Depuis 1738, Henri -Oswald de La Tourd'Auvergne s'était adjoint comme coadjuteur Frédéric Jérôme de La Rochefoucauld.
Une nouvelle maison s'emparait de Cluny ; mais les deux abbés issus de cette grande et noble famille, qui allaient se transmettre le pouvoir, ne pouvaient qu'assister à sa chute.
Déjà le sol tremblait sous leurs pas ; les idées hardies du dix-huitième siècle faisaient chaque jour dans les masses de larges ravages ; la Révolution arrivait menaçante et rapide.
Mais qu'importaient à ces hauts dignitaires ces avant-coureurs de luttes civiles? que leur importaient, les rivalités des anciens et des réformés, voire même les querelles des religieux avec les Clunisois?
Frédéric-Jérôme de La Rochefoucauld, que la mort du dernier abbé de La Tour-d'Auvergne faisait titulaire à son tour, n'était-il pas cardinal, archevêque de Bourges, abbé de Saint-Wandrille, et de plus favori du roi Louis XV, quand l'abbaye devint sa possession ?
Ne semblait-il pas que l'orage fût loin encore ?
Il faut croire que cette opinion fut alors bien accréditée, ou peut-être même qu'il parut impossible de rêver l'anéantissement de l'ordre de choses ancien pour lui en substituer un nouveau, car ce fut précisément à cette époque que le monastère fut reconstruit sur un plan entièrement neuf et dans de singulières conditions de solidité durable.
Frédéric-Jérôme attacha son nom à cette œuvre qu'une main, plus forte que celle des rois, allait bientôt ravir à son ordre.
Il ne put cependant guère s'occuper de Cluny, quoiqu'il y ait présidé les chapitres généraux de 1750, 1753 et 1756, car l'affection de Louis XV, qui déjà lui avait valu la charge de grand-aumônier et le grade de commandeur de l'ordre du Saint-Esprit, l'avait comblé et l'avait élevé au premier rang à la cour de France.
Président des assemblées du clergé en 1750 et en 1755, il avait, par ses lumières et par sa haute modération, ramené la paix dans l'Eglise gallicane troublée par les querelles religieuses de ce temps et par les débats qui suivirent l'apparition de la bulle Unigenitus.
Qu'était donc l'abbaye de Cluny auprès de si graves intérêts, sinon un bénéfice envié de tous ?
Louis XV ne chercha pas longtemps un successeur au cardinal mort en 1757.
Le neveu du défunt, Dominique de La Rochefoucauld, cardinal lui-même, archevêque de Rouen et primat de Normandie, recueillit ce riche héritage.
Le dernier il porta ce titre vénéré d'abbé de Cluny ; le bâton pastoral devait se briser dans ses mains. Il ne fit à Cluny que des apparitions faciles à compter ; ses délégués régissaient les biens du monastère et en recouvraient avec soin les revenus.
De trois ans en trois ans, le cardinal, suivi d'une cour fastueuse, assistait au chapitre, officiait dans la grande église, et sans les fêtes qui signalaient son séjour dans la petite ville, sans son nom qui s'inscrivait en tête des actes publics et dans les divers procès des religieux contre les Clunisois, nul ne se fût douté que l'abbaye relevât d'un La Rochefoucauld.
Trente-deux années s'écoulèrent: l'année 1789 s'inscrivait dans notre histoire; les Etats-Généraux étaient convoqués, et le peuple, appelé à manifester ses désirs et ses plaintes, formulait contre les priviléges de la noblesse et ceux du clergé d'audacieuses réclamations.
L'heure suprême de Cluny était arrivée (1).
Depuis deux siècles cette institution dégénérée s'agitait dans des discussions puériles qui avaient mis à néant la ferveur antique.
