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PHystorique- Les Portes du Temps
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4 janvier 2016

Tiffauges Janvier - Février 1794 (Guerres de Vendée).

 

Tiffauges Janvier 1794 (Guerres de Vendée)

 Le 18 janvier 1794, le nouveau commandant en chef de l’armée de l’Ouest, Turreau, méconnaissant la véritable situation de la Vendée, communique aux généraux son fameux plan de dévastation et d’extermination.

Ce plan, non moins inhabile qu’inhumain, soulève les protestations de Bard, qui prétendait s’appuyer sur les populations pour pacifier le pays.

Bard réussit à préserver les localités placées sous son commandement, reste étranger aux expéditions des colonnes organisées par Turreau, et ne cesse d’intercéder auprès de ses collègues en faveur des communes et des particuliers. Il persiste dans cette attitude malgré l’exaltation croissante des esprits.

 Sans manquer au respect de la discipline militaire, il fait entendre au général en chef des vérités qui, depuis, ont été consacrées par l’histoire.

Mais il vient un moment où les services rendus ne suffisent plus à le protéger.

Turreau le frappe de suspension le 24 mars 1794, et le dénonce comme coupable de « modérantisme ».

 C’était l’instant même où Paris voyait exécuter Danton, Camille Desmoulins et, avec eux, Westermann, l’un des plus vaillants soldats de la guerre de Vendée.

La guerre d’extermination décrétée par la Convention est lancée.

Les colonnes infernales de Turreau dévastent le pays. Tiffauges n’y échappe pas, comme en témoigne une plainte adressée par le président du district à Turreau : « Tes soldats se livrent à la débauche, à la dilapidation et à toutes les horreurs dont les cannibales ne sont pas mêmes susceptibles ».


Le 6 février 1794, une deuxième colonne menée par le cruel Cordelier incendia Tiffauges et égorgea 600 habitants.

Il écrira à Turreau « J’ai ponctuellement exécuté ton ordre de purger, par le fer et le feu, tous les endroits que j’ai rencontré sur ma route, car, indépendamment que tout brûle encore, j'ai fait passer derrière la haie 600 particuliers des deux sexes. »

 

Toutes ces horreurs contraignirent les survivants à un brigandage sauvage, à tel point que personne n’osait y voyager ou y instaurer une administration républicaine pendant plus d’un an.

 

 

 

Mlle ACHER DU BOIS, DE TIFFAUGES

Mlle Marie-Jeanne Thibault de la Pinière habitait Tiffauges, avec sa « fille de compagnie », Mlle Marie-Anne Acher du Bois.

 Pendant la Révolution elles ne quittèrent pas Tiffauges, où on les arrêta le 20 janvier 1794.

Conduites à Cholet, elles y furent interrogées le lendemain par le Comité révolutionnaire de cette ville.

Voici un extrait de l'interrogatoire de Mlle Acher du Bois :

La femme dont vous étiez la fille de compagnie, a-t-elle reçu chez elle, depuis la guerre de Vendée, des prêtres réfractaires, des ci-devant nobles ou des chefs des brigands ? — Il est venu à la maison un moine nommé Mesnard, qui y a passé quinze jours.

Avez-vous été à la messe des prêtres qui ont prêté le serment ? — Non.

Pendant que les brigands ont été dans votre pays, alliez-vous à la messe des prêtres qui avaient refusé le serment ? — Oui.

Le 23 janvier, le Comité choletais les envoya toutes deux à Angers, où on les interna à la prison nationale.

Mlle Thibault de la Pinière fut guillotinée le 26 janvier, et sa demoiselle de compagnie destinée à la fusillade.

 

Vacheron, Hudoux et Gouppil interrogèrent Mlle Acher du Bois, le 6 février, dans sa prison :

29 ans, fille, née à Jallais, domiciliée à Tiffauges, fille de compagnie de Mlle Thibault dit la Pinière, demeurant à Tiffauges, laquelle l'a élevée. Ladite, Thibault a logé chez elle D'Armaillé, brigand. A dit que sa maîtresse avait logé chez elle Mesnard, ci-devant Cordelier, insigne brigand, pendant quinze jours : que ledit Mesnard a dit la messe à l'église paroissiale dudit lieu, à laquelle sa maîtresse a assisté avec elle.

 Lorsque l'armée patriote a été en possession dudit canton, elle et sa maîtresse se sont retirées à Saint-Martin et n'ont rentré qu'après quinze jours. — (En marge) F.

Mlle Acher du Bois fut comprise dans la fusillade du 10 février (2).

 

 

Mlle BESSAY DE LA VOUTE, DE TIFFAUGES

Mlle Louise-Marguerite Bessay de la Voûte, née à Saint- Mars-des-Prés (Vendée), habitait Tiffauges quand éclata la Révolution.

Restée dans le pays pendant l'insurrection vendéenne, elle fut arrêtée le 20 janvier 1794 et conduite à Cholet ; elle était alors dans sa 72e année.

Le 21 janvier, le Comité révolutionnaire de Cholet procéda à son interrogatoire :

Ayez-vous assisté à la messe de votre curé constitutionnel ? — Non.

Avez-vous assisté à celle de votre ancien curé, lorsque les brigands étaient en possession de Tiffauges ? — Je n'ai pas assisté à celle du curé, mais j'ai été à celles des autres prêtres qui s'y sont trouvés.

Regardée comme « suspecte » par le Comité choletais, elle fut le 23 janvier envoyée à la Commission militaire d'Angers et internée à la prison nationale.

