Le Bois Sacré du Petit Luc et Les mottes féodales où coule aux pieds la Boulogne (Historial de la Vendée vues du ciel 360°)
La Boulogne, La longueur de son cours est de 81,6 km.
Elle prend sa source en Vendée, sur la commune de Saint-Martin-des-Noyers, trace son cours à la limite des communes des Essarts et de La Merlatière, puis remonte vers le nord. Elle arrose notamment les communes de Boulogne, Les Lucs-sur-Boulogne et Rocheservière en Vendée, puis entre en Loire-Atlantique, où elle arrose Corcoué-sur-Logne, Saint-Colomban et Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, avant de se jeter dans le lac de Grand-Lieu.
Avant le bourg de Saint-Philbert, elle reçoit un affluent de rive gauche, la Logne. Vedonia au 1er siècle, Bidonia au VIIe et Bolonia au XIVe.
La commune a pris le nom : Les Lucs-sur-Boulogne en juillet 1891. L’origine du nom est incertaine. On estime que l'on a affaire à une composition du mot gaulois onna (rivière) devenu onia et de ved (gué). Dans le cas de la Logne, le mot onia donne Ogne, puis l'Ogne et la Logne. L'Ognon est un dérivé de Ogne.
Comme l'écrit Jean Amiaud, ancien président de Lucus, dans la revue n° 7 de l'association en date, de décembre 1997 : « Les mottes féodales du Petit Luc, remontent à des temps immémoriaux, prouvant l'existence des ancêtres Lucquois du temps des druides, bien avant que les romains construisent la voie allant de Durinum (Saint-Georges-de-Montaigu) à Saint-Gilles. »
On raconte ainsi que le monolithe de pierre au pied de la butte de la Chapelle, dénommé Pierre du sacrifice, aurait servi d'autel aux druides.
Ce sont les romains, qui dénommèrent ce lieu Lucus, c'est-à-dire bois sacré.(Point 6 four Gallo-Romain )
D'où le dérivé Luc, séparé plus tard en deux : Grand Luc et Petit Luc, puis devenu Les Lucs-sur-Boulogne.
Un lieu de passage stratégique, puisqu'ils ont construit trois buttes (il en reste deux bien visibles), surplombant ainsi les voies de passage vers la côte mais aussi vers Namnetica Urbs (Nantes).
À l'époque féodale, les seigneurs locaux ont édifié des buttes pour défendre leurs fiefs. Au Petit Luc, le sieur Bernardus n'eut pas besoin de le faire : les buttes étaient déjà là !
Vers 1106 Charte de Geoffroy, vicomte de Thouars, et Ameline son épouse, et Aymeri son fils, restituant à l’abbaye de Montierneuf la terre des Deux-Lucs, telle que l’avaient possédé les chanoines de Saint Nicolas de Poitiers.
Vers 1106. Geoffroi III, vicomte de Thouars, 1104-1123; Marc, abbé de Montierneuf, 1101-1126.
Les trois premiers témoins ont souscrit des chartes de la fin du XIe siècle.
Moi, Geoffroy, vicomte Thouars, et mon épouse Ameline et mon fils Aymeri, je donne, rends et accorde à Dieu et à saint Jean l'évangéliste du nouveau monastère et à saint Nicolas entre les mains de l'abbé du seigneur Marc et Guy du même prieur de l’église.
Et parce que j'avais donné en dot cette terre à ma femme Ameline, il concéda au même abbé la moitié du bourg et un quart des terres et un quart des vignes tant qu'il vivait, et après sa mort il devait le restituer aux serviteurs de l'Église de son propre chef, s'il n'avait pas volontairement et miséricordieusement refusé de le restituer de son vivant.
Ce don a été fait à ces voyants : Guillaume Tornamina, Bertaio de Passavant, Geoffroy de Mauléon, Geoffroy Capellano, fermement et complètement après sa mort, comme nous l'avons dit, sans or, sans argent et sans le prix de quoi que ce soit.
Le S. du vicomte Geoffroy. S. de la vicomtesse Ameline. S de Gauffred son fils. S. de son fils Aimeri. (1)
Aux Lucs sur Boulogne, le site du petit luc occupe une position stratégique, à la confluence du ruisseau de la Malnaye avec la Boulogne
Cette situation en fait un lieu aisé à repérer et facile à défendre. C’est pour cette raison que le Petit Luc est choisi naturellement comme lieu d’habitation pour les populations qui vivent ici depuis les temps anciens.
C’est le lieu idéal pour implanter le siège du pouvoir, religieux ou civil, devenant ainsi « Bois sacrés »
Ce terme de « lucus » s’est ensuite perpétué jusqu’à nos jours devenant « Luc », « Petit Luc », « Grand Luc » puis « Les Lucs »
A l’extrémité nord du Petit Luc, à la pointe de « l’Anguiller » ou de l’Anglier en raison de sa forme, s’élève une butte parfaitement conique et de dix mètres de hauteur à l’origine. Deux autres buttes sont situées au sud à 280 m de la première. Un fossé a été creusé à mi-chemin entre la première butte et les deux autres. Ce fossé est parfaitement visible : il est d’une largeur d’environ 10 m au fond.
Lors des fouilles conduites en 1992 à proximité de la butte nord, est apparu nettement un drainage venant directement du centre de cette butte pour évacuer les eaux à l’extérieur. Ce drainage semble indiquer qu’il y aurait une chambre funéraire ; peut-être la sépulture d’un chef religieux ou civil. Seules des fouilles plus approfondies pourraient le confirmer.
Pour marquer leur droit, les seigneurs du Moyen Age élèvent une butte dite « féodale » au siège de la seigneurie. Une église paroissiale est édifiée, sans doute au X e siècle, sur l’emplacement d’un vaste souterrain.
La révolution a aboli le régime féodal, la butte perd de son utilité.
Point 1
Point 2
Point 3
Point 4
Point 5
Point 6
Point 7
Point 8
Point 9
Association de Recherches et d'Etudes pour la Sauvegarde et la Valorisation du Patrimoine Lucquois
(1). Carta Gaufredi, vicecomitis Toarcencis, et Ameline uxuris sue et Aymericii filii sui de terra de Duobus Lucis
Terram Sancti Nicholai que vocatur de duobus Lucis et vineas et domos cum habitatoribus suis et omnia culta et inculta ejusdem ville, sicuti canonici tenuerunt et possederunt, ego Gauffredus, vicecomes Toarcensis, et uxor mea Amelina et Aymericus filius mens donamus, reddimus et concedimus Deo et Sancto Johanni evvangeliste Novi Monasterii et Sancto Nicholao in manu domini Marci abbatis et Guidonis ejusdem ecclesie prioris.
Et quia hanc terram uxori mee Ameline donaveram in dote, concessit eidem abbas medietatem burgi et quartam partem terre et quartam partem vinearum dum adviveret, et post mortem illius servitoribus ecclesie in jus proprium reddiret, si tamen sponte propria et misericordia in vita sua reddere noluisset.
Hec donacio facta est videntibus istis : Guillelmo Tornamina, Bertaio de Pasavanto, Gauffredo Malileonis, Gauffredo capellano, firmiter et integerrime post mortem illius, sicut diximus, sine auro, sine argents et sine alicujus rei precio.
Signum Gauffredi vicecomitis. Signum Ameline vicecomitisse. Signum Gauffredi filii ejus. Signum Aimerici filii ejus.