Archéologie: Fouilles du parvis de la basilique Saint-Rémi de Reims - découvertes 500 tombes médiévales (visite virtuelle)
Deux verres ronds et un arceau en métal reposant sur le thorax d’un défunt mort au XIIIè siècle. Peut-être s’agit de bésicles, l’ancêtre des lunettes. Elles étaient dans l’une des quelque 500 tombes médiévales qui ont été découvertes le long de la basilique Saint-Remi de Reims lors de fouilles préalables au réaménagement du parvis et des abords de l’édifice religieux où fut baptisé Clovis. Appartenaient-elles à un moine copiste ? Elles ont été confiées à un spécialiste.
(Journées du patrimoine : visite du chantier de fouilles de la basilique Saint-Remi à Reims)
Il reste maintenant à déterminer la datation de ces sépultures. D'après les premiers éléments visuels, les archéologues fournissent une période allant de l'an 500 jusqu'à la Révolution française (1789). Par endroit, plusieurs niveaux de tombes ce qui tend à prouver que le site a été un cimetière durant plusieurs centaines d'années.
Pour l’heure, le chantier de fouilles, conduit par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) sous la houlette de Mathilde Arnaud, bat son plein. Commencé en mars, il doit s’achever fin décembre-début janvier 2019.
Plus d'informations :
Au début du Ve siècle, Reims subit le passage des Vandales, juste après la fondation de la nouvelle cathédrale édifiée par Nicaise, le grand évêque, protecteur de la cité et martyr, tombé sous le coup des envahisseurs. L’archéologie a livré peu de témoins de ces épisodes, mais quelques vestiges attestent une fréquentation urbaine continue durant l’époque mérovingienne, mieux connue par les textes. Rapidement après la mort de Nicaise, l’autorité de l’Église ne cessa de croître, si bien qu’à la fin du Ve siècle, l’évêque Remi, en charge du diocèse de Reims, put jouer un rôle décisif dans la conversion du roi des Francs, Clovis. C’est à Reims, dans le baptistère contigu à la cathédrale primitive, que fut scellée l’alliance entre la « puissance barbare » montante et l’élite gallo-romaine (les fondations du baptistère ont été en partie retrouvées en 1994, lors des fouilles de la cathédrale).
De nombreuses églises et chapelles sont édifiées, en ville, mais également dans le faubourg sud, où le culte de saint Remi s’est vite institué autour de son tombeau. Une basilique, desservie par une communauté monastique y fut érigée dès le VIe siècle, et la plupart des chrétiens se firent inhumer auprès du saint, dans le faubourg que mentionne Grégoire de Tours et qui devint le vicus sancti Remigii (« village de saint Remi »).
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