Trente-cinq religieux à peine erraient sous les immenses cloîtres bâtis par Frédéric-Jérôme de La Rochefoucauld; et si l'on pénétrait dans la vieille église, on n'y retrouvait plus les merveilles des trésors monastiques qu'avaient considérablement amoindries les guerres de religion, et qui n'existaient plus quo dans la mémoire des moines ou dans les vieux - inventaires conservés aux archives abbatiales.
Les briseurs d'images de 1793 avaient été devancés par les iconoclastes du seizième siècle.
Avant de terminer ce récit, et quoique les événements des premières années de la Révolution soient connus de tout le monde, il est presque impossible de ne pas dire quelle part prirent l'abbaye et son chef dans ce grand mouvement qui termina le dix-huitième siècle.
Le dernier abbé de Cluny devait du reste faire briller son nom avec éclat dans les fastes de notre histoire révolutionnaire.
Après avoir fait partie de l'assemblée des notables, il avait été élu par la province de Rouen député aux Etats-Généraux. Dans ce grand corps représentatif qui allait transformer la face des choses et même l'esprit de la nation, M. de La Rochefoucauld se montra d'abord l'un des plus fougueux adversaires des principes nouveaux, et surtout de cette concession qui donnait au Tiers-Etat un rang égal à celui des deux autres ordres dans les délibérations.
Il fut un de ceux qui, vaincus par la majorité du clergé, et contraints de se joindre à ce même Tiers tant dédaigné, se jetèrent aux genoux de Louis XVI pour protester contre la violation des priviléges de la noblesse et de l'Eglise, et ce fut lui encore qui, le 27 juin, forcé par la volonté du roi, vint à la tête de la minorité de ce même clergé opérer la jonction fameuse des trois ordres qui donna naissance à l'Assemblée constituante.
Sa conduite ne se démentit guère durant tous les débats, et, quelques jours après, il protestait encore contre Mirabeau du droit que se réservaient les députés de l'Eglise de former un ordre séparé.
Pendant que leur abbé soutenait ainsi, au milieu de l'effervescence toujours croissante du peuple de Paris, les priviléges ecclésiastiques, ses mandataires cédaient aux bourgeois de Cluny des avantages qui devaient assurer la sécurité de leur abbaye.
L'agitation de la capitale avait gagné les provinces ; les cahiers confiés au Tiers-Etat avaient excité partout le désir d'étendre toutes ces libertés dont les délégués du peuple avaient porté le vœu au pied du trône, et les Clunisois, réunis dans l'église Notre-Dame dans la journée du 29 juillet, exigeaient du prieur, du trésorier et du procureur de l'abbaye, la confirmation de tous les droits que Claude de Guise, un siècle et demi auparavant, leur avait octroyés dans les forêts du monastère, tels que ceux de ramasser le bois- mort et le mort-bois, et de conduire leur bétail dans les bois des religieux.
Tout à coup le tambour se fait entendre, et quelques habitants viennent annoncer que quatre mille brigands du Maçonnais traversent en cet instant les hauteurs de Boursier, portant avec eux la mort et le pillage.
On parle de l'incendie des châteaux de Lugny, de Senozan et d'Igé; l'abbaye éveille leur convoitise, et la ville est de nouveau menacée de ces scènes dont les huguenots l'ont jadis ensanglantée.
La réunion est ajournée; les bourgeois prennent les armes et viennent attendre les pillards à l'entrée des forets qui dominent, Cluny.
Cette démonstration sauva la cité, quelques coups de fusil suffirent pour jeter l'épouvante parmi les arrivants, qui commencèrent à se débander et à prendre la fuite, fin succès aussi facile redouble le courage des Clunisois, et bientôt ils rentrent dans leur ville, traînant avec eux les principaux chefs et trois cents prisonniers (29 juillet l789).
Cette victoire faillit leur coûter cher. Deux jours après cette alerte, une commission, composée de citoyens de toutes classes, s'était assemble et sans autre forme de procès, avait, condamne à être pendus sept des meneurs, qui furent exécutés sans plus tarder (2).
