, ces collines groupées dans une vaste solitude, nues ou couvertes d'arbres séculaires, il serait impossible de ne pas regretter les bords de la Tardouère ou ceux de la Charente.

 

A Ventadour, tout est triste et lugubre le silence du désert n'y est plus troublé que par le bruit t monotone du torrent qui creuse son lit au bas de la colline sur laquelle est assise la ruine d'une des dernières tours du château.

 

II faut se rappeler que là se trouvent quelques pages de notre histoire nationale, que le noble manoir retentit autrefois du bruit des fêtes féodales, quand son pont-levis s'abaissait au signal des fanfares des chevaliers d'Aquitaine, qui venaient raconter leurs faits d'armes, ou à la voix des troubadours désireux de faire entendre à la châtelaine un chant de guerre ou un chant d'amour.

 

 Ce fut là qu'Almodis de Montbron donna le jour à un des plus célèbres poètes de la Langue-d'Oc, à Ebles II, le cantador, le rival de joyeux sirventes et d'aventures galantes du duc d'Aquitaine (6).

 

Robert II, oncle d'Almodis et frère d'un autre Robert qui figure dans la longue liste des abbés de Saint-Martin de Tulle, paraît avoir succédé à AIduin Borel (7).

 

Il prit une part active à toutes les guerres de Vulgrin Taillefer II, comte d'Angoulême, contre le duc d'Aquitaine (1120-1140).

 

Son frère Guillaume de Montbron qui occupait alors le château de Matha, en Saintonge, repoussa toutes les attaques des Poitevins contre cette place, pendant que le comte d'Angoulême tenait la campagne avec les autres vassaux d'Angoumois et de Périgord.

 

Vers le même temps, Aymar, seigneur de La Rochefoucauld, prétendait, au nom de sa femme, à la possession des terres de Chabanais et de Confolens après la mort du dernier seigneur, Jourdain VI, surnommé Eschivat, qui mourut en 1126  ne laissait qu'une fille pour héritière.

 

 Vulgrin fiança celle-ci à Robert de Craon, surnommé le Bourguignon, qui prit alors possession des deux seigneuries.

 

 Mais la trahison de quelques vassaux ne tarda pas à les livrer au duc d'Aquitaine Guillaume IX, qui les garda jusqu'à sa mort (10 février 1126).

 

Alors Vulgrin se remit en campagne et reprit le château de Chabanais, et comme Robert de Craon ennuyé de ces guerres et dégoûté du monde était parti pour la Palestine, ou il devint le second grand-maître de l'ordre du Temple, le comte d'Angoulême maria Amélie de Chabanais à Guillaume de Montbron, qui, malgré les menaces et les bravades du nouveau duc d'Aquitaine, garda les seigneuries de Confolens et de Chabanais et aussi celle de Matha (8).

 

 Quelques années après, Robert II de Montbron acquit cette dernière en épousant Yolande de Matha.

 

L'amitié de Vulgrin Taillefer II, son courage, celui de son frère, tout avait contribué à accroître sa puissance en le faisant un des plus grands vassaux de l'Angoumois.

 

Sa vie s'était passée dans les guerres féodales, elle finit dominée par les idées religieuses de son temps. Pour laisser au peuple, ruiné par les guerres, quelques jours de paix, pour mettre un frein aux rivalités des grands, l'église leur imposait de pieux pèlerinages Robert II partit, comme plusieurs autres, pour la Terre-Sainte. Un de ses parents, peut-être son fils, avait pris l'habit de moine dans l'abbaye de La Couronne.

 

 

C'était Renaud de Montbron qui fut témoin d'une donation faite à cette abbaye par Hélie Rigauld, seigneur de Montmoreau en 1185 (9).

 

Robert III hérita des grands biens de son père et continua l'illustration de sa race sous l'armure du guerrier.

 

 Il suivit Guillaume Taillefer IV à la seconde croisade, et le soutint à son retour dans toutes les guerres que celui-ci eut à .faire contre ses voisins et surtout contre Guy, seigneur de La Rochefoucauld, dont le château fut pillé et brûlé.

 

Quand le second mariage d'Aliénor de Poitiers eut fait passer nos provinces méridionales sous la suzeraineté des Plantagenets, le seigneur de Montbron fit encore cause commune avec le comte d'Angoulême pour soutenir en Aquitaine les droits du roi de France.

