Une vicairie de Vouharte existait au moins depuis le VIIe siècle.
Elle est donnée, au début du Xe siècle, à l'abbaye de Charroux qui y créé un prieuré conventuel.
Au cours des XIe et XIIe siècles, de nombreuses donations permettent au prieuré de devenir une seigneurie avec droit de haute justice.
L'église est construite en plusieurs étapes au cours de cette période romane. Le clocher est, semble-t-il, construit en premier en s'appuyant, à l'ouest, sur le mur d'une ancienne église, celle-ci subsistant sans doute encore en partie au sud.
Dans un deuxième temps, la nef actuelle est élevée au sud du clocher, et son entrée se fait depuis la grande porte sud de la travée ouest.
Quant à l'espace situé entre le clocher et la nef, au nord-ouest, il était alors clos au nord par un haut mur muni d'une fenêtre.
Aux XIVe et XVe siècles, après la guerre de Cent ans, le choeur roman est remplacé par l'actuel, doté d'une chapelle nord. Cette chapelle semble avoir été recouverte, dans un deuxième temps, d'un berceau en pierre.
Les bâtiments conventuels devaient se situer au sud et à l'ouest de l'église. Suite aux guerres de Religion et à la crise qui s'en suit jusqu'au XVIIIe siècle, l'église perd la travée occidentale de la nef, qui devient une sorte de porche à ciel ouvert. La modénature de l'actuelle façade ouest fait penser à une réalisation du XVIIIe siècle.
La chapelle nord, ruinée, disparaît à une date antérieure au XVIIIe siècle, date probable de construction des contreforts nord du choeur.
Vers 1855, une nouvelle route est percée juste au sud de l'église, provoquant la destruction des bâtiments conventuels qui pouvaient subsister à cet emplacement.
1222 Vouharte Guillaume Ill, évêque d'Angoulême, atteste que Geoffroi d'Arnaud, chevalier, remet à l'abbaye de Charroux certains droits qu'il avait sur le prieuré de Vouharte, pour indemniser cette abbaye des dommages qu'il lui avait causés.
A) Original perdu, scellé du sceau de Guillaume, évêque d'Angoulême.
B) D. Fonteneau, IV, 287, d'après A.
Willelmus Dei gratia Engolismensis episcopus omnibus has litteras inspecturis salutem et pacem.
Universitati vestre sub testimonio presentium innotescat, quod Gaufridus Arnaldi miles quondam Arnaldi de Praia frater, Karrofensi ecclesie multiplicia dampna et gravia se recognoscens irrogasse, inspirante Domino qui non vult mortem peccatoris, sed ut convertatur et vivat, ad cor rediens, eidem ecclesie super dampnis prefatis taliter satisfecit, quod quicquid juris ipse habebat in vino, quod sibi suisque partionariis a priore de Voerta annuatim in domo eadem solvi consuevit, scilicet quartam pattern novem modiorum et novem sextariorum vini pro predictis dampnis rernisit penitus Karrofensi ecclesie et quitavit habendum perhenniter et pacifice possidendum, addiciens quod si quem forte de cognatione sua vinum hujusmodi a Karrofensi Ecclesia evincere contigerit, donatione predicta per diffinitivam sententiam in irriturn revocata ipse quicumque fuerit pro sepefatis dampnis Karrofensi ecclesie sexaginta libras prius persolvet, quam de vino aliquid percipiat memorato.
Facta fuit hec donatio coram nobis apud Voertam in domo prioris anno gratie 1222.
Ad majorem autem hujus rei .firmitatem et memoriam, nos ad utriusque partis instantiam eam presenti scripte commendare curavimus et sigilli nostri munimine rohorare.
Guillaume, évêque d'Angoulême, par la grâce de Dieu, à tous ceux qui inspecteront ces lettres, santé et paix.
