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PHystorique- Les Portes du Temps
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3 novembre 2025

19 Janvier 1343 Trêve de Malestroit - Château Pont-Calleck prise par ruse par Jeanne de Clisson, Dame de Belleville.

La date de la bataille fut fixée au jeudi suivant la Saint-Martin d’hiver (11 novembre), en l’an 1342.

 

Mais le roi Philippe se hâta tant qu’il arriva avec une grande armée dans le camp de son fils avant la date convenue pour le combat, qui avait été jurée par serments. 

 

Le roi Philippe et son fils furent ce jour-là sur le champ de bataille avec toutes leurs troupes en ordre, et le soir ils regagnèrent leurs tentes.

 

Ainsi les deux partis restèrent cinq jours sans combattre. 

 

Pendant ce temps, un cardinal fut envoyé par le Saint-Père (1) et négocia jusqu’à ce que des trêves de trois ans soient accordées.

 

 Après ces trêves, le roi Édouard s’en alla avec toutes ses gens en Angleterre, et le roi Philippe s’en alla en France, laissant Charles de Blois duc et seigneur de toute la Bretagne gallo. 

 

Mais en Bretagne bretonnante, plusieurs forteresses se tenaient encore pour le comte de Montfort et Jean son fils. 

 

Après que le roi de France et le roi d’Angleterre furent rentrés dans leurs pays, le comte de Salisbury apprit de sa femme qu’elle avait été violée par force par le roi d’Angleterre. 

 

Le comte rassembla ses amis, alla à la cour du roi Édouard devant les pairs et se dessaisit de sa terre de telle manière que sa femme en prendrait le douaire sa vie durant.

 

 Puis le comte de Salisbury quitta la cour, envoya défier le roi Édouard, traversa la mer, vint trouver le roi Philippe et lui remit les lettres d’alliance qu’Olivier de Clisson et Godefroi de Harcourt avaient conclues avec le roi Édouard.

 

 Peu après, le comte quitta la cour du roi Philippe et, depuis ce temps, ne fut plus vu ni en France ni en Angleterre. 

 

Alors Olivier de Clisson fut arrêté, et le roi le fit décapiter à Paris sur un échafaud. Il fit pendre le corps à Montfaucon.

 

 La tête fut portée à Nantes en Bretagne et exposée au bout d’un glaive sur une des portes de la cité, parce que la trahison  (2)

 

 

 Exilé en 1343, rejoint Édouard III à Brabant.

Godefroi de Harcourt s’en alla par mer trouver le roi Édouard d’Angleterre, qui le reçut.

 

Le roi [de France] le fit bannir par les carrefours de Paris au son des trompettes. 

 

Quand les autres chevaliers apprirent cette affaire, ils se réunirent et allèrent trouver la dame de Clisson pour lui annoncer la mort de son seigneur.

 

 Alors la dame rassembla 300 hommes d’armes parmi ses vassaux et s’en alla au château de Calleck, qui appartenait alors à Charles de Blois et était gardé par le Gallois de la Heuse (3) avec 80 soldats. 

 

La dame de Clisson fit embusquer ses gens près du château et s’approcha de la porte avec 40 hommes d’armes en civil.

 

 Elle demanda qu’on la laisse entrer.

 

 Le châtelain la reconnut bien, mais il ne savait rien de la mort d’Olivier de Clisson ni de sa trahison.

 

Il fit baisser le pont-levis et ouvrir la porte pour recevoir la dame avec grande joie. 

 

Quand la dame et ses gens furent à l’intérieur, ils se mirent à sonner du cor, et l’embuscade accourut très vite. 

 

Le château fut pris, le châtelain tué, lui et tous ses soldats, sur ordre de la dame, qui refusa toute grâce malgré les prières de ses amis. 

 

Quand Charles de Blois apprit ce méfait, il rassembla ses hommes très rapidement pour secourir son château, mais la dame et ses vassaux n’attendirent pas : ils quittèrent le château et prirent un autre chemin. 

 

Alors la dame prit la mer avec une grande troupe pour nuire aux Français, et fit tuer plusieurs marchands cette saison-là. 

 

Cette nouvelle fut rapportée au roi de France, qui bannit la dame du royaume et saisit ses terres au nom du roi.

 

 

Après la trêve de Malestroit (janvier 1343), Philippe VI consolide son emprise en Bretagne et Poitou.

 

Les biens des Clisson (estimés à 40 000 livres annuelles) sont saisis et redistribués pour financer la guerre.

 

Objectif : Renforcer les défenses contre les Anglais (alliés de Jean de Montfort) et les Grandes Compagnies.

