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PHystorique- Les Portes du Temps
30 avril 2023

L’église de La Mothe-Saint-Héray a été bâtie à partir de 1490 au cours de la période de paix qui a fait suite à la guerre

Jacques de Beaumont-Bressuire, seigneur de la Mothe L’église de La Mothe-Saint-Héray a été bâtie à partir de 1490 au cours de la période de paix qui a fait suite à la guerre de Cen

Melun laissait un fils, du nom de Jean, que l'on trouve qualifié seigneur d'e Lezay en 1485.

Quant à la châtellenie de La Mothe-Saint-Héray, elle était passée, quelque temps ayant la mort de Philippe, aux mains du fils de Jeanne de Torsay, Jacques de Beaumont, qui, dès Page de 15 ans, avait été mis en possession de la baronnie de Bressuire, au décès de son grand-père survenu en 1440.

 C'est à cette époque, et sans doute au cours des troubles de la Praguerie en Poitou, que le jeune seigneur se rencontra avec le dauphin, fils de Charles VII, auquel par la suite, il devait se dévouer corps et âme.

A la mort du roi, et malgré le rôle compromettant qu'il avait joué dans les intrigues de ce prince, Jacques conserva sa haute situation et fut maintenu dans toutes les charges dont Louis XI avait payé ses complaisances.

Nommé sénéchal de Poitou en 1489, il commanda, en cette qualité, le ban et l'arrière-ban de la province.

Il résidait alors dans sa terre de La Mothe-Saint-Héray que Charles VIII, par lettres de janvier 1487, venait d'ériger en baronnie.

C'est là qu'au mois de février 1488 il avait reçu le maire de la ville de Niort, sire Guillaume Taveau, venant, au nom de ses concitoyens, implorer l'appui de l'adroit courtisan dans un conflit d'attributions judiciaires soulevé par la cour de Poitiers (1).

 Il s'agissait du rétablissement, ordonné par Louis XI, du siège royal de Niort que Charles VII avait retiré à cette ville pour la punir d'avoir favorisé la rébellion du dauphin.

Les gens du roi à Poitiers supportaient avec peine ce démembrement de leur juridiction et ils avaient tenté, à plusieurs reprises, d'en obtenir la suppression. Guillaume Taveau n'eut pas lieu de regretter sa démarche, car les privilèges des Niortais leur furent conservés.

Depuis longues années (1466), sur les vives instances des habitants, le seigneur de La Mothe avait consenti à les dégrever, moyennant finance, d'une charge qui leur était particulièrement onéreuse, le service de guet et garde.

 Aux temps encore proches de l'occupation anglaise et des guerres civiles, les populations, exposées à de fréquents coups de main qu'une surveillance de tous les instants pouvait seule faire avorter, s'étaient pliées volontiers aux brusques exigences d'un danger continu.

 

Pour garder le château-de La Mothe des surprises de l'ennemi, on y entretenait une garnison, (que commandait, alors, un gentilhomme du pays, Jean d'Orfeuille, seigneur de la Guillotière et de Chey) (2) ;  en outre, un guet de jour et de nuit était exigé des habitants qui devaient s'en acquitter à tour de rôle.

A ce prix, les Mothais avaient le droit de se réfugier dans l'enceinte fortifiée, dès qu'un péril quelconque venait menacer la sécurité de la bourgade.

Or, le pays jouissait alors d'un calme absolu.

Dans un mandement donné à Poitiers le 1er juillet 1451- huit jours après la prise de Bordeaux (3) qui mettait fin à l'occupation anglaise en Guyenne, Charles VII, constatant avec une joie non dissimulée que la tranquillité était revenue dans nos campagnes, avait déclaré « que de présent, moyennant la divine Providence, n'est besoin de faire si grand guet et garde comme accoutumé a été le temps passé. »

En conséquence, les habitants astreints sous peine d'une forte amende, à faire ce service de jour et de nuit, « ne seront tenus de faire guet et garde aux chasteaux et places dont ils sont tenus et mouvants, sinon une fois le mois au plus, et pour chacun deffault qu'ils en feront, ne seront tenus d'en payer au seigneur ou à son capitaine ou commis que dix deniers tournois seulement » (4).

