Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
18 avril 2023

Procès soutenu par les seigneurs de Montreuil Bonnin avec l’Abbaye de Sainte-Croix de Poitiers sur maison fortifiée de Vasles

Note supplémentaire extraite de Dom Fonteneau, au sujet du procès soutenu par les seigneurs de Montreuil Bonnin avec l’Abbaye de Sainte-Croix de Po

Note supplémentaire extraite de Dom Fonteneau, au sujet du procès soutenu par les seigneurs de Montreuil Bonnin avec l’Abbaye de Sainte-Croix de Poitiers

Les comtes de Poitou avaient donné à Sainte-Croix, monastère fondé par sainte Radégonde, les territoires de Vasles, de Saint-Philibert et de Maillé, avec droits de haute justice pour l'abbesse.

Au XIIe siècle, Richard Cœur-de-Lion, comte de Poitiers, seigneur de Montreuil, s'était emparé des bois de Vasles que sa mère, Aliénor d'Aquitaine, l'obligea à rendre.

DOMAINES DE VASLES  S.-PHILIBERT  ET VAUSSEROUX

Liasse 44. Titres de 1221-1450.

— 1221. Accord entr e Euphémie, abbesse de Ste-Croix, et Bouchard de Marie, seigneur de Montreuil-Bonnin, au sujet des droits de l'abbaye dans la châtellenie de Montreuil.

—  1230. Transaction entre la même abbesse et R. de Sauxay, clerc; et ses frères au sujet d'un bail à cens consenti par Eschine, jadis prieure de Vasles, et que la prieure actuelle, nommée Hilarie, voulait faire résilier comme étant préjudiciable àson église.

—  En 1238, les religieuses de l'abbaye se plaignirent à saint Louis des vexations des officiers d'Alphonse comte de Poitou, au sujet de ces bois.

— 1258. Vente consentie à l'abbesse par Jean Suard, valet, et Pierre de Fondmarin, de leur part du four de l'abbaye à Vasles.

—  V. 1265. Rôle de parchemin contenant copie de neuf pièces des XIIe-XIIIe siècles concernant les bois de l'abbaye dans la châtellenie de Montreuil.

— Avant 1270. Requête adressée au roi de France par la prieure et le convent de Ste-Croix contre les usurpations des gens du comte de Poitou dans les bois de l'abbaye.

— 1270. Vente de divers droits consentie à l'abbaye par Jean Grabot et Jean Normand.

— 1270. Plaintes du procureur de l'abbaye contre les usurpations de Hugues Bonnin, écuyer.

— 1279. Transaction entre l'abbaye et ledit Hugues Bonnin.

— 1280. Donation faite par l'abbesse Jeanne à ses nièces Sibille Rigaud et Jeanne de Puyloer, religieuses de Ste-Croix, d'une rente de 26 sous et 2 chapons sur le moulin de Maillerouhe.

— 1285. Cens dus à l'abbesse à Vasles.

— 1299-1300. Papiers d'assises.-Début du XIVe siècle. Fragment d'obituaire de l'église de Vasles.

— 1307. Mandement de Pierre de Villeblouin, sénéchal de Poitou et Limousin, ordonnant à Renault de Monceau, maître des eaux et forêts de Montreuil-Bonnin, de visiter un taillis dans les bois de Vasles pour savoir s'il était en âge d'être coupé.

— 1316, 1409, 1436, 1450. Baux à rente.

— 1321, Vente à l'abbaye par Guillaume de la Plaine, valet, de tous ses droits d'usage et d'exploit dans les bois de l'abbaye en la paroisse de Vasles.

— 1322. Lettres royaux défendant aux maîtres des eaux et forêts de Poitiers d'exiger plus du tiers du produit de la vente des bois de l'abbaye en la châtellenie de Montreuil (ce tiers était dû au roi, chargé comme seigneur de Montreuil de la garde desdits bois).

— 1332. Vente à l'abbaye par Étienne Bourreau de ses droits en la dîme de Vaulifer.

— 1387. Accord entre l'abbaye et Ænorde Bourdeille et Jean Petit au sujet de dégâts commis dans les bois de Vasles.

 — 1417. L'abbesse Raymonde du Perat cède àJeanne de Dercé, religieuse, la maison de S .-Philibert dont elle jouira sa vie durant tout en conservant sa prébende.

— 1418. Lettres de Jean du Mesnil, maître des eaux et forêts de Poitou, confirmant les droits des religieuses dans les bois de la châtellenie de Montreuil-Bonnin.

— 1418. Le dauphin, depuis Charles VII, leur en confirma la possession. Ce prince ayant fait don du château et de la terre de Montreuil à Laurent de Vernon, ce seigneur éleva des prétentions sur les droits de juridiction de Maillé, Vasles, Ayron et Saint-Philibert il fut débouté de sa demande par le sénéchal du Poitou, Pierre de Brezé.

— 1436. Lettres royaux obtenues par les religieuses ajournant plusieurs particuliers à comparaître en la sénéchaussée de Poitiers à cause de leurs usurpations dans les bois de l'abbaye.

— 1440. Ajournement en la sénéchaussée de Poitiers de Robert et Pierre Rousseau, Jean et Pierre du Chilleau, à cause de leurs entreprises sur les terres de l'abbaye.

— 1445. Mandement de Pierre de Brézé, sénéchal de Poitou, au sujet de l'élection comme prieure claustrale de Marguerite Amblarde nommée par l'abbesse et le convent à la mort de Philippe de Dercé, mais dont les droits étaient contestés par N. de la Chastre se disant nommée par le roi. Hommages, aveux et dénombrements des fiefs dépendant de l'abbaye à cause de la seigneurie de Vasles. Procédures.

Liasse 45. Id., 1451-1470. 1454, 1457, i465, 1467, 1468, 1469. Baux à rente.

— 1457. Sentence de la sénéchaussée de Poitiers, maintenant l'abbaye en possession de toutes les dîmes de la paroisse.

— 1461, 1468-1470. Procédures entre l'abbaye et le seigneur de Montreuil-Bonnin.

— 1462. Ajournement en la sénéchaussée de Poitiers de divers particuliers qui avaient coupé dans les bois de l'abbaye et emmené « par forcé et violence » 300 à 400 gros chênes valant 200 livres..

— 1464-1474. Registre des comptes de la terre de Vasles contenant notamment les comptes de la construction du château de Vasles.

— 1467. Lettres royaux permettant aux religieuses de reconstruire et de fortifier leur hôtel de Vasles. Hommages, aveux et dénombrements. Procédures.

