En 1662, l'Abbé Louis-Maurice de La Trémouille, comte de Laval et marquis d'Espinay achète le Château du Veillon.
- Marché pour la construction d'une chapelle au château neuf de Talmond.
« Aujourd'huy onzième jour du mois d'octobre, mil six cents soixante et deux, par devant nous notaires de la principauté de Thalmond, soubsigués, furent présants en leurs personnes, très hault et illustre prince Monseigneur Louys Maurice de la Trémouille comte de Laval: pair de France, abbé de Sainte Croix dudict Thalmoud, y estant de présant d'une part et Christofle Martineau, maitre tailleur de pierre et masson, demeurant dans la ville dudict Thalmond, d'austre part; entre lesquels et de leurs bon gré el vollonté, a esté faict et arresté le marché de besoigne qu y s'en suict:
Sçavoir est, que le dict Martineau a promis et sera obligé personne et biens, comme pour deniers roiaux, de faire pour mondict Seigneur, bien et duement, une petiote chappelle au bout de celle que mondict Seigneur a faict faire en sadicte abbaye de Thalrnond, à prendre dès le coing des deux pilliers et faire les murailles d'un bout et deux costés, en sorte que ladicte chapelle aye vingt pieds de dedans en dedans, de franc creux en carré; dans laquelle segonde chapelle, il fera deux hostels en pierre, contre la muraille de l'austre chapelle, ja bastie et construicte de mes me grandeur chascun, que cellui qui est dans ladicte chappelle, et entre les dicts deux hotels sera une porte de pierre de taille en rond, de trois pieds de large et six pieds de hault : Plus: fera dans le pignon de ladicte prernyère chapelle, un vitrai en rond de trois pieds de pierre de taille, évasé dehors et par le dedans, et conformément au modelle qui luy a esté donné par mondict seigneur.
Fera aussy deux austres vitraux dans les murailles des deux costés, de chascun un pied et derny de large el de hauteur, autant qu'il se pourra, qui seront de pierre de taille ; plus, fera au bout de ladicte nouvelle chapelle, unne austre porte de pierre de taille en rond, aussy de trois pieds de largeur et six pieds de hault, et au dessus de ladicte porte qui sera au dit bout, fera un petit vitrai rond de la largeur et haulteur de deux pieds en rond, et mettera le peignon, un pied au dessus le grand vitrai qui est aprésant à la chapelle bastie, lequel vitral il fermera et se servira de la pierre de taille, sans endommager ni affoiblir la muraille; fournira le dict Martineau de tous mathériaux nécessaires, soict de pierre, chaud sable, terre et eau et autres dont il aura besoing.
Et oultre griffonnera les murailles de la dicte petite chapelle de dedans et dehors, et la blanchira par le dedans ; prendra, dans les ruines et masures de la dicte abbaye, tous le la terre qui lui poura servir, et s'il ne s'en trouve suffisamment, ledict Martineau en fournira : fera conduire tous lesdicts rnathériaux sur lesdicts lieux à ses fraicts.
Pour faire laquelle besogne, mondict Seigneur paiera ou fera paier audict Martineau, la somme de deux cents livres tournois, sçavoir le tiers en commençant, un autre tiers, la moitié de la besogne faicte, et l'autre tiers restant, après que icelle besogne sera parachevée, visitée par gens à se cognoissant, et agrée ; et commensei ledit Murtineau ladicte besogne, dès demain, et y travaillera et y fera travailler par ses ouvriers sans discontinuation, et randra le tout faict, parfaict dans la feste de Toussain prochaine.
Tout ce que dessus a esté ainsi voullu, stipullé et axepté par moudict seigneur et par ledict Martineau, et à se faire et tenir, ont obligé, sçavoir : Moneliet seigneur le revenu temporel de ladicte abbaye, et ledict Martirneau sa personne el biens, comme pour deniers royaux, connue dict est, renonçant à toutes choses, à ses présentes contraires, dont de leur bon gré et vollontés, ils en ont estés jugés et condapnez
Faict et passé en ladicte abbaye de Talmond avant midi, les jour el an susdit, et a ledict Martineau déclaré ne scavoir signer de ce encquis, et en oultre mondict seigneur a présantement donné et payé audict Martineau, par forme de pot de vin troys livres tournois.
Le régistre de ces présantes est signé Louis de la Trémoille et de nous dits notaires.
« GRUDÉ et OLLIVEAU, notaires, « J'ay le régistre. »