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PHystorique- Les Portes du Temps
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27 octobre 2025

29 septembre 1364- Bataille d'Auray, Charles de Châtillon de Blois mort et Bertrand Du Guesclin prisonnier

La bataille d'Auray, livrée le 29 septembre 1364 près de la ville d'Auray (actuel Morbihan, Bretagne), marque la fin décisive de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1365), un conflit civil breton s'inscrivant dans le cadre plus large de la guerre de Cent Ans (1337-1453) entre la France et l'Angleterre.

 

Elle oppose deux prétendants au duché de Bretagne : Charles de Blois (soutenu par la France) et Jean de Montfort (soutenu par l'Angleterre).

 Cette bataille rangée, l'une des plus sanglantes du XIVe siècle, scelle la victoire des Montfort et l'avènement de Jean IV comme duc de Bretagne, tout en renforçant temporairement l'influence anglaise en Bretagne.

 

Contexte historique

La guerre de Succession de Bretagne éclate à la mort sans héritier direct du duc Jean III en 1341.

 

Deux prétendants s'affrontent :

Charles de Blois (1319-1364), époux de Jeanne de Penthièvre (nièce de Jean III) et neveu du roi de France Philippe VI, représente la cause française et capétienne.

Capturé en 1347 à La Roche-Derrien, il est libéré en 1356 contre une rançon colossale.

Jean de Montfort (1295-1345), demi-frère illégitime de Jean III, et son fils Jean (futur Jean IV, né en 1340), soutenus par Édouard III d'Angleterre, incarnent l'alliance anglo-bretonne.

 

Dès 1341, l'arbitrage français (arrêt de Conflans) favorise Charles, mais la guerre s'enlise en escarmouches et sièges.

 

1360 Traité de Brétigny → trêve fragile.

 

1363 Du Guesclin nommé lieutenant en Normandie cis-Seine (par Charles, régent).

Mission : chasser les Grandes Compagnies.

 

Bertrand du Guesclin, comte de Longueville (depuis 1364), ancien lieutenant du roi en Normandie cis-Seine (1363–1364).

 

Mars 1363 – Sept. 1364 Campagnes en Normandie : victoires à Valognes, Coutances, Carentan.

 

15 sept. 1364 Du Guesclin quitte la Normandie pour Auray (aide à Charles de Blois).

 

 

À tous ceux qui verront ces lettres, Bertrand du Guesclin, comte de Longueville, ancien lieutenant et capitaine pour le roi notre sire dans le pays de Normandie en deçà de la Seine, salut. 

 

Nous faisons savoir que notre bien-aimé Renier Le Coutelier, vicomte de Bayeux, alors commis et établi par notre dit seigneur à la place des trésoriers des guerres, pour percevoir et payer les deniers destinés aux gages et à l’état de nous-même, des gens d’armes, archers armés et autres de notre compagnie, qui servaient continuellement dans les guerres de notre dit seigneur, et [qui avait] deux archers de fait avec lui, depuis le mois de mars 1363 jusqu’au 15 septembre 1364, jour où nous partîmes pour aller en Bretagne à la bataille d’Auray, dans laquelle nous servîmes lesdites parties, sans que pour lui et lesdits deux archers il ait pris ni retenu aucuns gages, ni aucuns droits ou autres profits à cause de son office, sur nous ni sur lesdits gens d’armes ou archers de notre dite compagnie, parce que par ordonnance royale il était défendu de prendre aucuns droits ou profits sur nous ni sur lesdits gens. 

 

Lequel service et les autres choses ci-dessus contenues, nous en témoignons et certifions à tous ceux à qui il peut et doit appartenir, par ces présentes lettres scellées de notre propre sceau, qui furent faites l’an 1365, le 16e jour de décembre.

 

15 septembre 1364 → départ pour Auray (bataille du 29 septembre 1364).

 

En 1364, après l'échec des négociations d'Évran, Jean de Montfort reprend l'offensive : il s'empare de la Roche-Perrien et de Suscinio, puis assiège Auray en août.

Cette ville stratégique, fidèle à Charles depuis 1342, est prise rapidement, mais son château résiste.

La garnison négocie une capitulation pour le 29 septembre, si aucun secours n'arrive d'ici là.

 

 Charles de Blois, alerté à Guingamp, mobilise une armée pour le soulager, secondé par Bertrand du Guesclin, victorieux à Cocherel (mai 1364) contre les Anglais.

