Au début de l’année 768, le roi Pépin, alors à Bourges, se met en marche contre Waïfre, le duc d’Aquitaine, il triomphe sous l’Arc de Germanicus de Saintes.
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Il faut d'abord mentionner rapidement certains faits.
Ainsi Clovis, après la bataille de Vouillé (507), Clovis poursuivit les Wisigoths vers le sud, prenant des villes comme Bordeaux et Saintes. Grégoire de Tours (Historia Francorum, livre II, chap. 37) mentionne que Clovis "s’empara de toute l’Aquitaine jusqu’aux Pyrénées", mais sans détailler son itinéraire précis.
Charles Martel (r. 718-741) : Maire du Palais des Francs, il consolida le pouvoir franc face aux Aquitains et aux Sarrasins. Il mourut en 741.
Eudes d’Aquitaine (r. ~700-735) : Duc d’Aquitaine, il résista aux Francs et aux Sarrasins (victoire de Toulouse, 721). Il mourut en 735, laissant le duché à son fils Hunaud (ou Hunald).
Hunaud (Hunald I, r. 735-748) : Succéda à Eudes et défendit Saintes contre les Sarrasins (incursions de 732-735).
Il abdiqua en 748 pour se retirer dans un monastère de l’île de Ré, laissant le pouvoir à Waïfre.
Waïfre ou (Waïfer de Gaïfier) (r. 748-768) : Fils ou successeur désigné de Hunaud, il maintint l’indépendance aquitaine jusqu’à sa mort en 768.
Pépin le Bref (r. 751-768) : Roi des Francs, il lança des campagnes (760-768) pour soumettre Waïfre, culminant avec la prise de Saintes et l’assassinat de Waïfre à Périgueux (1).
En 754, suivant la chronique de Richard de Poitiers, Pepin prit Limoges, le château de Thouars (castrum Thoarz) et Loches.
La première campagne (760) fut provoquée par le refus de Waïffre d'obéir à la sommation de Pépin, en repoussant, au nom de l'épiscopat aquitain, les prétentions de l’épiscopat austrasien, et en déclarant illégales et surannées les justices de l'église franque.»
Pépin passa la Loire à Mesve et ravagea au hasard le Berry et l'Auvergne.
Waïffre, feignant de se soumettre, fit des promesses, donna des otages. Une courte trêve s'ensuivit.
Le duc d'Aquitaine la mit à profit pour s'assurer des alliances, notamment celles de Blandin, comte d'Auvergne, et de Charibert, comte du Berry, puis à son tour il porta la dévastation et le pillage en Bourgogne, jusqu'à Autun et Châlons.
A la nouvelle de ces représailles, Pépin convoqua au Champ de Mai une multitude confuse et avide de pillage, avec laquelle il se porta en Auvergne.
Il prit d'assaut et brûla Clermont, où périrent une foule de femmes et d'enfants, et emmena captifs le comte Blandin et les Basques qu'il commandait (761).
Le jeune Karle, qui fut plus tard Charlemagne, fit dans cette campagne ses premières armes.
Jusque-là, Pépin n'avait suivi aucun plan. Il en eut un désormais, et la campagne du Berry (762) nous le montre sous un nouvel aspect. Il comprit enfin que cette province serait pour lui une conquête facile et précieuse.
Il met le siège devant Bourges, s'en empare, et use envers ses défenseurs et ses habitants d'une clémence inattendue.
C'est par la douceur qu'il veut désormais se rendre maître des pays voisins de la Loire.
Sa femme Bertrade, qui le suit partout, le seconde dans sa tâche. Il relève la ville à moitié détruite, restaure son vieux palais où il promet de venir séjourner quelquefois avec sa famille, gagne à sa cause plusieurs des alliés de Waïffre, et entre autres le farouche comte Charibert.
Il lui faut encore néanmoins, prendre et incendier Thouars, dont la garnison basque est envoyée prisonnière en France.
Le roi détruisit ce château qui était le plus fort de l'Aquitaine. Vers le même temps Thouars devenait le chef-lieu de l'un des trois archidiaconés du diocèse de Poitiers.
L'année suivante, Pépin se jette sur le Limousin, détruisant partout les monastères.
Il s'empare de Limoges, livre îssoudun aux flammes et remporte sur l'armée d'Aquitaine, commandée par Waïffre en personne, la bataille de la Vézère, où périt le véritable héros de cette guerre, le comte Blandin, qui avait réussi à s'échapper et à rejoindre Waïffre.