 

Entrant dans cette voie, Jacques de Beaumont cédait aux vœux des habitants réunis, le 17 mai 1466, en assemblée générale, et supprimait les quatre gardes-portes que la ville fournissait chaque jour à la défense du château, à la charge, par les Mothais, de payer à l'avenir une redevance seigneuriale de 15 deniers par feu (5).

C'est à La Mothe, au dire de M. Ledain (6), c'est dans une des tours du donjon que, le 15 avril 1492, la mort frappa le vieux Beaumont-Bressuire.

 dont, à l'inverse de la célèbre devise,

« plus d’honneurs que d’honneur »

avaient illustré la carrière déjà longue.

Son historien raconte les magnifiques funérailles que lui firent ses gendres, entourés des principaux officiers de sa maison et de ses nombreux serviteurs.

Là aussi eurent lieu, au milieu d'une affluence considérable, les splendides funérailles que lui firent ses trois gendres, Thibault de Beaumont, Pierre de Laval et André de Vivonne, assistés de trois officiers de sa maison, Antoine de Beaumont, seigneur des Dorides (7) ; Jean de la Brosse, seigneur du Poyron; Pierre Lerpin, seigneur du Pont, et de tous ses autres serviteurs.

 

 

« Son corps, déposé dans un cercueil de plomb, fut placé sur un char attelé de chevaux richement caparaçonnés, qu'entouraient deux cents personnes portant chacune une torche d'une livre et demie.

Cinq cent quatre-vingt-six livres d'argent et deux cent quarante- trois aunes de drap noir furent, distribuées en aumônes aux pauvres, le jour de l'enterrement.

 Quatre-vingts livres furent employées à faire célébrer des messes le même jour et jours suivants dans les églises de Menigoute (8) et de La Mothe-Saint-Héray.

 Enfin, d'après les volontés dernières du défunt, on donna cent cinquante livres à Mathieu Maynier, chanoine de Menigoute, pour la célébration de douze cents messes, douze cent vingt-cinq livres aux religieux de Maillezais, et trois cents livres pour les réparations de l'église de La Mothe-Saint-Héray » (9).

 

Le compte des dépenses qui nous a conservé les détails de cette cérémonie funèbre n'indique point le lieu de la sépulture de Jacques de Beaumont (10).

 

On doit en conclure qu'il ne fut pas transporté à Bressuire, mais enseveli dans le lieu même où avaient été célébrées ses funérailles, c'est-à-dire à la Mothe- Saint-Héraye.

Jacques de Beaumont avait épousé, le 26 janvier 1451, Jeanne de Rochechouart, une des filles qu'avait eues de Jeanne Turpin, sa première femme, Jean de Rochechouart, le troisième mari de Jeanne de Torsay la châtelaine de La Mothe était morte en 1482, et son corps avait été inhumé dans l'église des Cordeliers de Bressuire.

 

Trois enfants, trois filles, avaient été le fruit de cette union.

Jeanne, l'aînée, eut la baronnie de Bressuire en partage. Mariée, le 9 novembre 1472 à son cousin Thibaud de Beaumont, seigneur de La Forest, elle décéda sans postérité en 1508.

Philippe, titrée dame de Lezay, puis de Bressuire à la mort de son ainée, épousa Pierre de Laval, de la maison de Montmorency.

Louise, la plus jeune, mariée le 3 avril 1475 à André de Vivonne, seigneur de la Chataigneraie, eut pour lot la baronnie de La Mothe-Saint-Heray.

 

Par suite de son mariage avec Jeanne, fille aînée et héritière de l'ancien chambellan de Louis XI, Thibault de Beaumont, déjà seigneur de la Forêt, Gonnort, Commequiers, le Plessis-Macé, Riblères et Missé, devint seigneur de Bressuire, Chiché et Moncoutant.

 Il était le sixième seigneur de Bressuire de ce nom, et descendait d'une branche de la même famille, séparée depuis longtemps du tronc commun, sur l'origine de laquelle on n'a pas de renseignements.

 Le 17 février 1493, il rendit, pour ses nouveaux domaines, l'hommage féodal accoutumé à Louis de la Trémouille, vicomte de Thouars (11).

Son nom a laissé peu de traces dans l'histoire; cependant il fut gouverneur d'Anjou, conseiller et chambellan ordinaire du roi Louis XII (1505-1510) (12).

Thibault de Beaumont résidait tantôt dans son château de Bressuire, tantôt dans celui de Chiché, tantôt dans celui de la Forêt.

Le 3 janvier 1509, il donna à Méry Bastard de Lezay, son capitaine de Chiché, quelques maisons et quelques terres situées dans ce bourg (13).

Par testament du 29 juillet 1510, il fonda, en faveur du couvent des Cordeliers de Bressuire, une rente foncière de 104 livres sur la terre de Touarsay, pour la célébration d'une messe par semaine à perpétuité (14).

Il mourut peu de temps après, sans postérité, avant le mois de septembre 1510 (15).

 Sa femme, Jeanne de Beaumont, l'avait précédé de deux années dans la tombe, laissant ainsi pour héritière de Bressuire, Philippe, seconde fille de Jacques de Beaumont, épouse de Pierre de Laval.

 

 

 

 

Armorial

 

Sceau Jacques de Beaumont seigneur de Bressuire

Ecu semé de fleurs de lis à l'aigle au vol abaissé ; penché, timbré d'un casque couronné, cimé d'une tête de taureau dans un vol banneret, soutenu par 2 lions. Le tout sur champ de fleurettes.

+ S' . IACQUES . DE . BEAVMONT . SEIGr DE : BRESSVIRE

 

[+ S' Jacques de Beaumont seig(neu)r de Bressuire]

 

 

Pièce-erratique-aux-armes-de-Beaumont-Bressuire

De provenance inconnue cette pierre sculptée en forme d’écu bannière, conservée dans les réserves du Musée Sainte-Croix de Poitiers, porte les armes de la famille des Beaumont, seigneurs de Bressuires et de la Motte-Saint-Heray (Paris, BnF ms. Fr. 4985, f. 114r ; De Boos 1995, n. 831)

(armorie 1) : Pièce erratique aux armes de Beaumont-Bressuire. Poitiers, Musée Sainte-Croix, réserves. de gueules, à l’aigle d’or, à l’orle de fers de lances d’argent (ou de chausse-trappes, selon Beauchet-Filleau 1891, p. 369.

Laurent Hablot, Matteo Ferrari, Poitiers (Musée Sainte-Croix), pièce erratique,  Texte original sur : https://armma.saprat.fr. Lire plus sur : https://armma.saprat.fr/monument/piece-erratique-poitiers-musee-sainte-croix-2/ .

Ces armes apparaissent également à l’intérieur de l’église sur certaines clés de voûtes.

Les blasons qui encadrent les décors gothiques sur la base du clocher nous indiquent qu’elle a été commanditée par les seigneurs de La Mothe, Jacques de Beaumont-Bressuire et son gendre André de Vivonne.

On observera que dans cette dernière, comme sur la pièce conservée au Musée Saint-Croix de Poitiers, les fers de lances sont distribués d’une façon irrégulière tout autour du meuble principal, donnant l’impression d’un semé. La pièce erratique pourrait dater du XVe siècle.


 

 

 

Mémoires / Société historique et scientifique des Deux-Sèvres

Histoire de la ville et baronnie de Bressuire / par Bélisaire Ledain,...

 

 

 

24 heures chrono pour découvrir JACQUES DE BEAUMONT, seigneur DE BRESSUIRE, sénéchal de Poitou (vers 1420 - 1492)<==.... ....==> 1842 Découvert du sceau de Jean de Torsay lors de la démolition du château de la Mothe Saint-Héray 

 

 


 

(1) On lit dans les Comptes rendus par les receveurs de la commune de Niort, p. p. M. Briquet dans les Mem. de la Soc. de Statistique, 1e s., IX, 62: « Item, ay baillé et paye à Me Guill. Taveau, la somme de IX sous tournois pour estre allé à Parthenay, et de là à La Mothe Sainct Araye devers monsieur de Bressuyre pour lui remonstrer la sourprinse que ce vantoient fere ceulx de Poitiers contre la ville de Nyort touchant l'ordinaire

 

(2) Beauchet-Filleau. Dict. des Fam. du Poitou, 1e ed., ORFEUILLE, 467.

 (3) A cette occasion, le roi créait un office de monnayeur à Bordeaux; et, pour les bons rapports qui nous ont été faits de la personne de Jehan Maynet, demeurant de présent à La Mothe Saint Héraye, en notre pays de Poitou Chartes VII, par lettres du 10 juillet, investissait notre compatriote de cet office, « pour dorénavant besogner en la dite monnoie de Bordeaux……, et jouir de tels privilèges, franchises, droits, profits, etc., dont jouissent et ont accoutume jouir les autres monnoyers de notre royaume »  (Pap. Jules Richard).

(4) Thibeaudeau, Histoire du Poitou, III, 410.

(5) Représentation des titres de la terre et seigneurie de La Mothe, faite aux habitants réunis, en assemblée générale, le 6 mars 1729. (Cab. du D' Sauzé).

(6) Histoire de Bressuire, 337.

(7). Les Beaumont des Dorides étaient une branche de la grande famille des Beaumont ; mais leur généalogie est peu connue. Ils ne s'éteignirent qu'au XVIIe siècle. Pierre de Beaumont des Dorides fut reçu chevalier de Rhodes en 1526. Susanne de Beaumont, femme de Louis de la Rochefoucault, seigneur de la Bergerie, fille de feu Jacques de Beaumont, seigneur des Dorides, demeurant à la Bergerie, en Saintonge, échange, le 1er juillet 1610, les Dorides, avec Jean des Herbiers, seigneur de la Ferrière, contre la moitié de la seigneurie de Beaufou. (Dom Fonteneau, t. VIII.)

 

(8) Les seigneurs de La Mothe étaient « en droit de patronage et fondation de l'église collégiale de Saint-Jean de Menigoute, et présentation des trésoriers et chanoines de la dite église. » (V. plus bas, Droits féodaux).

(9) Antérieurement, entre autres fondations. Jacques de Beaumont avait donné (14 avril 1474), à l'abbaye des Châtelliers, une partie de la seigneurie de la Saisine, avec une maison à Poitiers, à la charge de célébrer tous les jours, à perpétuité, dans la chapelle Saint-Thomas de ce monastère, « une messe en note, à diacre et sous-diacre », pour le repos de son âme et de celle de a la feue reine Marie que Dieu absolve (Marie d'Anjou morte, le 29 nov. 1463, à l'abbaye des Châtelliers où elle fut inhumée).

Louis Duval, Cartulaire de l'abb. de N.D des Châtelliers, Mém. de la Soc. de Statistique, 2e s., VII, 220.

(10) État de la recette et dépense faite pour l'enterrement de feu M. de Bressuire. (Archives de Saint-Loup.)

(11) Dom Fonteneau, t. XXXIX.

(12) Archives de Saint-Loup. — Dom Fonteneau, t. XXXIX. — Dictionnaire des familles de l'ancien Poitou.

(13) Archives de Saint-Loup.

(14) Archives de la fabrique de Bressuire.

(15) Dom Fonteneau, t. XLI.

 

 

 

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