Aucun des historiens et des économistes qui ont tant écrit sur la Révolution, n’a signalé, croyons-nous, que c’est la Révolution qui a créé la propriété en France.

Avant 1789, les nobles, en effet, n’étaient point propriétaires des domaines qu’ils occupaient ; concessions viagères au début et par principe, ces domaines, appelés fiefs, n’étaient devenus héréditaires que par un abus de la possession, et la preuve en est dans l’investiture nouvelle que chaque nouveau possesseur était obligé de demander au seigneur dominant, sous forme d’aveu ou d’hommage ; comme conséquence, le refus ou la négligence d’hommage faisaient perdre la possession ; ce lien était si rigoureux qu’un possesseur en plein exercice devait obtenir une nouvelle investiture à chaque changement de seigneur ; d’où, obligation d’hommage en cas de mort ou de mutation de seigneur, non moins qu’en cas de mort ou de changement de vassal, sous peine d’éviction de plein droit de celui-ci.

Les roturiers n’étaient pas plus propriétaires que les nobles ; ce n’étaient que des fermiers perpétuels, à qui des terres avaient été concédées moyennant un cens perpétuel à payer ; le bailleur conservait toujours le droit de préemption sur la terre ainsi acensée.

En abolissant les droits féodaux, en première ligné l’hommage, et le cens, la Révolution rendit enfin vraiment propriétaires les possesseurs de l’ancien régime.

L’aveu et l’hommage maintinrent ainsi, dans le droit féodal, la précarité constante de la possession, et si la courtisanerie fit souvent dire et écrire aux nobles comme aux bourgeois que leurs biens et leurs personnes appartenaient au roi, devenu le suprême suzerain, il n’en est pas moins vrai que cette proposition, qui nous paraît énorme, n’était pas contestable en droit avant 1789.

La propriété, en France, ne date donc pas de si loin qu’on pourrait le croire. Mais, dira-t-on, il y avait la prescription. Sans doute ; seulement l’aveu et l’hommage étaient justement au nombre des très rares droits déclarés imprescriptibles, ce qui veut dire que la pleine et entière propriété ne pouvait jamais être prescrite, ou, ce qui revient au même, acquise.

Charles VI, qui eut douze enfants d’Isabeau de Bavière (les historiens ne prétendent-ils pas qu’ils furent plutôt mal ensemble ?...), avait vu mourir successivement trois dauphins en bas- âge..

 Le 17 mai 1417, il donna à son quatrième fils, Charles, devenu dauphin par la mort de ses frères aînés, le comté de Poitou en apanage, et les Archives Nationales conservent en partie la liste des aveux qui furent rendus à cette occasion au nouveau comte de Poitou, en qualité de seigneur de Fontenay-le-Comte, et qui furent transcrits par Pierre Moichon, « receveur à la nouvelle mutation et première venue de mondit seigneur en sa comté de Poitou, et entrée en sa bonne cîté et ville de Poitiers le dixième jour d’aoust 1418. »

Le premier aveu inscrit est celui de Messire Thibaud Chabot, seigneur de Chantemerle et de la Grève « pour la place et motte appelée le Petit Château ».

Ce fief, situé dans la paroisse de Vouvant, avait haute, moyenne et basse justice, et tenait dans sa mouvance soixante arrière-fiefs. Il était entré dans l’opulente famille des Chabot par le mariage de Sebrand Chabot, grand-père de Thibaud, avec l’héritière du Petit-Château, et il en sortit, le 17 mai 1445, par le mariage de Jehanne Chabot avec Jehan de Chambes, baron de Montsoreau, conseiller et premier maître d’hôtel du roi.

Une de leurs filles, Nicole, fut la maîtresse de Charles, duc de Berry et de Guyenne, frère de Louis XI, et mourut empoisonnée en 1472. Ce fief demeura dans la famille de Chambes pendant plus d’un siècle.

En 1563, il appartenait à Louis de Pont- levoy, chevalier, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, dont la fille, Louise, l’apporta en dot, le 5 décembre 1595, à Henri de la Cressonnière, l’un des gouverneurs de Maillezais pendant les guerres de religion.

 Cent ans plus tard, le Petit-Château fut érigé en baronnie au profit de messire Alexandre de Baudéan, comte Parabère, et il ne sortit pas de la famille jusqu’à la Révolution.

En 1418, Jehan Brechou, seigneur de Puissec, rendit un double hommage au seigneur de Fontenay, d’abord pour son herbergement de Puissec, paroisse de Saint-Martin-de-Fraigneau, puis pour un fief sis à Fontenay, Saint-Médard, Longèves et Pissotte, et successivement de nommé la Roche-Maignen, Prévoteau et le Petit-Puissec.

Ces deux fiefs avaient haute justice et dominaient de nombreux arrière-fiefs. Puissec appartint longtemps à la famille Brechou ; il passa ensuite aux Goulard en 1644, et aux de Mouillebert en 1708 ; il est encore dans cette famille.

Le Petit Puissec qui comprenait, entre autres, deux maisons à Fontenay, l’une aux Loges, l’autre au Marché aux porcs, alla des Brechou à Louis de Sansiquet en 1524, aux Goulard en 1548, aux Gallier, seigneurs de Guinefolle, en 1644, aux Mesnard, seigneurs de Saint-Marc en 1675, enfin aux Grimouard, seigneurs de Saint- Laurent en 1702.