Liasse 46. -Id., 1471-1500. 1471, 1479, 1483, 1484, 1486, 1492, 1493. Baux à rente.

— 1474. Transaction entre l'abbesse Isabeau de Couhé et Pothon de Couhé, protonotaire apostolique, curé de Vasles, lequel fera démolir une chapelle construite par Guillaume Faulconnyer, précédent curé dans les fossés de la forteresse, à condition que l'abbesse en fera reconstruire une autre de mêmes dimensions au cimetière de Vasles dans un délai de deux ans.

— 1485. Sentence de la sénéchaussée de Poitiers dans un procès entre l'abbaye et le seigneur de Montreuil-Bonnin au sujet de la possession des bois de la Brechaize et des Chasteigners.

— 1486. Baux à ferme aux enchères des dîmes et terrages des blés de Vasles.

— 1488-1499· Papiers d'assises.

1492. Procès-verbal de la vente des blés des greniers de Vasles par les agents d'Isabeau de Bourbon et de Marguerite de Vivongne prétendant à l'abbaye de Ste-Croix. Hommages, aveux et dénombrement. Procédures.

Liasse 47. Id., 1501-1550, — 1502-1527. Baux à rente.

— 1510. Procédures entre l'abbesse Jeanne de Couhé et le conventde Ste-Croix.

— 1520. Baux à ferme des terrages de Vasles par les commissaires royaux établis au régime et administration de l'abbaye.

— 1528. Mémoire pour l'abbaye contre le curé de Vasles.

— 1532. Transaction entre l'abbaye et Jean de Couhé, abbé commendataire de l'Étoile et curé de Vasles, au sujet des oblations de la chapelle de S.-Philibert.

— 1538-1541. Registre des hommages rendus à Madeleine de Bourbon, abbesse de Ste-Croix, à cause de la seigneurie de Vasles.

— 1550. Transaction entre l'abbaye et le seigneur de Montreuil-Bonnin au sujet des ténements du Châtaignier et de la Violière. — Hommages, aveux et dénombrements. Procédures. Baux à ferme. Ventes de coupes de bois.

Liasse 48. — Id., 1551-1600.

— 1562. Information secrète sur les dégâts commis au détriment de l'abbaye dans le bois des Châtaigniers, près de Vasles.

— 1581. Permission accordée par l'abbesse Jeanne de Bourbon aux seigneurs de la Guillotière de mettre un banc dans l'église de Vausseroux, d'y avoir droit de sépulture, et d'y faire faire une chapelle.

— 1583. Procédures de la dame du Plessis-Cherchemont contre la précédente concession.

— 1599. Papiers d'assises. Hommages, aveux et dénombrement. Procédures. Baux à ferme. Ventes de coupes de bois.

Liasse 49. Id., 1601-1650.

— 1601. Procès-verbal de visite du château et de la métairie de Vasles.

— 1610. Permission accordée par les religieuses à divers particuliers de tirer du sable pendant trois ans dans les bois de Vasles aux endroits marclués d'avance. 1,621. Ordonnance de l'abbesse permettant aux habitants de Vasles de refaire une palissade dans les bois de Vasles pour prendre les loups.

— 1622. Procès-verbal de visite des bois de l'abbaye dans la paroisse de Vasles. Information secrète sur les « extorsions, violences et excès o commis par les gens de la compagnie du sieur de Besancourt qui avaient logé au bourg de Vasles en dépit des lettres royaux de sauvegarde accordées à l'abbayé.

— 1627. Arrêts du Parlement et de la Chambre des Comptes ordonnant l'enregistrement de lettres royaux de 1626, autorisant l'abbaye à procéder à Une coupe de bois, de la valeur de 6.000 livres, qui seront exclusivement employées aux réparations des châteaux et églises de Maillé et Vasles.

— 1629. Accord entre l'abbaye et Pierre Salmon, curé de Vasles, touchant la reconstruction de la cure de Vasles brûlée durant les premières guerres de Religion. — Hommages, aveux et dénombrements. Procédures. Baux à ferme. Ventes de coupes de bois.

Liasse 50. Id., 1651-1700.

— 1556. Permission accordée par l'abbesse à François du Chilleau de conserver son banc dans l'église de Vasles au-dessus de la sépulture de ses ancêtres.

— 1676. Permission accordée par l'abbesse à Jacques de la Sayette de faire changer l'autel de sa chapelle et de le faire mettre contre le mur de son château, et dans ce cas de faire percer le pilier et d'y faire une porte par laquelle ledit de la Sayette pourra passer de sa chapelle à son banc au chœur de l'église de Vasles.

— 1682. Fondation par Anne Caillet, veuve de Charles-Thomas de Boismorin, de deux messes annuelles en l'église de Vasles.

— 1687. Permission accordée par l'abbesse à René de Cumont, seigneur de la Barbotière, nouveau converti, de placer un banc dans le chœur de l'église de Vausseroux.

— 1689. Permission accordée par l'abbesse à Louis Augron, sieur de Gâtebourse, de faire placer un banc à l'entrée du chœur de l'église de Vasles.

— 1693 (ou un peu après). Plan des bois de l'abbaye en la paroisse de Vasles. 16qq. Procès-verbal de visite du château et de la métairie de Vasles, des bois de l'abbaye en la paroisse de Vasles et de la métairie de S.-Philibert. Hommages, aveux et dénombrements, baux à fermes.

Liasse 51. Id., 1701-1735.

— 1709. Déclaration par les habitants de Vasles et Vausseroux des grains qu'ils conservent dans leurs greniers.

— 1712-1713. Bail emphythéotique des Boisl'Abbesse consenti pour quatre-vingt-dix-neuf ans à François du Chilleau.

— 1714. Transaction entre l'abbaye et Jacques de Vauze, curé.de Vasles, lequel abandonne toutes ses dîmes en échange d'une redevance annuelle de 35 boisseaux de seigle pour augmentation de son gros.

— 1714-1728. Papiers d'assises.

— 1720. Registre des dépenses faites pour la plantation, par ordre de l'abbesse, d'un fief de vignes en la paroisse de Vasles.

— 1735. Sentence de la Table de Marbre donnant aux gardes de l'abbaye le droit de chasse dans toute l'étendue de la seigneurie de Vasles. Hommages; aveux et dénombrements. Procédures.

Liasse 52. Id., 1736-1765.

— 1744. Papiers d'assises.

