Depuis 1420, Paris et le nord du royaume sont aux mains des Anglais et de leurs alliés les Bourguignons.

Le duc de Bedford, régent de France pour le roi anglais Henri VI, vient de quitter Paris à la tête d'une armée de 10 000 hommes, pour barrer la route à Jeanne d'Arc et au roi Charles VII tout juste sacré à Reims.

Après les succès de Jeanne d'Arc, les négociations avec le duc de Bourgogne furent reprises aux conférences d'Arras et de Compiègne (août 1429), sous la médiation d'Amédee VIII.

  Les ambassadeurs du roi y firent des propositions de paix qui n'aboutirent pas, mais qui préparèrent une solution trop longtemps retardée.

Dans la nuit du 15 au 16 août 1429, le château de Montépilloy a accueilli une visiteuse de marque. Jeanne d'Arc, surnommée la Pucelle, a dormi dans ce château qui venait tout juste d'être repris aux Anglais.

Ce prestigieux passage est immortalisé par une plaque apposée sur le mur de l'église du village de Montépilloy.

En cet été de 1429, on se trouve au cœur de la guerre de Cent Ans.

« Le dimanche 14 août 1429, les deux armées se positionnent entre Montépilloy et Mont-l'Evêque, écrit l'historien Nicolas Bilot, spécialiste du château de Montépilloy.

Côté français, les plus grands capitaines sont là dont Gilles de Rais, Jean de Dunois, Charles d'Albret et La Hire.

 Mais il n'est pas question de faire la guerre un dimanche ! »

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16 AOUT 1429 OFFRES DU ROI POUR LA PAIX

S'ensuivent les offres que les ambassadeurs du Roy Charles, c'est assavoir reverend pere en Dieu l'arcevesque de Reims, chancellier dudit Roy, Christofle de Harecourt, les seigneurs de Gaucourt et de Dampierre et le doyen de Paris ses conseillers, ont faittes à Monseigneur le duc de Bourgoingne, tant à sa personne que d'aucuns ses commis, en sa ville d'Arras, afin de parvenir à paix avecques lui, et aussi à paix génér:)le en ce royaulme.

Premièrement, en la présence de mondit seigneur de Bourgoingne ont requis lesdiz ambaxeurs paix et accord avecques lui, disans que à ceste fin ils feroient offres souffisans, et telles qu'il en devoit estre content.

ITEM, depuis, en la présence d'aucuns commis de mondit seigneur deBourgoingne, et aussi présens Messire Amé de Challant, seigneur de Varey (6), messires Jacques Oriol, docteur es droits civil et canon, juge de Breysse, et Ame Macet (7), seigneur de Troisverners, maistre d'ostel, tous conseillers de Monseigneur le duc de Savoye et ses ambaxeurs, envoiés de par lui par devers les parties, pour traictié de la paix générale, ont lesdiz ambaxeurs dudit Roy Charles offert certaines choses, et aussi par les ambaxeurs de mondit seigneur de Savoye ont esté ouvertes certaines choses; de touttes lesquelles choses la déclaration s'ensuit :

 Premièrement, que ledit Roy Charles recongnoistra, par lui ou ses gens notables souffisament fondez, que le cas de la mort de feu Monseigneur le duc Jehan de Bourgoingne, cui Dieu pardoint, père de Monseigneur de Bourgoingne, qui est à présent, fut mauvais et dampnable, et que icelle mort fut mauvaisement et dampnablement faite par ceulx qui parpetrarent ledit mauvais cas et par mauvais conseil, et lui en desplait de tout son cuer, et que, s'il eust eu tel aage et entendement qu'il a à présent, il y eust pourveu, mais il estoit bien jeune et avoit pour lors petite congnoissance, et ne fut point si advisié que de y pourveoir; et priera à mondit seigneur de Bourgoingne que la rancune ou hayne qu'il peut avoir conceu à l'encontre de lui, à cause de ce, il oste de son cuer, et que entre eulx y ait bonne paix et amour, et que, se ce traittié va avant, que ès lettres qui seront faites d'icellui traittié soit de ce que dit est fait expresse mention.

ITEM, que ceux qui perpétrarent ledit mauvais cas et qui en furent consentans, lesquels seront nommez, ledit Roy Charles habandonnera, et, s'il les peut tenir, il les punira selon l'exigence du cas, et, sinon, les bannira à tousjours, sans grâce ne rappel, de ses pays et seigneuries, et seront hors de tout traittié.

ITEM, que, pour l'âme du feu mondit seigneur le duc Jehan et des autres trespassez seront faites par ledit Roy Charles aucunes fondacions c'est assavoir une chapelle ou lieu où il fut tué, sur le pont de Monstereau, où l'en dira chascun jour messe, et ung couvent de vint et quatre religieux chartreux en la ville dudit Monstereau, ou emprès, avecques autres fondacions que l'en advisera.