 Le troisième hommage transcrit par Pierre Moichon fut celui de « Jehanne Bessonne, veuve de Lancelot de Saint-Micheau, comme tutresse de Gilet de Saint-Micheau son fils, pour la motte de Saint-Micheau-le-Cloux où soûlait avoir anciennement chastel. » L’ancien château de Saint' Michel-le-Clou n’existait donc plus en 1418 qu’à l’état de souvenir.

Il dut arriver malheur au jeune Gilet de Saint-Micheau, car, l’année suivante, le 15 octobre 1419, un nouvel aveu du même fief fut rendu au dauphin par Pierre Barreau, à cause de Marie de Saint-Micheau, sa femme.

C’est un descendant de ce Pierre qui figure dans un aveu du 22 mai 1563 sous le nom de Jehan Joubert, écuyer, seigneur de Barreau.

Moins de cent ans après, ce fief était en la possession de la famille des Châteigner, comtes et seigneurs de Saint-Georges, et il y est encore.

L’aveu de la motte de Château-Gaillard, fief sis à Fontenay même (aujourd’hui maison de Laocoon), fut rendu en 1418 par Messire Renaud de Vivonne, chevalier, seigneur des Essarts. Ce fief, qui n’avait que basse justice, eut des fortunes diverses.

Après la célèbre famille des Vivonne, un aveu du 28 janvier 1489 le donna à Jacques Thibaud, échevin de Fontenay ; un autre, du 9 avril 1610, à Jacques Elie, seigneur de Boisroux ; le 13 avril l643, demoiselle Jeanne Poyeriard en rend hommage, puis Gilles Lucas le 17 avril 1684; enfin, en 1717, il appartenait aux Moriceau de Cheuces, dont l’un avait été sénéchal de Fontenay à la fin du dix-septième siècle.

 Le fief de Brillac, situé paroisse de Chaix, avec haute justice, eut des seigneurs de bonne maison. L’aveu de 1418 fut rendu par Messire Eustache de Machecoul, chevalier, seigneur de Velluire. Un aveu précédent, du 15 mars 1406, était d’Amaury de Machecoul, père d’Eustache.

Les maisons d’habitation seigneuriales étaient de trois catégories : fortifiées, elles portaient le nom de châteaux ; confortables et de bel aspect, on les appelait hôtels, surtout quand elles étaient le lieu habituel du domicile ; au-dessous, ce n’était plus qu’un herbergement, résidence modeste et accidentelle.

En 1418, Brillac n’avait qu’un herbergement ; les seigneurs de Machecoul et de Velluire n’y faisaient point séjour.

Par mariage, Brillac passa en 1499 dans la maison du Puy-du-Fou, dont les membres avaient la qualification de « nobles et puissants seigneurs ».

 Le 8 mars 1572, haute et puissante dame Catherine de La Rochefoucault, veuve de René du Puy-du-Fou, en rendit hommage.

 En 1644, l’aveu fut fait par Messire René du Châtellier-Barlot, chevalier ; en 1676, par Charles de Puyvert des Guittons en 1708, Brillac passa par acquêt dans la famille de Crest, et l’hommage du 8 mai 1770 fut rendu par Madame Marie- Suzanne-Françoise de Crest, duchesse de Beauvilliers.

Si l’on n’avait le registre authentique de Pierre Moichon, on douterait presque que l’Orberie ait été une seigneurie.

 Les seigneurs de ce calme et riant séjour n’ont point encombré l’histoire de leurs hauts faits ; ce furent d’honnêtes personnes, qui firent peu parler d’elles. N’ayant que le droit de basse justice, ils ne pouvaient, il est vrai, frapper d’une amende de plus de dix sous les délinquants de leur juridiction, qui, pour le surplus, avaient affaire à Monsieur le sénéchal de Fontenay.

L’aveu de 1418 pour l’Orberie, est cependant de messire Jehan Rouhault, chevalier, des Rouhault de la Rousselière, près Cheffois, famille très en vue, qui compta au moins un maréchal de France et un évêque de Maillezais.

Des Rouhault, l’Orberie tomba, en 1520, à Jean de Champdefoin, qui n’était plus qu’écuyer, en 1596, à la famille Tiraqueau, en 1687 aux Bonnet, en 1707 aux Vaslin par mariage avec Anne Bonnet ; à la fin du XVIIIe siècle, les Vaslin se qualifiaient seigneurs du Sableau et de l’Orberie.

La seigneurie de l’Orberie recevait l’hommage modeste de quatre arrière-fiefs. Plusieurs saisies réelles, opérées au dix-septième siècle, laissent à penser que ses seigneurs ne nagèrent pas toujours dans l’opulence.

Autrement importante, avec sa haute, moyenne et basse justice, fut la seigneurie de Coulonges-les-Royaux, dont l’aveu à Fontenay fut rendu en 1418 par messire Jehan de Monte- jehan, chevalier.

La liste des seigneurs de Coulonges est une page de l’armorial ; nous ne rappellerons que les plus marquants : 25 juillet 1561, aveu de haut et puissant seigneur messire Louis d’Estissac, chevalier, baron de Coulonges ; 23 juin 1686, aveu de dame Rose des Gars, veuve de messire Galliot de Crussol, marquis de Montalais ; l er avril 1737, aveu de dame Catherine de La Rochefoucault, veuve de messire Henri- Joseph de Lusignan de Lezay.