—1757.Division en quinze coupes et en un quart de réserve des 274 arpents des Bois-l'Abbesse.

— 1764. Transaction entre l'abbaye et le seigneur du Chilleau touchant le droit prétendu par ce dernier de prendre dans les bois de la seigneurie de Vasles de la terre et du sable pour ses tuileries du Chilleau et de Boiscoutaut. Hommages, aveux et dénombrements. Nombreuses procédures. Ventes de coupes de bois.

Liasse 53. Id., 1766.1788.

—1767.Procès-verbal de visite de vignes laissées en friche.

— 1775. Arpentement des fiefs de Verines et de la Martelière.

— 1775. Mémoire des réparations faites à la chapelle de S.-Philibert.

— 1782. Procès-verbal de visite de la métairie de Vasles. Procédures. Accords. Lettres d'affaires. Baux à ferme. Ventes de coupes de bois.

Liasse 54. Déclarations rendues par les censitaires de l'abbaye à cause de la seigneurie de Vasles, 1456-1620.

Liasse 55. —Id., 1621- 1758.

Liasse 56. — Id.

— Après 1758. — Papiers du greffe de la seigneurie de Vasles. Extraits des registres d'insinuation. Actes de curatelle.

Liasse 57. Papiers du greffe de la seigneurie de Vasles. Inventaires et ventes de meubles.

Liasse 58. -.Titres concernant les démêlés de l'abbaye avec les seigneurs de Montreuil-Bonnin au sujet des terres d'Ayron, Maillé et Vasles.

— XVe-XVIIIe siècles.

— 1449. Jugement de Pierre de Brézé, sénéchal de Poitou, maintenant par provision les droits seigneuriaux des religieuses sur plusieurs tenanciers, cesdits droits étant contestés par Laurent Vernon, seigneur de Montreuil-Bonnin.

— 1456. Procédures entre l'abbaye et Jacques Vernon, seigneur de Montreuil-Bonnin, réclamant contre les entreprises des tenanciers de Ste-Croix sur les landes servant de pâturages aux laboureurs de sa seigneurie.

— 1458. Procédures entre les mêmes touchant le droit de l'abbaye de tenir ses assises dans la châtellenie de Montreuil.

— 1467. Procès-verbal d'exécution d'un arrêt du Parlement de Paris maintenant les droits de haute justice de l'abbaye, dans ses terres sises en la châtellenie de Montreuil, tout le temps que durera le procès pendant entre ladite abbaye et le seigneur de Montreuil-Bonnin.

— 1496-1498. Pièces de procédure entre les mêmes (attaque du château de Vasles par le seigneur de Montreuil avec 60 à 80 hommes armés et de l'artillerie. Violences commises à l'abbaye lors de l'élection de Jeanne de Couhé).

— 1505. Enquête sur ce que les officiers de Montreuil avaient condamné des tenanciers de l'abbaye à faire le guet au château de Montreuil, ce droit étant l'objet d'un procès en Parlement entre l'abbaye et le seigneur de Montreuil.

— 1515. Autres procédures sur le même sujet

— 1510. Sentence de la sénéchaussée de Poitiers condamnant à restitution Raoul Vernon, seigneur de Montreuil, dont les officiers accompagnés de gens armés s'étaient transportés en juillet 1505 et mai 1507, chez des tenanciers de l'abbaye et y avaient, pris de force une centaine de moutons, le plus beau dans chaque maison, qu'ils payaient 5 sols ou parfois ne payaient pas, disant aussi que c'était pour que le seigneur de Montreuil fit bonne chère à la venue de sa femme.

— 1519-1530. Nouvelles procédures.

— 1550-1603 Transactions entre l'abbaye et les seigneurs de Montreuil réglant les droits réciproques des parties.

 

 

 

1224 Charte par laquelle Bochard de Marle, seigneur de Montreuil Bonnin, du consentement de Mathilde, sa femme, et de Thibaud et Pierre, ses deux fils, accorde aux religieux de l’abbaye des Châtelliers la liberté de prendre dans tous les bois de sa terre le bois nécessaire pour construire et réparer leurs granges et maisons, et celle de faire paitre leurs bestiaux dans l’étendu de ces bois

 

Notum sit omnibus presentibus et futuris, quod ego Bochardus de Marle, dominus Mosterolii Bonin veni apud Castellaria, beneficium ipsius loci petiturus, quo mihi benigne concesso, dedi et concessi Deo et beate Marie de Castellariis et fratribus ibidem Deo servientibus, pro salute anime mee ac parentum meorum, in puram etperpetuam helemôsinam, in manu domini Renaldi, tunc temporis abbatis ipsius loci in communi capitulo, presente et audiente conventu, usuagium ptenariumduabusipsorum grangiis, videlicet Belveario et helemosine Jaquilini ad edificandas scilicet et reparandas domos ipsarum grangiarium et cetera necessaria in omnibus nemoribus meis, per totum dominium Mosterolii.

 Dedi eis insuper pascua animalibus ad grangiam helemosine Jaquilini pertinentibus, in omnibus nemoribus meis supradictis, exceptis meis tranchiis novis et meis defensis.

Hanc autem helemosinam superius expressam voluerunt et concesserunt dictis religiosis domina Mathildis uxor mea, et duo filii met, Theobaudus et Petrus.

 Ipse vero, abbas et conventus mihi, pro amore Dei ad petitionem meam concesserunt anniversarium pro me et parentibus meis annuatim se factures.

Igitur ut hec helemosina firma et stabilis in perpetuum perseveret, presentem cartam sigilli mei munimine robaravi in testimonium veritatis, anno gracie 1224.

 

L'original de cette charte est dans les archives de l'abbaye des Châtelliers. L'écriture est belle et semblable à celle du 12° siècle. Au bas pend un petit bout de cordon de soie jaune auquel était attaché un sceau qui a péri.

 

 

 

 

 

1242-26 NOVEMBRE 1251 ou 16 AOUT 1255 - 16 JANVIER 1264 (2)

Supplique adressée au roi de France par la prieure et les religieuses de Ste-Croix, troublées dans leur possession et jouissance des bois de Vasles par les officiers du comte de Poitou.

a) Minute originale, sceau perdu. Arch. Vienne. H. Ste-Croix, liasse 44.

b) Copie du XIIIe siècle dans un rôle de parchemin contenant copie de plusieurs pièces relatives aux bois de l'abbaye dans la châtellenie de Montreuil-Bonnin. Arch. Vienne, ibid.

c) Copie du XVIIIe siècle. D. Fonteneau, t. V, p. 647, d'après a.

