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PHystorique- Les Portes du Temps
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8 août 2024

Saintes 11 mai 1622 Lettre concernant la reddition de la ville de Clairac du roi de France Louis XIII au marquis François de Lusignan

En 1622, nouveau passage du roi. Il revenait de l'expédition contre l'ile de Riez, 15 avril, et se rendait au siège de Royan (5-11 mai).

 Il n'y eut point de grandes fêtes. Il était à la tête de son armée. Ce n'était pas le moment de faire des cérémonies ou de palper les malades.

 

« De Niort, Sa Majesté, dit le Mercure français, — t. VIII, p. 578, année 1622, — fut à Xainctes, où, sur quelques advis qui lui furent donnez que les ennemis avoient des intelligences dans Taillebourg sur Charente, ville et chasteau appartenant à M. le la Trémouille, fort bien munitionnez de canons, de pouldres et armes, y envoya M. du Huilier, capitaine des gardes du corps, qui s'asseura de la place, et lit faire inventaire de ce qu'il y trouva d'armes et de munitions.

 

« Le duc d'Espernon partit au inesine temps de Xainctes avec quatre mille hommes et alla, par le commandement du roy, investir Royan, ville maritime à l'embouchure de la Garonne, qui servoit grandement aux Rochelois pour en tirer des vivres et raffraichissements. Le baron de S. Seurin commandoit dans celle place avec une forte garnison, laquelle durant l'hiver avoit grandement travaillé la Xaintonge et couru jusques aux portes de Xaintes.

 

Les Rochelois se vantoient qu'il y auroit pour six mois de siège devant Royan, à cause de la forteresse de cette petite ville, laquelle est enceinte de doubles fossez taillez dans le roc, le vieil fossé estant de quarante pieds de large et profond de vingt, et le nouveau de tien:, pieds de large et profond de douze, battu du Ilot de la mer de deux costez ; son port n'estant pas des meilleurs, est deffendu d'un chasteau qui appartient au marquis de Royan de la maison de la Trimouille. A la mode de toutes les places tenues par les réformez, outre les anciennes murailles et fortifications, elle avoit aussi esté nouvellement fortifiée de bastions, de guérites, de redoutes et de demies lunes.

 

Le duc d'Espernon ayant fait loger les régiments de Champagne et de Burie dans le faux bourg qui est le long de la mer, du costé du chasteau, fit sommer le dict sieur de Saint-Seurin l de rendre la place au roy, el l'invita à lui pouvoir parler, et de conférer avec luy des moyens de destourner la guerre de la Xainctonge.

 

Sous un sauf-conduit S. Seurin sortit avec quelques-uns des siens pour luy aller parler. De quoy les capitaines de la garnison estans entrez en delliance se rendirent les maistres dans Royan, tuèrent et arrêtèrent prisonniers tous ceux qu'ils pensèrent estre affidez a Sainct-Seurin et s'emparèrent de ses biens, de son esquipage, de celuy de ceux qui estoient sortis de Royan avec luy,

 

« Le roy ayant eu advis que la voye de l'accommodement n'avoit peu réussir, et qu'il n’y avoit point d'autre moyen pour avoir Royan que celuy de la force, il s'y achemina de Xainctes, là où, au lieu de six mois que se vantoient les assiégez d'arrester Sa Majesté devant cette place, elle ne fut que six jours à les contraindre de se rendre, »

 

Tabourin est aussi fort bref, moins encore que les registres municipaux qui en font à peine mention. Il n'y a qu'un ordre donné, le 20 avril, aux habitants de prendre les armes, aux capitaines des paroisses de les ranger sur le passage de Sa Majesté.

 

« Le XXIXe jour d'avril 1622, le roy Louys arriva en cette ville de Xaintes avec son armée pour aller à Royan contre les rebelles qu'avoit assiégés M. d'Espernon.

 

 Lesquels en outre s'estoyent rendus, mais ils trompèrent Sa Majesté et tuèrent le lieutenant de M. de Saint-Seurin qui commandait dans la ville de Royan, qui la vouloit mettre en l'obéissance du roy ; mais M. de Goular (2), qui s'estoit jeté dans la ville de Royan, fit faire la révolte, et le roy partit de cette ville pour aller à Royan le troisième de may, jour de Sainte-Croix, avec son armée. »

 

Il coucha à Saujon, distant de Saintes de 20 kilomètres et arriva le lendemain devant Royan.