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Les journaux répétèrent à l'envi, en les dénaturant, les faits dont Cluny avait été le théâtre, et demandèrent une répression sévère de la conduite tenue par la petite ville envers une milice bourgeoise qui, au dire de ces mêmes journaux, ne lui avait été envoyée que pour découvrir la trace de certains pamphlets répandus dans le royaume et émanant d'une imprimerie clunisoise.
Le maire, les échevins et les notables durent publier une protestation qui rétablissait les choses dans toute leur vérité et la répandirent à profusion dans toute la France.
En vain ils affirmèrent qu'il n'avait jamais existé à Cluny la moindre imprimerie, que les brigands mis à mort avaient jeté la terreur dans toute la contrée par leurs déprédations;
le débat menaçait de s'éterniser, et l'assemblée nationale, le 22 mars 1791, fut obligée de déclarer, par une loi spéciale, qu'il ne serait continué aucune poursuite civile ou criminelle pour les désordres commis dans le Mâconnais en juillet et août 1789.
La transaction n'avait été qu'interrompue entre les habitants et les religieux, et, le 11 août suivant, intervenait le traité solennel qui régularisait les droits réclamés par les Clunisois. Concession tardive d'un pouvoir expirant!
Cependant le cardinal de La Rochefoucauld commençait à embrasser la cause des libertés nouvelles.
Quelques jours avaient modifié ses idées, et la victoire du peuple, annoncée par la chute de la Bastillle, ayant amené cette nuit célèbre du 4 août, où la noblesse et le clergé s'empressèrent à l'envi d'abdiquer leurs nombreux priviléges, il s'était montré un des plus zélés à donner l'exemple du désintéressement.
Ce sacrifice volontaire ne contenta pas encore les exigences populaires, et bientôt l'Assemblée constituante mit à. la disposition de l'Etat tous les biens du clergé, déclara ne plus reconnaître les vœux religieux, et rendit la liberté à tous les cloîtrés, en leur laissant cependant la faculté de continuer la vie monastique, en même temps que, pour suppléer aux biens dont elle les dépouillait, elle leur accordait des pensions (2 novembre).
Puis vint cette autre loi du 13 janvier 1790, qui supprimait définitivement les voeux monastiques et autorisait les religieux et les religieuses à quitter les monastères de leur ordre et à reprendre l'habit séculier.
Les Bénédictins durent donc abandonner cette maison dont ils n'avaient même pas eu le temps d'achever complétement la construction, et alors on vit un juge de paix entrer en maître dans cet asile hier si puissant, et vendre à l'encan, pour un peu moins de douze mille livres, les objets mobiliers que les moines n'avaient pu emporter dans leur fuite, et jusqu'au portrait du cardinal abbé, dont un des commissaires de la ville devint possesseur au prix de quelques francs !
Celui de son prédécesseur n'avait même pas tenté la cupidité des envahisseurs ; il fut lacéré à coups de sabre !
Mais à peine cette exécution fut-elle terminée, que la ville de Cluny se prit à regretter ce mouvement du monastère qui jusque-là avait fait sa prospérité et sa gloire, et une partie des principaux citoyens s'étant réunis à l'Hôtel de ville, le 22 novembre, deux d'entr'eux furent choisis pour aller présenter une supplique à l'Assemblée, nationale, afin d'obtenir que Cluny devint le chef-lieu d'un département ou tout au moins d'un district.
Ce projet échoua parla maladresse des envoyés qui eurent le talent de s'aliéner leurs protecteurs, et, dit-on, par une opposition ayant à sa tête le duc d'Orléans, Philippe-Egalité.
On prétend que ce prince avait été l'instigateur des troubles du Maçonnais, et qu'il aurait ainsi voulu punir la ville de la résistance faite par elle à ses partisans.
