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PHystorique- Les Portes du Temps
29 avril 2023

1462 Louis XI fait dotation d'une rente annuelle à François Ier du Puy du-Fou pour l'abbaye de Talmont à la chapellenie

Tours Septembre 1462 - Louis XI fait dotation d'une rente annuelle à François Ier du Puy du-Fou pour l'abbaye de Talmont à la chapellenie fondée par Louis d'Amboise, vicomte de Thouars

FRANÇOIS DU PUY-DU-FOU, 1456-1470

François apparait, pour la première fois, dans un acte du 6 février 1456 (1), et il est facile de le suivre ensuite, pendant les années qui s'écoulèrent, à partir de ce jour jusqu'au 27 mai 1469.

 Il avait pour chantre Jean Pison-le-­Jeune, et comme aiguier Jean de Balodes, qui le représenta souvent comme procureur.

Ce dernier a laissé plusieurs traces de son passage à Sainte Croix ; notamment le 6 jan­vier 1468, il rédigeait la liste des obits dus par le couvent en honneur des abbés et des principaux bienfaiteurs.

François du Puy-du-Fou mourut vers la fin de l'année 1469 ou au commencement de l'année 1470; la Bibliothèque Nationale a conservé deux lettres de 1469, qui sont trop intéressantes, pour ne pas être reproduites ici : elles indiquent que les rois savaient s'immiscer· dans les affaires des abbayes, mais que leurs désirs n'étaient pas toujours exaucés par les religieux, qui se hasardaient, le cas échéant, à faire acte de liberté et d'autorité.

Comme les nominations d'abbés avaient lieu en assemblée capitulaire, tous les moines appelés au son de la cloche, ceux de Talmond, réunis un certain jour au chapitre, reçurent du roi Louis XI, qui ouvrait la succession avant l'heure, une invitation rédigée en ces termes :

« De par le roi,

« Chiers et bien amez, nous avons entendu que celui qui, à présent, est abbé de vostre abbaye, est tellement débilité de sa personne, tant à cause de son ancien aage que de certaine griefve maladie, de laquelle il est détenu, qu'il est à doupter qu'il doye de briel exterminer et clorre ses  jours.

Et pour ce que nous désirons singulièrement le bien et promocion en Saincte Eglise, de nostre chier et bien arné frère, Jehan de Balades, aiguier de vostre dicte abbaye, taut par les louables vertuz et mérites de sa personne, que pour considération des bons, louables et agréables services que aucuns nos serviteurs, ses parens et amys (2), nous ont par cy devant faiz, font et  continuent chascun jour en noz grans affaires, et aussi, en faveur d'aucuns des seigneurs de nostre sang, qui pour lui nous ont très instamment supplié et requis, nous vous prions bien acertes, et sur tout le plaisir et service que jamais faire nous désirez, que si tost que vacation  escherra en vostre dicte abbaye, vous vueillez incontinent, en faveur de nous, eslire en vostre futur abbé et pasteur ledit frère Jehan de Balodes, et non autre, pour quelques lettres que par inadvertance ou autrement, nous puissions escripre au contraire.

 En quoy faisant, vous nous ferez si grant el singulier plaisir, que plus grant faire ne pourriez,  et en aurons vous et voz affaires, tant en général que en particulier, et ceulx de vostre dicte abbaye, en nostre plus singulière et spéciale recommandation. Donné ..... »

En même temps: l'adroit monarque envoyait une seconde lettre à Nicolas Boutault, évêque de Luçon, afin de le prier de confirmer la nomination de Jean de Balodes aussitôt qu'elle sera faite, et non autre; il ajoutait : « Et au cas que lesdits religieux eslissent aulre que ledit frère  Jehan, si ne recevez ne confirmez ladicte eslection, en quelque manière que ce soit. »

Ces conseils un peu comminatoires ne furent point pris en considération par le couvent qui élut, quand même et malgré le roi, Guillaume Meschin, Il est vrai que Jean de Balodes fut récompensé, dans la suite, de son échec, et on le retrouvera comme abbé d'Orbestier, quelques années plus tard. Il n'avait probablement pas rempli, avec assez de générosité et de largesse, son office d'aiguier; les moines de Talmond se souvinrent au bon moment, que la pitance fournie avait été insuffisante ou de mauvaise qualité. Inde irœ  Il conserva toutefois ses précédentes fonctions et s'intitula procureur du couvent, en 1473.

Ajoutons encore que c'est sous François, et malgré lui, que fut ordonnée une sage précaution qui permit de faire parvenir jusqu'à nous, une grande partie des titres impor­tants de l'abbaye : nous ne lui devons donc pas la moindre reconnaissance pour ce service rendu.

En effet, à la suite d'une des nombreuses discussions pendantes aux assises de Fontenay, entre le couvent et Louis d'Amboise, ce seigneur réclama copie du volumineux cartulaire, que les religieux avaient déposé entre les mains du juge, pour assurer leurs droits.

Le prince alléguait que ce manuscrit lui appartenait, comme fondateur, et avait été transporté frauduleusement, du château au monastère, pen­dant l'absence des propriétaires qui n'y demeuraient plus.

Les moines, froissés de cette accusation, se défendirent en objectant que la chose était fausse et injurieuse, et qu'ils voulaient bien qu'on délivrât une expédition des pièces qui intéressaient les affaires en litige, mais non des autres.

Malgré tout, le grave sénéchal royal décida (avril 1464), que copie serait faite du cartulaire entier, aux frais du sire d'Amboise, par les soins du greffier G. Prévost, et remise à Guillaume Chauvin, procureur du prince, à l'encontre de Nycolles Beronneau, procureur de l'abbé.

 Et voilà comme les faits et gestes de l'abbaye de Sainte Croix, du XIe au XVe siècle, nous ont été conservés, car, pendant les guerres de religion, le cartulaire original de l'abbaye disparut et il ne survécut que la copie appartenant aux seigneurs de Talmond.

 

 

 

1462 Louis XI Lettres d'amortissement d'une rente annuelle de cent livres tournois consacrée à la dotation d'une chapellenie fondée par Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, en l'abbaye de Talmont.

  • B AN JJ. 198, n° 562, fol. 511 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 24, p.

D'après a.

Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de nostre très cher et amé cousin Loys d'Amboise, viconte de Thouars (3) prince de Thalemond et seigneur d'Olonne, contenant que puis naguières il a esleu sa sepulture en l'eglise de l'abbaye et monastaire de Thalemond, en la chapelle de Nostre Dame estant hors le cueur en la croisée de ladicte eglise, et pour le salut et remède de son ame a fondé, pour luy, ses hoirs et successeurs et qui de lui auront cause, en ladicte eglise et abbaye de Thalemond (4), et en ladicte chappelle où il a ainsi esleu sadicte sepulture, en l'onneur et reverance de la benoiste Trinité et de toute la court celestial de Paradis, et en especial de la glorieuse Vierge Marie, le divin service qui se fait, c'est assavoir par chacun jour de l'an perpetuellement, vigilles de mors à note de neuf seaumes, èsquelz sera dit « In te, Domine, speravi » et neuf lecçons, à la coustume et ordinaire dudit jour de l'an oudit moustier et abbaye, avecques les laudes, et le derrenier respond sera « Libera mey Domine, de morte eterna », avecques les versilles « Dies illa » « Tremens factus sum » et « Creator omnium » ; et après lesdictes vigilles une messe à note et à la fin d'icelle « Ne recorderis » et l'oroison des mors, sur la fosse où nostredit cousin suppliant sera ensepulturé ;

Laquelle messe sera dicte au dimanche, de la Trinité, au lundi, des anges, au mardi, de saint Jehan l'Euvangelistre, au mercredi, des mors, au jeudi, du saint Esperit, au vendredi, de la Croix, et au samedi, de Nostre Dame ; et aussi vespres de mors à note, et quatre anniversaires à quatre jours par chacun an, c'est assavoir l'un le mardi après Pasques, l'autre le second mardi après la Pentecoste, le tiers le landemain saint Michiel et le quart aujour saint Jehan l'Euvangelistre.

Et seront tenuz les religieux de ladicte abbaye de dire, aux jours desdiz anniversaires, la messe à note, à diacre et soubzdiacre, avecques lesdictes vigilles, vespres, messe de mors, et, pendant le temps qu'ilz diront lesdiz anniversaires, tiendront six sierges ardans, c'est assavoir deux sur l'autier et quatre sur ladicte sepulture de nostre dit cousin suppliant, et les autres jours deux sierges seulement sur ledit autier ; et commanceront lesdictes vigilles entre six, sept ouhuict heures, et se continuera ledit service sans aucune intervalle jusques à la fin d'icellui.

 Et seront sonnées perpetuellement lesdictes vigilles, avant que les commancer, à ung clas de toutes les cloches de ladicte eglise, et durant les laudes d'icelles vigilles, ladicte messe sera sonnée de l'une des plus grosses cloches d'icelle eglise par troys foiz et intervalles ; et pareillement lesdictes vespres seront dictes comme dit est et se commanceront lesdictes vigilles avant les vespres ordinaires de ladicte abbaye.

Lequel service lesdiz religieux, abbé et convent de ladicte abbaye de Thalemond ont promis et se sont obligiez, tant pour eulx que pour leurs successeurs, de dire et celebrer perpetuelment, par la manière et ainsi qu'il est cy dessus declairé.

 Et pour et en rescompense de ce et afin que ledit service soit continué et entretenu à perpetuité, nostredit cousin suppliant a donné, cedé, transporté et delaissé pour luy, sesdiz hoirs et successeurs et qui de lui auront cause, ausdiz religieux, abbé et convent et à leursdiz successeurs, la somme de cent livres tournois de rente, qui leur a assise et assignée sur les choses et en la manière qui s'ensuit :

C'est assavoir le droit que nostredit cousin suppliant a ès complans et foulaiges des petiz fiefz assis près le chasteau d'Olonne, aveques les gardes et recepz d'iceulx, pour cinquante solz  de rente ;

Item, demy marc d'argent en masse deu par ledit abbé de Thalemond à la recepte dudit lieu, à chascune feste de Toussains, pour raison des choses qu'il a ou bourg de la Chaume d'Olonne et environ, pour quatre livres tournoys de rente, sur lesquelles choses de la Chaume icellui nostredit cousin suppliant a donné ausdiz religieux, abbé et convent juridicion et droit d'assise, pour leur sensif demander seulement sur leurs hommes qui leur y doivent cens nobles ;

Item, trois mines de froment de rente deues par lesdiz religieux, abbé et convent à ladicte recepte de Thalemont, à chascune feste de my aoust, pour raison des jaloignes (5) de Saint Vincent de Jart, pour soixante solz tournois ele rente ; item, trois moutons ou girez (6) coulleiz et thoisonnages deuz à ladicte seigneurie de Thalemond, à chascune feste d'Ascension Nostre Seigneur, sur la reille (sic) pour cinquante solz de rente ;

Item, le droit que nostredit cousin suppliant a et prent ou fief Cantain assis en la guarenne de Thalemont, tant en terraige de blez que complans de vins, pour cent solz ;

Item, vint solz tournois de rente que doit et a acoustumé paier à ladicte recepte d'Olonne...(7), appellé le pré de la Barbotinière et pour quarante solz de rente ;

Item, quatre solz de tailles deuz à ladicte recepte de Thalemond sur certains massicaulx (8) assis ou villaige de la Broullère.

Et la recepte (9) desdictes cent livres de rente, montant quatre vings livres tournois ou environ nostredit cousin suppliant l'a assise et assignée ausdiz religieux, abbé et convent sur ses receptes dudit lieu de Thalemond et de et sur chacune d'icelles par telle condicion que, quelque paiement qu'il en ait esté faict ausdiz religieux, sur l'une desdictes receptes, et ilz sont  aucunement empeschez, ilz se pourront faire paier sur l'autre recepte par les quatre quarterons de l'an, qui sera par chacun quartier vint livres tournois.

Et affin que la fondacion ait lieu et que icelluy nostre cousin ne soit fraudé de son entencion, il nous a humblement supplié et requis qu'il nous plaise avoir agreables lesdiz don, cession et transport desdietes cent livres de rente.

 Et d'abondant voulons que iceulx religieux, abbé et convent et leursdiz successeurs aient et preignent lesdictes cent livres tournois de rente et les tiengnent et possident comme admorties et à Dieu dediées,et icelles avons admorties et admortissons de grace especial, plaine puissance et auctorité royal, par cesdictes presentes, sans ce qu'ilz puissent estre contrains, ores ne pour le temps avenir à les mettre hors de leurs mains ne à en paier aucune finance, laquelle, à la requeste et en faveur d'icelluy nostre cousin suppliant, nous leurs avons donnée et quictée, donnons et quictons par ces mesmes presentes.

Si donnons en mandement à noz amez et feaulx gens de noz comptes et tresoriers, au seneschal de Poictou et à tous noz autres justiciers ou à leurs lieuxtenans, presens et avenir, et à chascun d'eulx, si comme à luy appartendra, que de nostre presente ratifficacion, admortissement et don facent, seuffrent et laissent lesdiz religieux, abbé et convent de ladicte abbaye de Thalemond et leursdiz successeurs joir et user à tousjours perpetuellement, plainement et paisiblement, sans leur faire ne donner, ne souffrir estre fait, mis ou donné aucun destourbier ou empeschement au contraire ; et par rapportant ces presentes, signées de nostre main, ou vidimus d'icelles fait soubz seel royal, pour une foiz seulement, et recongnoissant desdiz religieux, abbé et convent sur ce souffisant, nous voulons le changeur de nostre tresor estre tenu quicte et deschargé de ladicte finance en ses comptes, nonobstant quelconques mandemens ou deffences à ce contraires.

Et affin que ce soit chose ferme et estable à tousjours, nous avons fait mettre nostre seel à cesdictes presentes.

Sauf en autres choses nostre droit et l'autruy en toutes.

Donné à Tours, ou moys de septembre l'an de grace mil cccc. soixante et deux, et de nostre règne le second (10)

 Ainsi signé : Par le roy, le sire du Lau et autres presens.

Bourré. — Visa. Contentor. J. Du Ban.

 

L’abbaye Sainte Croix de Talmond - Les Monastères, les Cures et Paroisses du Talmondais.  <==

Arrestation lors d’une partie de Chasse de Louis d'Amboise, Vicomte de Thouars, prince de Talmont pour lèse-majesté  <==

 Février 1462. Lettres d'amortissement d'une rente de soixante livres sur les revenus de l'île de Ré, confirmée par Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, à l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm, pour la fondation d'une messe quotidienne en ladite abbaye, ordonnée par Marguerite de Thouars, dame de Talmont, dans son testament. <==

 ==> Octobre 1472. Louis XI fait don à Philippe de Commynes, des terres de Talmont, Olonne, Curzon, Château-Gontier et autres.


 

1622 Louis XIII et la défaite de Soubise - Prise du Château de la Chaume - tour d'Arundel (bataille de l'île de Rié)

Soubise, chef des Protestants, après sa capitulation à St-Jean d'Angély (1621), obtint le pardon royal en promettant paix et fidélité. Mais, pour des causes diverses, les Rochelais reprirent bientôt les hostilités et " l'armée le Soubise " s'apprêta à mettre le siège devant Les Sables-d'Olonne pour enlever au Gouvernement une sérieuse base navale.

 

(1) Par cet acte, frère Léonard Meschin, procureur du couvent, rend hommage à Regnaut Girard, chevalier, seigneur de Bazoges, Morio et de la Viaudière, conseiller et maitre d'hôtel du roi.

(2). Nous croyons voir parmi ces amis, maître Philippe de Comynes, que Louis XI allait pourvoir de la principauté de Talmond, au détriment des héritiers légitimes, les enfants de la Trémoille.

Ce zélé confident espérait probablement trouver en Jean de Balodes un dévoué partisan et un homme utile pour mener ses projets à bonne fin. Aussi, ne négligea-t-il rien, auprès du roi, pour faire placer à la tête de toutes les fonctions importantes de la principauté et de la contrée, des créatures dont il pourrait disposer à son gré.

Voici, d'après nous, l'explication de ces lettres, car Louis XI avait à traiter d'autres questions plus importantes pour le royaume, que celles de la succession de l'abbé de Talrnond.

Montrant, contre mauvaise fortune, bon cœur, ce monarque envoya, cependant aux religieux, malgré son insuccès, le 21 janvier 1470, des lettres de gardes-gardiennes qui les confirmaient dans les droits acquis à ce jour.

(3)   Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, comte de Benon, etc. (Voir notre tome VIII, p. 60, note 3, et ci-dessus p. 330, note.)

(4). L'abbé de Sainte-Croix de Talmont était alors François Ier du Puy du-Fou ; déjà mentionné en cette qualité l'an 1454-1469, il mourut très âgé, après avoir résigné cette dignité au profit de son neveu, Guillaume VI Meschin, vers 1474.

Ce dernier était encore abbé de Talmont en 1494. On trouve quelques renseignements relatifs à cette transmission dans un procès entre frère Guillaume Racodet et ledit Meschin, au sujet delà possession d'un prieuré à la collation de l'abbé, dont Racodet s'était fait pourvoir en cour de Rome et qu'il revendiquait, procès plaidé en Parlement les 5 et 9 juin 1478. (Arch. nat., X2a 42, aux dates.)

Le prédécesseur de François du Puy-du-Fou, que la Gallia christiana nomme Jean III et mentionne aux années 1445, 1447, sans autre renseignement, fut Jean Pison, qui était en procès au Parlement de Poitiers, le 5 septembre 1436, contre Jean Fleury, évêque de Luçon. (Id., X1a 9194, fol. 147 v°.) Voy. aussi Gallia christ., t. II, col. 1424.

(5). Mesures de grains.

(6). Béliers, dans le dialecte poitevin.

(7). Sic. Le copiste a omis ici un ou plusieurs membres de phrase, auxquels il n'est pas possible de suppléer.

(8). Péages levés sur les vins.

(9). Sic. Sans doute devrait-on lire « reste » au lieu de « recepte ».

(10). A la même date de septembre 1462, Louis d'Amboise vendit à Louis XI la vicomté de Thouars et les seigneuries de Berrie et de Mauléon. (Voy. ci-dessus, p. 330, note.).

 

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