Le 16, il alla coucher à Mortagne, le 17 à Mirambeau et le 18 à Montlieu.

 

Heroard ajoute, p. 274, ce détail sur son passage à Saintes :

 « Le 28, jeudi 1622, il part de Chizay volant par le chemin, arrive à cheval à Saint-Jean-d'Angély.

En entrant, il baissa son chapeau et détourna sa vue des ruines des murailles entièrement rasées. Aussitôt qu'il fut entré, il haussa son chapeau et regardait librement partout,

— Le 1er mai, dimanche, à Saintes. — Il va à vêpres et à trois heures et demie donne audience aux Suisses de Rerne et de Zurich. »

Il signa aussi, le 2 mai, des lettres patentes par lesquelles il accorde à Denis Huon, maire et échevin, lieutenant en l'Election, « en considération des bons et agréables services que le dit Huon luy avait rendus, et à nos prédécesseurs rois tant en la dite charge qu'autres occasions, même en qualité de maire et eschevin de la ditte ville de Xainctes, dont il s'estoit dignement acquitté, » la faculté, après s'être démis de cet office, « d'en continuer l'exercice, en prendre la qualité, et jouir des honneurs, autorités, rangs, séance hors et dedans le siège «le la dite élection. »

 

 

François de Lusignan

François de Lusignan, que j'appellerai 1er du nom pour le distinguer de son fils aîné François II, et de son petit-fils François III, successivement seigneurs et marquis de Lusignan, succède à son père Henri comme baron de Lusignan, et gouverneur de Puymirol, est créé marquis de Lusignan, capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances du roi, chevalier de son ordre, conseiller aux Conseils d'Etat et privé.

 

 Il avait épousé, le 25 juillet 1594, ainsi que nous l'avons vu, Marguerite de Nuchèze, fille de Louis de Nuchèze, seigneur de Baptresse, chevalier de l'ordre du roi, capitaine d'une compagnie de gendarmes, gouverneur de Cognac, et de Magdeleine de Lusignan de Saint-Gelais, le jour même où cette dernière et Henri de Lusignan, l'un et l'autre veufs, s'étaient mariés en secondes noces.

 

Le même François 1er de Lusignan, capitaine de 50 hommes d'armes fait une donation à Pierre Coudert ou Couderc, capitaine de la ville de Puymirol. (Archives de la préfecture d'Agen, registre B. 31, années 1600-1601. Note de M. Tholin.)

 

En 1602, le maréchal Charles de Gontaut Biron est décapité pour cause de trahison. Les amis du duc de Bouillon, compromis dans cette affaire, essayent de soulever quelques provinces. Des seigneurs de l'Agenais, tels que Jacques de Vezins, Charri, le seigneur de Lusignan, Jean Charles de La Capelle Biron entrent dans ce complot.

 

Ce dernier, avec le seigneur de Pompadour, doit lever 4,000 hommes de pied, 500 chevaux et 4 pièces de canon, pour s'emparer de Villeneuve d'Agenais, pendant que les autres opéreront de leur côté. Cette conspiration est découverte, et plusieurs des chefs qui en font partie sont décapités. Lusignan n'est pas du nombre de ces derniers.

 

Il consent une donation en faveur des habitants de Galapian faisant profession de la Religion prétendue réformée. (Mêmes archives de la préfecture, registre B. 39, années 1610-1612. — Note de M. Georges Tholin.)

 

 

François Ier de Lusignan, consent vers 1610 une donation en faveur des habitants de Galapian faisant profession de la « religion prétendue réformée » ;

 

François de Lusignan, ai-je dit plus haut, avait succédé à son père Henri comme gouverneur de la ville de Puymirol (qui tenait à son titre de 7me ville de l'Agenais).