ITEM, que restitution sera faitte a mondit seigneur de Bourgoingne des joyaulx et biens meubles que avoit avecques lui et devers lui ledit feu Monseigneur de Bourgoingne au temps de son decez audit lieu de Monstereau, ou la valeur et extimacion d'iceulx.

ITEM, que, pour les interests, fraiz et despens de mondit seigneur de Bourgoingne qui est à present, luy soient délaissiées, et, se mestier est, baillées ou transportées, par maniere d'aspanaige, touttes les terres et seignouries qu'il tient à présent, qui ont esté du demaine dudit royaume; en outre, ses terres et seignouries qu'il a d'ancienneté; et, avec ce, lui soient baillées et transportées autres terres et seigneuries qui seront advisées.

ITEM, que à mondit seigneur de Bourgoingne soit fait paiement et satisfaction de touttes les debtes à lui deues par feu le Roy Charles darreiment trespassé, cui Dieu absoille, tant à cause de dons et pensions que autrement, dont il fera apparoir par mandemens, decharges et lettres souffisans.

ITEM, que mondit seigneur de Bourgoingne et ses feauix vassaulx et subgiez soyent et demeurent exemps dudit Roy Charles, sa vie durant, de lui faire quelque hommaige ou serment de feaulté. Et, en oultre, au regart de la personne de mondit seigneur, il sera exempt de touttes chouses dudit Roy Charles, sa vie durant.

ITEM, que ledit Roy Charles face restituer et dedosmagier ceux qui furent présens le jour de la mort de feu mondit seigneur le duc Jehan, et qui perdirent leurs biens et furent rançonnez.

ITEM, et que, au surplus, abolicion générale se face, et que chacun retourne à ses terres et heritaiges, au regart des subgiez de ce royaume, excepté d'aucunes terres qui seront declairées une autre fois.

ITEM, que, pour l'entretenement de ladite paix, soient accordées et baillées toutes les plus grans et meilleurs seurtez que l'en pourra advisier, tant d'ostaiges, peines corporelles et pécunielles que d'obligacions et submissions d'église, et séculières, les plus fortes que l'en pourra advisier.

Et semble ausdiz ambaxeurs de mondit seigneur de Savoye que, pour pervenir plus aisiément à ladite paix générale et à ceste particulière, qu'il seroit expedient, voire necessité, de prendre et accorder entre touttes les parties une abstinence de guerre général pour aucun temps convenable à traitier de ladite paix.

Fait à Arras, le XVIe jour d'aoust, l'an 1429

Les papes Martin V et Eugène IV, le Concile de Baie intervinrent également auprès de Charles VII, de Henri VI et de Philippe le Bon, pendant que la guerre continuait.

 Le cardinal de Sainte-Croix légat d'Eugène IV, réussit pourtant à faire conclure, à Lille, une trêve générale de six ans entre la France et la Bourgogne, le 13 décembre 1431.

 D'autres négociations eurent lieu, en 1432, à Dijon et à Semur (avril-août), à Auxerre (octobre-novembre), mais la découverte d'un complot formé par La Trémoille contre le duc de Bourgogne, remit tout en question (oct. 1432)

 Pourtant, il y eut encore, en 1432 et 1433, quelques pourparlers avec l'Angleterre

Les grands traités de la guerre de Cent ans / publiés par E. Cosneau,...

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Collection de Bourgogne, t. 99, f° 241-243 (à la Bibl. Nat.). Ce document est reproduit dans L'Histoire de la Bourgogne, IV,  Preuves, LXXXVIII- LXXXIX.

1. Regnault de Chartres. Voy. ci-dessus, p. 119, n. 3.

2. Voy. ci-dessus, p. 119, n. 4.

3. Raoul VI de Gaucourt, un des plus vaillants capitaines du XVe siècle (Voy. La Thaumassière, Hist. de Berry 586 et s.). Il devint maitre d'hôtel de Charles VII en 1453 (Anselme, VIII, 366).

4. Jacques de Châtillon, seigneur de Dampierre, grand pannetier de France en 1446, fils ainé de Jacques de Châtillon, amiral de France, tué à la bataille d'Azincourt (Anselme, VI, 113, VIII, 669).

 5. Jean Tudert (Voy. ci-dessus, p. 119, n. 6).

6. Voy. S. Guichenon, Hist. de Bresse et de Burgey, Lyon, 1650, infol continuation de la 3e partie, p. 74.

7. Idem, 2^e partie, p.230.