Celui-ci demande alors la paix, en offrant à Pépin un tribut, et aux églises franques des réparations, mais à condition que l'intégrité territoriale de l'Aquitaine serait respectée.
L'assemblée des grands et de la nation fait rejeter ces propositions.
Cependant Pépin venait d'être abandonné par son propre neveu, Tassillon, duc de Bavière, ce qui l'obligea à demeurer sur le Rhin, pour surveiller ce nouvel ennemi, et donna à Waïffre le loisir de réparer ses désastres en se liguant avec Tassillon, et de préparer un nouveau plan de campagne.
Ce plan consistait à frapper à la fois la Septimanie, la Bourgogne et la Touraine. Mais Waïffre éprouva un triple échec.
Trahi par son neveu Remistan et voyant la faiblesse de Waïfre, le Limousin, l'Angoumois et le Périgord soulevés contre lui et négocient avec les Francs.
Etabli entre la Loire et la Dordogne, le roi franc, avec le concours habile de Lanfred, abbé de Saint-Germain-des-Prés, réussit à gagner les évêques, et, en 766, il peut s'avancer jusqu'à la Garonne.
La guerre contre l'Aquitaine était dès lors terminée, mais non la lutte contre Waïffre, qu'il fallut poursuivre et traquer dans ses retraites.
Remistan, qui était revenu au duc d'Aquitaine, fut pris et pendu par ordre de Pépin, et, bientôt après (768), Waïffre lui-même allais périr sous les coups du traître Waratton.
Au début de l’année 768, le roi Pépin, alors à Bourges, se met en marche contre Waïfre, le duc d’Aquitaine.
La reine Bertrade, partant sans doute de la même ville, passe à Orléans, d’où, s’embarquant sur la Loire, elle descend ce fleuve, usque ad Sellus castrum super flumum ipsius Ligeris.
C’est là que Pépin vient se reposer près d’elle de ses fatigues; il y reçoit même les ambassadeurs d’Almansor, le calife de Bagdad, ce qui a dû singulièrement étonner nos aïeux, puis il en repart, pour s’élancer une dernière fois à la poursuite de Waïfre.
D’après les annales dites d’Eginhard, le roi Pépin célébra, cette même année 768, la fête de Pâques in Castro quod dicitur Sels.
Ainsi si Sellus était le nom latin du castrum dont Austrapius fut ordonné évêque, Sels en était le nom vulgaire au VIIIe siècle.
Le castrum Sellus dans la petite ville de Chantoceaux, dont le nom Châteauceaux jusqu’au XVIe siècle, est la transcription fidèle du nom latin, le nom commun castrum s’étant soudé au nom propre de la localité, comme dans Châteaudun, Chateaumeillant et bien d’autres.
Castrum Seliense, dans Grégoire de Tours ; Portus Sellis, 674 ; Sellus Castrum ; Castrum quod dicitur Sels ; Castellum quod dicitur Sels, 768 ; Castrum Celsum, XIe siècle, vers 1045 et 1070 ; 1123, 1151, 1185, 1224, 1230, etc... ; Castrum Celsi, 1224, 1253, 1277 ; Castrum Celci, 1254 ; de Castro Ceaux, vers 1142 ; Castiauceaux, 1229 ; Chetiauceaux, 1232 ; Chastouceaux, 1366 ; Chastoceaux, 1647 ; Chastonceaux, Froissart.
Chantoceaux, voisin du pays de Tiffauges, à dix lieues au nord de la ville de ce nom, répond parfaitement par sa position aux exigences des textes de Grégoire de Tours et des continuateurs de Frédégaire; mais, dira-t-on, il faisait partie de l’ancien diocèse de Nantes et non de celui de Poitiers. Cela n'est vrai que pour les huit siècles qui précèdent immédiatement la révolution française.
A l’époque romaine, le territoire des Pictones était limité au nord-ouest par la Loire; au VIe siècle, suivant Grégoire de Tours, le diocèse de Poitiers était aussi étendu, puisqu’il y place même Rézé, situé sur la rive gauche, en face de Nantes.
Ce sont seulement les conquêtes des rois bretons sur les faibles successeurs de Charlemagne, qui portèrent atteinte à l'intégrité de cette vaste circonscription.
Châteauceaux dépend du Poitou jusqu'en 942, année où la place passe aux mains d'Alain Barbetorte, duc de Bretagne et comte de Nantes.