 

Robert III resta un vassal de Richard, participant peut-être à ses campagnes ultérieures, comme la répression des Lusignan (1188-1189).

 

À la mort de Richard en 1199, il continua de servir sous Jean sans Terre, renforçant les fortifications de Montbron.

 

Il s'était allié à une des plus puissantes familles du Limousin en épousant Jeanne de La Mothe, qui mourut à Montbron, ou elle fut inhumée dans le cloître du prieuré.

 

 On lit encore cette inscription sur le mur de l'église :

Chrisitie, tua manna pascatur donna Joanna ;

Curans haec legere dicat : Deus huic miserre.

Mais aucune date n'indique l'époque de sa mort, à moins qu'on ne trouve son nom dans le dernier de l'inscription déjà rapportée.

 

Robert III mourut en 1209, eut aussi une place, à côté de sa femme, dans cette longue galerie mortuaire, où l'on ne voit plus qu'un tombeau (10).

 

Les autres sont probablement cachés sous le sol, exhaussé quand on voulut faire du cloître un chemin public.

 

 Robert III laissa de son mariage avec Jeanne de La Mothe, Robert IV, qui lui succéda, et un autre fils nommé aussi Robert, promu à l'évêché d'Angoulême en 1254.

 

Ce prélat, distingué par un grand savoir, par une grande piété, doit être compté parmi les plus illustres successeurs de saint Ausone.

 

Tout le temps de son administration fut consacré à la défense des intérêts de son église, attaqués par le comte d'Angoulême.

 

A cette époque, la féodalité, cherchant à se relever des coups que lui avait déjà portés la royauté, envahissait les biens du clergé et s'efforçait de se soustraire à la suzeraineté des évêchés et des abbayes.

 

Robert de Montbron déploya contre le comte d'Angoulême, Hugues-le-Brun, la même énergie que les évêques du Ve siècle contre les barbares.

 

 Désireux de ne pas laisser à ses successeurs un héritage appauvri, mais trop faible pour résister au comte, qui, après avoir pillé les biens de l'évêché, l'avait chassé, ainsi que son clergé, il porta ses plaintes au roi.

 

L'affaire, soumise par saint Louis à l'arbitrage des évêques de Limoges et de Cahors, fut décidée en faveur de Robert.

 

Le comte d'Angoulême fut condamné à le ramener, ainsi que son clergé, dans la ville épiscopale en suivant la procession, de Saint-Ausone à la cathédrale, « nu-pieds, sans ceinture, coiffe et chaperon, et à confesser, la procession faite, à la vue de tout le peuple, ses fautes et à fonder revenu suffisant pour l'entretenement de trois cierges, pour ardre perpétuellement devant le grand autel d'icelle église, lors du service divin (11).

 

Isabelle de Taillefer voulut aussi disputer à Robert de Montbron certains droits de pêche sur la Touvre, mais elle ne tarda pas à céder aux menaces de son évêque (12).

 

Un autre seigneur, Ebles de Rochefort, suivant l'exemple des autres grands vassaux, qui, dans tout le Midi, semblaient avoir formé une ligue pour se soustraire à la suzeraineté de l'Église, refusa de rendre hommage à l'évêque pour son château de Thors en Saintonge.

 

Robert, lui laissant à peine le temps de s'expliquer, alla lui-même lui imposer la suzeraineté de son église, usant, dans cette circonstance, de toutes les formes féodales alors usitées et dont ses prédécesseurs s'étaient déjà servis.

 

Suivi d'un nombreux cortége, il se rendit au manoir, s'arrêta à l'entrée du fossé et ordonna au seigneur rebelle de lui apporter les clés de la place et des prisons, disant que toutes les fois que les évêques d'Angoulême étaient venus à Thors, ils avaient usé du droit de confier à leurs gens la garde du lieu, d'y prendre gîte avec leur suite et leurs chevaux, à l'exclusion du maître, et de se faire livrer les prisonniers qui s'y trouvaient détenus et qui auraient encouru la peine capitale.

 

Ebles de Rochefort apporta lui-même les clés à l'entrée du fossé; après quoi l'évêque, suivi de tous les siens, entra dans le château, en fit sortir les hommes d'armes, les serviteurs et les chevaux de son vassal, visita tous les appartements et fit ouvrir les prisons pour s'assurer s'il y avait des prisonniers.

