27 février 1309 Lettres de Philippe IV « le Bel » par lesquelles la garde du château de Lusignan à Hugues de la Celle, chevalier
En 1308, Les Lusignan croulant sous les dettes, Philippe le Bel confisque les Comtés de La Marche et d’Angoulême et les autres possessions de la maison de Lusignan en Poitou et en Bretagne
Philippus Dei gratia Francorum rex. Notum facimus universis quod nos, attendentes grata et accepta fidelitatis et devocionis obsequia, que dilectus et fidelis Hugo de Cella (1), miles noster, hactenus nobis exhibuit et incessanter impendit, ac ipsum speramus imposterum propensius impensurum, eidem damus et concedimus per presentes custodiam castri de Lizegnen prope Pictavis, ad vadia quinque solidorum turonensium per diem, tenendam ex parte nostra ac nomine nostro hahendam et exercendam per ipsum Hugonem aut alium ydoneum, nomine suo ac pro ipso, ad vadia predicta, percipienda et habenda ab ipso Hugone supra redditus dicte casteHanie cum chauffagio et usu chauffagii sui in forestis dicte castellanie, antiquis forestis duntaxat exceptis, quamdiu idem Hugo vitam duxerit in humanis.
Dantes receptori reddituum dicte castellanie, qui pro tempore fuerit, presentibus in mandatis ut dictos quinque solidos turonensium per diem eidem Hugoni liberet et assignet modo predicto, sine difficultate et alterius expectacione mandati.
In cujus reitestimonium, etc. Actum Parisius, die penultima februarii anno Domini M. CCC. octavo.
(1). Hugues de la Celle, l'un des principaux conseillers de Philippe le Bel, fut chargé de la procuration de ce prince pour la convocation d'un concile général destiné à juger Boniface VIII (acte du ler juillet 1303 publié par Dupuy, Hist. du différend, p. 124, et par du Boulay, Hist. de l’Univ. de Paris, t. IV, p. 50), et remplit un grand nombre d'autres missions importantes.
La place considérable qu'il occupa notamment dans l'histoire du Poitou, au commencement du XIVe siècle, mérite 'qu'on insiste ici sur certaines particularités de sa biographie.
Il appartenait à une ancienne famille originaire du comté de la Marche, dont une branche, celle de Maisonneuve, s'établit en Poitou.
Seigneur de Fontaines en Saintonge, il vendit cette terre, si l'on en croit A. Du Chesne, à Pons de Mortagne, vicomte d'Aunay, gouverneur du royaume de Navarre, par contrat passé sous le sceau du roi, en 1316 (Hist. de la maison du Plessis Richelieu, p. 19). Les seigneurs d’Aulnay et son église
Le roi, entre autres libéralités, fit don à son conseiller de la terre de Laurière située sur la frontière du comté de la Marche et du Limousin. M. Beauchet-Filleau, dans son Dict. général du Poitou, place cette donation en 1326 et en fait bénéficier un Guillaume de la Celle, soi-disant fils de Hugues. C'est une double erreur; les lettres sont en faveur d'Hugues de la Celle lui-même, sous la date d'août 1311 (JJ. 46, fol. 60 v"), et d'autre part il ne laissa point d'enfants.
Ce fut Aimé de la Celle, son neveu, qui hérita de Laurière et de ses autres biens. Voy. à ce sujet l'acte de novembre 1326, publié plus loin sous le n° CXXIII.
Après la mort du dernier comte de la Marche de la maison de Lusignan, Philippe le Bel établit Hugues de la Celle gouverneur de cetteprovince et du comté d'Angoulême il lui confia, comme on le voit ici, la garde du château de Lusignan et le créa à deux reprises son commissaire en Poitou et en Saintonge (n° XXXIII-XXXVI) pour faire rentrer au Trésor les droits d'amortissements et de francs-fiefs qui n'avaient point été payés, et poursuivre les crimes demeurés impunis sous l'administration antérieure.
C'est ce qui a fait croire sans doute à plusieurs auteurs, tels que Du Chesne (toc. cit.), MM. Filleau et Beufvier (Listes des sénéchaux de Poitou), qu'il eut le titre et exerça les fonctions de sénéchal dans ces provinces. C'est une opinion qui ne repose, je crois, sur aucun texte authentique.
Sous Louis X et Philippe le Long, Hugues de la Celle paraît s'être principalement consacre a sa charge de conseiller au Parlement.
On conserve un mandement royal du 14 novembre 1317, qui lui prescrit de résider à Paris, et de vaquer sans discontinuer aux affaires de la cour. Il lui est alloué pour ces fonctions six cents livres parisis par an (JJ. 58, fol. 2).
Les registres du Parlement des années 1316-1318 renferment d'ailleurs maintes preuves de son activité et de ses services. Il est difficile de préciser la date de sa mort tout ce que l'on peut affirmer, c'est qu'elle est antérieure au 15 septembre 1322. (Voy. le n° CXVII.)
Recueil des documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la chancellerie de France. publiés par Paul Guérin,..