 

Significant excellentie Regie Priorissa et conventus monasterii Sancte Crucis Pictavis, ipso monasterio nunc vacante, quod cum ipse haberent quedam nemora circa Vallas in castellania Mosterolii, quod castrum situm est satis prope Pictavim, et est illustris viri domini comitis Pictavensis, Ricardus (3) quondam Rex Anglie, dum viveret, dictis monialibus abstulit et violenter substraxit nemora supradicta.

Post cujus regis decessum, illustris domina Alienordis (4), quondam regina Angliae mater dicti Regis Ricardi, veniens personaliter ad dictum castrum Mosteriolii, audita tunc querela abbatisse et conventus monasterii supradicti, et veritate per bonorum virorum testium plenius intellecta, restituit ipsis abbatisse et conventui nemora memorata et hoc tamen domino Mosterioli retinens quod ipse dominus haberet gagia ab illis qui in dictis nemoribus invenirentur secantes injuste et super hoc habent dicte moniales cartulam predicte regine Alienordis earumdem monialium jura plenissitne declarantem.

Supervenicns postmodum Bochardus de Merle dominus Mosterolii (5) dictus moniales suo tempore multum oppressit et cas nisus fuit restringere ad hec, ut ipse moniales haberent in dictis nemoribus tantummodo duas partes, tertiam partem dictorum nemorum assumere sibi volens ; alias nihilominus graves conditiones attemptans imponere quantum ad nemora monialibus antedictis.

Postmodum vero tempore domini comitis Pictavensis qui nunc est, servientes ipsius et custodes dictorum nemorum deputati ab ipso et a suis, dictas moniales circa factum illorum nemorum plurimum afflixerunt et in pluribus oppresserunt licet dicta abbatissa dicti monasterii, que noviter resignavit, veniens tam per se, quam per clericos suos et nuncios pluries ad partes Francie pro requirendo dicto domino comite super oppressionibus antedictis, faciendo et subeundo propter hoc labores, honora, sumptus multiplices et expensas, predicta tamen non fuerunt hactenus emendata, propter que dicta priorissa et conventus humiliter et effusis lacrimis supplicant regie pietati, quod vos, domine rex clementissime, scribere velitis super hiis domino comiti Pictav. et eum per vestras sollicitare literas et efficaciter exhortari, quod idem comes, qui pius, justus et bonus est, secundum cartulas dictarum monialium eisdem integre restituat quantum ad dicta nemora jura sua, nec eas in dictis nemoribus et jure spectante ad eas paciatur ab aliquibus de cetero molestari.

Vivat, regnet et valeat potestas regia in Domino Jesu Christo.

 

 

Av 1270 Procès-verbal d'une enquête sur les droits concédés par Richard Cœur de Lion à divers particuliers et à diverses communautés d'habitants dans les bois de l'abbaye de Ste-Croix en la châtellenie de Montreuil-Bonnin. (6)

a) Original perdu.

b) Copie du XIIIe siècle dans un rôle de parchemin contenant copie de plusieurs pièces relatives aux bois de l'abbaye dans la châtellenie de Montreuil-Bonnin. Arch. Vienne. H. Ste-Croix, liasse 44.

c) Copie du XVIIIe siècle. D. Fonteneau, t. LVI, p. 277, d'après b.

 

Petunt Johannes Boneti et Hugo Piote de villa de Borrigis (7) pro hominibus comitis ville de Berugis. Omne usagium tam ad nemus vivum quam ad nemus mortuum ad edificandum et ad calefaciendum et ad omnes necessitates suas in nemoribus iusta Mosterolium quæ dicuntur nemora abbatisse Sancte Crucis (8) ; quemadmodum et homines de Mosterolio utuntur.

Requisiti quis dedit eisdem usagium, dicunt quod Richardus rex Angliæ; a tempore dicte donationis usi fuerunt dicti homines pacifice et quiete et sine aliqua contradictione, et sunt bene centum anni et plus ut credunt. Interrogata dicta abbatissa super predictis dicit se credere quod dicti homines explectaverunt in nemoribus predictis per tempus predictum sed non juste.

 Item respondit se credere quod dictus rex Richardus donavisset predccessoribus suis dictum usagium seu explectamentum.

Pro predictis autem et aliis que habent a domino comite dicunt Joannes Boneti et Hugo predicti se et homines ville de Beruges reddere quolibet anno domino de Mosterolio racione dicti usagii una cum quibusdam aliis rebus suis, servicia quae sequuntur, videlicet quod quodlibet caput cujus libet hospicii solvit quolibet anno in tertia die post Nativitatem Domini unum denarium preposito de Mosterolio.

Eamdem petitionem faciant homines domini comitis de Latillé Petrus Karoli et Guillelmus Manselli deputati a predictis hominibus ad petendum et respondendum pro se.

Eamdem responsionem fecit abbatissa predicta quam fecerat supra : pro predictis autem faciant homines predicti servitia domino comiti que sequuntur :Videlicet pro quolibet igne seu foco tenetur quilibet solvere unum denarium quolibet anno in vigilia Nativitatis Domini ; tenentur etiam solvere dicti homines domino de Mosterolio exercitum et equitaturam ad sumptus suos proprios per quadraginta dies racione dicti usagii et herbergamentorum suorum et biannium et tenentur molere ad molendinum suum et coquere ad suum furnum.

Eamdem peticionem feciunt homines de Foresta (10), et eamdem responsionem facit abbatissa quam supra, et tenentur faccre servitia que sequuntur, videlicet quod quilibet dicte Foreste tenetur solvere domino comiti in vigilia Nativitatis Domini duodecim denarios pro quolibet foco et tres denarios eadem die pro calfagio et sexaginta quinque solidos pro tallia et tres minas avene et unum sextarium siliginis et etiam tenentur solvere exercitum et equitaturam domino de Mosterolio per quadraginta dies ad sumptus suos proprios et biannium ad corpus castri de Mosterolio.

Eamdem petitionem faciunt homines de Morri (11) et eamdem responsionem facit abbatissa et tenentur solvere servitia quæ sequuntur, racione dicti usagii una cum aliis rebus suis, videlicet quod tenentur solvere quolibet anno domino de Mosterolio sex libras per duas soluciones et unum sextarium siliginis, duos servientes per quadraginta dies ad sumptus suos proprios quando dominus comes vadit in exercitum et hiannium ad castrum de Mosterolio.

Eamdem petitionem faciunt homines de Souegné et de Monte Bertaudi et de Vaulorin (12).

Eamdem responsionem facit domina abbatissa et tenentur solvere servitia que sequuntur. Videlicet quod villa de Souegné solvit quolibet anno septuaginta solidos et unam minam siliginis et exercitum et equitaturam per quadraginta dies pro uno serviente et biannium ad corpus castri villa de Vaulorin XXXI sol. et tres quartas siliginis et exercitum et equitaturam. Villa de Mambertaut LVIII sol. et unam minam siliginis et exercitum et equitaturam et biannium quemadmodum et villa de Souegné.

Dicit abbatissa per juramentum suum quod homines de Mosterolio in nemoribus vulgariter appellatis Nemora Abbatisse nullum certum habent usagium, crédit tamen quod abusi fuerint a quindecim annis citra; de anteriori tempore non credit.

De villa Mosterolii S. Johannes de Fraxino et Ansellus de Vigniaco.

Johannes de Fraxino et Ansellus de Vigniaco deputati et instituti ab aliis hominibus de Mosterolio ad respondendum eis et promiserunt et ratum habuerunt quicquid cum eis et per eos actum esset interrogati in juramentis suis dixerunt quod in predictis nemoribus habuerunt homines predicti omne usagium suum ad edificandum et calefaciendum et in aliis necessariis usagium suum et habere debent.

Item dixerunt quod illustris rex Richardus defunctus donavit frangiziam seu libertatem ville predicte et hominibus predictis.

Item donavit predictis hominibus usagium in nemoribus regis. De tempore hujus donationis predicte dixerunt quod a tempore a quo fundata primo dicta villa Mosterolii et sunt bene centum anni et plus, ut credit.

Item requisiti dixerunt in juramentis suis quod dictus rex eis donaverat usagium prædictum in omnibus nemoribus in quibus habebat proprietatem et dominium et justiciam suam. Dixerunt etiam quod predicta nemora de quibus supra facta est mentio erant tempore illius donationis dicti regis quantum ad proprietatem et dominium et justiciam.

Requisiti cujusmodi servitia fecerunt ipsi actenus et facere tenentur domino de Mosterolio racione dicti usagii, dicunt quod ipsi debent dicto domino equitaturam et exercitum ad sumptus suos proprios per quadraginta dies, et etiam quilibet hominum de villa Mosterolii tenetur solvere quolibet anno in crastinum nativitatis Domini unurn denarium.

Si domus in qua moratur sit sua propria et ille qui conducit domum in qua moratur tenetur solvere quolibet anno duos denarios ; et quilibet qui habet quadrigam tenetur aducere quolibet anno in vigilia Nativitatis Domini unam quadrigatam nemoris in Castrum Mosterolii.

Insuper tenentur dicti hornines herbam prati Beraudi fenare et siccare et in castrum aducere propriis suis sumptibus ; tenentur eciam aducere marrannum in castrum Mosterolii ad edificandum et eciam omnia ligna ad calefaciendum necessaria domino comiti vel gentibus tenentur aducere ratione dicti usagii in castrum Mosterolii.

Eamdem petitionem facit Prior de Mosterolio Bonini quemadmodum et homines ejus ville Mosterolii et quod homines sui reddunt servitium quemadmodum homines de Mosterolio.

Petit Guillelmus Rouaut miles quod ipse et antecessores sui habent et habuerunt usagium suum in nemoribus in castellania de Mosterolio sitis, ubicumque consistant quantum ad herbergamentum suum et cum pertinentiis dicti herbergamenti sui in parrochia de Latillé quod usagium ipse Guillelmus miles explectavit vel alius nominc suo per quinque annos vel amplius, que omnia et singula preparatus est dictus Guillelmus miles probare per testes sufficientes excepta foresta de Mombracil (13) et le parc de Mosterolio (14) in quibus nichil juris quantum ad usagium ipse nec antecessores sui, prout credit, habent vel habuerunt.

Et de omnibus supradictis dictus Guillelmus miles est homo ligius domini comitis Pict. una cum aliis rebus suis moventibus a domino comiti Pictavensi in feodo et propter hæc et supra dicta omnia dictus Guillelmus miles et sui qui pro tempore fuerunt tenentur ad proprios sumptus facere domino comiti Pict. exercitum et equitaturam per quadraginta dies et noctes secundum consuetudinem patrie.

Dominus Hugo Barrez miles petit usagium suum ad nemus vivum ad edificandum et ad nemus mortuum ad calefaciendum et in omnibus nemoribus in castellania de Mosterolio sitis exceptis nemoribus defensis dicens quod dominus Bochardus de Merle miles quondam dominus de Mosterolio dedit et concessit patri suo.

Bene sunt quinquaginta anni elapsi vel plus, et quod tam ipse quam pater suus explectavit a tempore donationis predicte pacifice et quiete et sine aliqua contradictione. Et hoc offert probaturum per testes idoneos et omni exceptione majores.

Eamdem petitionem faciunt homines de Sancto Philiberto (15), eamdem responsionem facit abbatissa; tenentur facere servitia que sequuntur, videlicet viginti duos solidos pro tallia quolibet anno et unam minam avene, et dimidium sextarium siliginis et biannium ad corpus castri et exercitum et equitaturam unius servientis per quadraginta dies ad sumptus suos proprios.

Eamdem petitionem faciunt homines de Flaec (16), abbatissa facit eamdem responsionem quam supra, tenentur solvere servitia quae sequuntur : videlicet viginti solidos pro tallia et biannium ad corpus castri et exercitum et equitaturam unius servientis per quadraginta dies ad sumptus suos.

 Eamdem petitionem faciunt homines de Braenc (17), eamdem responsionem facit abbatissa : Tenentur solvere pro servitio LII solidos pro tallia unum sextarium siliginis, unum sextarium avenae et exercitum unius servientis et biannium ad corpus castri.

Eamdem petitionem faciunt homines de Fonte-Marin (17). Abbatissa facit eamdem responsionem quam supra, tenentur solvere quolibet anno pro servitie quinquaginta quatuor solidos exercitum unius servientis et biannium. Eamdem petitionem faciunt homines de Brochartere; Abbatissa idem.

Tenentur solvere triginta aolidos quolibet anno pro servitio septem quartas siliginis exercitum unius servientis et biannium.

Homines de Loriolere et de Milleroe petunt usagium quemadmodum et alii, abbatissa eamdem responsionem. Tenentur solvere pro servitio viginti quatuor solidos pro tallia et tres minas siliginis et biannium et exercitum unius servientis sicut alii.