 

Lorsque le seigneur de Thors eut pleinement reconnu ce droit, l'évêque se retira hors du fossé et lui remit les clés en lui disant « Je vous confie la garde de ce château jusqu'à ce que moi ou mes successeurs venions vous les redemander.

 

Tous ces faits eurent pour témoin un public nombreux, et le procès-verbal en fut signé par le prieur de l'abbaye de Fontdouce, Guillaume, abbé de Bassac, le seigneur de Neuvi et par plusieurs clercs et laïques (13).

Tous les tenants de fiefs qui relevaient de l'évêché furent ramenés aux devoirs de l'hommage.

 

Guy, vicomte de Limoges, vint à Montbron recevoir une nouvelle investiture pour ses terres d'Ayen et d'Issandon, quoique ces fiefs se trouvassent sur le territoire du diocèse de Limoges.

 

Robert soumit sa propre famille à la même loi il ne voulut, renoncer au droit de l'évêché sur une forêt qui dépendait de la seigneurie de ses ancêtres, et située dans les environs du château qu'à condition que tous les ans on lui ferait l'hommage au devoir d'une géline.

 

La même convention portait aussi que le seigneur de Montbron continuerait de payer au chapelain de l'église de Saint-Maurice deux setiers de blé moitié seigle, moitié froment (14).

Si l'on jugeait les temps féodaux à la mesure des idées de notre époque, on serait injuste pour cette période de notre histoire, on s'étonnerait de la puissance temporelle de l'église, on l'accuserait peut-être d'ambition.

 

Mais toutes ces préventions s'effacent devant l'état de la société du moyen-âge, alors que la loi n'était pas pour tous et qu'elle était l'oeuvre de la force matérielle plutôt que celle du droit et de l'équité.

 

Il fallut, et c'est un des titres de gloire du christianisme, que la religion, par ses ministres, intervint comme ayant une large part dans le pouvoir temporel, dans l'action des passions humaines, qu'elle devait, qu'elle pouvait seule modérer.

 

Les priviléges qui lui avaient été accordés quand elle avait recueilli les derniers débris de la civilisation, tournaient tous au profit de l'opprimé.

 

Quand l'évêque d'Angoulême forçait un puissant seigneur à lui ouvrir les prisons., quand il prenait information des crimes commis et usait du droit de les faire juger, il venait en aide à l'innocent et bornait ainsi le despotisme féodal en défendant les biens des églises, véritable patrimoine des pauvres.

 

Robert IV, comme héritier des droits qu'il tenait de sa mère sur quelques terres du Limousin, s'était reconnu vassal des vicomtes de Limoges mais ceux-ci, à leur tour, reconnaissaient la suzeraineté de l'évêque d'Angoulême pour toutes les parties de la seigneurie de Montbron situées dans leur vicomté.

 

Ce fut à ce titre qu'en 1265, du vivant de Robert III, la fière Marguerite de Bourgogne, veuve de Guy VI, accompagnée de plusieurs chevaliers, vint à Montbron et, au nom de sa fille Marie, encore enfant, dont elle avait la tutelle, fit hommage à Raymond, évêque d'Angoulême, pour tous les fiefs que le seigneur de Montbron possédait dans le vicomté de Limoges.

 

Cet acte d'hommage fut écrit à la cour du prieur de Saint-Maurice, en présence d'Hélie de Montbron chanoine de Saintes et frère de Robert IV, qui ne nous est connu que par l'hommage qu'il fit lui-même au même évêque en 1273, et par son mariage avec Marguerite de Vieilleville (15).

 

Robert V, fils du précédent, quoique encore fort jeune, avait pris part, du vivant de son père, aux deux croisades de saint Louis.

 

II ne tarda pas, à son retour, à succéder à son père car, le jour de la Toussaint de l'année 1276, il fit hommage à Philippe-le-Hardi pour ses fiefs de Rochebertiers, de Montbron et de Rancogne (16).

 

 Il épousa Isabelle, fille du vicomte de Ventadour, veuve du seigneur de Montgascon en Quercy (17), et après la mort de celle-ci, Isabelle Mahaut ou Mathilde de La Rochefoucauld, fille d'Aymeri, premier du nom (18). Une fille née de ce dernier mariage, et nommée Bellote de Montbron, épousa Guy de Chanac, représentant d'une des plus anciennes maisons du Limousin.

