Création d'une garde bourgeoise, le 17 janvier 1730, pour maintenir la sureté et le bon ordre dans la ville de Niort.
Au moment de l’organisation de la garde nationale mobile, il nous a paru curieux de reproduire le placard relatif à la création à Niort de la garde bourgeoise en 1730, pièce dont nous devons la communication à M. Monnet, maire.
DE PAR MESSIEURS
LES MAIRE ET ECHEVINS
DE CETTE VILLE DE NYORT.
Sur la Rémontrance qui a été faite par le Procureur du Roy aux Maire et Echevins de cette ville, que conformément à leur Délibération du 14 de ce mois, il a été établi une Garde Bourgeoise, qui commença hier au soir à faire la Patrouille dans cettedite Ville et fauxbourgs, pour y maintenir la sureté et le bon ordre.
Qu’il a été informé que dans les Cabarets on y vend du Vin à des heures indûes ; ce qui est capable de causer des querelles, et troubler le repos public. Que plusieurs Habitans sortent pendant la nuit sans Feu et Lumière après la Retraite sonnée. Que d’ailleurs quelques-uns d’entr’eux ont jetté des décombrements de leurs Maison dans différens endroits des Fossez proche les Murailles de cette Ville, qui forment des hauteurs, à la faveur desquelles on peut entrer dans cettedite Ville, et en sortir pendant la nuit : Il requiert qu’il y soit pourvu.
SURQUOY la matière mise en Délibération, Nousdits Maire et Echevins, ayant égard à la Rémontrance du Procureur du Roy, comparant par Me Constant Thibault ; et vu notre Délibération du 14 de cemois : Ordonnons comme autrefois, que tous les soirs douze Habitans Soldats du Régiment Royal de cette Ville, non compris un Caporal ou Anspesade, qui seront avertis par un des Sergens de leur Compagnie, se trouveront sur la Place du Château de cettdite Ville, pour y recevoir l’Ordre ; l’ayant reçu, ils iront au Corps de Garde que Nous avons établi, à la Porte duquel l’un deux, en se relevant, fera Garde ; ensuite la Patrouille sera faite dans toutes les Rues de cettedite Ville et Fauxbourgs, et se relevont aux heures, et de la manière qui leurs seront prescrites à l’Ordre. Arreteront tous ceux qu’ils trouveront en querelle dans les Rues et Cabarets, et autres qui n’auront ni Feu ni Chandelle allumée après la Retraite sonnée, et les conduiront au Corps de la Garde, ou ils resteront jusqu’à ce qu’il en ait été autrement ordonné. Les douze Soldats de Garde, Caporal ou Anspesade, seront pris dans toutes les Compagnies dudit Régiment Royal de cette Ville, excepté celle des Grenadiers, en commençant par la Compagnie de la Colonnelle, et suivront successivement les autres en l’ordre qu’elles marchent dans les Revues et Assemblées, en reprenant toujours par la Compagnie de la Colonnelle, après que toutes les autres auront fourni le nombre de Soldats prescrit ; ensorte que chacune Compagnie ne fournira pendant deouze jours, que douze Soldats, un Caporal ou Anspesade.
ORDONNONS aux Cabaretiers de cettedite Ville et Fauxbourds, de se conformer aux défenses qui leurs ont ci-devant été faites, de vendre Vin après la Retraite sonnée, sous les peines y portées.
Défendons à tous les Habitans de cettedite Ville et Fauxbourgs, de sortir après huit heures du soir dans les Rues, s’ils n’ont du Feu, ou une Chandelle allumée, à peine de Prison.
Faisons très-expresses défenses à toutes Personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, de jetter ou faire jetter les décombremens de leurs Maisons dans les Fossez et proche les Murailles de cette Ville ; et ordonnons à ceux qui y en ont fait jetter, de les faire incessamment ôter ; le tout sous les peines de droit. Sera notre présente Ordonnance lues, publiée et affichée dans tous les Cantons et Carrefours de cettedite Ville et Fauxbourgs, à ce qu’’elle soit connue de tous.
Donné et fait en la Sale des Assemblées de l’Hôtel de cettedite Ville, par Nousdits Maire et Echevins, le dix-septième Janvier mil sept cens trente.
Signé au Registre, THIBAULT DE BOUTTEVILLE, Maire et Capitaine, LE CLERC DE LA CHATAUDERIE, LE COMTE, PRIOLEAU, tous Echevins, et THIBAULT, Procureur du Roy.