Eamdem petitionem faciunt homines de Labatetere. Abbatissa eamdem responsionem, tenentur solvere pro servitio XXX solidos et unam minam siliginis et exercitum unius servientis et biannium.

Eamdem petitionem faciunt homines de Labagardere. Abbatissa idem quam supra. Solverunt IV solidos pro tallia exercitum et biannium ut supra.

Eamdem petitionem faciunt homines de Laromegere (18). Abbatissa idem quam supra. Solverunt quatuor decem'solidos pro tallia, unam minam avene et exercitum et biannium ut supra.

Eamdem petitionem faciunt homines de Labillerotere, Abbatissa idem quam supra. Solverunt octo solidos pro tallia, exercitum et biannium ut supra.

Eamdem petitionem faciunt homines de Pozac (19) et dicunt et allegant quod dominus Bochardus de Merle dedit eis. Abbatissa idem respondet. Tenentur reddere quolibet anno duodecim solidos pro tallia et quatuor quartas siliginis et exercitum et biannium.

 

 

 

Mars 1467 (n.s.) Reconstruction et fortification de l'hôtel de Vasles.

Les religieuses de l'abbaye de Sainte-Croix de Poitiers étaient dames de Vasles (20).

 Le tome v des manuscrits de Dom Fonteneau contient quelques chartes relatives aux domaines qui dépendaient de cette seigneurie.

Elle comprenait notamment des bois d'une grande étendue et un hôtel dans le bourg même dont nous venons de parler.

Peu d'années après l'avénement de Louis XI à la couronne, les religieuses lui demandèrent l'autorisation de rebâtir et de faire fortifier cet hôtel, qui était en ruines depuis longues années (21).

Les gens de guerre qui parcouraient le Poitou l'avaient visité souvent, pour faire main basse sur les provisions de toutes sortes déposées par les fermiers et tenanciers de l'abbesse.

Le temps avait aidé aux hommes à détruire le bâtiment lui-même ; mais le couvent n'avait pas osé le relever et surtout y ajouter, sans le congé et licence du roi, des fortifications pouvant empêcher de nouveaux pillages.

Jacques de Vernon ayant détruit une chaumière construite par un des sujets de l'abbaye sur le territoire contesté, un arrêt du parlement de Paris ordonna la saisie du château de Montreuil jusqu'à payementdes amendes auxquelles il fut condamné pour ce fait mais ce seigneur ne continua pas moins à emprisonner les sergents exerçant au nom de l'abbesse de Sainte-Croix, et il fallut un nouvel arrêt pour les faire relâcher.

Son fils, Jean de Vernon, était allié à André de Vivonne, par le mariage de Marie de Vernon, sœur de Jacques, avec un de Vivonne, sénéchal du Poitou, et ce même Jean de Vernon avait commandé une compagnie de gentilshommes sous André de Vivonne, l'un des généraux de la guerre de Bretagne.

André de Vivonne ayant voulu faire nommer sa sœur, Marguerite de Vivonne, abbesse de Fontevrault et de Sainte-Croix, à la mort d'Anne d'Orléans, les religieuses s'y refusèrent énergiquement et en élirent une autre de leur choix.

Le seigneur de Montreuil livra l'abbaye au pillage et la fit occuper pendant six mois par les gens de guerre.

A la Chandeleur suivante, nouvel assaut et pillage, qui dura jusqu'au moment où Sainte-Croix consentit à se dessaisir de plusieurs domaines en faveur de Marguerite de Vivonne.

1497 Raoul de Vernon, troisième frère de Jean, accompagné de Jacques et Philippe de Vernon, ses frères, de Jean Alliday et Yves Mareschal de la Sayette, du seigneur de Cherves (1) et de 60 à 80 chevaliers et écuyers, envahirent de nuit la maison fortifiée de Vasles, occupée par Pierre Caillet procureur de Sainte-Croix, chargé de poursuivre les procès de l'abbaye avec Montreuil.

La maison fut battue en brèche avec de l'artillerie, les portes et fenêtres rompues, si bien que les assaillants entrèrent, se livrèrent au pillage et emmenèrent le procureur chargé de liens.

 

Le parlement décréta la prise de corps contre les coupables, fit saisir Mareschal de la Sayette et confisqua les biens des assaillants qui s'étaient dérobés aux poursuites en se cachant.

L'affaire étant revenue devant le sénéchal de Poitiers, puis devant le bailly de Touraine, la condamnation fut confirmée.

Deux ans plus tard, en 1505, Raoul de Vernon, ayant épousé la sœur de l'amiral de Bonivet, et étant devenu grand fauconnier de France et capitaine des archers de la garde écossaise du Roi, faisait enlever par ses hommes les troupeaux appartenant aux hommes de l'abbaye, en leur jetant cinq sols par tête de bétail, comme droit exercé par le châtelain.

 Cette fois, il fut encore condamné pour avoir agi contre des sujets de l'abbaye, indépendants de Montreuil.

Une autre fois, Philippe de Vernon et ses hommes enlevèrent des champs les gerbes qui revenaient à l'abbaye pour dime et terrage, acte dont il fut appelé.

Anne de Gouffier, veuve de Philippe, continua la lutte jusqu'en 1530, en revendiquant toujours les droits de justice sur Vasles et Ayron.

En 1550, il y eut un accommodement par lequel Sainte-Croix partagea avec le châtelain de Montreuil les droits de juridiction sur Ayron; et, en 1603, une autre transaction termina enfin tous ces litiges, qui n'avaient pas duré moins de 155 ans.

Le dernier conflit arriva à propos du suicide de François Caillet, sieur de Verrines, dans sa maison du bourg de Vasles, et Claude de La Noue, seigneur de Montreuil, força l'abbesse de Sainte-Croix à poursuivre selon les lois le cadavre du défunt, parce que Vasles se trouvait dans la circonscription de Montreuil.

 

Au mois de mars 1466, Louis XI, par lettres données aux Montils-lès-Tours, accueillit favorablement la requête qui lui était présentée, et donna la permission de rebâtir l'hôtel et de le fortifier de murs, tours, fossés, pont-levis, etc., stipulant que les hommes et sujets de l'abbaye seraient tenus de faire guet et garde au lieu accoutumé.

 Nous reproduisons cette autorisation, dont l'original se trouvait autrefois dans le trésor de Sainte-Croix.

 

Loys, par la grâce de Dieu, roy de France, savoir faisons à tous présens et avenir, nous avoir receüe l'umble supplicacion de nos bien amez les religieuses, abbesse et convent du moustier et abbaye de Saincte-Croix de Poictiers, estant de fondation royale, contenant que, à cause de la fondation de leurdit moustier, elles sont dames du bourg et seigneurie de Vasles, quoyque soit de la pluspart d'icelluy, lequel est situé et assis à six lieux de nostre ville de Poitiers, en la chastellenie de Monstereuil-Bonin ; onquel bourg entre autres choses elles ont droit de justice et juridiction avec plusieurs autres beaux droits, noblesses, prééminences, prérogatives, dommaines et héritages ; toutes lesquelles choses sont tenües par les dictes suppliantes nuement de nous en franche aumosne et non d'autre ; et aussi ont icelles supplians, à cause de ce, plusieurs hommes et en grant nombre demeurant audit bourg et ailleurs en leur dicte seigneurie de Vasles, lesquels tiennent desdictes supplians plusieurs héritages et dommaines à plusieurs et divers devoirs, servitutes et redevances, qu'ils sont tenus pour ce leur en faire et paier par chacun et à certain terme ; et semblablement ont accoustumé lesdictes supplians d'ancienneté avoir audit bourg ung bel et ancien hostel, qui de présent et longtems a est tombé en ruyne à l'occasion des guerres ou autrement, onquel hostel elles ont accoustumé cueillir, amasser et recevoir leurs dits cens, rentes et revenues, et illec les garder et conserver; et pour ce que souventes fois nos gens de guerre ont fait de grans dommages ondit hostel et l'ont pillé et raançonné et prins et emporté les biens qui y estoient, lesdictes supplians, pour ces causes et pour obvier aux dictes pilleries, ont puis naguères délibéré de le faire réédifier et bastir et le faire fortiffier, pour la seureté d'elles, leurs dits hommes et biens, et y ont ja fait amener plusieurs provisions et matières pour ce faire ; mais elles n'y oseroient bonnement plus avant faire besongner, mesmement en la dicte fortiffication et emparement d'icelluy, sans nos congié et licence, doubtans que sur ce nostre procureur en nostre seneschaucée de Poictou ou autre leur y mist ou feist débat, controverse ou empeschement, requérans sur ce nostre provision.

Pour ce est il que nous, ces choses considérées, désirans les dictes religieuses, qui sont de fondation roiale, comme dit est, et leurs dits hommes et subgetz estre préservez et gardez en seureté, tant en leurs personnes que en leurs biens, à icelles religieuses, abbesse et convent, supplians, avons, pour ces causes et autres à ce nous mouvans, donné et octroyé, donnons ot octroyons de grâce espéciale, par ces présentes, congié et licence, en réédiffiant et bâtissant leur dit hostel et maison on lieu où il soulloit estre, on dit bourg ou ailleurs illec environ, de icelluy faire fortiffier et emparer de murs, tours, portaulx, foussez, paliz, pont levez, garites, barbes canes et autres fortiffications et em- parements, tels que bon leur semblera, sans préjudice des droiz seigneuriaux de nous ou d'aultres seigneurs dont ledit bourg et les dits hommes et subgets desdictes supplians sont tenus et mouvans, et pourveu aussi que ceulx qui demourront et habiteront en ladicte place pour ainsi fortiffiée et lesd. hommes et subgets desdictes supplians feront guet et garde au lieu et ainsi qu'ils ont accoustumé de faire d'ancienneté.

Si donnons en mandanent, etc.

Donné aux Montils-lès- Tours, ou moys de mars l'an de grâce mil quatre cens soixante et six, et de nostre règne le sixiesme.

 

 

NOTE.

L'ancienne forteresse de la seigneurie de Vasles fut construite sur des terres données à l'abbaye royale de Sainte-Croix de Poitiers par Clotaire 1er (498-561), Roi des Francs et son épouse Radegonde (519-587), afin que celle-ci assure son autonomie financière.

Attachée à l’Abbaye Royale, la Seigneurie de Vasles relevait directement de la suzeraineté royale et détenait tous les droits de juridictions Hautes, Moyennes et Basses, ainsi que les droits de fiscalité.

Ces terres de Vasles permirent à l'abbaye d'assurer son autonomie financière.

A travers le temps, on voit le nom évoluer de « Villa Valérius » au 10ème siècle, vers « Valbis » au début du 12 ème siècle.

Vasles, con de Ménigoute.

Villa Valerius vicaria Toarcinse in pago Pictavensi, Xe siècle (cart. St-Maix. 89).

Valerius in vicaria Teneacinse in condita Toharcinse, 942 (doc. pour l'hist. St-Hil. I, 23).

Valbis, 1104 (Font. V, 591). -Valis, 1247 (quer. rec. in Tur., Pidt., Xanct. dioc.).

Vallas in castellania Mosterioli, 1238 (Font. V, 647).

Vales, 1260 (homm. d'Alph. Poit.).

Vaales, 1271 (arch. V. S'0-Cr. 44). Valiez, 1285 (id.). Vallès, 1308 (arch. hist. Poit. XI). Vasles, 1377 (arch. Barre). Valle, 1398 (id.). Château de Vasles, 1615 (Font. V, 771). Ste Radegonde de Vasles (pouillé 1782). Vâles (Cass.).

Vasles dépendait de l'archiprétré de Sanxay, de la châtellenie de Montreuil-Bonnin (Vienne), de la sénéchaussée et de l'élection de Poitiers. La cure était à la nomination de l'abbesse de St-Croix.

L'original de ces lettres est dans les archives de l'abbaye de Sainte-Croix de Poitiers. Au bas pend à un las de soye rouge et verte un grand sceau représentant le roi sur son trône.

La légende Ludovicus Dei gratia...

Francorum rex. Le contre scel est l'écu de France à trois fleurs de lys.

Bibliothèque nationale. Fonds latin, n° 18,380, f. 499 à 502. Copie de D. Fonteneau.

 

Vasles Château des abbesses de Sainte-Croix de Poitiers

Il y avait 180 feux en 1750. La plus grande partie, attenant à l'église romane de la paroisse, fut détruite vers 1900. Cette destruction permit la construction d'une nouvelle église et l'agrandissement de la place publique servant pour les marchés aux bestiaux

 

 

 

 

Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest

Dictionnaire topographique du département des Deux-Sèvres : comprenant les noms de lieux anciens et modernes / par Bélisaire Ledain,... ; publ. par Alfred Dupond,...

