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PHystorique- Les Portes du Temps
1 mai 2023

1458 CANTON DE MORTAGNE - Emprunt par le seigneur de Mallièvre du roman de Julius César.

1458 CANTON DE MORTAGNE- Emprunt par le seigneur de Mallièvre du roman de Julius César

On a souvent répété qu'un gentilhomme, requis d'apposer sa signature au bas d'un acte dans lequel il était partie intervenante, avait déclaré et fait constater par le notaire qu'il ne savait pas écrire, vu sa qualité de noble; et de cette constatation on a conclu qu'avant la révolution la noblesse mettait une sorte d'orgueil à rester et à se montrer ignorante.

Cette fable et les conséquences dont on en faisait suivre le récit ont été facilement combattues et réduites à leur juste valeur par des mémoires publiés, l'un à Nantes, l'autre à Paris, par MM. de la Borderie et Delisle, archivistes paléographes.

Il suffit, en effet, de feuilleter un registre d'aveux et d'hommages féodaux pour reconnaître que les possesseurs des divers fiefs savaient signer, et pour le moins aussi lisiblement que la plupart de nos contemporains.

Mais là ne se bornait pas leur science ils aimaient la lecture, achetaient souvent à un prix très-élève des manuscrits, puis des livres, entretenaient pour leurs affaires comme pour leurs relations de famille, des correspondances assez étendues, et composaient parfois des vers ou même des ouvrages volumineux, dont quelques-uns figurent au rang le plus honorable parmi les produits de l'ancienne littérature française

En renvoyant les incrédules à la liste de nos divers écrivains, pour leur faire reconnaître cette vérité, nous nous bornerons à imprimer une petite pièce autographe des archives de Maine-et-Loire.

Elle nous montre le seigneur de Mallièvre consacrant à la lecture une partie des loisirs que lui avait donnés la fin de la guerre contre les Anglais et leur entière expulsion du royaume. Jeune, il aurait recherché les merveilleux romans de chevalerie, où les récits dans lesquels une belle princesse soumettait à une longue épreuve la constance de la passion inspirée par sa beauté et le charme de son esprit.

Arrivé à un âge qui éloignait les pensées d'amour et d'aventureux exploits pour gagner un cœur rebelle, Bertrand de la Haye préférait les lectures rappelant les combats auxquels il avait pris une part glorieuse.

Nous le voyons suivant de l'œil les longues lignes d'un de ces volumineux manuscrits, en caractères gothiques, auxquels on donnait le nom de romans parce qu'ils étaient en langue vulgaire et non en latin.

Le roman de Julius César, faisait partie d'une compilation contenant une histoire romaine, Li fés des Romains, d'après Salluste, Lucain et Suétone.

 La bibliothèque impériale en possède plusieurs exemplaires (1), dont l'un se compose de 665 pages.

Oh remarquera le soin minutieux avec lequel l'ouvrage emprunté par le seigneur de Mallièvre à l'abbé de Saint-Florent près Saumur est désigné.

Un manuscritsur vélin était un objet précieux, surtout lorsqu'il offrait des pages enluminées et de belles miniatures, comme on en rencontre souvent dans les romans et les histoires. L'existence du récépissé du volume parmi les papiers de l'abbé de Saint- Florent ne prouve pas que le seigneur de Mallièvre ait manqué à sa promesse de le restituer.

 

Il aura sans doute été annulé par une quittance du préteur, lors de la restitution faite par Bertrand de la Haye.

En tout cas voici le texte de son billet autographe (2) :

Je Bertran de la Haye, seigneur de Malle Lièvre, confesse avoir, à cause de prest, de révérend père en Dieu monsieur l'évesque de Fréjus et abbé de Saint Florent, ung ROMANT DE JULIUS CESAR, commençant ou premier chapitre, et ou N. III : Chascun homme a qui Dieu a donné sens et entendement ; et ou segond chapitre : Grant estrivement; et ou penultime chapitre : Lors se mist Cesar ; et ou derrain : puys fut li feus ordonnés ou champ.

Lequel Romant je promet restituer a mondit sieur de Fréjus à son bon plésir, tesmoing mon saing manuel cy mis.

A Sainct Florent près Saumur, le XIIIe jour de mars mit CCCC cinquante et sept. (3)

DE LA HAYE.

 

 

« Chi commence li istore de Julius Cesar, que Jehans de Tuym mist en romans

Ce célèbre roman du XIIIe siècle s'inspire de la Pharsale de Lucain.

 

L'auteur, Jean de Thuin, développe particulièrement l'épisode de la rencontre entre César et Cléopatre sous forme d'anecdote romanesque, qui fait beaucoup songer aux amours d'Enée et Lavinie dans le Roman d'Eneas, ou d'Alexandre et de la reine Candace dans le Roman d'Alexandre.

 

Branche de Mallièvre.

Bertrand de la Haye, Chevalier seigneur de Mallièvre, fils puiné de Jean, seigneur de Passavant et de Thomine de Dinan (3 e deg.), chevalier du Croissant en 1449, épousa, par contrat du 25 mars 1456, Louise d’Argenton, fille de Guillaume,  Chevalier, seigneur du dit lieu, et de Jeanne de Naillac, qui lui apporta en dot les terres d’Onzain, Vauliert et la 8 e partie des terres de Chaumont.

Il eut au moins pour enfant : François, qui suit. ,

 

François de la Haye, Chevalier, seigneur de Mallièvre, d’Onzain, etc., épousa vers 1475 Catherine de Clermont dont il eut, pour fille unique :

 Renée, Baronne de Mortagne, de Montaigu, de Passavant, de Chemillé, de Sablé, de Beaupréau, dame de la Roche-Themer (Vend.), de Bazoges, des Montils, de la Roche-Joslain, de Beaumont et du Bois-Charruyau.

Elle épousa, par contrat du 26 août 1498, Joachim de Montespedon.

 Elle rendit aveu de Chemillé à l’évêque d’Angers, le 18 déc. 1521, et hommage à François de la Trémoille, pour son avènement, à son château et Vicomte de Thouars, le 28 mai 1525, pour sa Baronnie de Mortagne.

Elle mourut vers 1533, laissant pour héritière sa fille, Philippe de Montespedon, veuve de René de Montejean, maréchal de France, qui, le 5 juil. 1567, faisait le dénombrement de Mortagne au duché de Thouars. (Soc. Emul. Vend. 1878, p. 175).

 

 

 

LA HAYE- PASSAVANT :

D'or à deux fasces de gueules, accompagnées de neuf merlettes du même, mises en orle

 

 

Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou. Tome quatrième, Gauvain-Herb

 

 

Mallièvre (Vendée Compostelle) la chapelle Sainte Luce ou Lucie <==

==> Décembre 1539, François de la Trémoïlle lieutenant général du roy François 1er acceuil Charles-Quint à Poitiers

 

 

 

 


 

(1) Département des Manuscrits, n° 6918.

(2) Archives de Maine-et- Loire, abbaye de Saint-Florent prés Saumur. Portefeuille des Du Bellay.

(3) C. a. d. 1458, l'année commençant alors à Pâques.

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