Quoi qu'il en soit, Cluny dut renoncer à ce rêve caressé par ses administrateurs; le centre d'une des plus célèbres puissances du moyen-âge n'était destiné qu'à devenir, dans la nouvelle division républicaine, le bourg principal d'une circonscription cantonale.
En vain encore la municipalité et les habitants demandèrent aux administrateurs du district de Mâcon que la grande église fut conservée pour les besoins du culte des trois paroisses de Saint-Mayeul, de Notre-Dame et de Saint-Marcel (6 janvier) ; ils se virent dépouillés par les mêmes administrateurs de tous les objets d'argent, accessoires de la sacristie de la basilique, qui furent apportés à Mâcon (4 février).
Les reliques les plut, chères du monastère, celles de saint Pierre et de saint Paul, la crosse de saint Hugues, un os du même saint, sont transférés à Notre-Dame; le cœur de Turenne est mis sous la sauvegarde immédiate du maire, et, pendant que les délégués d'e la nation dressaient l'inventaire de la bibliothèque, les moines les plus timides commençaient à abandonner cet asile devenu peu sûr pour rentrer dans leurs familles.
L'Assemblée constituante avait continué ses opérations contre le clergé. M. de La Rochefoucauld, de son côté, avait poussé la hardiesse jusqu'à publier une instruction pastorale, qui fut brûlée sur la place publique de Rouen par le bourreau; cet acte imprudent lui valut sa mise en accusation dans la séance du 4 juin 1791.
Son grand âge le protégea; mais, courageux jusqu'à sa dernière heure, l'intrépide prélat fut un des signataires de la protestation du 15 septembre contre la constitution civile du clergé, et ce ne fut que devant les désastres de la Terreur qu'il se décida à prendre le chemin de l'exil.
Il se retira en Allemagne et vint mourir à Munster, le 25 septembre 1800. Il avait alors quatre-vingt-neuf ans, et était depuis cinquante-deux ans prince de l'Eglise.
Les événements marchaient à grands pas; déjà en effet des mains hardies commentaient à s'abattre sur la proie que leur offrait le nouvel ordre de choses, et pendant que des vols nocturnes annonçaient de plus effrontées déprédations, le district de Mâcon réclamait à cor et à cri l'envoi des cloches de l'abbaye (23 décembre 1791).
Fidèle au culte du passé, le conseil municipal de Cluny répondit par un refus formel, et, comme des réparations urgentes semblaient nécessaires, on s'occupa de la conservation des bâtiments, et une allocation de 1,500 francs fut accordée.
Quelque minime qu'elle fut, c'était répondre par une preuve d'attachement au passé glorieux de leur ville en présence des convoitises effrénées des administrateurs du district qui réitéraient à cette époque leur demande des cloches da la basilique (novembre 1792).
En même temps le conseil ordonnait la réunion des trois paroisses en une seule, supprimait les églises de Saint-Marcel, Notre-Dame et Saint -Mayeul, et réunissait dans la sacristie de l'église abbatiale les ornements sacrés des paroisses supprimées.
Il semble du reste que la sécurité des fidèles devait être douteuse, car une garde de police devint nécessaire pour assurer la célébration des offices et empêcher les dégâts dans l'église et le curé de Saint-Marcel nommé vicaire de la nouvelle paroisse, refusa même d'en accepter les fonctions.
Une allocation annuelle de 150 francs était offerte en même temps à un entrepreneur pour. la réparation des toits de la basilique et des clochers.
Ce fut là le dernier sacrifice de la cité pour le monastère.
Le règne sanglant de la Terreur était ouvert, et trois mois s'étaient à peine écoulés depuis leur dernier acte de respect pour l'église de saint Hugues, qu'entraînés par l'esprit du temps, les administrateurs de Cluny se décidaient à livrer une partie de leurs cloches pour fournir à la République deux canons de bronze; c'était le commencement de la destruction.