Le 6 février, elle y subit un nouvel interrogatoire de la part des citoyens Hudoux, Vacheron et Gouppil :

Fille de la caste noble, domiciliée depuis dix ans à Tiffauges, où elle fut arrêtée par des citoyens il y a environ trois semaines. A dit qu'elle n'avait jamais entendu l'office des prêtres constitutionnels. A entendu depuis avec préférence et plus de plaisir la messe des prêtres étrangers et réfractaires qui ont été une fois la visiter civilement. Elle a continuellement habité avec les brigands. — (En marge) F.

Mlle Bessay de la Voûte fut comprise dans la fusillade du 10 février (3).

 

 

 

 

UN DES REPRÉSENTANTS DANS L'INDRE-ET-LOIRE ET LE MAINE-ET-LOIRE ET UN DES REPRÉSENTANTS À L'ARMEE DE L'OUEST

AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Saumur, 11 ventôse an II- 9 mars 1794.

Citoyens nos collègues,

Nous profitons du premier moment de relâche pour vous instruire de ce que c'est que la Vendée actuelle, car elle change de face chaque jour; mais soyez tranquilles sur les résultats ils ne peuvent qu'être rassurants.

Nos collègues Garrau et Prieur n'ont pas longtemps soutenu l'horrible spectacle de ce pays affreux, où l'on ne voit que des ruines et des morts, où règne le silence le plus lugubre.
Ils sont revenus à Nantes. Nous leur avons laissé la place, en reprenant la leur, et nous venons de parcourir la Vendée depuis Nantes jusqu'à Saumur en passant par Mortagne, Tiffauges, Cholet, Coron, Vihiers, Doué.

Les dispositions militaires adoptées sont celles-ci deux fortes colonnes aux ordres, l'une de Cordellier, l'autre d'Haxo sont vers le Bocage aux trousses de Charette, qui a le plus fort rassemblement.

Deux autres colonnes, que nous venons de faire organiser avec la garnison de Cholet et partie de celle de Doué, sont aux ordres, l'une de Grignon, l'autre du général en chef. La première poursuit Stofflet, qui a environ 1,500 brigands, réfugiés dans la forêt de Vézins, d'où ils se portent sur tout ce qu'ils peuvent rencontrer et forcent tout le monde à les suivre; la dernière colonne va balayer quelques rassemblements qui se forment dans le canton du Louroux et vers Saint-Florent. Saumur est couvert par 600 hommes d'infanterie et 3 00 hommes de cavalerie, qui sont placés à Doué, pays de plaine très dégagé.

Nous avons évacué Cholet, comme vous savez; nous n'y avons pas mis le feu, mais nous n'y avons rien laissé qui puisse servir à l'ennemi, et nous avons fait détruire les fours; nous désirons que l'ennemi vienne s'y loger; nous l'y travaillerons du bon genre, carie poste est intenable.

Nous avons laissé bonne garnison à Mortagne et à Tiffauges, afin d'entretenir la communication avec Nantes par Mortagne, également bien gardé, pendant que les colonnes travaillent dans l'intérieur et sur les rassemblements.

Les rebelles n'ont d'autre but en ce moment que de surprendre des postes pour les égorger, s'emparer de leurs armes et de leurs munitions nous y avons remédié, et nous pensons que cela leur est impossible. Le seul embarras est de s'en saisir; ils se portent avec fureur là où nos colonnes ne sont pas, et ils fuient comme des lièvres à la vue des mêmes colonnes et se retirent dans les bois, d'où ils s'éloignent rarement.

Les mesures que nous avons prises les chagrinent beaucoup.
Comme nous avons fait évacuer de Cholet et de l'intérieur plus de six mille femmes et enfants qui étaient leurs espions, ils ne savent plus nos affaires, et ils sont désorientés à chaque point.

En voici une preuve avant-hier, à une demi-lieu de Vihiers, nous apercevons sur une hauteur, à portée et demie de canon de celle où nous étions, la troupe de Stofflet, composée d'environ quinze cents hommes, sortir d'un bois, descendre rapidement la côte, pour venir nous attaquer. Nous arrêtons aussitôt notre marche, nous nous développons en bataille, et surtout nous nous étendons sur la droite pour l'en envelopper.


A l'instant, ils s'arrêtent; nous tirons six coups de canon (c'étaient ceux de Cholet que nous emmenions sur les derrières); vous les eussiez vus se sauver dans le bois qu'ils venaient de quitter; la cavalerie, mise à leur chasse, a tué quelques traîneurs.

 


En juin 1795, le général Hoche fit occuper Tiffauges par les troupes de la République et la pacification fut officiellement proclamée le 15 juillet......

 

Prisonnier une seconde fois à Tiffauges 4-6 juillet 1793 <==

Le 22 janvier 1794, deux colonnes infernales commandées par Étienne Cordellier et Joseph Crouzat partent de Brissac.<==

 

 

 

 

.
 
 
 
 


 

Histoire du Champ-des-Martyrs / F. Uzureau,...

Un général de l'an II en Vendée : notes biographiques sur le général Bard / recueillies par Antoine Bard,

 
 

la guerre d’extermination décrétée par la Convention est lancée. Les colonnes infernales de Turreau dévastent le pays....

Posté par P'Hystorique sur lundi 4 janvier 2016

(1) Pour plus de renseignements, lire un article (Anjou Historique, mai et juillet 1902) qui a pour titre : Victimes vendéennes pendant la Terreur : Familles de la Sorinière, du Trehan, de Chabot, etc.

(2) M. l'abbé Uzureau a publié un travail sur Mlle Acher du Bois (Vendée Historique, 20 mars 1903).

 (3) Un article sur Mlle de la Voûte a été publié par M. l'abbé Uzureau (Vendée Historique, 20 mars 1903).

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