Indépendamment de ces grands noms, les ruines artistiques du château suffiraient à affirmer la haute situation de ses anciens maîtres.

Avec l’herbergement de Mouzay, paroisse de Faye-sur-Ardin, qui avait pourtant le droit de haute justice, on retombe dans une série de seigneurs de moindre importance. Ce fief appartenait, en 1408, à Pierre Brandin ; il y aurait peu d’intérêt à reproduire une liste de noms obscurs qui aboutit en 1737 à Gabriel-Jean Simonneau.

L’herbergement de La Vau était le chef d’hommage d’un fief sis à Fontenay, dont la rue du Puy-Lavau indique l’emplacement. Un aveu de 1734 porte que ce fief, dont l’herbergement était devenu un hôtel, confrontait par devant au carrefour et rue qui descend de la porte Saint- Michel à la porte aux Cannes, par derrière aux murailles de la ville, d’un côté à la ruelle qui conduit à l’ancienne prison, et d’autre côté au jeu de paume, détails intéressants pour la topographie du vieux Fontenay.

Le seigneur de La Vau n’avait que le droit de moyenne justice, c’est-à-dire qu’il ne pouvait condamner à plus de 75 sous d’amende ; il tenait dans sa mouvance quatorze arrière-fiefs.

L’aveu de 1418 fut rendu par Renaud Racodet, valet, à cause de sa femme Gilberte de la Vergne.

En 1462, Marguerite Racodet porta La Vau en dot à Jacques de la Brosse, écuyer ; en 1542, le fief revenait à Jean-Aimery Girard par son mariage avec Anne de la Brosse, puis en 1636 à Jean Gaudin, marié à la veuve d’un second Aimery Girard ; en 1648, par mariage encore, à Elisee de la Vallade, ecuyer, maître d’hôtel du roi ; en 1696, il entrait dans la possession des Appelvoisin, puis, en 1776, dans celle des Lespinay de Beaumont par mariage avec Suzanne d’Appelvoisin.

Ce nom d’Appelvoisin était le nom francisé des Pallavicini, noble famille du Piémont, richement pourvue en Poitou, et qui avait suivi la fortune de Charles VIII au retour de l’expédition d’Italie.

Il y avait longtemps déjà que le château d’Oulmes logeait une branche cadette de la puissante maison de Vivonne, lorsque Jehan de Vivonne rendit hommage de cette seigneurie à Fontenay-le-Comte en 1418.

Le seigneur d’Oulmes avait haute justice dans son fief, qui dominait 47 arrière-fiefs.

 Oulmes resta dans la famille de Vivonne jusqu’au 20 décembre 1677 ; à cette date, la seigneurie fut vendue à Yves de Verdin de Sorsy, seigneur du Plessis, chevalier, conseiller au Parlement ; un de ses descendants obtint du roi l’érection d’Oulmes en baronnie, le 3 juillet 1759.

Fontaines n’était pas une seigneurie, mais il y avait deux seigneuries dans la paroisse : la motte du Dognon au village de Bourgneuf, et la Pointe avec extension sur les paroisses voisines, notamment sur celles de Chaix.

Chacune d’elles n’avait que moyenne et basse justice.

 L’aveu du Dognon, d’où relevaient 8 arrière- fiefs, fut rendu le 14 novembre 1418 par Gardras de Vaux, écuyer, mort en 1440 ; ce nom disparut en même temps de la région.

 En 1624, le Dognon avait pour seigneur Charles de la Dive, écuyer, seigneur de Puyneuf ; il échut ensuite aux Grasset de la Groiselière, aux Galipault, dont une fille épousa René de Goulaine. Clément. Richard l’acheta en 1716, puis il devint la propriété des Panon, seigneurs aussi de Faymoreau, et, par eux, de Charles-Gabriel Du Chilleau, marié à Gabrielle Panon.

D’après un aveu du ler septembre 1364, le fief de la Pointe avait alors pour maître Jean Alloneau, et l’aveu de 1418 fut rendu par Jean Boutande, époux de Jeanne Morvelles. Marguerite Boutande, leur fille, porta la Pointe par mariage à François de la Banduère, et, par second mariage, à Antoine Girard, écuyer, seigneur de la Papaudière (1489).

La famille Girard en rendait encore aveu en 1616. Le fief s’étendait entre la Forêt-Nedeau, Bourgneuf, Fontaines, La Gueffardière et Chaix.

En 1625, il appartenait à Catherine du Boullay, femme non commune en biens de Paul Agroué, seigneur d’Anjugé. Suivent des aveux du 12 décembre 1628 de Madame de La Rochejaquelin, du 20 juin 1644, de Louis Gaillard, seigneur de la Pointe.

Saisi en 1697, il fut vendu en 1709 à Edouard de Mahé, écuyer, receveur des tailles à Fontenay. Sa veuve, Marie-Angélique Gonstard en rendit hommage en 1738 ; le dernier aveu, du 9 mars 1776, est de Jacques-Nicolas- Florent Duchesne du Mesnil, chevalier, baron de la Rullière.

