Port Soubise et son Bac rive gauche de la Charente (passe ton bac d’alors 1880)
A partir de Soubise, les communications entre les deux rives sont aujourd'hui impossibles, et toutes visites, toutes relations d'affaires ou de famille obligent à des détours énormes, ce qui est pour les habitants une gêne constante, et leur cause chaque jour les plus graves embarras.
C'est surtout pour la rive gauche que notre service sera un véritable bienfait, c'est surtout de là qu'il tirera ses principaux produits.
De ce côté, il n'y a aucun chemin de fer projeté, la ligne Rochefort-Marennes devant franchir la Charente vers la Bergerie, c'est-à-dire à dix kilomètres environ en amont de Rochefort. On pourrait ajouter qu'il n'y en a pas de possible, car les frais à faire pour franchir la Charente en aval de Rochefort, soit par un pont tournant, soit par un tunnel, seraient hors de proportion avec le but à atteindre.
Pour nous, l'avenir est donc garanti de ce côté, et tout le trafic de la rive gauche nous est absolument assuré; on va voir pourquoi et comment.
Dans l'état présent des choses, toutes les communications d'une rive à l'autre ont lieu par les deux bacs de Martrou et de Soubise, passages coûteux, lents et dangereux.
La ville est restée longtemps un point de passage important pour franchir la Charente entre et l'océan, un des seuls points de franchissement de la Charente avec le bac de Saint-Savinien entre Taillebourg et l'océan, jusqu'à la construction en 1842 du Pont suspendu de Tonnay-Charente.
La première mention de ce bac dans les archives date de 1477 mais il existait bien avant.
Le bac se trouvait au niveau du port de plaisance actuel.
Malgré le dévouement et l'habileté pratique des agents des ponts et chaussées chargés des deux passages de Martrou et de Soubise, il peut survenir des accidents.
Dernièrement, le bac de Soubise a été entrainé et a dérivé presque jusqu'à Martrou; tous les passagers qui étaient à bord se montraient fort inquiets.
Enfin on a pu aborder dans une prairie, et tout le monde en a été quitte pour la peur.
Ces sortes d'accidents sont heureusement fort rares, mais ils impressionnent le public, qui subit les bacs parce qu'il ne peut faire autrement et un autre mode de transport.
Alors que le pont à travée levante de Rochefort est mis en service, la traversée de la Charente sur le bac s'arrête le 5 février 1967.
Les deux cales empierrées de part et d'autre du fleuve, où aboutissait une route venant de Rochefort sur la rive droite, sont toujours visibles actuellement au niveau du village et servent à la mise à l'eau des embarcations. Un bac ou bateau-passeur, le Rohan, est remis en service depuis juin 2013 pour la période estivale. Il a une capacité de transport de 12 personnes comprenant le pilote et 11 passagers à pied ou éventuellement à vélo.
Compagnie des chaloupes à vapeur de la Charente / G. Galland