L’année étant écoulée, alors qu’il séjournait dans les Bituriges [région de Bourges], au milieu du mois de février, il ordonna à tout son exercice, qu’il avait envoyé en Bourgogne pour y hiverner, de venir à lui ; après avoir tenu conseil, il prépara des embuscades contre Remistagnum [probablement Rempnat ou un lieu mal identifié].
Il envoya secrètement Hermenald, Beringar, Childerad et le comte Unibert de la cité de Bourges, avec les autres comtes et vassaux, vers ce Remistagnum, tandis que le roi Pépin, avec toute l’armée des Francs, se prépara de nouveau à poursuivre Waïfre.
La reine Bertrade, venant d’Orléans et s’embarquant sur des navires, remonta le fleuve Loire jusqu’au château de Selles, situé sur ce fleuve.
Ces choses étant accomplies, on annonça au roi que ses envoyés, qu’il avait autrefois envoyés au roi sarrasin Amormuni [probablement ‘Abd al-Rahman ou un autre émir], étaient revenus à Marseille après trois ans ; le roi sarrasin Amormuni avait envoyé une légation au roi précité avec de nombreux présents. Lorsque cela fut connu du roi, il envoya ses envoyés pour les recevoir avec honneur et les conduire jusqu’à Metz pour y hiverner.
Ainsi, les comtes susmentionnés, envoyés pour capturer Remistagnum, le prirent par le jugement divin et la fidélité au roi, et amenèrent le légat avec sa femme en présence du roi.
Le roi ordonna à Unibert et au comte Gislar de suspendre ce légat au gibet dans la cité de Bourges.
Le roi Pépin se rendit jusqu’à la Garonne ; là, les Vascons, qui vivent au-delà de la Garonne, vinrent en sa présence, prêtèrent serment et donnèrent des otages au roi précité, promettant d’être toujours fidèles au roi et à ses fils Charles et Carloman.
De nombreux autres, venus de la partie de Waïfre, se soumirent à son autorité ; et le roi Pépin les reçut benignement dans sa domination.
Cet extrait décrit la poursuite et la mort de Waïfre, duc d’Aquitaine, ainsi que le triomphe de Pépin à Saintes.
Suivant une très ancienne Chronique, le duc succomba par la trahison d'un nommé Waratton, qui fut sans doute son principal meurtrier (2)
Waïfre, qui se cachait avec quelques hommes dans la forêt appelée Edebola (la forêt de la Double, à Eygurande), dans le pagus de Périgueux, errait çà et là, incertain.
Le noble roi Pépin, de nouveau parti du château de Selles avec quelques hommes pour poursuivre Waïfre cette année-là, arriva le premier à Saintes avec une vitesse remarquable.
Lorsque Waïfre l’apprit, selon son habitude, il tourna les talons et prit la fuite.
Le roi Pépin divisa ses comtes, ses guerriers d’élite (scaritos) et ses vassaux (leudibus) en quatre groupes pour poursuivre Waïfre.
Pendant que ces choses se déroulaient, — comme on l’affirme, cela fut fait sur le conseil du roi —, Waïfre, prince d’Aquitaine, fut tué par les siens.
dans la forêt de la Double, à Eygurande (Périgueux)
Le roi précité Pépin, ayant acquis toute l’Aquitaine, tous ceux qui vinrent à lui se soumirent à son autorité, comme autrefois, et il vint à Saintes avec un grand triomphe et une victoire, où résidait la reine Bertrade.
Il traitait des affaires pour le salut de la patrie et l’utilité des Francs, il fut atteint d’une certaine fièvre et commença à tomber malade.
Il nomma ses comtes et juges, déléguant l’administration.
24 août 768 : Pépin, affaibli par la maladie après ses campagnes contre les Aquitains (bataille de la Nive en 768), arrive à Tours depuis Saintes.
Tours, ville stratégique en Neustrie avec sa célèbre basilique Saint-Martin (l'un des plus grands sanctuaires francs), est choisie comme étape pour un pèlerinage et des soins.
25-30 août 768 : À Tours, Pépin dicte son testament (la Divisio regnorum) en présence de ses fils Charlemagne (20 ans) et Carloman (17 ans), de nobles et d'ecclésiastiques.
Fin septembre 768 : Pépin quitte Tours pour Saint-Denis (près de Paris)
Annales royales franques :"Pépin aegrotans Turonus venit et testamentum fecit" (Pépin malade arrive à Tours et fait son testament).
Mort de Pépin (24 septembre 768) : Pépin mourut peu après, à Saint-Denis, partageant son royaume entre ses fils Charlemagne et Carloman.