 

Déjà Almodis de Montbron, de son mariage avec le vicomte dé Ventadour, avait donné à la France un de nos plus célèbres troubadours Bellote de Montbron, qui, par les grâces de son esprit, fit l'ornement du château de Chanac, près de Tulle, eut aussi la gloire de donner à l'église deux hommes de grandes vertus et de grand savoir Bertrand de Chanac, d'abord évêque de Comminge, puis connu à la cour d'Avignon sous le titre de cardinal de Saint-Vital, et Guillaume de Chanac, évêque de Paris, qui fut aussi cardinal et patriarche d'Alexandrie.  (Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente)

 

 

 

Au XIe siècle, Foulques Ier de Matha († v. 1190), fils de Vulgrin II d'Angoulême, fonde la lignée locale.

 

Ses descendants, comme Geoffroi Martel II († v. 1222) et Robert II de Matha (1230-1282), étendent les domaines par des mariages stratégiques, incorporant Royan et Mornac.

 

 

 

 

 

Le tournant décisif pour Montberon survient au XIVe siècle avec l'union des familles de Matha et de Montberon : Robert III de Matha († 1358) épouse Marie de Thouars.

 

 Leur fille, Yolande de Matha (v. 1325-1376), veuve d'Ithier de Magnac, se remarie en 1348 avec Robert VII de Montbron (v. 1310-1364), seigneur de Montberon.

 

De cette union naît Jacques Ier de Montberon (v. 1350-1422), célèbre maréchal de France (1391), sénéchal d'Angoulême et chambellan du duc de Berry.

 

Il hérite des titres seigneuriaux de Matha via sa mère, reliant définitivement Montberon à la seigneurie de Matha.

 

 Jacques sert sous Charles VI pendant la guerre de Cent Ans, où la région passe plusieurs fois des mains françaises aux anglaises (traité de Brétigny, 1360).

 

La descendance consolide ces liens :

Son fils cadet, François Ier de Montberon († v. 1470), baron de Maulévrier et vicomte d'Aulnay, épouse en 1403 Louise de Clermont-Nesle (dame de Matha par héritage de sa mère Eléonore de Périgord, fille de Louise de Matha – sœur de Yolande).

 

Ce mariage apporte Matha en dot, faisant des Montberon les seigneurs incontestés.

 

Leur fils, François II de Montbron (v. 1410-1478), vend Montbron en 1471 à Marguerite de Rohan (comtesse d'Angoulême) mais conserve Matha et Aulnay.

 

Eustache de Montberon (fils de François II) est seigneur de Matha vers 1443, comme en attestent des actes notariés.

 

 

Pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453), Montberon, comme Matha, subit les ravages des conflits : pillages anglais, sièges et alternance de suzerains.

 

Les seigneurs locaux conservent toutefois leurs droits de haute et basse justice, prospérant grâce à l'agriculture (céréales, vignes) et aux foires.

 

 

 

Époque moderne :

Du XVIe au XVIIIe siècle

Au XVIe siècle, Jacquette de Montbron († 1598), fille de François III de Montbron, apporte Matha en dot à son mariage en 1558 avec André de Bourdeilles († 1582), sénéchal du Périgord et frère de Pierre de Bourdeilles (Brantôme).

 

La famille Bourdeilles hérite ainsi de Matha et de ses hameaux, dont Montberon, jusqu'à la Révolution française.

 

 

En 1621, pendant les guerres de Religion et le siège de Saint-Jean-d'Angély, Marie de Médicis (reine mère) réside au château de Matha, soulignant l'importance stratégique de la région.

 

En 1639-1640, Henri Auguste de Loménie avait épousé, en 1632, à l'âge de 37 ans, Louise de Béon, fille de Bernard de Béon et de Louise de Luxembourg Brienne, issue de la maison de Luxembourg, qui a fourni des empereurs et des princes !

Il avait acheté de la maison de Montmorency la baronnie de Montbron (mons Berulphi), la plus ancienne de l'Angoumois

 

En reconnaissance de ses services, Louis XIII éleva Montbron au rang de comté en 1640, accordant à Henri Auguste le titre de comte de Montbron.