Il reste peu de documents sur la seigneurie de la Bruyère, ou Vieille-Bruyère, paroisse de Saint-Laur, qui relevait du château de Fontenay, et avait château et droit de haute justice.

L’aveu de 1418 est de Pierre Rincent.

En 1611, la Bruyère-Rincent appartenait à Bertrand de Vignole-Lahire, chevalier des ordres de S. M., capitaine de cinquante hommes d’armes, et descendant du brave et hardi compagnon de Jeanne-d’Arc, dont le nom est resté populaire sous les traits placides du valet de cœur de nos jeux de cartes.

Les Vignole étaient d’origine gasconne, et Bertrand, qui joua un rôle des plus actifs pendant les guerres de religion, était devenu seigneur de Coulonges par son mariage avec Marguerite de Balagnez-Monsalis, veuve de Charles de Montluc, et fille de Suzanne d’Estissac.

 Le château de Coulonges fut sa résidence favorite, mais il fut plus souvent dehors.

A partir de 1700, les aveux de la Vieille- Bruyère furent rendus par les Lusignan de Lezay.

La paroisse de Longèves comptait trois seigneuries : le fief Chauvet, Puybernier et la Grange de Longèves.

 Un aveu du fief Chauvet, de juin 1364, porte comme seigneur Jean Boyn des Boynères. Sa fille Perrette ayant épousé Guillaume de la Roche, chevalier, ce fut ce dernier qui en fit l’hommage au dauphin Charles en août 1418. Guillaume étant mort en 1466, son fils, Jean de la Roche, renouvela l’aveu â Louis XI le 20 mai 1467.

 Cent ans plus tard le fief Chauvet appartenait à André Robert, écuyer, seigneur de Puybernier ; il resta plus d’un siècle dans la famille, car l’aveu du 9 janvier 1669 fut rendu par Philippe Grélier, seigneur du Fougeroux, comme veuf de Marie Robert et tuteur de trois enfants. Le fief échut à une autre branche des Grelier, ainsi que l’apprend l’aveu du 7 avril 1713 au nom de Robert Grélier, écuyer, seigneur de la Jousselinière. Les Grélier le vendirent le 14 février 1750, à Venant-Ambroise Martineau, et il n’y a que cinq à six ans qu’il n’est plus dans cette famille.

 La seigneurie de Puybernier eut pour premier maître connu, Jean de Fays, avant 1340, dont la fille Jeanne, épousa Renaud Vayer, en 1365. Les aveux font défaut pendant près de deux cents ans, et celui de 1418 ne figure pas au registre de Pierre Moichon.

Pendant ce temps, Puybernier n’avait point déchu, car l’aveu du 15 décembre 1554, est de damoiselle Claudine d’Avaugourd, veuve de haut et puissant seigneur Jacques de Glérembault, seigneur du Plessis.

Quarante ans plus tard, Etienne Robert qui en fit l’hommage, n’a plus d’autre titre que celui de seigneur de Puybernier. Son fils, André, est qualifié écuyer en 1606, et ses descendants n’ont pas dépassé ce titre. Philippe Grelier du Fougeroux en hérita, en 1650, du chef de Marie Robert, sa femme, et le vendit à Venant-Ambroise Martineau, en même temps que le fief Chauvet, le 14 février 1750.

L’aveu de la seigneurie de la grange de Longèves n’est pas porté au registre de 1418, mais il n’y a pas lieu cette fois de taxer Pierre Moichon de négligence ; le registre ne comprend que les aveux dûs au Château de Fontenay, et la grange de Longèves relevait du Château de Vouvant.

Dans la petite paroisse de Saint-Médard-des- Prés, trois seigneuries devaient directement foi et hommage aux comtes de Poitou, à cause de leur château de Fontenay: la voûte de Boisse, Martrais et la Prairie de Saint-Médard.

La voûte de Boisse avait hôtel, moyenne et basse justice, et tenait dans sa mouvance 11 arrière-fiefs. Pierre Michon n’a pas transcrit l’aveu de 1418 ; le plus ancien hommage conservé est du 2 mai 1462, au nom de Jean Goulard, chevalier.

Au dix-septième siècle, la voûte appartenait aux de Bessay, dont les aveux s’échelonnent de 1648 à 1739. La seigneurie fut achetée en 1754 par René Parenteau, dont les descendants en portent le nom et la possèdent encore.

 La seigneurie de Martrais, qui consistait en 50 journaux auprès de l’église de Saint-Médard, et qui avait droit de moyenne justice, était avant 1364 aux Du Bois, dont une fille, Catherine, se maria à Denis Roulleau en 1375.

En 1418, Martrais était passé aux mains de Simon Goulard, père de Jean Goulard ci-dessus nommé.

Les de Bessay le possédèrent ensuite, comme la voûte, puis le cédèrent aux évêques de Maillezais, Martrais subit en 1790 le sort des biens d’église, et fut vendu nationalement.

Le fief de la Prairie de Saint-Médard n’avait que basse justice. L’énoncé de sa consistance n’est pas sans intérêt ; il allait de la cornière du clondis de Boisse jusques à une chaussée du moulin de devant l’église Saint-Médard-des- Prés, et comprenait une autre prairie enclose entre le gué d’Enfernet, la grant Vendée et la vieille Vendée qui descend à la fosse chevancière.