 

Il faisait des impositions et levées pour l'entretien de la garnison de la place, et satisfaisait le roi Louis XIII. On en trouve la preuve dans le brevet suivant :

 

« Aujourd'huy XVIIe de janvier mil six cens seize, le Roy estant à Poitiers, sur ce que le sieur de Luzignan, gouverneur de la ville de Puymirol, luy a faict entendre que, suivant le commandement exprès que sa Majesté luy auroict faict de mettre clans la dicte ville quelques soldats pour la seureté et conservation d'icelle, en son obéissance durant ces mouvemenz, outre ceux qui y sont d'ordinaire en garnison ; et cependant adviser aux moyenz de les entretenir et fere vivre jusques à ce que sa dicte Majesté y aist pourveu, il auroit pour satisfaire a son dict commandement, faict entrer dans la dicte place le nombre de cinqante ou soixante hommes, et faict pour l'entretenement d'iceux quelques légères impositions et levées sur les subjectz de sa Majesté de l'estendue de son dict gouvernement, et mesmes sur ceux d'aucunes terres à luy apartenant en propre, dont, craignant qu'on le voulsist rechercher et inquiéter à l'advenir pour n'en avoir eu aucun pouvoir de sa Majesté que son dict commandement, il l'auroit très humblement suplié luy vouloir sur ce pourveoir.

 

« Sa dicte Majesté se ressouvenant du dict commandement par elle, comme dict est, faict au dict sieur de Luzignan pour augmenter et fortiffier sa dicte garnison pendant ces dictz mouvementz, et bien informée aussi du soing et bon debvoir qu'il a rendu en ceste occasion pour le bien de son service et la seureté de la dicte ville de Puymirol, a ordonné que touttes lettres de descharge nécessaires pour le faict desdictes impositions et levées pour l'entretenement desdietz soldatz jusques enfin de l'année dernière, luy seront expédiées et cependant pour tesmoignage de sa volonté, a commandé le present brevet luy en estre depesché, lequel elle a voulu signer de sa main et faict contresigner par moy conseiller en son Conseil d'Estat et secretaire de ses commandemenz.

« LOUIS.

« PHELYPEAUX. »

(Archives du château de Xaintrailles, où M. Th. Tamizey de Larroque a copié ce brevet).

 

 

Le roi Louis XIII le fait marquis en août 1618.

Le roi Louis XIII voulant récompenser les services importants rendus aux rois ses prédécesseurs par les seigneurs barons de Lusignan, érige la terre et baronnie de Lusignan, située en Agenais, en titre, nom et dignité de marquisat, par ses lettres patentes du mois d'août 1618, vérifiées au parlement de Bordeaux le 2 juillet 1619.

En 1621, le roi Louis XIII marche à la tête d'une armée contre les rebelles de l'Agenais, reçoit la soumission de plusieurs villes et va faire le siège de la ville de Clairac, qui se rend après avoir été assiégée onze ou douze jours, avoir perdu 800 hommes, et avoir été taxée à payer 150,000 livres pour racheter ses biens.

 

Le 12 du mois d'août 1621, le roi part d'Agen avec son armée et 28 pièces de canon pour aller assiéger Mautanban. Charles de Lorraine, duc de Mayenne, y est tué le 16, 18 ou 20 septembre.

 

Le siège de Montauban est levé vers la fin du mois d'octobre. L'insuccès de l'armée royale ranime l'espérance et le courage des réformes.

 

La plupart des villes dévouées à leur parti, et qui viennent de se soumettre au roi, se soulèvent de nouveau, Sainte-Foi la grande sur Dordogne, Monheurt sur la rive gauche de la Garonne. Cette dernière, assiégée par l'armée royale, finit par implorer la clémence du monarque. La vie est accordée à tous ceux qui sont dans la ville.

 

Les gentilshommes sortent avec leur épée, les soldats avec, un bâton blanc à la main, les habitants en chemise et tête nue. Après avoir mis l'honneur des femmes à couvert, dit M. de Saint-Amans, Monheurt est livré au pillage, puis brûlé.

 

Plus irrités qu'effrayés de la prise de Monheurt, les réformés de la province n'attendent que le départ du roi pour recommencer les hostilités. Les marquis de La Force et de Théobon, et les autres chefs du parti se répandent en Agenais. Castelnau, l'un des fils du marquis de La Force s'empare de Monflanquiu, le marquis de Lusignan noue des intelligences avec les habitants de Clairac.