Cette élévation reflète l'importance politique de Loménie, qui joua un rôle clé dans l'administration royale, notamment sous Richelieu.

La famille de Loménie conserva Montbron jusqu'à la Révolution française, période durant laquelle les biens féodaux furent confisqués.

 

En 1649, Louis XIV ordonne la saisie des biens de Charles de Bourdeilles, comte de Matha, pour son rôle dans la Fronde. Les Bourdeilles récupèrent toutefois leurs domaines.

 

Henri de Bourdeilles (1682-1751), comte de Matha, et son fils Henri-Joseph (1715-1794, guillotiné sous la Terreur) marquent la fin de la lignée seigneuriale. La famille, par alliances féminines, a tenu Matha près d'un millénaire.

 

 

Montberon reste un fief agricole, avec moulins (eau et vent) et fermes, comme en témoigne un inventaire des recettes du comté de Matha (Archives départementales de la Charente-Maritime, cote 1J), listant des cens en froment, avoine et volailles pour des terres locales.

 

 

Révolution et époque contemporaine

À la Révolution (1789-1799), les biens des Bourdeilles sont confisqués comme biens nationaux.

 

Montberon intègre pleinement la commune de Matha, formée en 1818 par fusion avec Marestay et Saint-Hérie.

 

Au XIXe siècle, la région se tourne vers la viticulture, avec l'essor du cognac (Matha est au cœur du premier cru de Grande Champagne).

 

Aujourd'hui, Montberon est un hameau paisible d'une centaine d'habitants, sans monument majeur mais riche en patrimoine rural : maisons en pierre calcaire, vignes et sentiers de randonnée.

 

Il fait partie de la Communauté de communes des Vallées du Coura Leon et bénéficie de la dynamique touristique de Matha (château Renaissance, églises romanes).

 

Des études locales, comme celle de Jean-François Noël (2005) sur les moulins du canton, mentionnent des sites hydrauliques potentiels à Montberon.

Cette histoire illustre comment un hameau comme Montberon, ancré dans les luttes féodales et les alliances nobiliaires, a contribué à forger l'identité de la Saintonge rurale.

 

 

 Le Site Aujourd'hui

Localisation : À Montberon (commune de Matha, 17490), près de Saint-Jean-d'Angély.

 

Les ruines du château (XIe siècle) sont visibles : une motte castrale avec vestiges de tours, de murs et fossés, entourées de champs.

 

Accessible via randonnée (gratuit), il offre une vue sur la vallée de la Boutonne. Intégrez-le à votre itinéraire (près de Lusignan).

 

Accès : Gratuit, via sentiers ruraux depuis le village (coordonnées GPS approx. : 45.950°N, -0.383°E). Pas de visites guidées, mais panneau informatif.

État : Vestiges partiels, intégrés au paysage agricole. Idéal pour une randonnée (boucle de 3-4 km avec la Boutonne).

 

 

Héritage local : Le site reste un symbole de la résistance féodale en Saintonge, évoqué dans les traditions orales comme un lieu de bravoure.

Montberon incarne un chapitre de la domination plantagenêt en Aquitaine.

 

 

 

 

 

Sources

Chronique de Geoffroi de Vigeois (vers 1185) : Description détaillée de la capture de Centulle et de la prise de Montberon comme prélude aux ravages en Angoumois: Détails sur le siège de 1181.

 

Historia Comitum Engolismensium : Relie l'événement à la succession Taillefer.

 

Autres : Mentions dans les annales de Saint-Maixent et les vies de Richard (comme celle de Roger de Hoveden).

 

Inventaire archéologique Charente-Maritime : Données sur les ruines.

Déroulement de l'Embuscade

Saint-Maigrin, un petit bourg en Saintonge (Charente-Maritime, près de Matha, à environ 40 km de Montberon), était un carrefour stratégique reliant la Bigorre (via des routes gasconnes) à l'Angoumois.

 

La région offrait des terrains boisés et vallonnés, idéaux pour une embuscade.

 

Préparation : Richard, connu pour sa stratégie militaire (futur croisé), déploya une force légère (environ 300-500 hommes : chevaliers, archers et mercenaires brabançons) sous le couvert de la nuit ou de l'aube.