Le seigneur avait sur chaque journal de pré trois andains quant l’on fauche, et le pasturage de deux bœufs, de Pâques jusqu’à ce que lesdites prairies soient fauchées; sur chaque beste belline que les bouchers prenaient dans ces prairies, du lendemain de la Saint-Jean- Baptiste jusqu’à la Sainte-Catherine, on lui devait un quartier, plus une tête d’ail pour faire la sauce ; d’un porc ou d’une truie on lui devait la langue, plus une tête d’ail ; et d’une oie ou d’un jard un quartier, toujours avec une tête d’ail ; lesquelles choses peuvent bien valoir par an 70 sous or environ.

D’après un aveu d’octobre 1363, Jean Paresseau, valet, jouissait alors de ces avantages comestibles, comme seigneur du fief ; en 1410, Jean Blanchet l’avait remplacé, l’aveu de 1418 est de lui.

Ce n’est qu’en 1547 que les Blanchet font place à René Fouchier, écuyer, à qui succède François Besson, en 1552.

Un nom célèbre à d’autres titres paraît à l’aveu du 8 mai 1643 ; c’est celui de Nicolas Rapin, écuyer, seigneur de Terre-Neuve. Le fief, saisi par justice en 1675, fut vendu ; les aveux manquent jusqu’en 1740 ; le 1 er octobre de cette année, l’hommage fut rendu par Jean-Baptiste Martin d’Artagnette d’Iron, seigneur d’Ecoué, en Montreuil, où nous le retrouverons.

Luçon fut la plus belle seigneurie placée dans la mouvance directe du château de Fontenay, au moins par la qualité de ses possesseurs.

Nous n’avons pas à rappeler ici les luttes à main armée ou à coup de procédures que la concurrence de leurs droits respectifs suscita de tout temps entre les évêques et les seigneurs temporels de Luçon ; l’évêque eut toujours affaire à forte partie, comme en témoignent les aveux, rendus en 1418 par Jean de Châteaubriant, écuyer, et plus tard par les la Trémouille, les Sully-Craon, etc.

En outre du Petit-Puissec, de Château- Gaillard et de la Vau extra-muros, Fontenay comptait, extra-muros, deux seigneuries ayant haute justice ; le Pâtis et Grissais ou les Deux Seigneurs ; deux seigneuries n’ayant que basse justice: Guinefolle et Haute-Roche; et, pour mémoire, les basses justices de la Fuye-Champanais et de la Gaillère au faubourg des Loges, celles-ci relevant du château de Mervent.

La haute justice du Pâtis avait des mouvances dans la ville même, aux environs des halles.

L’aveu d’août 1418 est de Jacques de Surgères, veuf de haute et puissante dame, N. de Vivonne, dame de Thors, comme tuteur de Marie de Surgères, sa fille.

Des Surgères, ce fief alla aux de Chources, seigneurs de Malicorne, famille originaire du Maine, apparentée en Poitou, et dont le dernier représentant fut gouverneur et lieutenant général du roi en cette province.

A la mort de M. de Malicorne, le Pâtis fut acheté par Charles Echalland de la Boulaye, gouverneur de Fontenay.

Son fils épousa Gabrielle Gallice, fille du seigneur de Guinefolle ; l’aveu du 19 juillet 1600 est rendu par elle, veuve et sans enfant. Après elle le Pâtis revint aux La Boulaye, qui le vendirent, en décembre 1680, à Nicolas Richard, conseiller du roi, lieutenant général criminel en la sénéchaussée de Fontenay-le-Comte.

La fille de Nicolas Pichard fit seigneur du Pâtis son mari, Jean Courtin, qui mourut le premier, en laissant une fille, Marguerite-Renée Courtin, mariée vers 1733 à Pierre Pichard, écuyer, seigneur de Lande-Burgesse ; cette famille s’est maintenue au Pâtis depuis lors.

Le fief de Grissais, d’où relevaient treize arrière-fiefs, s’appelait aussi le fief des Deux Seigneurs parce qu’il était indivis avec les seigneurs de Vivonne.

Le « chef d’hommage », autrement dit le lieu principal de la seigneurie était « un hostel sis au Marchou », et loué en 1462 aux héritiers de feu Jean Prénot.

En 1414, Thibaud Chabot, seigneur de la Grève et de Chantemerle, que nous connaissons déjà, le possédait indivisement avec Renaud de Vivonne, et c’est lui qui en fit l’hommage en 1418.

En 1462, Grissais est indivis entre François Bertin et Guy de Vivonne, seigneur de la Châtaigneraie ; en 1502, Bertin a fait place à maître Jacques Le Roux, conseiller au parlement de Paris, qui rend aveu ftour sa moitié.

En 1550, les Vivonne vendent leur part à Pierre le Venier, receveur des tailles à Fontenay.

Un siècle plus tard, en 1644, l’aveu de la totalité fut rendu par demoiselle Suzanne Galber, veuve de Jean Garnier, conseiller au parlement de Bretagne.

En 1675, Grissais appartint à Rodolphe Mesnard, écuyer, seigneur de Saint-Marc, et en 1702 aux Grimouard, seigneur de Saint-Laurent, originaires de Saintonge, et dont un membre avait été, au XVI e siècle, vicaire général de l’évêque de Maillezais.

 Les Grimouard achetèrent aussi la seigneurie de Guinefolle, après celle de Grissais, au décès d’Henri Picard, prêtre, écuyer, seigneur de Guinefolle.

 En 1363, Guinefolle avait pour seigneur Etienne Pigereau, non qualifié. Ce devait être un riche bourgeois dont la fille épousa Philippe de Blanetes, écuyer, seigneur de la Jalère ; leur fils, Jean, rendit aveu de Guinefolle, le 18 octobre 1410, le 14 octobre 1412, le 30 août 1418 et le 1 er octobre 1419.

L’aveu de 1441 est de Louis Suryelte, écuyer.

 Au siècle suivant, Raoul Galber ajouta Guinefolle à ses autres domaines, et les Galber s’y maintinrent plus de cent ans ; mais le dernier du nom mourut sans enfant, et à la mort de sa veuve, Anne Braud, Guinefolle fut acheté par Raoul Picard, prêtre et écuyer, à qui succéda Henri Picard, prêtre, écuyer et seigneur de la Touche, « comme frère aîné et principal héritier de Raoul Picard ».

 A sa mort, Jean-Baptiste Grimouard s’en rendit acquéreur. La seigneurie de la Motte en Haute-Roche ne consistait qu’en quatre boisselées de terre, étouffée qu’elle était par sa voisine, la riche commanderie de Saint-Thomas.

Haute-Roche ne paraît pas au registre de 1418, et le plus ancien aveu retrouvé est du 6 mai 1680, au nom de Paul Taillourdeau, seigneur de Saint-Paul, à cause de Louise Thubin, sa femme. Taillourdeau épousa, en secondes noces, Hélène Siraudeau qui, veuve, rendit aveu de Haute-Roche en 1740, comme tutrice de ses enfants. Le 9 juin 1766, Haute-Roche fut achetée par Jean Cousin, dont la veuve, Jeanne Delagrois, renouvela l’aveu le 2 mai 1772 et le 20 avril 1776.

La seigneurie de Charzais levait du château de Mervent ; mais, parmi les nombreux fiefs seigneuriaux disséminés dans cette paroisse, deux étaient de la mouvance du château de Fontenay : Ardenne et les Granges.

Pierre Moichon eut à inscrire en 1418 l’aveu de messire Jean de Harpedenne pour sa terre d’Ardenne.

Jean de Harpedenne n’était non moins que chambellan du roi, sénéchal du Périgord, chevalier banneret d’une compagnie de cent hommes d’armes, seigneur de Taillebourg, de Belleville, de Montaigu et de beaucoup d’autres places.

C’était un capitaine anglais qui était venu guerroyer en Saintonge, avait pris le parti du roi de France et en avait été richement récompensé.

Les fortunes de ce genre sont sujettes à de brusques assauts; dès 1419, Jean de Harpedenne vendit Ardenne à Jean de Varèze ; mais son fils, Jean II, le reprit aussitôt par retrait lignager.

 Bien que Jean III de Harpedenne eut épousé Marguerite de Valois, sœur bâtarde de Charles VII, de nouveaux déboires financiers l’obligèrent d’aliéner de nouveau Ardenne, en 1498, au vicomte de Faugermont, baron de la Haye-Dupuy, et cette fois sans retour.

En 1548, Ardenne avait pour seigneur Jean de Prouhet, écuyer, étudiant à Toulouse, comme « héritier bénéficiaire de la donation entre-vifs à lui faite par Salviot de Prouhet, son oncle » ; en 1660 on voit comme seigneur Fiacre Divé, conseiller du roi, jusqu’au présidial de la Rochelle, dont le fils, Pierre Divé, fut sénéchal de Maillezais en 1720. Les documents conservés ne vont pas plus loin.

La seigneurie des Granges consistait en « l’hôtel et village des Granges, et des fromentages dans l’île de Veluyre », avec le droit de haute justice.

Thibaud Chabot en rendit aveu en 1418 ; un compte de Robin Denizot, receveur du domaine à Fontenay-le-Comte, mentionne à la date du 18 août 1433 la mort de haute et puissante dame, Isabeau Chabote, dame de la seigneurie des Granges.

François Bertin en faisait l’aveu en 1462, Gabriel du Breuil, écuyer, en 1550, François Gibier, écuyer, d’une riche famille de Poithiers, en 1564, et Louis de la Conssaye en 1678. Le fief fut acheté en 1727 par David Armand de la Motte, dont la fille Marie- Anne, l’apporta en dot à Jean-Hilaire-Henri Houdier, seigneur de Villedieu. Leur fils eut l’imprudence d’émigrer en 1790, et la seigneurie des Granges fut comprise dans les biens nationaux aliénés par la Révolution,

 

A côté de la Motte ou ancien château de Saint - Michel- le- Clou, plusieurs seigneuries existaient dans cette paroisse, dont deux dans la mouvance du château de Fontenay : Beaumont et la Meilleraye ; elles n’avaient que le droit de basse justice.

L’aveu de Beaumont de 1418 est au nom de Jean de Varèze, chevalier, chambellan du dauphin, à cause de Jeanne de Magné, sa seconde femme. Jean de Varèze épousa en troisièmes noces Jeanne Châteigner ; il eut d’autres malheurs, puisqu’il fut fait prisonnier par les Anglais à la bataille de Verneuil en 1424, et mis à rançon.

Sa fille, Jeanne de Varèze, épousa Pierre Châteigner, seigneur de la Roche-Pozay ; sur ce mariage, la seigneurie de Beaumont entra dans la maison de Châteigner, où elle est demeurée depuis quatre siècles.

La Meilleraye eut le même sort que Beaumont, et les mêmes seigneurs. Le dernier aveu inscrit au registre de Pierre Moichon est celui des héritiers de feu Jean de Châteaubriant pour la châtellenie de Champagné-les-Marais, ayant haute justice et 28 arrière- fiefs.

 Guy de Châteaubriant renouvela l’aveu le 22 avril 1462.

En 1549, Philippe de Chambes, baron de Montsoreau, en hérita de sa mère, Marie de Châteaubriant, laquelle avait suivi à Constantinople son mari, Jean de Chambes, ambassadeur du roi François ler près du grand Turc. Champagné changea de maître peu après ; l’aveu du 15 janvier 1558, est de damoiselle de Sainte-Marthe, veuve de messire Gabriel de Pontoise, comme tutrice de leurs enfants ; puis la châtellenie fut achetée en 1567 par Pierre ; des Villates, écuyer; celte famille la posséda jusqu’en 1710, lorsque Julie des Villates la porta par mariage à Gazeau de la Brandasnière, en Gezais.

 Pierre Moichon dut clore ses écritures avant d’avoir reçu tous les aveux et hommages dûs au dauphin à cause de son château de Fontenay-le-Comte, car il en manque plusieurs, que des liasses d’aveux plus récents nous ont permis de relever.

 La paroisse de Montreuil-sur-Mer a été totalement oubliée, avec ses deux seigneuries d’Ecoué d’où relevaient 43 arrière-fiefs, et de Bois-Lambert, qui n’avait que basse justice.

L’aveu le plus ancien qui reste d'Ecoué est du 3 juin 1548, au nom de Pierre Sansiquet, écuyer, seigneur de Denant, commune de Nieuil-sur-l’Autise, et de Bernay, près Marans.

Son fils, Jean de Sansiquet fait aveu en 1561, et, en 1598, l’aveu est de damoiselle Madeleine Voussard, dame de Brebaudet, veuve de noble et puissant seigneur Charles d’Appelvoisin.

Les Appelvoisin figurent aux aveux jusqu’en 1672; puis vient César de Morienne, écuyer, seigneur de la Vallée, puis Philippe Rossignol en 1682, Guillaume Martangis en 1693, et, en 1740, Jean- Baptiste Martin d’Artagnette, dont la fille, Renée-Charlotte-Jeanne, épousa Charles-Louis comte de Carvoisin, chevalier, brigadier des armées du roi.

La seigneurie de Bois-Lambert, appelée aussi fief Le Roy, était, d’après un aveu du 28 avril 1462, à Pierre de Montournais, écuyer. De fréquentes solutions de continuité dans la série des hommages ne permettent de citer que des noms sans lien apparent entre eux.

En 1599, aveu de Valentin de la Haye à cause de Marie Durand, sa femme ; en 1644, aveu de dame Adam, mère ; en 1669, aveu de damoiselle Hélène de Vexiau, veuve de noble Jean Maire, comme mère et tutrice de Jean Maire, leur fils mineur. Maire, l’auteur et l’aïeul de ces soi-disant nobles, était, pas plus de cinquante ans auparavant, apothicaire à Fontenay, et y avait fait fortune.

Les aveux Maire se succèdent jusqu’en 1697 ; ce dernier au nom de Stéphanie Maire, séparée de biens d’Olivier de Pellart, seigneur de Montigny ; d’où, en 1775, l’aveu de dame Louise, comtesse Le Bœuf, veuve de Messire Alexandre-Henri, chevalier, seigneur de Montigny, comme mère et tutrice de leurs enfants mineurs.

 Du château de Fontenay relevaient encore la châtellenie de Curzon, la baronnie de la Lande, paroisse des Moutiers-les-Mauxfaits, la seigneurie de Lozillière, paroisse de Chaix, dont il ne reste qu’un aveu du 15 octobre 1404, au nom de Renaud Renaudet, la baronnie d’Olonne, la châtellenie de Talmond, la seigneurie de Saint- Maxire dans les Deux-Sèvres, et quelques autres qui ont dû nous échapper faute de documents conservés dans les archives.

A voir tant de seigneurs et de seigneuries, on pourrait croire qu’en ce temps- là les rues de Fontenay, étaient pavés de gentilshommes ; ce serait exagéré.

Pour être noble, il était, indispensable, non pas de l’avoir mérité, mais de l’avoir obtenu du roi, qui seul avait le droit d’anoblir en France ; les anoblissements étaient toujours octroyés par lettres royales, enregistrées à la Chambre des Comptés, dont les registres sont conservés.

Certaines charges de magistrature et d’échevinage, certains grands dans l’armée conféraient à vrai dire la noblesse, mais une noblesse personnelle, nullement héréditaire.

On a revu tout cela, sous le premier empire. Pas plus que la particule, l’achat de fiefs nobles n’anoblissait; l’ordonnance de Blois, de 1579, ne laisse aucun doute sur ce point; elle déclare que « les roturiers et non nobles, achetant fiefs nobles, ne seront pour ce anoblis, ni mis au rang et degré des nobles, de quelque revenu que soient les fiefs par eux acquis, et que la possession des fiefs nobles n’anoblit point les roturiers. »

Nos ancêtres n’étaient ni si ignorants, ni si simples de tenir pour noble M. Durand parce qu’il avait acheté la seigneurie de l’Orberie, par exemple, pas plus que M. Dupont, parce qu’il lui prenait la fantaisie de signer Du Pont ; il n’y a que nous qui nous payions de cette fausse monnaie.

De tout temps des gens ont pris plaisir à allonger leur nom roturier avec un nom de terre; c’est la preuve qu’on a des terres, ou du moins qu’on en a eu ; mais autrefois cela ne tirait pas à conséquence, et ne faisait pas entrer le moins du monde le bourgeois ainsi allongé dans les rangs privilégiés de la noblesse.

A notre humble avis, on a dû incomplètement expliquer la rage d’anoblissement clandestin qui sévit dans la bourgeoisie aisée à partir du dix-septième siècle, noblesse dont il nous reste le plus souvent aujourd’hui les échantillons. Ce n’était pas alors une simple affaire de vanité; l’intérêt était plus pratique.

On tend à présent à faire peser le poids des impôts sur la richesse acquise ; on .a besoin d’argent, on le prend où on le trouve; je ne discute pas, je constate la simplicité du moyen. Or, avant la Révolution, les nobles ne payaient pas d’impôts ; la richesse acquise cherchait à en payer le moins possible, et le bourgeois enrichi n’avait pas de plus pressant souci que d’échapper aux taxes, surtout depuis qu’il avait les moyens de les payer ; ce n’est pas très logique, mais c’est si humain ! De là ces innombrables faux nobles que l’on vit, à mesure que s’accroît la richesse commerciale et industrielle de la France, pousser de tous côtés, si drus que les finances de l’Etat en furent péniblement affectées.

Colbert y mit ordre; il soumit à la vérification les prétendus nobles, et, d’un seul coup, quarante mille furent remis à la taxe, et condamnés à payer une forte amende pour le tort qu’ils avaient fait au Trésor. On m’ôtera difficilement de l’idée que ces mesures, onéreusement vexatoires pour MM. Du Pont, Du Rand et consorts, ne contribuèrent pas à hâter le succès de l’esprit voltairien qui souffla si fort sur la bourgeoisie du siècle suivant, et n’attisèrent pas l’enthousiasme envieux et rancunier avec lequel tous ces bourgeois saluèrent la Révolution, dont le premier acte, ne l’oublions pas, lut précisément l’abolition des privilèges et l’égalité de tous devant l’impôt.

Fontenac

 

 

 

 

Carte des environs de Fontenay le Comte avant le Xe siècle - Motte féodale du RULLAN (la tour de Rulhan) - 

Il est peu de travailleurs qui aient entrevu jusqu'ici le secours que peut prêter à la géographie gauloise le cadastre combiné avec les anciens aveux, les registres censiers et autres titres de même nature. Les renseignements précieux y abondent pourtant; il suffit de savoir les extraire du fatras qui les entoure.

 

Administration du Poitou sous Alphonse de Poitiers

A côté du baronnage, il y avait les communes jurées de Poitiers, Niort, Saint-Jean-d'Angély et la Rochelle, qui commençaient à peser d'un poids considérable dans les affaires politiques de la province. Le régime municipal, fondé dans ces villes par Aliénor, avait revêtu la forme la plus libre et la plus indépendante.

 

Châtellenie royale de Fontenay-le-Comte pendant la guerre de Cent Ans - Sir James Audley - Jean Chandos -

AUDLEY ou AUDELEY (sir Jacques), Il a servi en France en 1346, à Crecy, où, il a combattu dans l'arrière-garde sous Richard Fitzalan, comte d'Arundel. En août 1350, il participe à la bataille navale de Winchelsea.



JUSTICE DE POITOU. L'ancienne sénéchaussée de Poitou

L'ancienne sénéchaussée de Poitou contenoit autrefois toute la province, et n'avoit point d'autres bornes que les limites d'icelle. Le sénéchal de robe courte avoit plusieurs lieutenants : le premier, au principal siège qui est Poitiers , que l'on a toujours appelé le lieutenant-général de Poitou ; les autres, aux sièges de Châtellerault, Montmorillon, Civray, Lusignan, Saint-Maixent, Fontenay et Niort.



1574 De Chinon, le duc de Montpensier reçut l'ordre de faire le Siège de Fontenay-le-Comte

La paix, achetée au prix de tant de sang, allait être violemment rompue par le plus infâme attentat. Les premiers mois de 1572 avaient été assez tranquilles, et la cour épuisait tous les semblants d'une hypocrite amitié envers ses anciens ennemis.



Visite du vieux Fontenay, " Poème de pierre ", sur les pas d'Octave de Rochebrune

Un escarpement rocheux, une source jaillissant au pied du coteau et un gué ont permis la fondation de la ville. " Fontenay, source jaillissante des Beaux Esprit s ", capitale du Bas-Poitou est un centre artistique et littéraire au 16 e s. l'ancienne ville se développe de part et d'autre de la rivière Vendée.