 

Ces derniers percent le mur d'une maison, voisine du fossé, et le font entrer de nuit par celte ouverture. Les troupes de Lusignan se répandent alors dans toutes les rues de la ville, et taillent en pièces plus de deux cents hommes de la garnison.

 

M. du Duc, conseiller au parlement de Bordeaux, arrivé le soir même pour faire démolir les fortifications de la place, est blessé et fait prisonnier.

 

Plus tard, ce même conseiller, rendu à la liberté, est chargé par le roi Louis XIII de traiter avec le marquis de Lusignan de la reddition de la ville de Clairac.

M. Tamizey de Larroque; a communiqué ces lettres datées du 11 mai 1622 et dont la teneur suit :

« Le Roy ayant esté adverty de divers endroictz et mesmes par le sieur du Duc, conseiller en sa cour de parlement de Bordeaux, cy devant retenu prisonnier de guerre, pour sas s        à Clérac que le sieur de Lusignan qui s'est cy devant empare de la dicte place, est en disposition d'en traicter pour la remettre soubz son obéissance, sa Majesté désirant entendre a ceste proposition a commandé au dict sieur du Duc de s'en retourner vers le dict Clérac pour traicter avec le dict Lusignan de la réduction de la dicte place, aux conditions ci-après déclarées.

 

« Que le dict sieur de Lusignan seslant remiz avec la ville de Clérac en l'obéissance de sa Majesté, elle lui accorde abollition generalle, tant pour son particulier que pour les habitanz, des crimes et fautes par eux commises contre son auctorité.

 

« Entend que ceux de la Religion prétendue réformée seront conservés et maintenus en la dicte ville de Clerac, suivant l'Edict de Nantes.

 

« Comme aussy sa Majesté descharge et tient quicte les habitans de la dicte ville de Clerac du paiement de la somme de cent cinquante mille livres à la quelle ils s'estoient obligez lorsque sa Majesté réduisit la dicte place soubz son obéissance. « Accorde en particulier au dict sieur de Lusignan, pour luy tesmoigner la confiance qu'elle prend en sa fidélité, le gouvernement de la dicte ville de Clerac et de le faire payer de la somme de cinquante mille livres, de laquelle Sa Majesté luy a cy devant faict don pour le recompenser du gouvernement de Puymirol, dont il estoit pourveu ; comme aussi de le faire à l'advenir payer de sa portion et luy départir ses grands bienfaictz, et tant que par ses déportemens et services a s'en rendre digne.

 

« Lesquelles choses Sa Majesté donne pouvoir a dict sieur du Duc descrire de la part de Sa Majesté audict sieur de Lusignan promettant incontinent qu'il aura remis la dicte place en son obéissance, de le faire de bonne foy exactement effectuer.

« Faict à Xaintes, ce 11e jour de may 1622.

 « LOUIS. »

(Archives du château de Xaintrailles.)

 

Quelques jours après, le roi part de Sainte-Foy la Grande sur Dordogne le 28 mai 1622, passe la plus grande partie de la journée à Monségur, et arrive le lendemain 29 à Marmande.

Pendant son séjour à Monségur, il signe les lettres suivantes :

« Aujourd'huy XXVIIIe du mois de may mil six cens vingt-deux, le Roy estant à Monségur, ayant reçeu toute asseurance de la fidélité et affection à sou service du sieur de Lusignan, et desirant le gratiffier et luy faire cognoistre la confiance qu'il prend en luy, Sa Majesté luy a accordé la charge et gouvernement de la ville de Clayrac, pour en jouir aux houneurs accoustumez et prérogatives qui y appartiennent, m'ayant commandé luy en expedier toutes Lettres et provisions nécessaires, et cependant le present brevet qu'elle a voulu signer de sa main et estre contresigné par moy son conseiller secrétaire d'Etat et de ses commandemenz.

« LOUIS.

« PHÉLIPEAUX. »

 

Le roi signe également à Monségur, le 28 mai 1622, les Lettres d'abolition et pardon en faveur du sieur de Lusignan et de tous autres qui l'ont suivi et assisté, le sr de Roquepiquet, les capitaines Arbissan, La Motho, Flairiny, Viau, Broc, Eyquem. Ballestat, Verduzan, Martin, La Glotte, Castaing du Breuilh, Cousseau, La Boulbène, Du Pouy, Corrèges, Dat, Angelieret autres, les consuls et habitants de la ville de Clayrac, le tout conformément aux pouvoirs qu'il avait donnés le 11 mai à M. du Duc, conseiller au parlement de Bordeaux. Ces Lettres sont contresignées : par le Roy Phélipeaux.

 

Les Lettres d'abolition et pardon sont enregistrées le 23 juin suivant par arrêt du parlement de Bordeaux. (Ces diverses pièces ont été copiées par M. Tamizey de Larroque dans les Archives du château de Xaintrailles.)

 

La cour de l'Election est établie dans la ville d'Agen le 20 décembre 1623, et la Chambre des Comptes de Nérac est réunie l'année suivante à la Chambre de la ville de Pau. Le même mois de décembre 1623 et janvier 1624 donnent un froid si rigoureux, que les chevaux et les voitures traversent la Garonne sur la glace. Les arbres et particulièrement les vignes périssent par suite de cela, près de 16,000 paysans, mêlés de quelques soldats oisifs, se soulèvent en Quercy sous le nom de Croquans, à l'occasion d'un surcroit d'impôts. Ces croquans sont combattus par Pons de Lauzières, marquis de Thémines, maréchal de France le 1er septembre 1616, ancêtre de M. de Thémines, contre lequel, sous le premier empire, une dame alors extrêmement jeune a plaidé en séparation, avant d'être la vicomtesse de Martignac.

 

Catholiques et protestants s'accusent mutuellement d'avoir violé la foi jurée et reprennent les armes. Une dixième guerre de religion s'allume.

 

Le marquis de Lusignan, voyant le maréchal marquis de Thémines faire le dégât dans les environs de Castres et menacer même cette place, s'y porte pour la secourir avec 800 hommes de pied et de 60 maîtres. Il repousse trois fois les attaques de l'armée de Thémines, qui veut l'arrêter à la Crouzette, le 1er juillet 1625, et se jette dans Castres, où Mme de Rohan commande en l'absence de son mari.

On répond à cet exploit militaire par un coup terrible obtenu d'une cour de justice.

Le marquis de Lusignan est condamné à mort par contumace par la Chambre de l'Edit de Guienne ; il est dégradé de noblesse ; il a pendant quinze jours son portrait pendu à une potence sur la place de la ville d'Agen ; ses maisons sont rasées, ses bois sont coupés au pied.

 

 Le duc d'Epernon, gouverneur de Guienne, fait exécuter cette sentence à son retour des environs de Montauban, où il vient aussi de faire le dégât, c'est-à-dire de brûler les maisons de campagne ou de plaisance des religionnaires, d'arracher leurs vignes et de détruire leurs forêts (histoire de l'Agenais, du Condomois et du Bazadais, par J.-F. Samazeuilh, t. II, p. 390 et 394).

 

On le voit, le 1er marquis de Lusignan a eu la vie très agitée, très accidentée. Il fait un codicile à son testament le 24 mars 1639 et meurt avant le 17 avril de la même année.

 

Il avait contracté deux mariages : le premier, le 25 juillet 1594, avec Marguerite de Nuchèze; le second avec Anne de Constantin, inconnue de M. de Courcelles, comme Adrienne de Constantin, grand' mère dudit François 1er de Lusignan.

Il a eu de ces deux lits :

1° François II ;

2° Guy de Lusignan, présent à l'acte du 17 septembre 1639, mort avant le 23 avril 1557 ;

3° Pierre de Lusignan, 5me marqujs, rapporté après son frère et ses neveux;

4° Marie de Lusignan, mariée par contrat du 17 février 1622 avec Joseph de Laurière, baron de Moncaut, mestre de camp d'un régiment d'infanterie, fils de Blaise II de Laurière, baron de Moncaut, etc., chevalier de l'ordre du roi, capitaine de 50 hommes d'armes de ses ordonnances, conseiller en ses Conseils d'État et privé, et de Marie de Fabas.