Triomphe sous l’Arc de Germanicus ?
L’Arc de Germanicus, construit en 19 ap. J.-C. à Saintes pour honorer Germanicus, était une porte monumentale de la Via Agrippa.
Un défilé triomphal sous cet arc est plausible, car les Francs réutilisaient les symboles romains pour légitimer leur pouvoir.
Pépin, imitant les empereurs romains, aurait pu y exhiber les dépouilles (armes, bannières, trésors) prises à Waïfre.
Contexte : Après la chute de Waïfre, Pépin consolida son contrôle sur l’Aquitaine.
Saintes, capitale de la Santonie, était un centre stratégique avec son port et son archevêché, idéal pour une célébration publique.
Messe d’Action de Grâce à la Cathédrale
Lieu : La cathédrale Saint-Pierre de Saintes, bien que modifiée au fil des siècles, existait sous forme primitive au VIIIe siècle.
Une messe d’action de grâce correspond à la piété franque, où les victoires étaient attribuées à la volonté divine.
Offrande de l’Étendard Ducal : L’offrande d’un étendard nicéphore (porteur de victoire, terme inspiré des insignes romains ou byzantins) au Christ est cohérente avec les pratiques carolingiennes. L’étendard ducal de Waïfre, symbole de sa souveraineté, aurait été un trophée offert pour marquer la soumission de l’Aquitaine au royaume franc.
Distribution du Trésor Récompenses : Pépin, suivant la tradition mérovingienne et franque, récompensait ses fidèles (comtes, évêques, guerriers) avec des parts du butin. Cela incluait des charges (ex. : comté d’Angoulême) et des terres, renforçant la fidélité féodale.
Dotations aux Églises : Les églises de Saintes et des environs (ex. : abbaye de Sablonceaux) reçurent des dons après une "purge" des éléments indésirables (prêtres ou moines liés à Waïfre). Cela s’aligne avec la politique de christianisation et de contrôle ecclésiastique de Pépin.
Le pont de Saintes en 768
Héritage Romain : À l’époque romaine (Ier-IVe siècle), les ponts étaient souvent construits en pierre, avec des arches en voûtes (ex. : Pont du Gard, Pont de Saintes sur la Charente). Ces structures, conçues pour durer, étaient encore debout en 868, bien que souvent endommagées ou abandonnées.
Déclin Post-Romain : Après la chute de l’Empire romain d’Occident (476), l’entretien des ponts en pierre diminua. Les invasions (Wisigoths, Francs, Vikings) et le manque de ressources techniques entraînèrent une dépendance croissante envers des ponts temporaires ou en bois, plus faciles à construire.
Ponts en 768 : Bois ou Pierre ?
Certains ponts romains, comme le Pont de Saintes sur la Charente (construit au Ier-IIe siècle), étaient encore en usage en 768. Ce pont, reliant les rives de la Charente près de l’Arc de Germanicus, était en pierre avec des arches voûtées. Des vestiges archéologiques confirment sa présence continue, bien qu’il ait pu être fragilisé par le temps et les crues.
Le pont romain, clé pour le contrôle de la Charente, fut probablement protégé par des défenses adjacentes, comme des palissades ou des tours, une pratique courante sous les Carolingiens.
Sous Charlemagne (768-814) et ses successeurs, des efforts furent faits pour restaurer les infrastructures (capitulaires, ex. : 802, ordonnant la réparation des ponts et routes). Cependant, ces réparations étaient souvent partielles, et les ponts en pierre restaient rares hors des grandes villes.
État des Fortifications à Saintes
Héritage Romain Saintes disposait déjà d’une enceinte romaine du IIIe-IVe siècle, construite pour se protéger des invasions barbares (Alamans, Wisigoths).
Cette muraille, d’environ 2,5 km, englobait le centre-ville, l’amphithéâtre, l’Arc de Germanicus et le pont sur la Charente.
Des vestiges (pierres taillées, tours) subsistent encore aujourd’hui.
Sous Charlemagne, ces murailles étaient probablement encore debout, bien que partiellement dégradées par le temps et les conflits (guerre contre Waïfre).
Sources : Les Annales Regni Francorum (année 768) mentionnent la fin de la guerre contre Waïfre et la soumission de l’Aquitaine, mais sans détails sur un triomphe à Saintes.
La chronique de Frédégaire continuée note des campagnes en 767-768, avec des sièges (ex. : Limoges), mais localise mal les célébrations.