 

 Le Galois de la Heuse est chargé de la garde, de la levée d'impôts (aides de guerre) et de la répression des traîtres.

 

2 février 1344, Pierre du Lac fut établi sénéchal royal des seigneuries de Clisson et de Belleville qui venaient de faire retour à la couronne par le fait de cette confiscation (4).

 

En septembre 1345, Jean de Montfort était à Hennebon; il y devait mourir le 26, mais non sans avoir tiré vengeance de la maison de Rougé.

 

Le 15 septembre, Montfort signa la confiscation de la seigneurie de Pontcallec sur Jean de Derval, enlevant en même temps à Jean, son fils, les terres qu’il tenait de Jeanne de Léon, sa mère pour les donner à Jeanne de Belleville. (5)

 

En octobre 1349, Édouard avait envoyé en Poitou Henri, comte de Lancastre (6), pour tenir tête au Galois de la Heuse institué par Philippe de Valois, au commencement de cette année, capitaine souverain de tout le pays compris entre la foire de Niort et la mer.

 

Raoul éprouva sans doute quelque ombrage de la présence, dans une région où il avait jusqu'alors commandé en maître, d'un lieutenant du tuteur de Montfort; mais quel ne dut pas être le mécontentement de ce chevalier à l'âme vénale, lorsqu'il vit bientôt le roi dAngleterre accorder au comte de Lancastre, par acte du 6 novembre 1349, le monopole de la vente du sel en Poitou et ès parties voisines (7).

 

Cette mesure, en ruinant le possesseur des salines de Bouin et de Beauvoir, le frappait dans ce qu'il avait de plus cher.

 

 

 

 

 

 

Le château de Pont-Calleck (ou Pont-Callec, Pont-Kallec, en Berné, Morbihan, Bretagne) est un site emblématique de l'histoire bretonne, marqué par des luttes féodales, des guerres civiles et des révoltes nobiliaires.

 

Le château est édifié vers 1332 par des seigneurs bretons dans le cadre de la Guerre de Succession de Bretagne (1341–1365).

 

Il sert de place forte stratégique sur la rivière Scorff, protégeant le Kemenet-Héboï (pays d'Hennebont).

 

Il est une motte féodale typique : un donjon en pierre sur une motte de terre, entouré de fossés et de remparts.

 

Il change de mains entre les partis pro-français (Charles de Blois) et pro-anglais (Jean de Montfort).

 

Lien avec Jeanne de Belleville : En 1343, la veuve d'Olivier de Clisson (exécuté pour trahison) s'en empare par ruse lors de sa vengeance contre Philippe VI.

 Elle massacre la garnison (menée par le "Galois de la Heuse") et y séjourne brièvement avant de fuir en mer comme pirate.

 

 

Évolutions médiévales :

Au XVe siècle, il est pillé lors des conflits post-guerre de Cent Ans.

 

Au XVIe siècle (guerres de Religion, 1591–1594), il est fortifié comme bastion des Ligueurs (catholiques contre Henri IV), puis repris par les troupes royales. Il est brûlé par les Ligueurs en 1592, causant des dommages majeurs au donjon médiéval.

 

 

Ruine et destructions successives

Le château médiéval a été progressivement ruiné par des événements militaires, politiques et économiques.

 

 L'édifice originel a disparu presque entièrement, ne laissant que des traces archéologiques (murs bas, fondations).

 

Voici les étapes clés de sa dégradation :

 

 

Ruine économique (XIXe siècle) :

 La forêt environnante (543 ha) est surexploitée pour alimenter des forges et fonderies (ex. : Pont-Calleck devient site industriel éphémère). Cela accélère la dégradation des structures médiévales restantes.

 

 

Vestiges actuels du château médiéval

État : Les ruines sont modestes et intégrées au domaine privé (propriété des Dominicaines du Saint-Esprit depuis 1955).

 

On peut voir :

Une tour d'escalier cylindrique (XIVe–XVe siècle).

Deux portes en plein cintre (arcs gothiques).

Un mur imposant (vestige de rempart).

Fondations et douves partiellement visibles.

 

Accès : Le site est ouvert à la visite (entrée libre, mais lieu privé ; fermé en août).

 

Balades pédestres (ex. : Troménie de Sainte-Anne) permettent d'explorer les environs, incluant la chapelle Sainte-Anne des Bois (XVIe siècle, reconstruite en 1966–1967 avec des pierres médiévales locales).

 

Protection : Inventorié au patrimoine culturel (Inventaire Général du Patrimoine Culturel, Région Bretagne).