Faites savoir à votre université, sous le témoignage des personnes présentes, que Geoffroi d'Arnaud, frère de l'ancien soldat Arnaud de Praia, a reconnu avoir infligé à l'église de Charroux de multiples et graves dommages, inspirant le Seigneur qui ne veut pas la mort du pécheur, mais pour qu'il se convertisse et vive en retournant au cœur, il a satisfait la même église pour les dommages susmentionnés de telle manière que quels que soient les droits qu'il avait sur le vin, qu'il avait l'habitude de payer à lui-même et à ses partageant chaque année dans la même maison du prieur de Vouharte, c'est-à-dire qu'il a restitué intégralement le quatrième étendard de neuf mesures et neuf sextars de vin pour les dommages susmentionnés à l'église de Charroux et en a renoncé à la possession de manière permanente et paisible, ajoutant que si, par hasard, l'un de ses proches expulsait ce vin de l'église de Charroux, la donation susmentionnée par une sentence définitive serait révoquée en échange, celui qui était responsable des graves dommages devrait d'abord payer soixante livres au église de Charroux, alors il perçoit quelque chose du vin mentionné.
Cette donation fut faite devant nous à Vouharte dans la maison du prieur en l'an 1222.
Et pour plus de fermeté et de mémoire de cette affaire, nous avons, à la demande des deux parties, pris soin de la confirmer par écrit dans les présentes, et de la sceller de la protection de notre sceau.
(Sceau d’Hugues X de Lusignan, d’ Isabelle d'Angoulême et famille)
1222 Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, confirme la précédente donation.
A) Original perdu.
B) D. Fonteneau, IV, 289, d'après A.
Hugo de Leziniaco, cornes Marchie et Engolisme, omnibus ad quos presens scriptum pervenerit, salutem in Domino. Accedens ad nostram presenciam Gaufridus Arnaudi miles de Mon Linac sponte sua confessus est eoram nobis et recognovit se suosque dampna gravia ecclesie Karroffensi et domui de Voerta violenter irrogasse, que summam sexaginta librarum et eo amplius quamvis stricte estimata procul dubio excedebant.
Pro quibus et pluribus aliis excessibus suis satisfacere cupiens, Deo et ecclesie supramemorate, patern redditus vini, quam in domo de Voerta percipere consueverat, videlicet quartam partem novem modiorum et novem sextariorum vini liberaliter concessit atque donavit, nobis humiliter supplicans ac dévote, ut donationem istam et factum istud ab aliquibus turbari vel impugnari seu monachos Karrofenses aut res eorum propter hoc inquietari nullateuus permitteremus, et si quis hoc attemptare presumeret, ipsum moclis omnibus compelleremus ad persolvendam eidem Ecclesie summam pretaxatam ...
Actum anno millesimo ducentesimo vicesimo secundo.
Hugues de Lusignan, comte des Marches et de l'Angoulême, à tous ceux à qui est parvenu le présent écrit, salut dans le Seigneur.
En s'approchant de nous, le soldat Geoffroi d'Arnaud de Mon Linac nous avoua volontairement, et reconnut que lui et les siens avaient violemment infligé de lourds dégâts à l'église de Charroux et à la maison de Voerta, qui dépassaient sans doute la somme de soixante livres et plus, bien que strictement estimé.
Voulant satisfaire à ces excès et à bien d'autres encore, à Dieu et à l'Église mentionnée ci-dessus, le père rendit le vin qu'il avait l'habitude de recevoir dans la maison de Voerta, c'est-à-dire qu'il accorda généreusement et fit don d'un quart de neuf mesures et neuf sextars de vin, nous suppliant humblement et dévotement que cette donation et nous ne permettions en aucun cas que ce fait soit dérangé ou attaqué par qui que ce soit, ou que les moines de Charroux ou leurs propriétés soient dérangés à cause de cela, et si quiconque aurait l'audace de tenter cela, nous le contraindrions par tous les moyens à verser la somme déjà évaluée à la même Église...
Fait l'an mil deux cent vingt-deuxième.
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https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-notre-dame-de-vouharte
==> Sceau d’Hugues X de Lusignan, d’ Isabelle d'Angoulême et famille