Juin 1200 L'abbesse Hersende II de Sablé du Ronceray va trouver le Roi Jean à Angers
Hersendis ou Hersende II de Sablé, abbesse de l’abbaye du Ronceray d'Angers (1196-1220)
Elle est prieure d'Avesnières avant 1190. Elle est la fille de Robert, seigneur de Sablé, et d'Hersende.
L'abbesse du Ronceray va trouver le Roi Jean, ce qui semble bien indiquer qu'il était à Angers. Il y a séjourné du 18 au 21 juin 1200.
Enfin la preuve complète de l'identité entre Etienne de Marsai et Etienne, et par conséquent Etienne de Tours résulte d'une sentence de Guillaume des Roches, de l'an 1200, qui maintient Hersendis abbesse du Ronceray en possession de l'aumônerie Saint-Jean qui lui était contestée par les frères de l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem, lesquels l'avaient occupée par voies de fait.
Cette sentence est rendue en exécution d'une convention de 1183 (n° vu, p. 106) qui contient entre autres clauses celle que dans le cas où l'on chercherait à soumettre l'aumônerie à une église, ce ne pourrait jamais être à une autre que le Ronceray cette clause est formellement rappelée dans la sentence; ainsi que les autres conditions du service dans ladite aumônerie.
Dom Housseau, t. XII, 2, n° 7579 Extr. des Archives du Ronceray. Copie du XV' siècle.
Guillelmus de Rupibus senescalus Andegavie omnibus tam presentibus quam futuris salutem.
Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, salut à tous, présents et futurs.
Universitati vestre notum sit quod ad dominum Regem Anglie Johannem accedens Hersendis de Sableio Beate-Marie de Caritate abbatissa conquesta est quod Jherosolimitani fratres Hospitalis domum quandam Andegavis, que Elemosinaria vocatur, que ad ecclesiam Beate-Marie de jure spectabat, violenter intrusi occupaverant.
Faites savoir à votre université que l'abbesse d'Hersendis de Sableio Beate-Marie de Carita, s'adressant au Seigneur Roi Jean d'Angleterre, s'est plainte que les frères de l'Hôpital de Jérusalem avaient violemment envahi et occupé une certaine maison des Andegavis, qui s'appelle Alemosinaria, qui regardait de droit vers l'église de Béatrice-Marie.
Cognita igitur veritate bone opinionis virorum testimonio super abbatisse querimonia licteras etiam preferentis in quibusjus suum continebatur, dominus Rex nemini injure suo deesse volens, jus suum abbatie Beate-Marie restitui precepit in integrum.
Ayant donc appris la vérité, sur le témoignage d'hommes de bonne foi, que la plainte contre l'abbé contenait même la préférence du sien, le Seigneur Roi, voulant n'épargner à personne son préjudice, ordonna que son droit soit restitué à l'abbesse. Beata-Marie en intégralité.
Sed ne precipitata domini Regis et indiscreta videretur precepcio, sapientum consilio dignum duxi ordine judiciario faciendam restitucionem.
Mais pour que le précepte de la seigneurie du roi ne paraisse pas téméraire et indiscernable, j'ai dirigé un sage conseil digne du rétablissement de l'ordre judiciaire.
Convocatis igitur tam abbatissa quam fratribus hospitalariis qui in supradicta Elemosinaria morabantur, et aliis ejusdem domus fratribus, et in presencia mea constitutis coram seneschalo Normannie Garino Clapion et Richardo Sancte-Susanne vicecomite, et Juhello de Meduana, in medium protulit abbatissa Elemosinariam supradictam, et in proprio solo, in parrochia Sancte-Marie a Stephano de Marcai quondam pie recordacionis Henrici Regis Anglie senescallo fundatam fuisse, qui in ea constituit tam clericos quam laycos ad serviendum Deo et pauperibus.
