Château d’Azay-le-Rideau construit à partir de 1518 par Gilles Berthelot trésorier du roi François 1er et maire de Tours.
Azay-le-Rideau, est un pur chef-d'œuvre de la Renaissance. Tout au plus a-t-il gardé une tourelle de la forteresse d'Azay-le-Brùlé, que le dauphin Charles, en 1418, incendia, après en avoir fait décapiter le gouverneur et pendre tous les défenseurs au nombre de trois cent trente-quatre, sévère châtiment d'une insulte faite il sa personne sacrée.
Au milieu de l'Indre, sur un pilotis aux arches pleines, s'élèvent ses blanches façades encadrées par de gracieux encorbellements, et coupées de tourelles aux toits pointus.
Les portes, les fenêtres des combles, les cheminées, les escaliers sont sculptés avec infiniment d'élégance. Mais une merveille, c'est le portique d'entrée, dont les arcades et les fenêtres arquées s'ouvrent entre des colonnes, des pilastres, des niches, des bas-reliefs, des rinceaux illustrés des plus jolis caprices : coquilles, feuillages et mythologies se jouant en arabesques parmi les hermines et les salamandres qui feraient croire à quelque demeure historique et royale édifiée par François ler.
Le créateur d'Azay-le-Rideau ne fut cependant pas le roi-chevalier, mais l'un de ses secrétaires, Gilles Berthelot, maitre de la Chambre des comptes et maire de Tours.
Sa devise, UNG SEUL DESIR, se lit au rez-de-chaussée du portique, dans la frise; un triple écusson - à ses armes - s'étale au fronton.
Gilles Berthelot, conseiller, notaire et secrétaire du roi, puis maitre des comptes en 1511, et l'un des trésoriers de France, maire de Tours (1519), est qualifié de seigneur d'Azay-le-Rideau dans un titre du prieuré de Relay de 1498 et dans un autre du 24 avril 1504.
Par lettres patentes du 6 avril 1518, le roi lui céda, ainsi qu'à ses successeurs, à titre d'engagement, la prévôté royale d'Azay.
Ce fut dans ces conditions que les seigneurs de cette terre continuèrent de jouir de la prévôté, jusqu'au XVIIIe siècle, ainsi que le constate un acte du 30 août 1760, concernant Armand-Mathurin de Vassé, seigneur d'Azay-le-Rideau.
Le joli manoir d'Azay-le-Rideau n'était pas entièrement achevé quand la disgrâce en 1524 et ses biens furent confisqués. Il s'enfuit en Lorraine, où il mourut vers 1530.
Alors, probablement, François Ier y fit sculpter son emblème, la salamandre au milieu des flammes avec la devise NVTRISCO ET EXTINGVO.
Le roi vint-il au château d'Azay? c'est un fait communément admis, quoiqu'il ait été contesté. Rien n'empêche d'admettre cette tradition, que semblent confirmer plusieurs détails de la décoration et de l'ameublement du château (1).
Il faut confesser toutefois que, si la cour y a résidé, elle n'y a laissé aucun de ces souvenirs si nombreux à Chambord, à Chenonceaux et à Fontainebleau.
La façade du château d'Azay, où se trouve l'escalier d'honneur, est bâtie avec une magnificence toute royale. « Tout le monde connaît l'escalier de Chambord, dit M. le comte de Galembert; malgré des proportions plus modestes, l'escalier d'Azay n'est pas moins intéressant; car il peut être considéré comme le type de tous ceux qui furent bâtis selon le nouveau système.
Mais ce qui lui donne une valeur particulière, c'est la richesse de sculpture prodiguée aux voûtes des deux travées parallèles. On ne sait lequel admirer le plus, de la fécondité d'imagination ou du bon goût de l'artiste, dans cette décoration splendide, où les objets les plus
En 1528, le roi donna la terre d'Azay à Antoine Raffin; mais les formalités qui devaient mettre celui-ci en possession ne furent définitivement remplies qu'en 1534. L'adjudication eut lieu le 22 août de cette année.
Antoine Raffin, dit Poton, capitaine de la garde du roi, seigneur d'Azay-le-Rideau, mourut avant 1552.
Le 8 avril 1551, il avait fait donation de tous ses biens à François Raffin, son fils, François Raffin, seigneur de Pelcavary, sénéchal d'Agénois, épousa, en 1553, Nicole Le Roy de Chavigny, et lui donna tous ses biens.