 

 Il connaissait les mouvements de Centulle grâce à des espions ou des transfuges locaux, probablement informés par des seigneurs saintongeais loyaux.

 

Aménagement du terrain : Les soldats se cachèrent dans les bois ou derrière des haies près d'une route fréquentée par les troupes de Centulle, qui revenaient peut-être d'une reconnaissance ou d'une réunion avec Vulgrin.

Des archers furent placés en hauteur pour tendre une première salve.

 

Attaque : Lorsque le convoi de Centulle (composé d'une escorte d'une cinquantaine de chevaliers et d'hommes d'armes) passa, les Plantagenêts lancèrent une attaque surprise.

 Les archers tirèrent une volée de flèches pour désorganiser la colonne, suivis d'une charge de cavalerie dirigée par Richard en personne.

 La rapidité et la coordination prirent les Gascons au dépourvu.

 

Capture : Centulle, malgré sa résistance, fut désarçonné ou blessé (les sources ne précisent pas).

Ses hommes, inférieurs en nombre et encerclés, furent tués ou dispersés.

Richard le fit prisonnier, exhibant sa capture comme un trophée pour affaiblir la morale adverse.

 

Conséquences Immédiates

Domination psychologique : La capture de Centulle, un noble de haut rang, força les alliés de Vulgrin à hésiter.

Richard utilisa cet avantage pour lancer l'assaut sur Montberon, où la garnison, privée de soutien, céda rapidement.

 

Négociation forcée : Centulle, emprisonné, fut contraint de payer une rançon (estimée à plusieurs centaines de livres tournois) et de prêter hommage à Richard, plaçant temporairement la Bigorre sous influence plantagenêt.

Il fut libéré peu après, mais son rôle dans la révolte s'acheva.

 

 

 

 

(1). Un passage de Geoffroi de Vigeois a été cité quelquefois, et même par moi, comme se rapportant à Montbron; il n'indique nullement cette localité, mais bien le château de Montbrun, situé dans le Limousin.  « Americus Brunus cœnobium, quod vocatur ad Allas Valles, construens, hujus rogatu comes Robertus castrum quod vocatur Trados, nomine mutato, Montberon vocitavit. «  An 1179.

 

Il s'agit ici du prieuré d'Auteveaux, qui dépendait de l'abbaye de La Couronne. Peut-être pourrait-on dire que ce Robert était de la même famille que les seigneurs de Montbron; mais, dans tous les cas, il faudrait lire Montbrun au lieu de Montberon.

 

(2) Gall, christ.

 

(3) Estat de l'église du Périgord.  

 

(4) Ep. d'Uhert, citée par le P. Dupuy.

 

(5). Un pouillé du diocèse d'Angoulême de 1748 mentionne le prieuré de Saint-Maurice de Montbron, qui se distinguait encore de la cure du même nom et d'une aumônerie de laquelle dépendait la chapelle de la sainte Vierge, située en dehors de la ville, chapelle qui avait fait autrefois partie d'une léproserie.

 

(6). Voir mon Histoire dit Bas Limousin pour plus de détails sur les vicomtes de Ventadour.

 

Ebles II de Ventadour, dit « lo cantador » (vers 1086-1147 ou 1155, selon les sources), vicomte de Ventadour (dans l'actuelle Corrèze, Limousin, Nouvelle-Aquitaine), est une figure emblématique du XIIe siècle, à la croisée de l'aristocratie féodale et de la naissance de la poésie occitane.

 

Surnommé « lo cantador » (le chanteur, en occitan ancien), il est souvent considéré comme l'un des tout premiers troubadours, un précurseur de l'art du trobar (l'art de composer et de chanter des poèmes lyriques).

 

Bien que ses œuvres poétiques n'aient pas survécu – peut-être n'ont-elles jamais été couchées par écrit –, son influence est attestée par des chroniques contemporaines et des biographies de troubadours (vidas).

 

 Il transforma le château de Ventadour en un centre culturel rayonnant, favorisant l'émergence d'une « école » poétique qui irradia dans tout le Sud-Ouest de la France.

 

Origines et famille

Fils d'Ebles Ier de Ventadour (mort en 1096) et d'Almodis de Montberon.

 

Ebles II hérita jeune de la vicomté de Ventadour, un domaine stratégique au cœur du Limousin, bordé par les rivières et les forêts, idéal pour les fortifications et les échanges culturels.