 

Des fouilles archéologiques sporadiques (ex. : 2015 par Anne-Jacqueline Salaün) ont révélé des artefacts médiévaux.

 

Signification historique et culturelle

Mémoire bretonne : Pont-Calleck symbolise les révoltes nobiliaires (conspiration de 1719) et la résistance à l'absolutisme.

Une gwerz (complainte bretonne) perpétue la légende du marquis exécuté.

 

Aujourd'hui : Le domaine (château + forêt) est un lieu spirituel et éducatif (institution pour jeunes).

 

Il illustre l'évolution d'une forteresse médiévale vers un site de mémoire.

 

Pour une visite, consultez les offices de tourisme de Lorient-Bretagne Sud ou le site des Dominicaines.

 

Sources principales : Aleteia (2025), Infobretagne, Sortir-en-Bretagne, Patrimoine.bzh, Anecdotrip.

 

 

Jeanne de Clisson, Dame de Belleville et du château de l'Ile d'Yeu. (légende de Pirate)<==

Vers 1349 mariage de Jeanne de Belleville et Walter de Bentley - 14 août 1352 Pierre de Villiers prisonnier à la bataille de Mauron. <==

 

 

 

(1). Cardinal : Étienne Aubert (futur Innocent VI).

(2). Printemps 1343 Clisson, Harcourt négocient avec Édouard.

2 août 1343 Exécution d’Olivier IV de Clisson.

 

(3). Dans un acte du 15 mars 1349, le Galois de la Heuse, cher, sire de Goy, est qualifié « capitaine souverain pour le roi en la vicomté de Thouars dès la feure de Niort jusques à la mer et des terres de Belleville et de Clisson. » JJ 80, n° 192, f 157 et 158.

 "feure de Niort" = gué fluvial.

 

Origine : Gallois de la Heuse- Guillaume de LA HEUSE (Walter Huet ou Hewett), dit "LE GALOIS", chevalier, capitaine gallois.

Gallois au service de la France (d'où le surnom), seigneur de Goy (famille Goyon-Matignon, en Bretagne). Il est un mercenaire fidèle au parti de Charles de Blois (pro-français).

Carrière :

Capitaine en Poitou dès 1340.

En 1343, il commande le château de Château-Thébaud (ou Blain/Pont-Calleck), pris par ruse par Jeanne de Belleville (qui massacre la garnison, mais il s'échappe).

En 1345, il est capturé à la bataille de Cadoret (près de Lanouée), puis libéré.

L'acte de 1349 marque son retour en grâce et son extension de commandement.

Il se distingue contre les Anglais sur les côtes du Bas-Poitou (ex. : opérations au Talmondais).

Il est tué vers 1350–1352 lors d'un combat ou d'un siège.

 

(4) Arch. dép. de la Loire-Inf., E, 103. Sur le produit de cette confiscation qui était estimée à 20 mille Livres tournois de revenu annuel, Louis de Poitiers eut 3.600 l. tournois par an. Voir un Rapport à Philippe VI sur l’état de ses finances, publié dans la Bibl. de l’Ecole des Chartes, t. 46 (an. 1856), p. 388-390.

 

(5). Dom Morice, I, 1359. — Titre de Blein. Jean de Montfort donne la terre de Pontcallec à « Jehanne de Belleville, dame de Cliczon et de Bleingn, en la manière que nostre très chier frère Jehan, duc de Bretaigne que Dieu pardoint, nostre prédécesseur, les soulœt avoir et lever et comme par la baillée de luy soulœt Jehan seigneur de Derval tenir et avoir au tems passé après le temps de sa donnaison item tout quant que Jehan de Derval fiuz dou dit Jehan de Derval avoit et pouvoit avoir et li appartenait de par sa mère ès parties de Keméné, Theboy, Brœrce et Lignol tant en pré qu en domaine ou autrement à les tenir de nous ligement.. « Donné le 13 septembre l’an 1345 à Hennebon. »

Cette donation fut confirmée le 11 juillet 1354.

 

 (6). Le 20 octobre 1348, Edouard III notifia à Moniquot de France et à Thomas de Bentley, gardiens des châteaux de Noirmoutier et de la Barre, ainsi qu'à Thomas de Dagworth et aux principaux capitaines de Bretagne, la nomination de Henri, comte de Lancastre, comme lieutenant et capitaine ès parties de Poitou. Rymer, vol. III, p. 190

 

(7). « Ne quis salem apud la Bay vel alibi in parlibus fictavie ab aliquo, nisi a comite Lancastrie, emere audeat. » Rymer; vol. III, p. 190.

 

 

 

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