Artus de Cossé, comte de Gonnor, maréchal de Franco, gouverneur de Touraine, seigneur d'Azay-le-Rideau, du chef de sa femme, Nicole Le Roy, veuve de François Raffin, mourut le 15 janvier 1582. Nicole Le Roy décéda en 1602.
Guy de Saint-Gelais de Lusignan de Lansac, chevalier de l'ordre du roi, gouverneur de Brouage et ambassadeur en Pologne, devint seigneur d'Azay par son mariage avec Antoinette Raffin, fille de François Raffin.
Artus de Saint-Gelais de Lusignan, marquis de Balon, seigneur de Lansac, conseiller d'État, fils du précédent, épousa, en 1602, Françoise de Souvré, fille de Gilles de Souvré, gouverneur de Touraine et maréchal de France.
Gilles de Saint-Gelais de Lusignan, marquis de Balon, fut tué au siège de Dole le 30 juillet 1636.
Il avait épousé, en premières noces, le 21 octobre 1621, Françoise Fouquet, fille de Charles Fouquet, Éc., seigneur de Marsilly, trésorier général de France à Tours, et de Renée Frezeau.
De ce premier mariage naquit Marie-Madeleine, mariée à Henri-François de Vassé. En secondes noces, il épousa Marie de Fossé, dont il eut Armande, mariée à N. de Créquy. Henri-François de Vassé, capitaine du Plessis-les-Tours, seigneur d'Azay, par son mariage (19 mai 1651) avec Marie-Madeleine de Saint-Gelais, mourut à Azay le 28 avril 1684, âgé de soixante-deux ans environ.
Sa femme, qui était décédée le 17 décembre 1679, fut enterrée dans l'église de Saint-Saturnin de Marsilly, au diocèse d'Angers.
Louis-Alexandre de Vassé, fils .aîné de Henri-François, épousa, par contrat du 27 juillet 1682, Louise de Crevant d'Humières, fille de Louis de Crevant d'Humières, maréchal de France, et de Louise-Antoinette-Thérèse de la Châtre. Il mourut avant le 27 octobre 1684.
Henri de Béringhen, seigneur d'Armainvilliers et de Grez, gouverneur de la citadelle de Marseille, décédé le 30 avril 1692. Jacques-Louis de Béringhen, fils du précédent, comte de Châteauneuf et du Plessis-Bertrand, directeur général des ponts et chaussées (1692). Emmanuel-Armand, marquis de Vassé, brigadier des armées du roi, né en 1683, épousa, le 11 juillet 1701, Anne Bonigne-Fare-Thêrèse de Béringhen, fille de Jacques-Louis de Béringhen. Il mourut le 30 avril 1710. Armand-Mathurin da Vassé, vidame du Mans, maréchal des camps et armées du roi, baron de la Roche-Mabille et de la Touche d'Avrigny, est qualifié de seigneur de la ville et prévôté quinte royale d'Azay-le-Rideau, et de gouverneur du Plessis-les-Tours dans un acte du 30 août 1770.
Il épousa Louise-Madeleine de Pezé. Alexis-Jean-Baptiste Le Mayre, marquis de Courtemanche, est qualifié de seigneur d'Azay-le-Rideau dans un titre de 1772. Mais par un autre titre du 20 novembre 1774, provenant du prieuré de Relay, nous voyons que le domaine appartenait, indivis, à Adélaïde-Euphémie-Geneviève de Vassé, sa femme, non commune en biens, avec lui, et à Agathe-Mathurine-Anne de Vassé, toutes deux filles d'Armand-Mathurin de Vassé. Henri-Alexis-Charles Le Mayre de Courtemanche, lieutenant au régiment Dauphin-cavalerie, fils unique des précédents.
Le 27 septembre 1791, étant encore mineur, il vendit la seigneurie d'Azay à Charles de Biencourt, avec promesse de ratifier la venta à sa majorité qui arriverait le 24 janvier 1794.
En 1905, l'Etat devient propriétaire du château d'Azay-le-Rideau. et permet de visiter les appartements, meublés, avec le grand luxe de jadis, de bibelots, de tableaux, de portraits anciens, et décorés de ces cheminées du seizième siècle, dont la splendeur monumentale attestait le talent de l'artiste et l'orgueil nobiliaire du chef de la maison .
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(Photos Carnaval Renaissance de Chinon -La Scénoféérie de Semblançay)
1 Le grand appartement fut, dit-on, habité par les rois François Ier, Louis XIII et Louis XIV.