 

 Il épousa Alix (ou Agnès) de Montluçon, avec qui il eut trois fils :

  • Ebles III († vers 1170), son successeur, également mécène des troubadours.
  • Guillaume, seigneur d'Ussel, fondateur d'une branche familiale produisant quatre troubadours (Ebles, Peire, Gui et Elias d'Ussel).
  • Archambaud, moins documenté.

 

Ebles II mourut en Italie, à l'abbaye de Montecassino (ou selon d'autres sources, lors d'un pèlerinage ou d'une retraite monastique), laissant un legs à la fois militaire et artistique.

 

(7) Baluze, Histoire de  Tulle : preuves.  

 

(8). Vigier de La Pille dit que le château de Matha avait été engagé par le père de Vulgrin son départ pour la Terre-Sainte. Corlieu n'en parle pas.

 

Richard ordonna la destruction d'un premier donjon du château, vers 1180-1190, dans le cadre de sa politique de centralisation du pouvoir.

 

Ce geste visait à briser les aspirations autonomistes des barons saintongeais, qui contestaient souvent l'autorité des Plantagenêts.

 

Peu après, Geoffroy III de Pons, seigneur influent de la région, rebâtit un nouveau donjon imposant entre 1180 et 1185, renforçant ainsi les défenses face aux tensions persistantes.

 

(9).  Archiv. Charente.

 

(10).  Dans cette église, un baron de pierre couché sur son tombeau, la tête mutilée, seul souvenir durable de ce "Robert de Mont-Beron troisième, qui est enterré " au cloître du prieuré de la ville avec Jeanne, sa femme.

 

On lit encore sur un des murs de l'église de Montbron cette inscription tumulaire:

Hic requiesct (requiescunt) : Petrus : Roberti : Callade : Lamota : et filii : ejus : Petrus : Calla : et : Geraldus : Roberti : Requiescant : in : pace :

 

(11). Sentence du 23 novembre 1259, v. Corlieu.

 

(12). Les archives du département renferment quelques chartes de cet évêque concernant les privilèges de l'évêché, et un grand nombre d'actes de reconnaissances faites par les possesseurs de fiefs de l'Angoumois.

 

(13).  Cette forme d'hommage fut souvent renouvelée par les successeurs de Robert de Montbron. (V. l'inventaire des titres de l'évêché d'Angoulême; et Gall. christ.. instrumenta ecclesie Engol.)

 

(14). Archiv. Charent.

 Charte latine dans le Livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évêque d'Angoulême datée de l'an 1263 (M° CC° LX° tercio), rédigée à Angoulême (apud Engolismam), le lundi précédant la fête de Laetare Ierusalem (quatrième dimanche de Carême, probablement autour du 20 mars).

 

Elle concerne un accord entre Robert, évêque d'Angoulême (Robbertus Dei gracia episcopus Engolismensis), et Robert IV, seigneur de Montberon (dominus Montis Berulphi), accompagné de son fils aîné, également nommé Robert.

 

Ce texte, lié au castrum de Monte Berulphi (le château ou la forteresse de Montberon), offre un aperçu des relations féodales, ecclésiastiques et économiques de l'époque dans l'Angoumois (actuelle Charente).

 

 

« Robert, par la grâce de Dieu évêque d'Angoulême, et Robert, seigneur de Montberon, et Robert, son fils aîné, à tous les fidèles chrétiens, salut éternel en Notre Seigneur.

 

Sachez tous que, d'un commun accord et par ordonnance, il a été convenu entre nous, ledit évêque d'une part, et nous, Robert, le père, et Robert, son fils, susmentionnés, d'autre part, que si la forêt de moi, ledit Robert, seigneur de Montberon, appelée Gueysserencha, située dans le diocèse d'Angoulême, se trouvant à l'époque de cette composition dans une quelconque paroisse, venait à être défrichée, les cultivateurs de cette forêt ne paieront au titre de dîme que la quinzième partie de toute céréale, légumineuse, vin, lin, chanvre et laine, au profit de nous, évêque susmentionné, et de nos successeurs ; quant aux navets, légumes, poireaux, oignons et nourriture pour animaux, ainsi que pour les foyers eux-mêmes, ils paieront annuellement à nous, ledit évêque, et à nos successeurs, pour chaque foyer ou pour chaque feu individuel, au titre de dîme, une seule poule.

 

Nous, ledit évêque, pour nous et nos successeurs, promettons de conférer le droit paroissial à l'église des environs que ledit seigneur de Montberon désignera comme choisie, pourvu toutefois que la collation de cette église nous revienne directement.

 

Nous promettons en outre, ledit évêque et nous, Robert susmentionné, seigneur de Montberon, pour nous et nos successeurs, de garantir pleinement aux cultivateurs susdits, sous le mode de dîme prédit, contre toute agression ou revendication de quiconque, une protection selon le droit, avec bonne foi observée en toutes choses.

 

Donné à Angoulême, le lundi avant la fête de Laetare Jérusalem, en l'an du Seigneur 1263.

 

Le prieur de Montberon doit sept sextiers de blé, selon la mesure de Montberon, à savoir la moitié en froment et la moitié en seigle, à rendre au chapelain de Saint-Maurice de Montberon ; l'évêque, quant à lui, deux sextiers de froment et deux sextiers de seigle selon la même mesure, par grâce et libéralité, et ceci sera rendu annuellement au chapelain, au temps des moissons, à l'endroit où ladite dîme sera collectée et empilée.

 

De ces dispositions existent des lettres scellées des sceaux des parties.

 

 

 

« Castrum de Monte Berulphi

 

Robbertus Dei gracia episcopus Engolismensis, et Robbertus, dominus Montis Berulphi, et Robbertus, filius ejus primogenitus, omnibus Chisti fidelibus salutem in Domino sempiternam,

Noverint universi quod concor datum et ordinatum fuit inter nos, predicturn episcopum, ex una parte, et nos R., patrem, et R., filium ejus, predictos, ex altéra, quod si forestam mei predicti R., domini Montis Berulphi, de Gueysserencha, sitam in Engolismensi dyocesi, tempore composicionis hujus in ulla parrochia existentem, contigerit exstirpari, cultores ipsius foreste de omni blado el legumine, vino, dino, canabe et lana quintam decimam tantum pro décima solvant nobis, episcopo supradicto, et successoribus su pradictis; de nabinis vero, oleribus, poreis, oysillis et nutrimentis animalium et de ipsis focis, solvant nobis, episcopo predicto, et nostris successoribus, annuatim, de unoquoque foco, seu de singulis foeis, pro décima, imam gallinam tantum.

Nos vero, episcopus predictus, pro nobis et successoribus nostris jus parro chiale dare promittimus illi ecclesie de circumvicinis, quam dictus dominus Montis Berulphi dixerit eligen dam, dum tamen collacio ipsius ecclesie ad nos perti neat immédiate.

Promittimus insuper nos dictus episcopus et nos R. predictus, dominus Montis Berulphi, pro nobis et successoribus nostris, supradictis cultoribus, sub predicto modo decimacionis, plénum per nos et successo res nostros contra queinlibet inpetitorem lacéré, secundum jus, garimentum, bona lide in omnibus observanda.

 Datum apud Engolismam, die lune ante letare Jherusalem, anno Bomini M° CC° LX° tercio.

 

 Prior de Monte Berulphi debet VII sextaria bladi, ad mensuram Monlis Berulphi, scilicet medietatem frumenti et medietatem siliginis reddenda eapellano Sancti Mauricii de Monte Berulphi ; episcopus vero dua sextaria frumenti et duo sextaria siliginis ad eandem mensuram, ex gracia et 1iberali tate, et bec reddentur eapellano. annualim, tempore messium, in loco in quo dictadecima colligetur et excacietur.

De hiis extant littere sigillis parcium sigillate. »

 

(15). Gall. christ., Instrumenta Ecciesiae Engol.

 

(16). Archiv. Charent.

 

(17). Baluze, Hist. de la maison d'Auvergne.

 

(18). Le P. Anselme, Hist. des grands-officiers de la Couronne. Corlieu ne donne qu'une fille, nommée Létice, Aymeri, seigneur de La Rochefoucauld. Celle qui épousa Robert V de Montbron devait être fille d'un autre Aymeri de la maison de La Rochefoucauld qui était seulement seigneur de Claix et de Payers.

Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps