La Conversion de Guillaume X d'Aquitaine, Mariage de Louis VII le Jeune, futur roi de France avec Aliénor de Guyenne
Douloureusement affecté des excès commis par les soldats dans une guerre qu'il fut obligé de faire peu de temps après contre le vicomte d'Angoulême, il résolut de quitter le pouvoir qui obligeait à souffrir ces horreurs, et de consacrer uniquement à Dieu la fin d'une carrière pendant laquelle il l'avait si souvent offensé, Ces grands exemples de repentir étaient nécessaires à cette époque pour compenser tant de grands scandales.
La féodalité, en multipliant la souveraineté, donnait, par l'exercice du pouvoir, un développement inouï aux passions, et créait une race d'hommes forts et énergiques, qui allaient à l'extrême en tout, dans le bien comme dans le mal, dans leurs agressions contre l'Église et contre la société, comme dans les satisfactions qu'ils leur offraient quand l'heure du repentir était venue.
Le duc de Guyenne était un de ces hommes : lorsque saint Bernard eut brisé dans l'étreinte de sa parole inspirée les résistances du duc, celui-ci n'aspira plus qu'à réparer solennellement ses torts. On le vit donc renoncer à la puissance, à la fortune ; résolu à faire le pèlerinage de Saint-Jacques en Galice pour obtenir la rémission de ses fautes, il ne voulut garder de toute sa suite et de tous ses biens qu'un valet et un cheval, et, couvert d'un cilice, vêtu comme un simple pèlerin, il s'exila lui-même du pays qu'il avait si longtemps gouverné.
Cette détermination extraordinaire amena la proposition qui provoqua la réunion du conseil où Suger fut appelé.
Avant de quitter ses États, le duc de Guyenne avait dû pourvoir aux affaires de sa succession, qui se trouvait ouverte de son vivant. Il fit donc son testament, dans lequel il instituait l'aînée de ses deux filles, Aliénor, qui avait alors treize ans, héritière de tous ses États.
Moi, Guillaume, avec la grâce de Dieu, disait-il, en la présence de Guillaume, évêque de Poitiers, en l'honneur du Sauveur du monde, des saints martyrs, de tous les confesseurs, des vierges, et surtout de la sainte Vierge Marie, étant touché de la douleur que me causent les péchés sans nombre que j'ai commis par la suggestion du-démon, avec une témérité et une audace incroyables, et pénétré de la crainte des jugements de Dieu ; considérant, d'ailleurs, que tous les biens qu'il semble que nous possédions s'évanouissent entre nos mains comme de la fumée qui se dissipe en l'air ; que nous ne pouvons passer une heure sans pécher ; que le temps de nos vies est fort court, et que toutes les choses dont nous nous imaginons être les maîtres sont fragiles et périssables, et qu'elles ne laissent à ceux qui en jouissent que des peines et des inquiétudes ; je m'abandonne entre les mains de Dieu, que je veux suivre, en renonçant à tout pour son amour. Je mets mes filles sous la protection du roi, mon seigneur ; et quant à Aliénor, je souhaite qu'elle lui soit donnée en mariage, si mes barons l'ont pour agréable, et je lui donne l'Aquitaine et le Poitou, »
Après avoir signé ce testament, le duc partit pour son pèlerinage.
On ne sait s'il arriva jusqu'à Compostelle, et Suger émet l'opinion contraire ; ce qu'il y a de certain, c'est qu'entrée dans les ombres de la pénitence, cette vie s'y perdit sans jamais reparaître aux yeux du monde, où il ne fut plus parlé désormais du duc de Guyenne.
Les états de Guyenne, de Gascogne et de Poitou approuvèrent le testament de leur duc (1137) et envoyèrent une ambassade à Louis le Gros pour lui demander s'il voulait conclure le mariage dont il était question dans ce testament.
Suger fut un des premiers à conseiller d'accepter avec empressement une proposition qui agrandissait le royaume d'une manière si naturelle et si heureuse, sans que cet accroissement inespéré coûtât aucun sacrifice. Tout le monde se rangea à cet avis, et il fut décidé que, dès que les préparatifs seraient achevés, le jeune roi (il portait ce titre depuis son sacre) se rendrait à Bordeaux, afin d'épouser la princesse Aliénor.
Le comte de Vermandois (Raoul Ier de Vermandois), cousin germain de Louis le Gros, fut chargé de commander l'escorte de cinq cents cavaliers qui suivrait le prince, et, comme il pouvait y avoir des affaires importantes à traiter, Suger et deux ministres habiles formèrent son conseil.
Voilà quelles furent, selon l'abbé de Saint-Denis, les dernières paroles que le roi adressa à son fils : Je prie Dieu, mon cher fils, ce Dieu tout-puissant, qui donne aux rois de la terre l'autorité qu'ils exercent, d'étendre sur vous et sur ceux qui vous accompagnent sa main protectrice ; car, s'il vous arrivait quelque fâcheux accident, je ne survivrais pas à ce malheur. J'ai fait remettre entre les mains de ceux qui vous suivent les présents que vous devez offrir à votre nouvelle épouse, ainsi que l'argent nécessaire pour subvenir à vos dépenses et à celles de votre escorte. Ne permettez pas qu'elle fasse aucun dégât sur la route ; ne prenez rien sans payer, surtout lorsque vous serez arrivé en Aquitaine, afin que l'affection de vos nouveaux sujets ne se change pas en haine. »
Le roi, en embrassant son fils, ne put retenir ses larmes, comme s'il eût pressenti que cet adieu était le dernier.
Le voyage fut heureux : le jeune roi arriva à Bordeaux, où il fut reçu avec beaucoup d'appareil. Quelques jours après, l'archevêque de cette ville donna la bénédiction nuptiale à Louis, ainsi qu'à la jeune duchesse, qu'il couronna reine de France, Ce fut au milieu des fêtes de ce mariage que l'on apprit la mort du roi Louis le Gros.
Sa santé, déjà détruite par tant de fatigues, n'avait pu résister aux chaleurs de l'été, qui avaient été extraordinaires. La maladie dont il avait déjà failli mourir le reprit, et il sentit que sa dernière heure était venue. Les progrès du mal étant trop rapides pour qu'il pût se faire transporter à Saint-Denis, selon son intention, afin d'y mourir revêtu de la robe des disciples de saint Benoît, il fit étendre à terre un tapis qu'on couvrit de cendre ; ce fut sur ce lit de pénitence et d'humilité qu'il expira le 1er août 1137, dans la soixantième année de son âge, et dans la vingt-neuvième de son règne.
Le voyage fut heureux : le jeune roi arriva à Bordeaux, où il fut reçu avec beaucoup d'appareil. Quelques jours après, l'archevêque de cette ville donna la bénédiction nuptiale à Louis, ainsi qu'à la jeune duchesse, qu'il couronna reine de France, Ce fut au milieu des fêtes de ce mariage que l'on apprit la mort du roi Louis le Gros.
Sa santé, déjà détruite par tant de fatigues, n'avait pu résister aux chaleurs de l'été, qui avaient été extraordinaires. La maladie dont il avait déjà failli mourir le reprit, et il sentit que sa dernière heure était venue. Les progrès du mal étant trop rapides pour qu'il pût se faire transporter à Saint-Denis, selon son intention, afin d'y mourir revêtu de la robe des disciples de saint Benoît, il fit étendre à terre un tapis qu'on couvrit de cendre ; ce fut sur ce lit de pénitence et d'humilité qu'il expira le 1er août 1137, dans la soixantième année de son âge, et dans la vingt-neuvième de son règne.
Avant de mourir, il avait reçu deux nouvelles qui le rassuraient pour les affaires de son royaume : celle de la mort de Henri, roi d'Angleterre, qui lui avait suscité tant de périls, et celle de l'heureuse conclusion du mariage de son fils Louis VII le Jeune, futur roi de France avec Aliénor de Guyenne.
La cérémonie eut lieu à Bordeaux dans la cathédrale Saint-André, le 25 juillet 1137, tous les seigneurs de l’Aquitaine ayant répondu à l’invitation, dans une cathédrale noire de monde... « Pour raconter quelles raretés et quelles variétés de dépenses y furent faites, pour décrire la somptuosité des repas qui suivirent cette cérémonie, il faudrait au moins l’éloquence de Cicéron » dit l'Histoire de Bordeaux (t. 1, Dom Devienne, 1862)
Quelques semaines après le mariage à Bordeaux, le couple part pour le Poitou, Louis fut ensuite également couronné duc d'Aquitaine, dans la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers le 8 août 1137. Ce mariage fabuleux permit au domaine royal de presque tripler, car la jeune mariée apporte dans sa dot la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, le Limousin, l’Angoumois, la Saintonge et le Périgord, c’est-à-dire une partie du Midi et de l’Ouest de la France.
Suite au décès de Louis le Gros , Aliénor devient reine de France le 25 décembre 1137, jour du couronnement de Louis VII à Bourges.
Considérée comme la femme la plus belle, la plus riche, la plus spirituelle du royaume, Aliénor va vite constater que son mari, bien qu’aimant, est à son goût trop grave, pieux et triste. Elle aurait déclaré : « J’ai cru épouser un roi et l’on ne m’a donné qu’un moine ». Très vite elle va faire de la politique et briser l’ascendance de l’abbé Suger sur un Louis VII très influençable. Leur union est dissoute par le synode de Beaugency quinze ans plus tard, le 21 mars 1152.
De cette union d’Aliénor d'Aquitaine avec Louis VII sont nés :
Marie de France, aussi connue sous le nom de Marie de Champagne, née en 1145 et Alix de France(ou Adélaïde de France ou Aélis de Blois), née en 1151.
L’Abbaye de la Grâce-Dieu de Benon ( Guillaume X d'Aquitaine, Bernard de Clairvaux)<==
Louis VII le Jeune (Louis le Pieux ), roi de France. <==.... ....==> La vie d’Aliénor d’Aquitaine
suger et son temps M. Alfred Nettement / Spectacle "Dans les pas d'Aliénor " à l'abbaye de Nieul sur l'Autize"
Boggis ? - Eudes (Eudon, Eudo, Oto et Odo) - est duc d'Aquitaine de TOULOUSE et de Vasconie vers 681 jusqu'à sa mort en 735 Epouse : Waltrusis (fille du duc Walacho; soeur de Saint Wandrille) Le premier comte de Poitou s'appelait Abbon.