Le Mémoire, lu à la réunion des Sociétés savantes à la Sorbonne, en 1869, est doublement précieux. D'abord il est le seul retrouvé dans les débris de l'incendie du 11 novembre 1871, qui a dévoré la bibliothèque et la mairie de Saintes.
L'Incendie de l'Hôtel de Ville et de la Bibliothèque de Saintes le 11 Novembre 1871
L'incendie du 11 novembre 1871 à Saintes, en Charente-Maritime, a été un événement catastrophique qui a ravagé l'Hôtel de ville (mairie) et la bibliothèque municipale, entraînant la perte irréparable d'une grande partie des archives et des collections patrimoniales de la ville.
Cet accident, survenu dans la nuit du 11 au 12 novembre, a marqué un tournant dans l'histoire locale, soulignant la vulnérabilité des institutions publiques au XIXe siècle et stimulant les efforts de reconstitution des fonds documentaires.
Voici un récit détaillé basé sur des sources historiques et administratives.Contexte et Circonstances de l'Incendie
Lieu et Moment : L'incendie a éclaté dans l'ancien Hôtel de ville de Saintes, situé dans l'ancien Doyenné (actuel site de la mairie), un bâtiment historique datant du Moyen Âge et réaménagé au fil des siècles. Il a commencé dans la nuit du 11 au 12 novembre 1871, probablement par un accident (court-circuit ou foyer mal éteint), et s'est propagé rapidement en raison des matériaux inflammables et des conditions hivernales.
Ampleur des Dégâts : Archives Municipales : Près de 1200 mètres linéaires d'archives, couvrant les délibérations municipales, les actes notariés et les documents administratifs antérieurs à 1871, ont été détruits. Seuls les registres postérieurs à cette date ont été préservés, marquant un vide total dans les archives de la ville avant 1871.
Bibliothèque Municipale : Environ 15 300 ouvrages sur 22 300 ont été perdus, incluant des incunables (livres imprimés avant 1501), des manuscrits rares, des cartes anciennes (comme le plan aquarellé de Saintes de 1560 par Braun), des gravures et des journaux régionaux. La bibliothèque, fondée en 1796 comme école centrale et enrichie par des confiscations révolutionnaires, était un trésor pour l'histoire de la Saintonge et de l'Aunis.
Conséquences Immédiates : L'Hôtel de ville fut gravement endommagé, nécessitant une reconstruction quasi à l'identique sous la direction des architectes Charles Brouty et Victor Fontorbe (ce dernier étant architecte de la ville jusqu'en 1875). La bibliothèque fut temporairement transférée au beffroi de l'ancien échevinage (actuel Musée de l'Échevinage).
Réactions et Reconstitution
Efforts Locaux : Le bibliothécaire Louis Audiat joua un rôle pivotal dans la renaissance des collections. En cinq ans (1871-1876), il lança un appel aux dons qui permit de recueillir plus de 11 000 documents, incluant des manuscrits, livres et cartes. Des érudits comme Anatole Lemercier (maire de Saintes) sollicitèrent l'aide de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, obtenant des dons d'ouvrages et de publications académiques.
Impact Culturel : Cet incendie, qualifié d'"électrochoc" par les historiens, galvanisa les érudits locaux (Martineau, Jouan, Dangibeaud) pour sauvegarder les documents survivants. Il contribua à la formation de fonds comme le Fonds Ancien et Régional de la médiathèque de Saintes, accessible aujourd'hui sur rendez-vous.
Le document rongé tout autour par les flammes qui ont presque partout respecté le texte, il est tel que je l'avais écrit. Puis il contient quelques délibérations du corps de ville de Saintes dont les originaux ont tous péri. J'espère donc qu'il offrira quelque intérêt. (3)
Journal officiel de la République française
Haut Moyen-Age 476 / 987<==....
(1). Les Annales d'Eginhard disent seulement : « Interfecto igitur duce Waifario in territorio Petragorico. » La Continuation de Frédégaire, chap. III, dit qu'il fut tué par les siens, « a suis interfectus est », ainsi que la Chronique de Sigebert de Gembloux, année 768. Les Annales Laurissenses minores disent : « dolo Warattonis peremptus » (Monum. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 117, et Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. V, p. 64). La Continuation des Annales de Saint-Ainand (Monumenta, t. I, p. 12, et Rec. des hist. des Gaules, t. V, p. 29) donne la date de sa mort, le 4 des nones de juin (2 juin 768). Cf. Chronique de Moissac (Rec. des hist. des Gaules, t. V, p. 69, et Monumenta, t. I, p. 294).
« Evoluto igitur anno, cum in Betoricas resodoret, mediante Febroario omnem exercitum suum, quem in Burgundia ad hyemandum miserat, ad se venire praecepit; initoque consilio contra Remistagnum insidias parat. Hermenaldo, Beringario, Childerado et Uniberto comite Bitorivo cum reliquis comitibus et leodibus suis ad ipsuni Remistanium clam mittens, predictus rex Pippinius cuni omni exercitu Francorum iterum ad persequandum Waiofarium ire destinavit. Bertrada regina Aurilianis veniens et inde navale evectium per Ligere fluvium usque ad Sellus castro super fluvium ipsius Ligere perveniens His itaque gestis, nunciatum est regi quod myssos suos, quos dudum ad Amormuni regi Sarracinorum misserat, post tres annos ad Marsiliam reversus fuisset; legationem praedictus Amormuni rex Sarracinorum ad praefato rege cum multis muneribus secum adduxerat. Quod cum conpertuum regi fuisset, myssos suos ad eum direxit qui eum vonerabiliter reciperent et usque ad Mettis civitatis ad hyemandum ducerent, igitur suprascripti comites, qui ad Remistagnum capiendium missi fuerant, per divino judicio et fidem regis capiunt et legatum in praesentia regis cum uxore adduxerunt. Quem statum rcx Uniberto et Gislario eomite Betoricas civitate ipso Remistagnum in patibulo eum suspendit jussit. Praedictus rex Pippinus usque ad Jeronnam (var. Garonnam) accessit ; ibi Vascones, qui ultra Garonna commorantur, ad cum praesentia venerunt et sacramenta et obsides praedicto rege donant et semper fideles partibus regis hac filiis suis Carlo et Carlomanno omni tempore esse debeant. Et aliea multe quam plures ex parte Waiofarii ad cum venientes et dictionis sue facientes ; rex vero Pippinus begniter in sua dictione recepit. FREDEG. CONTINUAT., 51 (134). »
(2). Waiofarius qui paucis per silva qui vocatur Edebola in pago Petrocoreco latitans, huc illucque vacatur incertus. — Praecellus rex Pippinus iterum de Sellus castro cum paucis ad persequandum Waiofarium eo anno iterum perrexit et usque Sanctonis mira celeritate primus cum paucis venit. Cum hoc Waiofarius audisset, solito more terga vertit. Rex Pippinus in quattuor partes comites suos, scaritos et leudibus suis ad persequendum Waiofarium transmissit. Dum hec ageretur, — ad adserunt cosilia regis factum fuisset. —: Waiofarius princeps Aquitanie a suis interfectus est. Praefatus rex Pippinus totam Aquitaniam adquesitam — omnes ad eum venientes dictionis sue, sicut antiquitus fuerat, faciunt, — cum magno triumpho et victoria Sanctonis, ubi Bertrada regina resedebat veniens. FREDEG. CONTINUAT., 51 (134), 52 (135).
(3) DCCLXVIII. Domnus rex iter facieus in Aquitania cepit Remstagnum. Ad Sanctone civitatem usque venit, et ibi captam matrem Waiferi et sororem, et neptes ejus, usque Caroman perrexit in loco qui dicitur Montis, et sanus reversusect. Celebravit Pascha in castro qui dicidur Sels. Iterum adsumens cum doaena Berta,a regina ad Sanctones pervenit ; ibique eam dimisit et filiam suam, et partibus Petrocorico perrexit ; et interrempto Waiferio ad Sanctones reversus est, ibique aegrotare coepit ; ad S. Dionysium venit, ibique diem obiens finivit. Receuil des Historiens, t. V, pag. 18
Dum haec agerentur, ut asserunt, consilio Regis factum, Waifarius Princeps Aquitaniae a suis interfectur est. Praefatus rex Pippinus, jam tota Aquitania acquisita, omnes ad eum venientes ditionis suae, sicut antiquitus fuerant, se faciunt, cum magno triumpho et victoria Santonis, ubi Bertrada Regina residat, venit.
CXXXVI. Dum Santonis praefatus Rex venisset, et causas pro salute patriae et utilitate Francorum tractaret, a quadam febre vexatus aegrogare coepit, comites suos ac judices ibidem constituit. Fredegariani chonici continuati pars IV. Receuil des Historiens, tom. V, p.8.