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PHystorique- Les Portes du Temps
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22 octobre 2021

Itinéraire de la Chevauchée du Prince Noir 1356 (Bourges-Romorantin-Tours)

 

 

Itinéraires Jean II le Bon, Prince Noir Meung Tours Romorantin

 

Les Anglais, profitant du mécontentement qu'avait soulevé en Normandie la captivité du roi de Navarre, y voyaient un prétexte suffisant pour envahir cette riche contrée, sous couleur de la défendre.

 Le prince Noir, solidement établi dans nos provinces méridionales, se trouvait aux environs de Bourges le 26 et 27 août, dont il avait brûlé les faubourgs, lorsqu'il apprit que le roi Jean était à Chartres et qu'il faisait garder tous les passages de la Loire.

 

 Il n'avait avec lui que 8,000 hommes, tandis que Jean en conduisait au moins 50,000, cavaliers pour la plupart et revêtus d'armures de fer; mais ces 8,000 hommes, mercenaires en partie, étaient des archers armés à la légère de hallebardes, de maillets de plomb, de flèches, de pieux ou de piques; ils devaient combattre avec avantage des chevaliers presque écrasés, avant de combattre, sous le poids de leurs armures.

chevalier coiffé du bassinet d'après manuscrit 1360(chevalier coiffé du bassinet d'après manuscrit 1360)

 

La victoire pourtant paraissait si assurée aux Français qu'ils riaient à l'avance de la déconfiture de cette poignée d'Anglais.

 

Le prince de Galles s'en vint devers la rivière de Loire et passa par la ville de Romorentin

 

C'est alors qu'une diversion opérée, le 29 août, par Boucicaut, le sire de Craon et L'Hermite de Caumont, à la tête de trois cents lances, vint retarder de quelques jours l'avance ennemie et contribua à modifier l'itinéraire du prince.

 

 Des renforts anglais, promptement accourus, sous les ordres de Barthélemy de Burghersh et d'Eustache d'Aubercicourt, obligèrent les trois Français et leur petite troupe à se réfugier en toute hâte dans le château de Romorantin, où ils eurent à soutenir, dès le mardi 30 août, un siège en règle. Ils plantent leurs tentes près de l'un des gués de la Sauldre, durant 3 jours, et lancent le premier assaut.

 

 « Adonc étoient envoyés au pays de Berry, de par le roi de France, trois grands barons et bons chevaliers durement, pour garder les frontières et aviser le convenant des Anglois. Si étoient cils, premièrement le sire de Craon (1), messire Boucicaut  (2) et l'ermite de Chaumont.

 

Ces chefs, avec environ deux cents hommes bien montés, se postèrent en embuscade en avant de la ville.

 

 « La eut, et tout à cheval, bons poingnis et fort estockis de lances; et dura cette chose une bonne espace que on ne scut à dire « Cils ni » cils en auront le meilleu, tant étoient fort entouillés l'un en l'autre, et tant se combattent vaillamment.

 

Enfin, les Français eurent le dessous, et, pris en flanc par le gros de l'ennemi, durent se replier sur Romorantin (3).

 

Ce fut une déroute. Il n'échappa guère que les trois barons « et aucuns autres chevaliers et ecuyers, qui étoient très-bien montés»  et qui se retranchèrent dans le chatel.  Quant a la ville, elle fut prise de première venue, car lors il n'y avoit guères de forteresses.

 

Là vint le prince, armé de toutes pièces, monte sur un noir coursier, messire Jean Chandos de lez lui, et dit: «  Jean, allez jusques aux barrières et partez aux chevaliers qui sont laiens à savoir s'ils se voudroient rendre bellement, sans eux faire assaillir. »

 

 Les pourpalers furent courts; comme Chandos demandait à Boucicaut s'il se croyait assez bon chevalier pour tenir sans apparence de secours possible, contre le prince et son effort.

 

Chandos, lui fut-il répondu, je ne me tiens pas pour bon chevalier mais folie nous feroit mettre en tel parti d'armes que vous nous offrez, et plus grand folie nous le feroit prendre.quand il n'en est encore nul besoin. Dites à monseigneur le prince, s'il vous plaît, qu'il fasse ce que bon lui semblera.

 

Le premier jour, l'assaut fut repoussé, et le lendemain, Boucicaut tenait encore, bien que le prince fut là « admonestant » ses troupes et criant: « Comment! nous durera huy mais cette forteresse! Enfin, les aucuns subtils hommes d'armes se tassèrent de décocher des flèches contre des murs et de risquer d e mauvais radeaux sur des fossés profonds..

 

 «Si ordonnèrent à apporter canons avant, et à traire carreaux et feu grégeois dedans la basse cour : si cil feu s'y vouloit prendre, il pourroit bien tant monteplier qu'il il se bouterait au toit des couvertures des tours du chatel, qui, pour le temps, étoient couvertes d'estrain : si par celle manière ils ne l'avoient, ils ne pouvoient mie voir voie comment ils pussent le dit château gagner et les chevaliers qui le chatel défendoient.

 

Adonc fut le feu apporté avant, et trait par bombardes et par canons en la basse cour, et si prit et multiplia tellement que toutes ardirent; et entra en la couverture d'une grosse tour qui etoit d'estrain, ou les trois chevaliers étoient, qui ce jour et celui de devant moult d'armes fait avoient.

 

Quand ils virent le feu par dessus eux et que rendre leur convenoit, ou la périr, si ne furent pas bien à leur aise vinrent tantôt a val, et se rendirent an prince à sa volonté autrement il ne les eût point reçus, pourtant qu'il en avoit juré et parlé si avant.

 

Ainsi eut et prit le prince de Galles les dessusdits chevaliers et les fit, comme ses prisonniers, aller et chevaucher avec lui et plusieurs autres gentils hommes, chevaliers et ecuyers,qui étoient au chatel de Romorantin, qui fut laissé tout vague, ars et essillé; et prirent, pillèrent et emportèrent tout quant qu'ils trouvèrent au châtel et en ville.

 

 Nous avons tenu à rapporter textuellement ce passage, le premier, pense-t-on, où il soit question d'artillerie de siège. Évidemment, l'invention était récente; autrement on ne s’expliquerait guère que des gens munis de canons et de mortiers aient, commencé un siège avec des arbalètes. On Remarquera aussi l'emploi de ce feu grégeois dont le secret devait se perdre au siècle suivant.

 

 Romorantin est donc, selon toute probabilité, la première ville de France qui ait reçu, comme on dit, le baptême du feu.

 

Cartes Postales Anciennes Romorantin maison carroir

(maisons à pans de bois formait, avec l'ancienne chancellerie et l'hôtel Saint-Pol, un ensemble connu sous le nom de Carroir carrefour)

 

C'est alors que le Prince Noir décida de se diriger vers la vallée de la Loire.

 

5 septembre 1356 :  L'armée passe sur les terres des comtes de Bisser et Burgilloun

 

6 septembre 1356 : Le prince arrive devant un château du comté de Blois qui se situe au-dessus du Cher (château de Montrichard).

 

 Rien n'indique la prise du château. S'il est toutefois possible qu'une « avant-garde » l'ait attaqué, le gros de la troupe a contourné le château par le nord.

 

Et après, chevaucha le dit prince vers Tours et traverse à gué le Cher aux environs de Véretz, rendue très dangereux en raison des fortes pluies.

 

 

 

 

 

Chartres 1356, à l’ost de Jean II le Bon pour contrer le prince Noir <==.... ....==>Tours 7 septembre 1356 - La chevauchée du Prince Noir et l'échec du siège devant les fortifications.

 


Robert de Caumont, dit l'Hermite de Caumont (ou parfois orthographié "l'Ermite de Caumont"), un chevalier normand au service du roi de France Jean II le Bon. En 1356, il joue un rôle décisif dans le siège de Romorantin (29 août - 3 septembre 1356), lors de la grande chevauchée (raid monté) du Prince Noir (Édouard de Woodstock, fils d'Édouard III d'Angleterre). Cet événement précède de peu la bataille de Poitiers (19 septembre 1356), où Jean le Bon est capturé.

 

Près de Villefranche (actuelle Villefranche-de-Rouergue ?), des éclaireurs français (Boucicaut et Amaury de Craon) sont surpris et défaits par les Anglais. Huit chevaliers français sont capturés par les hommes de Robert de Caumont, seigneur normand et fidèle du roi. Craon et Boucicaut s'échappent à cheval et se réfugient dans la petite ville fortifiée de Romorantin (près de Blois, en Sologne), à 8 km au nord, où ils rallient une garnison française.

 

Le rôle de l'Hermite de Caumont

Qui était-il ? : Robert de Caumont (vers 1310-1367), surnommé "l'Hermite" (l'Ermite) en raison d'une vie ascétique ou d'un vœu pieux après des épreuves (peut-être lié à une captivité antérieure), était un chevalier expérimenté. Seigneur de Caumont-l'Éventé (dans le Calvados, Normandie), il commandait des troupes françaises lors de cette campagne. Fidèle à la couronne, il était connu pour sa bravoure et sa loyauté, contrastant avec les défections nobles de l'époque.

À Romorantin : Alerté par les fuyards, l'Hermite de Caumont arrive en renfort avec une troupe de cavaliers normands (environ 300-500 hommes). Il prend le commandement de la défense de la ville et du château de Romorantin, une position stratégique sur la Sauldre. La ville, fortifiée depuis le XIIe siècle (avec la "Grosse Tour"), devient un bastion français face à l'invasion anglaise.

 

Le siège de Romorantin (30 août - 3 septembre 1356)

Assaut anglais : Le Prince Noir, furieux des captures, assiège Romorantin. Il installe son camp près d'un gué sur la Sauldre et bombarde les murailles pendant trois jours avec des engins de siège (trébuchets, mangonneaux). Les Anglais tentent une entrée par la force, mais les Français résistent vaillamment.

Défense héroïque : Sous la direction de l'Hermite de Caumont, les assiégés repoussent les assauts. Selon les chroniques (comme l'Eulogium Historiarum d'un moine de Malmesbury, vers 1366), les Anglais sont repoussés "manfully" (vaillamment) par les Français, qui infligent des pertes sans céder. Craon et Boucicaut, renforcés par Caumont, organisent des sorties pour harceler les assiégeants.

Issue : Incapable de prendre la place rapidement (et craignant l'arrivée des renforts français de Jean le Bon), le Prince Noir lève le siège le 3 septembre.

Il libère les prisonniers français en échange des siens capturés à Caumont, puis reprend sa chevauchée vers Chauvigny et Poitiers.

Romorantin est sauvée, et cet épisode est vu comme une rare victoire française mineure dans une campagne anglaise globalement destructrice.

 

Héritage et sources

Signification : Ce siège illustre la résilience française malgré les divisions internes (taxes impopulaires, rébellions en Normandie). Il retarde les Anglais, permettant à Jean le Bon de se concentrer sur Poitiers, bien que cela se termine par sa capture.

 

Sources historiques :

Chroniques de Jean Froissart (qui mentionne les chevauchées sans détails exhaustifs sur Caumont).

Eulogium Historiarum (chroniqueur anglais, partial mais descriptif).

Archives françaises et wikis historiques (comme la liste des batailles de la Guerre de Cent Ans).

 

La « Grosse Tour » (château fort de la ville) subira l’assaut des anglais en 1356

Lieux actuels : Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) conserve des traces médiévales ; Caumont-l'Éventé (Calvados) est un village normand lié à la famille de Caumont.

 

 

 

(1). Amauri IV, seigneur de Craon, qui avait été lieutenant du Roi en Poitou et en Languedoc.

(2). Jean le Maingre, dit Boucicaut, le futur maréchal de France. — Boucicaut, le sire de Craon et l'Hermite de Caumont, à la tête de 300 lances, surveillaient depuis quelques jours la marche de la colonne anglaise, épiant l'occasion de l'attaquer. Ils réussirent à surprendre l'avant-garde, mais des renforts, promptement accourus, les obligèrent à se réfugier en toute hâte dans le château de Romorantin.

(3). Dans le donjon qui résista cinq jours; la ville avait été prise assez facilement.

 

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