Revue Mabillon : archives de la France monastique

 

 

 ==> Mémorial des Abbesses de Fontevrault issues de la Maison Royale de France accompagné de Notes Historiques et Archéologiques

 


 

Bouchard de MARLY-MONTMORENCY

Bouchard Ier de Marly († 13 septembre 1226), de la Maison de Montmorency, était seigneur de Marly, de Montreuil-Bonnin, de Saissac, de Saint-Martin-le-Vieil en Languedoc et de Picauville. Chevalier croisé, il s'illustra pendant la croisade des Albigeois.

Vers 1209, Bouchard Ier de Marly épouse Mathilde de Châteaufort, fille de Gasce de Poissy, seigneur de Châteaufort, et de Constance de Courtenay, fille de Pierre Ier de Courtenay5. De ce mariage naquirent :

-          Thibaut († 1247), abbé des Vaux-de-Cernay ;

-          Pierre († 1240), sire de Marly ;

-          Bouchard II († 1250), sire de Marly : ses enfants sont Mathieu II de Marly (sans postérité de sa femme Marguerite de Lévis, sœur de Guy III ci-après), et Isabelle de Marly, femme de Guy III de Lévis-Mirepoix ;

-          Mathieu († 1234) ;

-          Mabile mariée à Guillaume Étendard († 1271), sénéchal de Lombardie, puis maréchal de Sicile

 

(1)   On trouve dans les manuscrits de Dom Fonteneau : qu'en 1241, Raoul de Cherves et sa famille furent au nombre des bienfaiteurs de l'abbaye des Châtelliers.

 — En 1356, Clarin de Cherves, chevalier, fut tué à la bataille de Poitiers.

Une famille Alliday, d'origine anglaise, posséda longtemps la seigneurie de Cherves

La famille Alliday existait encore à Cherves, au commencement du XVIIIe siècle ; en 1703. François Alliday rendit aveu pour son liof au baron de Mirebeau.

(2). Cette supplique fut rédigée lorsqu'Alphonse, frère de saint Louis, était comte du Poitou (1241-1271).

Lui seul, en effet, fut au XIIIe siècle possesseur de ce comté qui, sauf le temps de son administration, demeura toujours sous l'autorité directe du roi.

Alphonse n'ayant acquis la châtellenie de Montreuil qu'en 1242 (Teulet, Layettes du Trésor des Chartes, t. II, pp. 476-477), c'est donc entre 1242 et 1271 qu'il faut chercher la date de la requête des religieuses de Ste-Croix.

 Mais il est dit au début de ce document que le siège abbatial était vacant. Or, il y eut précisément une vacance entre le 16 août 1255, date du dernier acte connu passé par l'abbesse Hilarie (Arch. Vienne H. Ste-Croix, liasse 11), et le 16 janvier 1264 (1263 v. s.) où parait pour la première fois l'abbesse Jeanne de la Vergne (V. infra, n° XXIV).

Une autre vacance se produisit entre 1240 (Agnès, abbesse. Arch. Vienne, H. Ste-Croix, liasse II) et le 26 novembre 1251 (Hilarie, abbesse, Arch. Vienne, ibid., liasse 65).

La date des autres pièces relatives au même débat concernant les bois de Vasles porterait à rapporter la présente supplique à la vacance qui se produisit entre 1255 et 1264.

(3). Richard Cœur-de-Lion, comte de Poitou, 1169-1199.

(4). Ces lettres d'Aliénor ont été publiées dans la Revue Mabillon, mai 1913.

(5). V. la transaction de 1221 entre Euphémie, abbesse de Ste-Croix, et Bouchard de Marly dans la Revue Mabillon, mai 1913.

(6). Cette enquête fut faite sous le gouvernement d'un comte de Poitou, c'est-à-dire d'Alphonse, frère de saint Louis, le seul qui ait eu ce titre du XIII' siècle (1241-1270).

Par ailleurs plusieurs des parties intéressées allèguent sans être contredites sur ce point, cependant assez important, des donations de Richard Cœur de Lion remontant à plus de cent ans et de Bouchard de Marly, seigneur de Montreuil-Bonnin, remontant à plus de cinquante ans. .

Il faut bien considérer ces évaluations comme à peu près exactes, étant donné qu'il s'agissait de faits encore connus qu'il était facile de vérifier et que l'abbaye de Ste-Croix était intéressée à contester.

Or, Richard Cœur de Lion fut comte de Poitou de 1169 à 1199 et Bouchard de Marly reçut Montreuil-Bonnin de Philippe-Auguste, donc après la conquête du Poitou par ce prince en 1204, peut-être vers 1214 (du Puis Vaillant, Notice sur le château de Montreuil-Bonnin, Mém. de la Soc. des Antiquaires de l'Ouest, t. XXXIV, 1869, p. 244. Lecointro-Dupont, Essai historique sur les monnaies du Poitou et sur quelques autres monnaies de la période anglo-française, Revue anglo-française, t. II (1834), p. 335.

On ne peut donc dater cette enquête que des dernières années de l'administration du comte Alphonse, c'est-à-dire peu avant 1270.

(7). Béruges, cant. de Vouillé, arr. de Poitiers, Vienne.

(8). Une partie de ces bois porte encore le nom de Bois-l'Abbesse, com. de Vasles, cant. de Menigoute, Deux-Sèvres.

(9). Cant. de Vouillé, arr. de Poitiers, Vienne.

(10). (?) La Forêt-Marot, com. de Latillé:

(11). Marry, com. de Latillé.

(12). Souvigny, Montbertaut, Vaulorin, com. d'Ayron, cant. de Vouillé, Vienne.

(13). La forêt de Montbeil, com. de Bonassay, cant. de Vouillé, Vienne.

(14). Le Parc de Montreuil, com. de Montreuil, cant. de Vouillé, Vienne.

(15). Saint-Philibert, com. de Vasles, cant. de Menigoute, arr. de Parthenay, Deux-Sèvres.

(16). Fleix, com. d'Ayron, cant. de Vouillé, arr. do Poitiers, Vienne.

(17). Brin, Fontmorin, com. de Vasles, cant. de Monigoute, arr. de Parthenay, Deux-Sèvres.

(18). La Remigère, com. de Vasles, cant. de Menigoute, arr. de Parthenay, DeuxSèvres.

(19). Le Pouzet, com. de Vasles.

(20) C'est aujourd'hui la plus importante commune du canton de Menigoute.

(21) L'abbesse était à cette époque Isabelle de Couhé. Gall. chr.

 

 

 

Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité