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PHystorique- Les Portes du Temps
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8 juin 2024

D-Day 1944 - 2024 Histoire de La Marseillaise

Beaucoup d'entre vous certainement, n'ont pas songé que le 20 Juin dernier, était le centième anniversaire de la mort de Rouget-de-l'Isle, le créateur de La Marseillaise, l'hymne national français.

 

Moi-même je l'avoue, je l’avais totalement oublié. Et c'est la veille de ce même soir que, cherchant a capter un poste intéressant à la T.S.F., je fus arrêté par cette phrase : « ici Radio P. T. T.

 

Lyon retransmission du concert organisé au Théâtre Pleyel, à Paris, en l'honneur du centenaire de la mort de Rouget-de-l'Isle.

 

Vous entendrez, tout a l'heure, au cours de la seconde partie, une allocution de M, Maurice Thorez, député communiste d'Ivry ».

 

Et j'ai attendu patiemment la fin de l'entracte, curieux de connaître les impressions de M. Thorez, sur Rouget–de-l’lsle et La Marseillaise. Et j'ai bien fait.

 

D'une voix vibrante et emportée, cet orateur de réunion publique, a analysé en détail l'hymne national de notre douce France et en a exalté les paroles.

 

La salle était enthousiaste. Son discours, qui dura 20 minutes, fut haché d'applaudissements frénétiques et nourris.

 

Immédiatement après, un artiste entonna le premier couplet de La Marseillaise dont le refrain fut repris par tous les assistants.

 

Il en fut de même pour les trois autres. Mais où je fus moi-même saisi, c'est lorsqu'un chœur de femmes entonna le dernier couplet « Amour sacré de la Patrie.». On sentait que la salle était haletante.

 

Puis ce fut du délire quand vinrent les paroles immortelles « Liberté, Liberté chérie ». Il me semblait voir ce peuple de Paris, debout, les yeux fixés vers ce ténor enveloppé dans un drapeau tricolore et qui symbolisait par lui: la Patrie Française une et indivisible.

 

Et j'ai compris à ce moment-là que c'est en pure perte qu'on essaie de diviser les français, s'il y avait des étrangers dans la salle Pleyel, ils ont dù, eux aussi, se rendre compte que leur mauvais travail était vain.

 

Nous n'avons jamais cessé de dire, dans ce modeste journal, que le français est avant tout patriote.

 

Il est cabochard, c'est possible.

 

Mais il est et reste avant tout, 1’enfant de 1789. Cette, liberté qu'il a acquise après tant de luttes et de souffrances, il en est jaloux. Il ne veut pas qu'on y touche, et il a raison.

 

Il a une idée et il veut qu'on la respecte. Qui voudra lui en faire le reproche ? La liberté d'opinion n'est-elle pas un des principes fondamentaux de la déclaration des droits de l'homme de 1789?

 

Et c'est ce qui nous rassure, quand on essaie de dresser devant nous l'épouvantail de la dictature.

 

Non, jamais un français ne l'acceptera, qu'elle fut de droite ou de gauche. Et l'indice en est justement dans ce fait, qu'aux premiers accents de « La Marseillaise », on ne voit plus d'adversaires en présence, mais simplement des hommes communiant dans une même idée : le salut de la France et de la Patrie.

 

C'est dans la nuit du 24 au 25 avril 1792 et non en 1789, comme certains le croient encore, que fut composé, chez le maire Dietrich, de Strasbourg, l'hymne national; par un capitaine du génie, Rouget-de-l'Isle, emporté par le souffle patriotique qui animait et armait le peuple entier contre l'Europe prête à se coaliser.

 

Cette sublime improvisation a été en 1789 le cri de vengeance et d'indignation du noble peuple qui venait de proclamer les droits de l'homme et qui refusait fièrement, à ployer le genou devant l'étranger.

 

Les armées prussiennes s'avançaient vers le Rhin. Par le Nord et par l'Est, les autrichiens menaçaient notre frontière.

 

Le 20 avril 1792, l'Assemblée nationale avait voté la guerre et, suivant le mot d'un des orateurs, elle avait émis le vœu que les feux des discordes intestines s'éteignissent aux feux du canon.

 

La nouvelle était parvenue dès le 25, en cette loyale Alsace qui, dès le 14 juillet 1790, unie aux fédérations de toutes les provinces, avait à jamais, juré fidélité à la France indivisible.

 

C'est ce même jour qu'un modeste enfant du Jura, devenu simple Capitaine et affecté à la défense de Strasbourg, va être inopinément l'interprète de tous les citoyens, devant la menace ennemie.

 

C'est le Maire de la grande cité alsacienne qui va conseiller au jeune Officier d'écrire une marche pour l'armée du Rhin ; et voilà comment est née La Marseillaise.

 

Pourquoi La Marseillaise et pas La Strasbourgeoise ?

 

Un bataillon de volontaires marseillais, qui était prêt à partir pour la frontière, ayant connu, à l'issue d'un banquet, à Marseille, le chant de Rouget-de-l'Isle, que chanta un étudiant en médecine, de Montpellier, François Mireur, l'adopta comme chant de ralliement.

 

Partout où il passa, dans sa longue étape à travers la France, ses soldats la chantèrent avec enthousiasme.

 

Le 30 juillet 1792, les fédérés marseillais, au nombre de 517, entraient à Paris, chantant le chant de guerre.

 

Ce fut ainsi que le chant de Rouget-de-l'Isle fut désigné sous le nom d'Hymne des Marseillais, puis, par abréviation : La Marseillaise.

 

Chantée d'abord dans les batailles de la République par les soldats que son rythme ardent entraînait à la victoire, La Marseillaise fut décrétée chant national, par la Convention, dans sa séance du 26 messidor an III (14 juillet 1795).

 

C'est le 14 juillet 1915 que furent ramenées à Paris les cendres de Rouget-de-1 'Isle, alors que la guerre battait son plein. Le gouvernement français entendait ainsi rapprocher sous les veux du pays, deux grandes pages de notre histoire, rappeler à tous les fortes leçons du passé ; glorifier l'hymne incomparable dont les accents avaient éveillé au cœur de la Nation, tant de vertus surhumaines.

 

Et nous ne saurions mieux terminer ce modeste article qu'en citant ces quelques phrases du grand français Raymond Poincarré : « Si bien, MM. que dans la genèse de notre hymne national, nous trouvons, tout à la fois, un splendide témoignage du génie populaire et un exemple émouvant de l'unité française.

 

« Qu'importe après cela que Rouget-de-l'Isle ait achevé dans l'ombre une existence médiocre et qu'il n'ait reçu, qu'après la révolution de juillet, une croix et une pension ? qu'importe qu'il ait entendu la calomnie lui contester la paternité de son chef-d'œuvre et que, organistes allemands, élevés à l'école du mensonge, aient cyniquement prétendu le dépouiller de sa gloire ?

 

« Son chant immortel, adore par tout un peuple, couvre désormais de ses sonorités puissantes, tes murmures de l'envie et les clameurs de la haine.

 

« Partout ou elle retentit, « La Marseillaise» évoque l'idée d'une nation souveraine qui a la passion de l'indépendance et dont tous les fils préfèrent délibérément la mort à la servitude.

 

Ce n'est pas seulement pour nous autres français, que « La Marseillaise » a cette signification grandiose.

 

 

Le Progrès 1936: organe hebdomadaire, républicain-socialiste indépendant, paraissant le jeudi

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