Ayant ensuite convoqué l'abbesse et les frères hospitaliers qui demeuraient dans ledit hospice, ainsi que les autres frères de la même maison, et ayant été placés en ma présence devant le sénéchal Normandie Garin Clapion et Richard Sainte-Susanne le vicomte, et Juhello de Meduana, l'abbesse amena ledit hospice au milieu, et sur son propre sol, dans la paroisse de Sancte-Marie, il fut fondé par Étienne de Marcai, autrefois sénéchal de la pieuse mémoire d'Henri, roi d'Angleterre, qui il y nomma des clercs et des laïcs pour servir Dieu et les pauvres.
Proposuit etiam abbatissa quod post multa in quibus ministri Elemosinarie ecclesie Beate Marie tenerentur subici et obedire, inter predictum Stephanum et Emmam tunc temporis abbatissam hec intercesserat pactio, quod si ad aliam religionem transire contingeret Elemosinariam, ad solam Beate-Marie abbatiam transiret in cujus feodo fundata erat et hanc conventionem licteras pie recordacionis Radulfi Andegavensis episcopi continentes sepedicta preferebat abbatissa, necnon et testes qui hec audierant non paucos producebat.
L'abbesse proposa également qu'après bien des choses dans lesquelles les ministres de l'Aumône de l'Église de la Bienheureuse Marie étaient tenus de se soumettre et d'obéir, entre ledit Etienne et Emma, abbesse d'alors, un accord avait été conclu, que si l'Aumône de l'Aumône venait à changer de religion, elle passerait à la seule abbaye de la Bienheureuse Marie, sur les honoraires de laquelle elle était fondée et cette convention était préférée par l'abbesse aux sépulcres, contenant les lettres contenant le pieux souvenir de Raoul, évêque d’Anjou, et a également produit de nombreux témoins qui avaient entendu cela.
Quum igiturabbatissa Hospitalarios domum Elemosinarie et rerum ejus administrationem presumptuose occuppasse videbat juxtapredictam conventionem et domini Regis preceptionem fieri sibi querebat domus restitucionem; lectis igitur licteris prenominatam conventionem continentibus, ejusdem convencionis testes producti sunt: Radulfus quondam tesaurarius Beati-Mauricii filius scilicet vicecomitis Sancte-Susanne Bartolomeus Rollant Matheus Gram Nicholaus Probushomo Petrus Saumetti Guilelmus de Sabulo, et omnes fere qui aderant de villa Andegavensi id verum esse adclamaverunt.
Lorsque donc l'abbesse des Hospitalières eut présomptueusement saisi la maison de l'Aumône et l'administration de ses affaires, elle vit ledit accord et la réception du Seigneur Roi, et se plaignit à elle de la restitution de la maison ; c'est pourquoi, après avoir lu le pupitre contenant l'accord susmentionné, les témoins du même accord furent présentés : Radulfus, autrefois trésorier de Beati-Mauricius, fils du vicomte de Sainte-Susanne, Bartolomeus Rollant, Matheus Gram, Nicholaus Probushomo, Petrus Saumetti , Guilelmus de Sabulo et presque tous ceux qui étaient présents de la ville d'Andegaven s'écrièrent que c'était vrai.
Cum autem presentes essent Hospitalarii, nec ad proposita responderent, nec esset etiam qui reclamaret, justum visum est sapientibus qui aderant abbatisse adjudicandam esse possessionem Elemosinarie et omnem rerum Elemosinarie pertinencium secundum igitur judicium abbatissam sessiri de domo supradicta et rebus ad eam pertinentibus, ut res pauperum fideliter ministrentur de cetero per manum abbatisse, et omnes domus ministri ejus subiciantur obediencie.
Mais comme les Hospitalières étaient présentes, qu'elles ne répondaient pas aux propositions et qu'il n'y avait personne pour protester, il parut juste aux sages présents que l'abbesse adjugeait la possession de l'hospice et de toutes les choses appartenant à Ils doivent servir fidèlement le reste de la main de l'abbé, et tous les serviteurs de sa maison doivent lui obéir.
Hoc judicium actum est in capitulo Beati-Mauricii, anno ab Incarnatione Domini M° CC°, presentibus et testibus his.
Ce jugement a été rendu au chapitre du bienheureux Maurice, l'année de l'Incarnation du Seigneur 1200, en présence et témoins de ceux-ci.
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