Les voix de Jeanne D’Arc, à Chinon auprès du roi, le manuscrit d’Urfé
A Chinon, introduite auprès du roi, Jeanne n'hésita pas à le trouver parmi les trois cents courtisans au milieu desquels il s'était dissimulé :
« Quand j'entrai dans la chambre du roi, dit-elle, je le reconnus entre les autres par le conseil de ma voix qui me le révéla (2).
Dans un entretien intime, elle lui rappelle les termes de la prière muette qu'il avait adressée à Dieu, seul dans son oratoire.
Ses voix lui apprennent que l'épée de Charles Martel est enfouie dans l'église de Sainte-Catherine-de-Fierbois, et la lui font voir (3).
C'est encore la voix qui la réveille à Orléans, lorsque, épuisée de fatigue, elle s'est jetée sur un lit et ignore l'attaque de la bastille de Saint-Loup : « Mon conseil m'a dit que j'aille contre les Anglais, s'écrie-t-elle soudain. Vous ne me disiez pas que le sang de France fût répandu (4) ! »
Jeanne sait, pour en avoir été prévenue par ses guides, qu'elle sera blessée d'un trait à l'attaque des Tourelles, le 7 mai 1429.
Une lettre du chargé d'affaires du Brabant, conservée aux archives de Bruxelles, et datée du 22 avril de la même année, écrite, par conséquent, quinze jours avant l'événement, relate cette prédiction et la manière dont elle devait s'accomplir.
La veille du combat, Jeanne dit encore : « Il sortira demain du sang de mon corps (1). »
(1) Journal du siège, p. 48. — Chronique de la Pucelle, p. 275.
(2) J. FABRE, Procès de condamnation, 2" interrogatoire public, pp. 61-62.
(3) Ibid., 4' interrogatoire public, pp. 85-8b.
(4) J. FABRE, Procès de réhabilitation, t. 1. Déposition uu page de Jeanne, p. 210.
==> La chevauchée de Jeanne d'Arc, (Jeanne en lumière) vers Chinon pour rencontrer le Roi