 

 

Déroulement de la bataille

 

 Forces en présence :

Charles de Blois : Environ 4 000 à 5 000 hommes, dont des Bretons, des Gascons et des Français, commandés par Du Guesclin (maréchal de Normandie depuis 1364) et Olivier de Clisson.

Charles, présent sur le champ, mena une charge personnelle.

Jean de Montfort : Environ 3 000 à 4 000 hommes, incluant des archers anglais (longbowmen) et des chevaliers bretons, sous Jean de Chandos, un tacticien expérimenté.

 

 

Stratégie : Du Guesclin, partisan d’une guerre d’usure, préféra initialement des embuscades.

Cependant, Charles, pressé de conclure, opta pour une bataille rangée.

Chandos positionna ses archers pour harceler les Français, tandis que Montfort mena une attaque frontale.

 

 

Les événements se précipitent les jours précédents :

27-28 septembre : Charles de Blois séjourne à l'abbaye Notre-Dame de Lanvaux.

Du Guesclin, à la tête de l'avant-garde, bivouaque à Brandivy puis traverse le Loc'h pour menacer le château d'Auray.

 

28 septembre : Jean de Montfort évacue Auray pour éviter d'être pris en tenaille et déploie ses troupes sur le coteau de la rive droite du Loc'h, face à l'ennemi.

 

29 septembre : Des négociations infructueuses ont lieu le matin.

Les deux armées, fortes chacune d'environ 3 000 à 4 000 hommes (chevaliers, archers, fantassins), se font face sur le plateau de Rostevel (commune de Brech, au nord d'Auray), séparées par un marais (Kerzo) et le ruisseau du Loc'h

– un terrain défavorable pour les charges de cavalerie.

 

 

 

 

 

Combat : Le combat s'engage vers midi, après des escarmouches, une charge française fut brisée par les flèches anglaises.

Les archers anglais (longbow) harcèlent les lignes françaises depuis le haut du coteau, tandis que les chevaliers bretons chargent.

 

Du Guesclin tenta une contre-attaque, culbute l'aile droite de Chandos, mais les Français, piégés dans le marais, peinent à avancer.

Charles de Blois refuse de rompre les rangs pour une messe dominicale (jour férié), retardant l'assaut.

Une mêlée acharnée s'ensuit : pas de quartier, contrairement aux usages chevaleresques (aucun prisonnier notable).

La réserve de Montfort comble les brèches, et Chandos rallie ses troupes. Vers le soir, les Français rompent, poursuivis jusqu'à Vannes (30 km).

 

Conséquences et bilan

Issue : Victoire décisive de Montfort.

Pertes : Environ 1 500 morts côté français (dont 80 % de la noblesse bretonne), 400 côté anglais.

Charles de Blois est tué d'un coup de hache au crâne, son corps identifié par une marque de naissance au visage.

 

Rôle de Bertrand Du Guesclin

Commandement : À 44 ans, Du Guesclin était le stratège principal.

Il s’opposa à l’engagement direct, préférant encercler Auray, mais obéit à Charles.

Bravoure : Malgré la défaite, sa résistance personnelle (combat à pied après la perte de son cheval) impressionna Chandos, qui le traita avec respect.

Du Guesclin capturé après un combat acharné fut rançonné (environ 100 000 écus, payés en 1365).

Sa capture renforça sa réputation.

Il reprit les armes, devenant connétable en 1370 et reconquérant des places comme Montpont (1371).

 

 

Cette action, dit un grave historien, coûta un œil à Clisson, la liberté à du Guesclin et la vie à Charle de Blois, assura la paix à la Bretagne, après vingt-trois ans d’une guerre désastreuse.

 

 Du champ de bataille même, l’heureux Montfort, après avoir versé quelques larmes sur le corps inanimé de son compétiteur, fit donner à Edouard la nouvelle de son triomphe et porter son hommage à la cour de France.

 

 Cinq mois après, le traité de Guérande, signé le 12 avril 1565, reconnut le petit-fils d’Yolande comme héritier légitime et le salua duc de Bretagne.

 

 

Fin de la guerre : Jean de Montfort devient duc Jean IV (1365), régnant jusqu'en 1399.

La Bretagne passe sous influence anglaise (traité de Guérande, 1365), mais Jean IV s'allie plus tard à la France (1378).

 

Impact plus large : Victoire anglaise dans la guerre de Cent Ans, affaiblissant la France post-Poitiers (1356).

Elle pave la voie au traité de Brétigny (1360), cédant des territoires à l'Angleterre.

 

 

 

 

 

Liens avec Montpont et les chevaliers bretons

Charles de Blois, mort à Auray, son échec influença les campagnes en Périgord (1357-1362), dont Montpont fut un théâtre.

Son procès de canonisation (1365-1371) cite des témoins comme Guillaume de Morieux, capturé à Montpont en 1371.

Alain de la Houssaye : Présent à Auray comme lieutenant de Du Guesclin, il y gagna une réputation qui le mena à Montpont (1371), où il commanda avec Louis de Maillé et Guillaume de Longval.

Montpont : La bataille d’Auray précède le siège de 1371, où les leçons de Du Guesclin (défense acharnée) furent appliquées, bien que sans succès contre Lancastre.

 

 

 

Héritage et légendes

Charles de Blois est inhumé à Guingamp et béatifié en 1904 pour sa piété (procès dès 1365, cf. Monuments du procès de canonisation, 1921).

 

 Jean IV attribue sa victoire à l'intercession de la Vierge Marie.

Une légende évoque un lévrier nommé Yoland, fidèle à Charles puis à Jean IV après la bataille.

 

Le site (plateau de Rostevel) est marqué par un calvaire et des monuments commémoratifs.

Cette bataille, immortalisée par Froissart et Cuvelier, symbolise l'identité bretonne déchirée entre France et Angleterre.

 

 

La Chartreuse d'Auray, située à Auray (Morbihan, Bretagne), est un site historique et spirituel qui s'élève sur l'emplacement présumé de l'ancien champ de bataille d'Auray, où se déroula la célèbre bataille du 29 septembre 1364.

La Chartreuse Notre-Dame-de-la-Miséricorde fut fondée en 1371, sept ans après la bataille, sous l'impulsion de Jean IV de Montfort, devenu duc de Bretagne, et avec le soutien de son épouse, Jeanne de Flandre.

 Cette fondation s'inscrivait dans un geste de réconciliation après des décennies de guerre civile, ainsi que dans une volonté de légitimer son pouvoir en honorant les morts des deux camps.

Le monastère, construit sur les terres du plateau de Rostevel (près du site exact de la bataille), devint un lieu de recueillement.

 


 

 

Procès de canonisation de Charles de Châtillon de Blois

Le procès informel de canonisation débute dès 1365-1368, sous l'impulsion de l'évêque de Saint-Brieuc et des partisans de la maison de Blois-Châtillon.

Les enquêtes, menées à Vannes, Saint-Brieuc, Tréguier, Angers et Périgueux (1371), recueillent 195 témoignages sur sa vie pieuse, ses vertus (charité, patience, justice) et ses miracles posthumes (environ 300, dont des guérisons à Guingamp et Auray).

Les Monuments du procès de canonisation (éd. 1921, Saint-Brieuc, 910 p., disponible sur Gallica) compilent ces dépositions (en latin), une biographie par Dom François Plaine et une généalogie par Henri Frotier de La Messelière.

Malgré une béatification en 1376 par Grégoire XI (annulée au XVIIIe siècle pour vice de forme), Charles est confirmé bienheureux par Pie X en 1904.Traits spirituels

 

Charles est décrit comme un ascète rigoriste : il porte un cilice, dort sur la paille, jeûne fréquemment et vénère la Vierge.

En captivité, il résiste aux pressions anglaises pour renier son serment à la France, voyant son épreuve comme une imitation du Christ.

Ses miracles (guérisons, visions) renforcent son aura de sainteté, bien que sa canonisation complète n'aboutisse pas, en partie à cause des rivalités politiques franco-bretonnes.

 

Importance historique

Bretagne : Charles incarne la cause française dans la guerre de Succession, un conflit où s'entremêlent loyautés féodales et ambitions internationales. Sa mort marque la victoire des Montfort (Jean IV devient duc en 1365).

 

Périgord : Sa présence à Montpaon (1357-1362) illustre l'importance stratégique de cette châtellenie, disputée entre les comtes de Périgord (vassaux français) et les Anglais.

 

Les textes cités (1272-1289, Archambaut de Périgord) montrent que Montpaon était déjà un fief clé un siècle plus tôt.

 

Le passage provient des Monuments du procès de canonisation du bienheureux Charles de Blois, duc de Bretagne (1320-1364), un recueil de témoignages recueillis lors de l'enquête posthume lancée en 1367 pour démontrer la sainteté du duc.

 Édité en 1921 par André de Serent (d'après le manuscrit latin 3381 de la Bibliothèque nationale de France, collationné sur l'original des archives des Basses-Pyrénées), ce document compile 195 dépositions de témoins oculaires sur la vie pieuse, les vertus et les miracles attribués à Charles.

Rédigé seulement sept ans après sa mort à la bataille d'Auray (29 septembre 1364), il offre une mine d'informations sur la Bretagne et le duché au XIVe siècle, au cœur de la guerre de Succession de Bretagne et de la guerre de Cent Ans.

 

 


 

Statue du bienheureux chevalier Charles de Châtillon de Blois dans l'église Notre-Dame de Bulat-Pestivien (Bretagne)

 

Pourquoi cette statue est-elle présente ?

La présence de cette statue s'explique par un lien historique direct entre Charles de Blois (1319-1364) et la région de Pestivien (où se trouve l'église).

Voici les raisons principales, ancrées dans le contexte de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1365) et de la dévotion locale :

 

Soutien des seigneurs de Pestivien à Charles de Blois :

Les fondateurs de l'église, les seigneurs de Pestivien (ou Pennstyffyen, du breton "penn stiv" signifiant "tête de source"), étaient des partisans fidèles de Charles de Blois dans sa lutte pour le duché de Bretagne contre Jean de Montfort (allié anglais).

 

En 1330, Jean de Bouteville, un noble normand lié à la maison de Pestivien, vint en Bretagne pour soutenir militairement Charles, renforçant ainsi l'alliance locale.

 

Cette loyauté féodale, marquée par la participation à la cause "française" de Charles (soutenu par Philippe VI), justifie l'hommage posthume via une statue honorant le duc comme protecteur et martyr breton.

 

Dévotion à la sainteté de Charles de Blois :

Charles, béatifié en 1904 par Pie X (après un procès de canonisation lancé en 1365), est vénéré en Bretagne comme un "bienheureux chevalier" pour sa piété austère (ascète franciscain, porteur de cilice) et sa mort héroïque à la bataille d'Auray (1364), où il fut tué en combattant pour la foi et la Bretagne.

 

 La statue, placée dans un sanctuaire pèlerin, symbolise cette vénération : elle rappelle les vertus chrétiennes du duc (patience en captivité, clémence au combat) et invite les fidèles à l'imiter.

 

Le XIXe siècle, époque de renouveau catholique en Bretagne post-Révolution, vit l'essor de telles statues pour raviver les cultes locaux, en écho au procès de canonisation documenté dans les Monuments (éd. 1921).

 

Contexte architectural et spirituel de l'église :

Bulat-Pestivien, haut lieu de pèlerinage (2 100 livres de revenus annuels sous l'Ancien Régime), met en valeur des figures bretonnes pieuses pour renforcer son attractivité spirituelle.

 

La statue de Charles s'intègre au porche renaissance (début XVIe siècle) orné des 12 apôtres en marbre, et au mobilier incluant un retable du Sacré-Cœur.

 

Elle contraste avec les statues baroques plus anciennes, soulignant un ajout délibéré pour commémorer l'héritage médiéval de la paroisse, liée aux seigneurs qui financèrent l'église.

 

La statue, réalisée au XIXe siècle, période de renouveau catholique en Bretagne, suit une iconographie conventionnelle pour les saints chevaliers.

Charles est représenté en armure, avec des attributs de noblesse (épée, écu, ou cape), reflétant son rôle de duc et de martyr à la bataille d’Auray (1364).

Ces éléments sont symboliques plutôt que réalistes, visant à glorifier sa sainteté et son statut féodal.

Les sculpteurs du XIXe siècle, comme ceux de l’école bretonne (influencée par des ateliers comme celui de Morlaix), privilégiaient des figures idéalisées, souvent inspirées de modèles génériques de saints guerriers (saint Michel, saint Georges).

 Ainsi, la statue ne cherche pas à reproduire fidèlement les traits de Charles, mais à incarner son image spirituelle et chevaleresque.

 

En résumé, cette statue du XIXe siècle honore le soutien historique des seigneurs de Pestivien à Charles de Blois durant la guerre de Succession, tout en perpétuant sa mémoire comme bienheureux protecteur de la Bretagne chrétienne.

 

Elle témoigne de la fidélité locale à sa cause et de son culte, encore vivant lors des pardons annuels à Bulat.

Pour une visite, l'église est classée monument historique (PA00089044) et ouverte au public.

 

 

Peinture détruite en 1368 à Dinan, représentant Charles aux pieds de saint François)

 

Description de la peinture

Sujet et iconographie : Cette peinture murale (ou possiblement une fresque) dépeignait Charles de Blois agenouillé et en armes, portant l'écu aux armes de Bretagne (hermine au champ d'or), aux pieds de saint François d'Assise.

Saint François, fondateur de l'ordre franciscain, était le modèle spirituel de Charles, connu pour sa piété austère : il imitait l'ascèse franciscaine (cilice, jeûnes, tonsure monastique).

 L'image symbolisait Charles comme un chevalier pieux, un "nouveau François", martyr de la justice et de la foi, renforçant son culte naissant comme saint et martyr après sa mort à la bataille d'Auray (29 septembre 1364).

 

Auteur et lieu : Réalisée par Guillaume Breton (un artiste ou un frère cordelier, non précisément identifié dans les sources), elle ornait l'église du couvent des Cordeliers (franciscains) de Dinan (Côtes-d'Armor, Bretagne).

Dinan était une résidence favorite de Charles, où il avait fait réaménager et décorer le couvent pendant sa vie (années 1340-1360), en témoignage de sa dévotion franciscaine.

 

Contexte historique de la destruction

Début du culte : À peine quatre ans après sa mort, un culte spontané émerge autour de Charles, promu par les franciscains de Guingamp (où il est enterré) et de Dinan.

Des miracles sont rapportés sur sa tombe (guérisons, apparitions), et des ex-voto affluent : statuettes de plomb à son effigie, messes en son honneur, fêtes liturgiques non autorisées.

Les partisans de la maison de Blois-Châtillon (soutenue par la France) y voient un moyen de contester la légitimité de Jean IV de Montfort, duc victorieux (1365).

Opposition de Jean IV : Jean IV, allié des Anglais et ennemi juré de Charles, considère ces pratiques comme une provocation politique.

Lors d'une assemblée de la noblesse bretonne à Dinan (début 1368), il loge au couvent des Cordeliers et ordonne la destruction de la peinture le 1er février 1368.

Cet acte vise à éradiquer les symboles de la "cause bloisienne" et à stopper le culte, perçu comme une menace à son autorité.

 

Réaction papale : Jean IV alerte le pape Urbain V, qui, par une bulle du 15 septembre 1368, réprimande les évêques bretons (Nantes, Saint-Malo, etc.) pour ces "pratiques abusives des ordres mendiants".

Il interdit les fêtes, messes et ex-voto en l'honneur de Charles, qualifié de "saint et martyr de la justice" sans approbation canonique.

Cela freine temporairement le procès de canonisation, relancé plus tard (béatification en 1904 par Pie X).

 

Sources et témoignages

Chroniques principales : L'épisode est relaté dans les Grandes Chroniques de France et les chroniques bretonnes (comme celles de Jean le Veneur).

Il est détaillé dans les Monuments du procès de canonisation du bienheureux Charles de Blois (éd. 1921, par Dom François Plaine), qui compile les dépositions de 1365-1371.

Les témoins (dont des franciscains de Dinan) décrivent la peinture comme un témoignage de la sainteté de Charles, détruite par "colère politique".

 

Autres éléments iconographiques liés :

Bien que détruite, cette peinture préfigure d'autres représentations franciscaines de Charles :

Une peinture murale à la chapelle Saint-Léonard de Mayenne (XIVe siècle), où il porte l'étendard breton.

Des vitraux postérieurs (XVe-XIXe siècles) à Dinan (église Saint-Malo), Guingamp ou Plounéour-Trez, le montrant en dévotion.

Statues comme celle de Bulat-Pestivien (XIXe siècle), évoquée précédemment.

Les témoignages de 1365-1371 décrivent Charles comme maigre (à cause de jeûnes), tonsuré (signe de piété franciscaine), et portant des attributs nobiliaires, mais sans détails précis sur ses traits (visage, taille, etc.).

 

 

Blason : À gauche de la figure, un écu est suspendu à une lance.

L'écu arbore un design avec un champ strié ou chevronné, pouvant représenter des hermines (symbole du duché de Bretagne) ou un motif héraldique spécifique à la famille Châtillon-Blois.

 

Armes et symboles : Les hermines (si elles sont confirmées sur l'écu) sont emblématiques du duché de Bretagne, que Charles revendiquait.

Les étoiles ou croix sur l'étendard pourraient évoquer des éléments de la maison de Châtillon ou une dévotion religieuse (croix franciscaine, vu son ascétisme).

 

 

Signification

Cette destruction symbolise les résistances au culte de Charles : d'un côté, la ferveur populaire et franciscaine ; de l'autre, l'hostilité des Montfortistes.

 Elle souligne comment l'art servait de propagande dans la querelle de Bretagne, et comment la piété de Charles (inspirée de saint François) fut weaponisée politiquement (utilisée comme une arme politique ).

L'absence de vestiges rend cette œuvre perdue d'autant plus précieuse pour l'historiographie de l'iconographie médiévale bretonne.

 

 

Charles de Blois Tableau des Galeries du château de Beauregard près de Blois

 

Charles de Blois (1319-1364), Duc de Bretagne Capturé à Montpon (Perigord) <==.... ....==> 1364 Bataille d'Auray - La Rançon de Bertrand Duguesclin prisonnier de Jean Chandos

 

 

 

 

 

Voici le récit de la bataille d'Auray d'après le ms. 5610 :

 

Peu après, Jean de Montfort alla mettre le siège devant le château d’Auray en Bretagne, qui appartenait à Charles de Blois, et qui contrôlait la plus grande partie du pays.

Avec Jean de Montfort se trouvaient Jean Chandos, Hugues de Calveley, Robert Knolles, Olivier de Clisson (fils d’Olivier dont nous avons parlé), et une grande quantité de combattants. 

Alors Charles rassembla ses gens et demanda du secours en France.

Le roi lui envoya le comte d’Auxerre, Bertrand du Guesclin, Olivier de Mauny, et ils menèrent plus de 3 000 combattants, dont plusieurs étaient des gens de grandes compagnies, que Bertrand avait rassemblés, et ils abandonnèrent plusieurs forteresses qu’ils tenaient en France pour aller avec lui. 

Devant le château d’Auray, Charles de Blois assembla ses gens contre Jean de Montfort.

Là eut lieu une grande bataille et Charles fut vaincu et mort sur le champ.

Là furent pris Bertrand du Guesclin et le comte d’Auxerre, qui perdit un œil dans la bataille, et une grande quantité de morts y fut.

 Après cette bataille, Charles de Blois fut porté à Guingamp et là enterré.

Après cela, tout le pays se rendit à Jean de Montfort, et il alla ensuite faire hommage au roi Charles de tout le duché de Bretagne.

Et celui-ci le reçut, et les prisonniers furent délivrés moyennant rançon.

 

 

Moult tost apprés alla Jehans de Monfort à siege devant le castel d'Auroy en Bretaigne, liquelz estoit à Charlle de Blois, et le plus grant partie du pais. Avec Jehan de Monfort estoit Jehans de Chandos, Hues de Cavrelay, Robers Canolle, Olliviers de Clichon, fil Olivier dont nous avonz parlé, et grant plenté de combatanz. Adont assambla Charles ses gens et manda secours en Franche.

 Et li rois li envoya le conte d'Auchoire, Bertran de Claiequin, Olivier de Maugny, et menerent chil plus de III mil combatans, dont li pluiseurs estoient gens de grandes compaiguez, que Bertrans assambla, et laisserent pluiseurs fortresches que il tenoient en Franche pour aler avec luy.

Devant le castel d'Auroy assambla Charles de Blois ses gens contre Jehan de Monfort.

 Là ot grande battaille et fut Charles desconfis et mors sur le camp.

Là fu pris Bertrans de Claiequin et li contes d'Auchoire, qui ot i oeil crevé en le battàille, et grant plenté en y ot de mors.

Apprés celle battaille fu portez Charles de Blois à Guingant et là fu enterez.

Apprés se rendi tous li pais à Jehan de Monfort, et alla puis faire hommaige au roy Charle de toute le duché de Bretaigne.

Et il le rechupt et furent li prisonnier delivré pour raenchon paiier.

 

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