Bertrand de Laurière, seigneur d'Andas près Saint-Maurin et le château de Ferrusac, et veuf d'Anne de Lomagne, devient le premier baron de Moncaut de sa race, en 1550, par son second mariage avec Antoinette de Montagu de Mondenard, baronne de Moncaut, de laquelle descend ledit Joseph son arrière-petit-fils. Bertrand a pour père et mère Jean, baron de Laurière, et Bertrande de Durfort, et pour grand-père François de Pompadour, baron de Laurière, second fils de Jean II, seigneur de Pompadour, et de Marguerite Chauveron, dame de Ris, baronne de Laurière, mariés le 23 juin 1453.

 

Le 15 octobre 1875, Madame Louise de Laurière, baronne de Moncaut. épouse de Joseph, marquis de Saint-Exupéry, et dernière descendante de Joseph de Laurière, seigneur baron de Moncaut, mestre de camp d'un régiment d'infanterie, et de Marie de Lusignan d'Agenais, marie sa fille Thérèse de Saint-Exupéry avec le comte Adhémar de Lusignan, de la branche des barons de Couhé en Poitou.

 

5° Olympe de Lusignan, mariée 1° avec Antoine de Bourrouillan, seigneur et baron du dit lieu ; 20, en 1639, avec noble Antoine de Saunhac, seigneur de Lanzac;

6° Magdeleine de Lusignan, mariée : en 1619 avec Jean du Lion, seigneur de Sireuilh ; ensuite avec François du Pouget, chevalier, baron de Nadaillac, nommé capitaine du château de Boussac le 14 octobre 1626 ; enfin, le 24 septembre 1640 avec Me François Peyrarède, avocat, fils de feu Pierre Peyrarède, en son vivant capitaine et gouverneur pour le roi du château de Bergerac, et de damoiselle Jeanne de La Plasse. La future épouse est dite fille légitime et naturelle de messire François de Lusignan, seigneur marquis dudit lieu, Galapian, Monbalen et autres places, chevalier, conseiller du roi en ses Conseils, capitaine de cinquante hommes d'armes de ses ordonnances et de dame Anne de Constantin, veuve dudit seigneur de Lusignan. Le contrat est insinué le 21 mars 1641 à Agen et le 4 juin à Nérac. Cette Magdeleine de Lusignan,  femme de François Peyrarède, est incontestablement la fille de François 1er et d'Anne de Constantin; mais est-elle la même que la Magdeleine mariée en 1619 avec Jean du Lion, puis avec François du Pouget ? Je n'ai pu le vérifier. S'il y a eu deux Magdeleine, l'une tante, l'autre nièce, la femme de Jean du Lion, puis de François du Pouget, serait fille d'Henri, baron de Lusignan.

 

 

Entrées royales à Saintes par Louis Audiat

Documents inédits pour servir à l'histoire de l'Agenais publiés et annotés par Philippe Tamizey de Larroque

 

 

1622 Louis XIII et la défaite de Soubise - Prise du Château de la Chaume - tour d'Arundel (bataille de l'île de Rié) <==

Le siège de Royan en 1622 par le roi Louis XIII<==

 

 


 

(1). Henri de la Motte-Fouqué, fils de Charles, seigneur de Saint-Sourin et de Tonnay-Boutonne, naquit au château de Saint-Seurin d'Uzel, et fut nommé gouverneur de Royan par Soubise, fit avec lui et Favas en 1621 la conquête de l'Ile d'Oléron ; et, le 12 décembre, secondé par Soubise, enleva Royan à La Chesnaye qui s'était rangé du parti du roi.

 Durant tout l'hiver, il harcela les catholiques jusques aux portes de Saintes.

En avril 1622, battu à Saint-Vivien, il rentra dans Royan, puis ayant appris que son frère, son cousin, son beau-frère, Jean Bretinauld de Plassay, avaient été faits prisonniers, il se laissa séduire aux promesses du roi. Pendant son entrevue avec d'Epernon, Favas et les commissaires de La Rochelle, s'emparèrent de la ville. Louis XIII dut l'assiéger.

 (2). Goulard, probablement un des commissaires de l'assemblée de La Rochelle; de la famille des Goulard du Poitou.

 

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