Quinze jours plus tard, une décision du même conseil ordonnait de démolir tous les mausolées et tombeaux de l'église et d'en vendre aux enchères les pierres et les marbres.
Alors rien n'arrête plus les convoitises, le commissaire du district dépouille les clochers de ces fameux Bisans, souvenirs populaires du monastère ; la République allait y gagner 3,400 livres de bronze ! Le palais abbatial devint en même temps la demeure d'un receveur des deniers publics !
Pendant ce temps les religieux, dispersés de toutes parts, étaient frappés de proscription. Le prieur, le procureur et le trésorier de l'abbaye, avaient été arrêtés et déportés à l'île de Ré, et la ville, livrée à une armée révolutionnaire, avait été pillée le 29 novembre 1793.
L'église Notre-Dame, celle de Saint-Marcel, la grande basilique de Saint-Hugues, furent dévastées, le tombeau de ce dernier fut profané et renversé, les vitraux et les statues furent brisés, et sur l'une des places un immense bûcher réunit les livres, les manuscrits et les vêtements sacerdotaux qu'apporte, avec des cris et des hurlements, une populace exaltée.
Autour de ce feu sacrilège, une chaîne immense se forme et commence une ronde désordonnée, qu'accompagnent des chants sauvages, tandis qu'à l'écart les gens honnêtes réprouvaient en silence cette dévastation, qu'ils étaient impuissants à réprimer.
Les plus superstitieux racontèrent qu'au milieu des flammes les images des vieux saints, protecteurs du monastère, se tordaient avec des yeux pleins de menaces et lançaient sur la ville l'anathème, présage des plus sinistres malheurs.
Rien ne devait cependant égaler la destruction du superbe vaisseau de la grande église qui allait suivre ; mais, avant qu'on y eut porté la main, les Clunistes avaient payé leur tribut aux lois sanglantes de la Terreur.
Le 29 mars 1794, le supérieur général de l'ordre de Cluny, Dom Courtin, le prieur de Saint-Nicolas-des-Champs et deux de ses moines montaient sur l'échafaud (3) !
Histoire de l'abbaye de Cluny (3e édition revue, augmentée d'un avertissement et illustrée de 75 dessins) Louis Henri Champly
(1) Quel que fut le degré d’infériorité relative où fut tombée la maison de Cluny, une anecdote, entre mille, montre quel prestige exerçait encore, même dans les derniers temps, le nom seul du monastère.
Le frère Placide était un jour occupé à réparer une des cordes qui servaient à mettre les cloches en mouvement, quand un visiteur se présenta devant lui. Sur l'invitation du moine, le nouvel arrivant annonça qu'il était l'huissier Frachet en résidence à Macon, et qu'il venait signifier au prieur un arrêt quelconque intéressant la congrégation : « Tu es un huissier et tu oses mettre le pied dans la maison de Dieu, » s'écrie violemment le religieux, et saisissant un lambeau de corde, il se précipite à la poursuite du pauvre huissier qui s'élance dans les vastes corridors en poussant des cris de détresse ; les religieux accourent sur la seuil (la leurs cellules et demandent la cause du tout ce tapage. « Rentrez, rentrez, mes frères, reprend Placide, ne souillez pas vos regards de la vue de cet impie qui use apporter une copie au prieur de Cluny. »
(2). Trois d’entr’eux furent peudus à quelque distance de la ville sur la route qui conduit de Cluny à Azé. Le lieu de l'exécution fut désigné au souvenir des passants par une croix qui reçut le nom étrange de Croix-des-Brigands. Cette dénomination a survécu «Chemin des brigands» ou encore «Allée des pendus»… Jusqu’au col de la Croix des brigands dans le bois de Bourcier, le chemin vers Péronne ou Laizé était le même que le chemin de Tournus.
(3). Il était de tradition au monastère que la maison de Cluny prendrait fin quand le prieur serait un enfant de la cité. La prédiction se réalisa, Dom Rollet était Clunisois !
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