Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
TRADUCTION
Derniers commentaires
28 août 2022

1619 Démission du Gouvernement de Maillezais, donnée par TH. Agrippa D’Aubigné en faveur de Henry de ROHAN

1619 Démission du Gouvernement de Maillezais, donnée par TH Agrippa D’Aubigné en faveur de Henry de ROHAN

A l'extrémité occidentale de l'ile de Maillezais, au confluent de la Sèvre et de l'Autise, près de Maillé, se trouve une petite ile formée par la Sèvre, et qui commande les deux bords de cette rivière.

 Cette île, appelée le Dognon ou le Doignon, est enveloppée de toutes parts par un réseau inextricable de canaux qui la rendent inabordable. Elle est couverte au nord par le grand canal de Vix, au midi par le grand canal de Banche, au levant par l'ile de Maillezais, au couchant par les cours de la Sèvre et de la Vendée, dont le confluent n'est qu'à deux lieues de là.

La position de cette île neutralise celle de Maillezais en coupant sa communication avec la mer.

La régente agréa les avis de M. de Baudéan, et elle donna secrètement des ordres pour acheter le Doignon ; mais d'Aubigné en fut averti. Il avait été profondément offensé du retranchement de ses pensions « gagnées, disait-il, par quarante ans de services bien recognus » ; mais il n'en avait rien témoigné, ayant les moyens, ajoutait-il, de se payer par ses propres mains ».

 Agrippa d’Aubigné avait depuis longtemps reconnu l'assiette du Dognon, et résolut de n'être point à la merci de la clôture ou du pertuso, comme il l'appelle, qu'on voulait mettre à son petit royaume.

Il prit possession de l'ile, en mit hors les habitants en les indemnisant par un contrat régulier et se hâta d'y construire un fort qui servirait, pour ainsi dire, de réduit à Maillezais.

De là il pourrait prendre l'équivalent de ses pensions retranchées et de ses garnisons non payées, en rançonnant les bateaux qui descendaient l'Autise, la Sèvre et même la Vendée, c'est-à-dire qu'il tiendrait sous les coulevrines de ces deux places dominant ce pays inondé, Fontenay, Niort, Mauzé et jusqu'à la route de la Rochelle.

La cour s'alarma de cette construction et ordonna à M. de Baudéan d'aller la voir.

D’Aubigné se contenta de lui montrer une maison qu'il bâtissait à Maillé pour y établir une presse et y faire imprimer son Histoire universelle ; puis il continua ses travaux.

Et quand le gouverneur de Niort voulut revenir, il répondit « que la besogne n'en valait pas la peine et qu'il cherchât qui lui donnerait à diner! ».

Il continua de fortifier le Dognon et d'y amasser des armes et des vivres. Vainement la cour lui fit des défenses et des menaces : « il n'y eut de réponse que des résolutions à toutes extrémités. »

Vinrent alors les premiers remuements du prince de Condé et des autres seigneurs. D'Aubigné n'hésita pas « à mettre sur ses épaules le fardeau de leurs guerres », encore bien que la cause des réformés n'y fût nullement intéressée; « mais cette première émeute, dit-il, s'évanouit en accord et oubliance pour tous, hormis pour lui-même, qui pour tous remèdes fortifia ses deux places et mit la dernière en état de prêter le collet (1). »

Le prince de Condé reprit les armes. Sully, qui était gouverneur du Poitou, essaya de maintenir d'Aubigné dans la soumission, en lui montrant l'exemple de tous les seigneurs de la province.

Agrippa levait alors un régiment pour son fils; il ne répondit à l'invitation de Sully qu'en faisant battre les tambours pour le départ, et il chassa de Vouillé deux compagnies qui gardaient les gués de la Vendée.

Dans cette guerre, il secourut les rebelles de cinq mille soldats « avec dépense, dit-il lui-même, de seize mille écus bien avoués, comptés et payés » ; et pourtant « tout ce mouvement, ajoute-t-il, n'apporta que le traité de Loudun, qui fut une foire publique d'une générale lâcheté, d'une particulière infidélité ? ».

Condé, revenu à la cour, « pour ses bons services, rendit à d'Aubigné ce témoignage qu'il était ennemi de la royauté et capable d'empêcher un roi de régner absolument tant qu'il vivrait : ».

Cette turbulence extrême, ce besoin insatiable d'agitations et de révoltes avaient rendu Agrippa redoutable et odieux à tous les partis, même aux huguenots, et tous convoitaient la possession ou la ruine des deux repaires d'où il menaçait tout le monde.

Ainsi les Rochellois, qui se sentaient bridés par lui, d'une part demandaient au parti d'acheter ses forteresses, d'autre part sollicitaient la cour « de lui raser ses maisons sur les oreilles de Rohan aurait voulu les acquérir pour compléter les places de sûreté qu'il avait déjà dans la Saintonge; le duc d'Épernon, chef du parti de la reine mère, et qui voulait donner à cette princesse un refuge dans l'Angoumois et le bas Poitou, offrait à d'Aubigné d'acheter ses forteresses deux cent mille francs;

 

Enfin, la cour, gouvernée par le duc de Luynes, et qui dès lors « méditait à ruiner les huguenots par la prise de la Rochelle », enjoignit à d'Aubigné de restituer Maillezais à son évêque.

A toutes ces demandes, à toutes ces provocations, à toutes ces menaces, il ne répondit que par des paroles vagues, du dédain et des ombres de promesse. « Telles paroles, raconte-t-il, accompagnées d'effets et de pourvoyances à la défense des dites places, firent qu'on donna charge à Vignoles, maréchal de l'armée du roi, de voir sur quoi se fondoit l'audace de d'Aubigné.

 Il le vint donc voir comme ami, et rapporta l'importance et la force du Dognon, disant que la Rochelle ne pouvoit être assiégée, que la rivière de Sèvre, possédée par ces deux places et qui nourrit les deux tiers d'Espagne, ne fut libre pour le pain de l'armée du roi'. »

 

 La Force, qui accompagnait Vignoles, ajouta que « Maillezais coûteroit toujours un bon siége royal et le Dognon plus à être assiégé que la Rochelle à être prise ? ».

Tout cela était singulièrement exagéré; néanmoins sur ce rapport on dépêcha à d'Aubigné deux maitres des requêtes pour traiter de la reddition de ses deux places; mais il employa tant de ruses, qu'il prolongea la négociation pendant deux ans. Alors la cour essaya de lui enlever Maillezais et le Dognon par surprise ou par trahison.

 

Après la guerre du prince de Condé, Constant était venu à Paris, et y avait cherché fortune en fréquentant la cour.

Il y fut bien accueilli, car c'était un homme d'esprit, brave, galant, de belle mine, jouant du luth et de la viole, faisant des vers pompeux et sonores, à l'imitation de son père, qui disait, en exagérant ses mérites comme il exagérait ses vices : « C'eût été un esprit sublime sur tous ceux de son siècle': »

Mais il était surtout homme de plaisir, ne regardant point à la dépense, puisant, sans souci de rendre, de petites sommes dans la bourse de ses amis ou dans celle des marchands. « Il perdit au jeu, raconte son père, vingt fois ce qu'il avait vaillant, et à cela ne trouva de remède que de renoncer sa religion.

Agrippa, averti de sa grande fréquentation avec les jésuites, lui défendit par lettres telle compagnie...

Il n'en tint compte, traita secrètement avec la cour, et vint en Poitou pour empoigner les places de son père. »

 

C'est sans doute en 1618 qu'il faut placer cette première trahison de Constant, car il y a une lettre de d'Aubigné — sans date, mais qui paraît bien contemporaine de ses négociations avec la Cour pour la remise de ses places — où il mentionne la douloureuse nouvelle sans vouloir encore y croire :

« J'ay veu, écrivait-il, des Courtisans gens de crédict, de qui j'ay apris les intentions de la Cour sur tels affaires que le mien : on ne m'offre point de perte de ce costé là, mais plus de commoditez qu'il n'en fault à un homme de mon aage, en quoy je cognois quelque chose des délibérations générales ; c'est à moy à en parler sobrement et me garder bien de convertir mes conjectures en nouvelles.

J'en ay reçu une de la révolte [abjuration] de mon fils, qui est venue de M. Duplessis à Marans : je ne le puis croire absolument; quand il plaira à Dieu me donner ce coup de baston, la longue prévoyance a pris de long temps sa part à la douleur : sa famille ne pouvoit demeurer en celle de Dieu, ny telle puanteur parmy les encens de l'Église (2). »

Allusion aux désordres de son ménage, où la femme prenait les mêmes libertés que le mari. Et tout cela devait mal finir.

Constant avait-il vraiment et solennellement abjuré ?

C'est très douteux et d'Aubigné reconnaît lui-même que les prétendus témoins de cette conversion sont suspects et récusables (3). On racontait qu'il avait fait ses Pâques entre les mains du Nonce, et « ouy » quantité des messes en la chapelle de Mme de Sourdis, sa maîtresse — des messes noires alors ? Que ne racontait-on pas? Il aurait reçu un bref du Pape lui permettant néanmoins de « frecquanter les presches et participer à la Cène de la Religion prétendue Réformée (4) ».

Étrange dispense et singulière histoire. Ce qui est vraisemblable, c'est que Constant, incrédule, type déjà achevé du parfait libertin, affectait, avec une cynique forfanterie, d'assister indifféremment à la messe ou au prêche. Aussi put-il jurer ses grands dieux (il en avait de rechange, en effet) qu'il était calomnié, quand son père lui fit part des mauvais bruits qui couraient sur son compte et le somma de rentrer :

« Et là dessus vinct en Poictou pour empougner les places de son père, qui, pour le mieux retirer, luy donna sa Lieutenance dans Maillezais; et luy s'estant retiré au Dognon luy en laissa l'entière administration (5). »

Auparavant Constant n'était que capitaine dans la garnison de Maillezais. Maintenant il faisait l'office de commandant de place et remplissait les fonctions de gouverneur en l'absence de son père. Il pouvait chantonner : la pénitence est douce !

 D'Aubigné ne s'était pas contenté d'ouvrir sa porte au fils prodigue — faut-il dire repentant ? — il lui avait remis les clefs de la maison. Tant d'indulgence étonne de sa part. Cet homme si énergique était-il un père faible? Cela arrive.

Mais non, je ne crois pas : il saura se montrer rigoureux et inflexible quand le moment sera venu. Mais tant qu'il gardait un espoir de ramener l'égaré dans le droit chemin, il ne voulait pas avoir à se reprocher de n'avoir pas tout fait pour cela.

C'est une expérience qu'il tentait. En lui laissant toute l'autorité et toute la responsabilité à Maillezais, il pensait lui donner, ou lui rendre le sentiment de sa dignité et du devoir. Illusions paternelles ! — Peut-être, mais qui aurait le courage de lui jeter la pierre ? L'épreuve, helas ! fut concluante.

 Constant n'usa de ses pouvoirs que pour le mal.

« Maillezais fut bien tost un berland, un bourdeau, et une bouticque de faux monnoyeurs; et le galant se vante à la Cour qu'il n'avoit plus de soldats qui 'ne fussent pour luy contre son père. Lequel adverti de toutes ces choses par les Églises du païs, et plus particulièrement par une dame de la Cour, met des petars et quelques échelles dans un batteau, et arrivé dans les derrières de Maillezais, s'avance seul, travesti, pour gagner la porte de la citadelle : à quoy la sentinelle voulant faire refus, il luy sauta au colet avec un poignarg, se fit maistre et chassa ceux qu'il estimoit infidelles. Ce meschant deslogé se retire à Niort, à l'ombre du Baron de Navailles, révolté comme luy (6). »

En cette compagnie il ne s'améliora pas. C'est peu après son expulsion de Maillezais, à moins que ce ne soit un peu avant, mais la première hypothèse est plus probable, qu'il se rendit coupable d'un crime et tua sa femme (6 février 1619). Il est vrai qu'elle ne valait guère mieux que lui.

Anne de Rohan parle de ce fait- divers sur un ton léger, dans une lettre à la duchesse de La Trémouille, du 23 février 1619 :

« La belle-fille de M. d'Aubigny a fait un voyage dans l'autre monde par le moyen de son mary qui l'a tuée, l'ayant trouvée avec le fils d'un advocat qu'il tua de trente coups de poignard, et la femme de sept, après l'avoir fait prier Dieu. On dit qu'il est allé à Paris pour avoir sa grâce ; mais avant, son père, avec qui il estoit fort mal, luy manda force bonnes paroles (7). »

De quelle nature? Pas de réconfort, je suppose, mais des paroles bonnes par leur utilité ou leur intention morale. Il dut profiter de cette circonstance dramatique pour essayer de réveiller sa conscience et de lui faire faire un retour sur lui-même et sur toutes ses fautes. Attitude de père, si l'on veut, mais de justicier tout autant.

 C'est ainsi qu'il apparaît, à quelque temps de là, dans une entrevue que Constant avait sollicitée en présence d'un pasteur :

« Après lui avoir reproché la ruine de tant de pauvres familles qu'il a affrontées, le déshonneur de plusieurs, celuy de la sienne mesme, par le sang de laquelle il a montré que les vanitez desgénèrent en cruautez et les erreurs en horreurs, aprez ces choses je lui fis trois questions, etc... (8). »

C'est un acte d'accusation en règle — et mérité — que d'Aubigné dresse contre son fils.

Cette entrevue ne pouvait aboutir à un rapprochement. Fondé sur quoi ? Quels gages d'amendement apportait le coupable ? La caution d'un pasteur n'était pas une garantie suffisante. Celui-ci n'avait pu refuser son assistance au pécheur repenti, ou qui se disait tel.

Mais le père savait la valeur de ces belles promesses et de ces protestations verbales; elles ne lui coûtaient rien. Constant les renouvela par lettres, qui étaient jetées au feu sans être lues. Alors il fit écrire l'adresse par une main étrangère. A la faveur de cet incognito la lettre fut ouverte, et le père se décida à en prendre connaissance et à y répondre. Cette réponse figure dans le recueil des Lettres personnelles (9), c'est la septième.

Elle est dure, mais pathétique par la douleur qui se mêle à la véhémence des reproches, et qui les anime au moins autant que l'indignation.

Il rappelle à son fils son excellente « nourriture plus digne du seigneur que du pauvre gentilhomme », son instruction par les meilleurs maîtres arrachés aux plus grandes maisons à force d'argent, puis les grades prématurés, les bontés sans cesse renouvelées jusqu'à son apostasie, — non pour lui reprocher tous ces bienfaits, il passerait sur l'ingratitude — mais ce qu'il ne peut admettre, c’est la dérision de tant de soins, et des principes moraux et religieux qu'il s'était efforcé de lui inculquer.

 Constant a renié tout cet enseignement familial en reniant le Dieu qu'on lui avait appris à prier ; et, avec une gravité solennelle, le père lui déclare :

« N'espérez pas que je puisse toucher à la main qui sert les idoles et faict la guerre à Dieu, que la langue puante de blasphèmes me puisse accoiser de paroles, et que les genoux qui ont ployé devant les profanes autels me puissent fléchir en fléchissant devant moy (10). »

Cette contrition qu’affecte l'habile faconde de son fils n'est qu'une hypocrisie damnable s'il n'y a pas changement de vie. Aussi retient-il à peine « à la barrière de ses lèvres la sentence de malédiction ». Il l'arrête pour jeter finalement un cri paternel et terminer sur le souvenir de la mère, que Constant avait invoqué, mais qu'il retourne contre lui pour sa condamnation :

« Surimeau, tenez pour certain... qu'il n'y a règle médiocre en ma douleur ny en ma juste colère, quand le Diable a mis les ongles dans mes entrailles pour triompher du fils que Dieu m'avoit donné ! Et bien heureuse la mére tant aymée que vous alléguez, d'estre morte plus doucement que par les regrets de son parricide enfant.

Enfin vous demandez que je vous ouvre pour vous jetter à mes pieds; et je vous dis que ma porte ne vous peut recevoir, que vous n'ayez brizé ou franchy les portes d'Enfer (11). »

Constant ne brisa pas les portes d'Enfer. Cette conversion morale que son père lui demandait était au-dessus de ses forces. Il était bien capable de s'en donner l'air, mais c'est tout. Quand il vit qu'il ne réussirait pas à l'abuser, il cessa de jouer la comédie du repentir et se mit à conspirer contre lui pour surprendre ses places.

Il est possible qu'il ait été d'accord avec la Cour pour cela.

S'il arrivait à s'emparer de Maillezais ou du Dognon, cela rendrait le père plus accommodant pour l'indemnité qu'il en devait recevoir. En tout cas on laissa, à Paris, tomber les pourparlers qui se poursuivaient depuis des mois pour leur rachat.

Alors d'Aubigné ne ferma plus l'oreille aux propositions qui lui venaient d'ailleurs. Les circonstances amenèrent d'Epernon, comme il le dit dans ses Mémoires, à lui faire une offre magnifique ; allait-il se laisser tenter ?

 

C'est au moment où celui-ci se faisait le chevalier servant de Marie de Médicis brouillée avec la Cour. Il pouvait croire qu'il allait avoir à soutenir une guerre pour elle. Les forteresses de d'Aubigné lui auraient été, dans ce cas, fort utiles pour faire échec au Roi.

Cette rupture de la mère et du fils était l'œuvre ou le fait de Luynes.

 Reléguée à Blois après la chute de Concini, humiliée, offensée de toutes les façons, elle avait fini par se révolter contre les mauvais procédés du nouveau favori, et s'était enfuie dans la nuit du 22 février 1619, pour rejoindre d'Epernon à Angoulême.

Était-ce une nouvelle guerre civile qui s'allumait? En fait, ce ne fut qu'un feu de paille. Luynes bénéficiait encore de l'impopularité de Concini, et de la satisfaction générale que sa disparition avait causée. L'opposition n'avait pas eu le temps de se reformer contre lui, de s'organiser surtout, malgré les fautes ou les maladresses déjà commises. Personne, en dehors de d'Epernon, ne bougea en faveur de la Reine-mère.

Même l'Assemblée protestante, qui siégeait alors à la Rochelle pour les affaires de Béarn, ne chercha pas à profiter des circonstances et montra, au contraire, comme je l'ai dit plus haut, des dispositions conciliantes (12).

 Elle se sépara le 22 avril, avec l'espoir d'un compromis dont les Églises de Béarn pourraient se contenter. Elle avait bien fait de ne pas spéculer sur un soulèvement sérieux, et de s'abstenir. Car le traité qui allait réconcilier — officiellement du moins, sinon sincèrement — la Reine-mère et son fils était proche (30 avril 1619) et l'Assemblée ne l'ignorait d'ailleurs pas, ce qui avait contribué à l'assagir.

C'est la veille (29 avril) que d'Aubigné avait conclu un accord particulier avec Rohan pour la cession de son gouvernement de Maillezais et de son château fort du Dognon.

 Les négociations avec la Cour n'ayant pas abouti, ses pensions n'avaient pas été rétablies, on ne lui payait même pas la solde de ses garnisons; aussi ne pouvait-il plus suffire à ses dépenses, malgré l'impôt qu'il percevait sur les bateaux qui passaient à Maillezais, au pied du Dognon (13).

Force lui était donc de se défaire d'une charge trop lourde pour ses épaules. D'Épernon lui proposa deux cent mille francs comptant pour ses places, une vraie fortune ! Mais il ne se laissa pas éblouir. Non pas tant, je crois, que l'excès même de l'offre lui ait fait « soubçonner la main d'où elle venait pour n'estre pas fidelle au service du Roy », ainsi qu'il l'écrivit à Pontchartrain le 29 avril en lui annonçant son accord avec Rohan (14) — ce n'est là qu'un prétexte honorable à l'usage du gouvernement royal — mais en réalité, la vraie raison de son refus, c'est qu'il voulait conserver ses places à son Parti et les remettre en mains sûres, s'il ne pouvait en demeurer lui-même le gardien.

 Et l'on voit que la raison était aussi honorable que le prétexte. Même dans ses pourparlers avec la Cour, c'est en faveur de Rohan qu'il prévoyait la démission de son gouvernement.

Et c'est ce qu'il réalisa de sa propre autorité (quitte à obtenir, après, la ratification royale, c'est l'objet de la lettre à Pontchartrain), par la convention signée au Dognon, le 29 avril 1619.

 

 

Par devant les notaires gardenotes héréditaires du Roy notre sire en la ville et seneschaussée de Fontenay-le-Comte soubsignez, a esté présent en sa personne haut et puissant messire Théodore-Agrippa d'Aubigné, chevalier, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy, gouverneur pour Sa Majesté du chasteau et isle de Maillezays et aultres isles adjacentes, demourant en son chasteau et maison noble du Donjon, paroisse de Maillé en la dite isle de Maillezays, lequel de son bon gré et volonté a faict et constitué son procureur auquel il a donné pouvoir, puissance et mandement spécial de remettre et résigner pour et au nom du dict constituant, es mains de Sa Majesté, son dict gouvernement et chasteau du dict Maillezays et aultres isles adjacentes, pour et au nom et en faveur de Monseigneur le duc de Rohan, pair de France, gouverneur et lieutenant général pour Sa Majesté au hault et bas Poictou, Chastelleraudais et Laudunois, suplier Sa dicte Majesté avoir pour agréable la dicte démission et résignation, et pourvoir le dict seigneur duc de Rohan, du dict gouvernement et lui en faire expédier les provisions en tel cas requises et nécessaires, et générallement d'y faire, pour le dict constituant, tout ce qu'il ferait ou pourrait faire, si présent en sa personne y estait, jaçoit que mandement plus spécial y fust requis, promectant icelluy constituant par ses foy et honneur obligation et hypothèque de tous et chascuns ses biens présents et à venir, avoir pour agréable et tenir ferme et stable tout ce que par son dict procureur sera sur ce faict, géré et négotié, dont, à sa requeste, il a esté jugé et condamné du jugement et condamnamtion de la dicte cour par nous Pierre Charrieu et Jehan Robert, notaires susdicts jurés d'icelle, au pouvoir et jurisdiction de laquelle icelluy sr constituant sera soubmis quant à ce.

Faict et passé au dict chasteau du Donjon, paroisse susdicte, le lundy, vingt neufviesme et pénultième jour du mois d'apvril l'an mil six cent dix neuf après midy.

D'AUBIGNE.

CHARRIEU                             ROBERT.

 

Elle concerne seulement le gouvernement de Maillezais.

Benjamin Fillon, qui possédait la pièce originale, l'a publiée parmi les Documents pour servir à l'histoire du Bas-Poitou et de la Vendée (15).

Les conditions de la vente du Dognon furent aussi arrêtées en principe ce jour-là, mais l'acte ne fut passé qu'un mois après, dans une nouvelle réunion qui eut lieu au village de Souil, près Fontenay, et à laquelle assistèrent, outre d'Aubigné et Rohan, d'autres personnages importants du Parti.

Ce rassemblement a paru suspect à B. Fillon, et il ne doute pas qu'on y ait conspiré contre la sûreté de l'Etat, non pas seulement dans le secret de ce village, mais même autour de la table du festin qui, le lendemain à Fontenay-le-Comte, fut offert au duc de Rohan comme gouverneur de la province.

Ce qui le confirme dans cette hypothèse — à moins que ce n'en soit la seule raison — c'est que d'Aubigné, en cédant ses places, aurait consenti à Rohan un prêt de 48.000 livres en or. Trésor de guerre évidemment! Je me demande où d'Aubigné aurait trouvé pareille somme, et en or encore ! alors qu'il était si gêné. Il vendait par nécessité. En général, ce n'est pas le vendeur qui débourse, mais l'acquéreur. Et, en effet, quand on examine sans parti pris les conditions du marché dans les documents même publiés par B. Fillon, elles apparaissent fort innocentes, et d'ailleurs conformes en gros à ce que dit d'Aubigné dans ses Mémoires, à savoir « qu'il déposa ses places entre les mains de M. de Rohan pour cent mille [francs], moitié contant, moitié à venir (l6) ».

La moitié du paiement différée, le voilà le prêt suspect de 48.000 livres. C'est presque exactement la moitié. Comme il arrive fréquemment dans les ventes foncières, l'acquéreur ne pouvant verser tout le prix en une fois reconnaissait au vendeur une créance privilégiée pour ce qui restait dû. Cette créance productive d'intérêts à environ 6 0/0 (trois mille francs de rente) devait être amortie en trois ans.

En fait Rohan y mettra un peu plus de temps (17).

Le renseignement succinct des Mémoires est donc exact, et confirmé par pièces authentiques que lui-même éclaire, mais il est incomplet. Le prix de cent mille livres ne s'appliquait qu'à Maillezais.

Pour le Dognon d'Aubigné était dédommagé autrement. Rohan lui cédait de son côté une de ses propriétés de Bretagne.

L'acte d'échange que reproduit aussi B. Fillon me paraît être ce qu'il y a de plus intéressant dans son article, car il nous fournit des précisions sur le château du Dognon et toutes les dépendances et terres que d'Aubigné y avait peu à peu annexées.

On constate qu'il n'avait pas cessé d'arrondir ce domaine — preuve, par parenthèse, qu'il n'était peut-être pas aussi dépourvu d'argent qu'il le dit. C'était sa création, sa dernière pensée, — surtout depuis qu'il avait eu l'idée de laisser Maillezais à son fils. Aussi en avait-il fait quelque chose de tout à fait seigneurial.

Voici l’Acte d'échange :

Sachent tous, qu 'en droict. en la cour du scel aux contractz, à Fontenay-le-Comte, pour le roy nostre sire, ont esté présens et personnellement establiz très liault et très puissant prince Henry, duc de Rohan, pair de France, prince de Léon, comte de Porhouet, seigneur de Blain, etc, conseiller du Roy en tous ses conseils, capitaine de cent hommes d’armes de ses ordonnances, gouverneur et commandant général pour S. M. du pays du hault et bas Poictou, Chastellerauldois et Loudunois, estant de présent en ce lieu de Souil, paroisse de St-Pierre-le-Vieil de Mail1ezay d'une part ; et messire Théodore Agrippa d 'Aubigné, chevalier, seigneur des Landes, demourant au chasteau de Maillezay, estant de présent au dict lieu de Souil d'autre part.

Entre lesquelles parties, de leur bon gré et vollonté, a été faict l'eschange et permutation de lieux qui ensuit : savoir est que ledict seigneur duc de Rohan a ceddé, délaissé, transporté et promis garantis de tous troubles et empeschemens envers tous, audict sieur d 'Aubigné et ès siens, audict tiltre d'eschange, à perpétuité pour lui et les siens, la terre et seigneurie du Port d'O, paroisse de Blain en Bretagne, et toutes ses appartenances et despendances, tout ainsi qu'audict jour en jouit ledict seigneur duc, sans rien en retrancher ne retenir, à tenir noblement à foy et hommage de ladicte terre et seigneurie de Blain.

Et en retour, rescompense et contre eschange, ledict sieur d'Aubigné a aussi ceddé, délaissé et transporté audict seigneur duc et ès siens, à perpétuité, la maison et forteresse du Doignon, avecq toutes ses appartenances et despendances de cour, jdrdin, préclotures, fossés, viviers et le moulin à vent, illecq pris hors le fossé, et les terres où il est basty ;

 item certaines terres acquises par le Sr d'Aubigné des nommés Rocher, Jehan de Lisle et Grezais ; item deux terres qui sont entre le Donjon et Millée, par le Srd 'Aubigné acquises de Brenuzeau et Jehan Petit ; item une autre terre acquise de Lucas Mingot et Dutin; item une aultre terre, acquise par lediet sieur, de Giraud et de Jehan Hardy, appelée Grimon, avecq le droit de passer au bourg de Doix ; item les terres de Louet qui commencent en Rondouze, avecq celle qui fut à Fourneau, qu'il avoit acquises de Bonnet et de Peltereau ; item l'isle de Millé, avecq la maison et jardin, terre labourable, bois et prairies : toutes les choses et domaines ci-dessus scis en la paroisse de Notre-Dame de Maillé, en l'isle de Maillezay ;

item la maison scise au bourg de Maillé, appartenant audict Sr d 'Aubigné, avecq les appartenances de cour, jardin, granges, estables ; le pré marais d Andremont, avecq les terres et pescheries de Camon, scises en ladicte isle de Maillezay ; et généralement tous les autres domaines et héritages qui appartiennent audict Sr d'Aubigné en ladicte isle de Maillezay et les environs, sans rien en excepter ne retenir, dont ledict Sr duc de Rohan s'est contenté sans aultres plus particulières désignations et commentaires ; déclarant ledict Sr d'Aubigné que lesdicts domaines sont un fief du Sr Evesque de Maillezay, et y subjetz à certains cens et rentes foncières et féodaux que ledict Sr d'Aubigné n'a sceu pour le présent exprimer, et lesquels ledict Sr duc sera tenu doresnavant payer et acquiter ; et ne sera ledict Sr d'Aubigné tenu d'auculnes garanties envers ledict seigneur duc de Rohan, si n'est de ses faits et coulpes, et asseure que lesdicts lieux lui appartiennent et ne les avoir hypothéqués.

Et ledict Sr a délivré et baillé audict seigneur duc tous les tiltres, contracta et aultres renseignements regardant lesdicts lieux..., etc. (suit l'élection de domicile et de juridiction en cas de contestations).

Faict et passé audict lieu de Souil, paroisse susdicte, en la maison de sire Anthoine Joubert, le vingt-cinquième jour de may mil six centz dix-neuf avant midy.

HENRI DE ROHAN                                                           d'AUBIGNÉ.

 Robert.                                                          Charrien.

 

 

Il avait été entendu que d'Aubigné resterait à Maillezais comme lieutenant de Rohan, et que Hautefontaine serait mis au Dognon en même qualité, ce sieur de Hautefontaine dont l’installation à St-Jean-d'Angely en 1612 avait été, on se le rappelle, la cause d'un grave conflit entre Rohan et la Cour, et l'occasion de l’Assemblée de cercle de la Rochelle.

C'était l'homme de confiance de Rohan, dont il avait été le gouverneur en son enfance, en même temps que de son frère Soubise.

Il était né à Genève, d'une famille rouennaise, émigrée après la Saint-Barthélemy, et conservait des relations avec sa ville natale.

 Aussi appuya-t-il une requête que d 'Aubigné adressa au Petit Conseil, en juillet 1619, pour obtenir des mémoires sur Genève qu'il comptait utiliser dans le 3e tome de son Histoire, et c'est par l'intermédiaire de Hautefontaine qu'il les reçut.

La correspondance échangée à ce propos (18) nous apprend que d'Aubigné continua à résider à Maillezais jusqu'à la fin de 1619, mais fut contraint à ce moment d'en partir.

Nous lisons, en effet, dans -la lettre de remerciements que Hautefontaine adressa aux Seigneurs du Conseil, le 8 décembre 1619, à la suite de leur envoi :

« Ce m'est beaucoup de regret qu'il quitte Maillezais pour se retirer à Saint-Jean d'Angely, et qu'ainsi nostre voisinage d'une lieue soit esloigné, et il fait paroistre s'en fascher autant que moy.

Mais ayant vendu le Doignon à Monseigneur le duc de Rohan, comme je vous ay escrit ci-devant, le gouvernement de Maillezais estoit compris au marché à la charge que le dit Sr d'Aubigné y demeureroit lieutenant de Monseigneur, ce que le Conseil ri a pas voulu ratifier, ni expédier d'autres lettres (19) qu'à condition que le dit sieur d'Aubigné sortiroit, et que Monseigneur y mettroit qui il luy plairoit, pourveu que ce ne fust point moy.

Ainsi Monsieur de la Cressonnière, fort brave gentilhomme, a esté nommé et prendra possession de Maillezais dans peu de jours... (20). »

Pendant les quelques mois où d'Aubigné se maintint à Maillezais après la cession, il eut à faire face à des attaques de son fils, qui organisait maintenant de vraies expéditions contre ses places.

Constant avait, il est vrai, l’excuse qu’elles n'appartenaient plus à son père, mais celui-ci n'en était-il pas garant à l'acquéreur, absolument pour Maillezais dont il conservait la garde, et même un peu pour le Dognon au moins contre un attentat venant de son propre fils?

Il nous raconte dans ses Mémoires une de ces entreprises, et comment, malade et fiévreux, il lui fallut monter à cheval pour aller attendre la troupe de Constant à un carrefour de chemins, qui menaient soit au Dognon soit à Maillezais.

Heureusement il fut bientôt relevé de sa faction par M. d'Ade son gendre, qui, informé, accourut au galop et le supplia d'aller se remettre au lit :

« Et luy, ayant pris la leçon du père, à deux heures de là trouva son beau frère marchant à l'entreprise du Dognon, deux fois plus fort que luy, le charge, et prend seize prisonniers mis entre les mains de Monsieur de Rohan, lors Gouverneur de la province, qui ne put jamais en obtenir justice (21). »

Bien que d'Aubigné ne le spécifie pas, Constant fut au nombre des prisonniers.

Son équipée est du 6 septembre 1619 ; nous le trouvons peu après incarcéré à la Rochelle (22), et faisant solliciter son père par un intermédiaire, qui parait être encore un pasteur comme la première fois.

 D'Aubigné répond par un réquisitoire sévère contre son fils, surtout contre son irréligion, et refuse d'intervenir en sa faveur, et de venir le voir, à moins qu'il ne soit résolu à des aveux complets :

« Je vous suplie de dire à M. le Maire (duquel nous n'oyons que des louanges extraordinaires) que le fait du Dognon n'est qu'un jeu au prix des autres projects qui sont maintenant estoufez, parce que Dieu a rompu leur premier dessein, que si Surimeau veust deposer en mon sein les vrayes particularitéz de ce qu'il a escrit, et qu'il sait bien que je say, quelque incommodé que je soye, je me feray porter à la Rochelle pour le bien de la ville à qui j'ay tout voüé (23). »

Absorbé par ses soucis personnels, d'Aubigné n'eut pas de part aux actes de l’Assemblée de Loudun (25 septembre 1619-18 avril 1620) ni à ses démêlés avec la Cour.

Cette Assemblée fut une réédition de celle de Saumur (1611) par le renouvellement des mêmes difficultés sur les mêmes questions de procédure, qui impliquaient des questions de principe. Avertie par ce précédent, elle aurait dû cependant s'attendre à la résistance qu'elle rencontra, d'autant plus forte avec un Roi majeur. Elle avait été autorisée pour le remplacement des Députés généraux, et elle prétendait comme sa devancière les élire directement, au lieu de proposer une liste de candidats ; elle voulait en outre différer l'élection jusqu'à ce qu'elle eût obtenu des réponses satisfaisantes à ses Cahiers de requêtes.

Or, la règle adoptée par le gouvernement royal depuis l'Edit de Nantes, qui, rappelons-nous-le, interdisait les assemblées politiques, était de ne les tolérer qu'espacées et courtes, et par conséquent de ne pas accepter de débat avec elles sur leurs Cahiers.

En réalité on leur faisait toujours connaître officieusement, avant leur séparation, ce qui était accordé sur les points principaux. Mais le détail des réponses n'était communiqué qu'ultérieurement aux Députés généraux, et c'est par leur intermédiaire aussi que les Églises pouvaient, après cela, présenter leurs observations ou remontrances.

Il y avait d'autant moins de chances pour que Louis XIII se départît cette fois de ces règles que, parmi les demandes essentielles de l'Assemblée, certaines concernaient les Églises de Béarn, et qu'il n'admettait pas son intervention dans cette affaire.

Il refusa donc de recevoir et d'examiner à part un Avant-Cahier, puis un Cahier subsidiaire, enfin le Cahier dit général mais qui ne l'était pas encore. Autant de sollicitations à une discussion où l'Assemblée voulait l'engager, car elle revint à la charge par cinq députations successives auprès de lui.

 On ne sait ce qu'il faut le plus admirer ou de cet entêtement digne d'une meilleure cause, ou de la patience du Roi, qui ne se décida qu'après plusieurs mois (fin février) à user du moyen que sa mère avait employé pour faire céder l'Assemblée de Saumur, c'est-à-dire à inviter la minorité à désigner les candidats pour la Députation générale, si la majorité continuait son obstruction.

 Ce moyen réussit du reste comme la première fois, et l'Assemblée s'inclina, après avoir reçu, il est vrai, des promesses et des assurances. Ce qu'il y avait déplus certain et de plus important était une nouvelle concession des places de sûreté pour cinq ans, à compter du 1er janvier 1620.

Mais le litige de Béarn restait ouvert, et le Roi avait simplement déclaré qu'il entendrait avant sept mois les représentations des députés de Béarn sur l'Édit de restitution des biens ecclésiastiques.

Cela ne signifiait pas qu'il leur donnerait satisfaction. Là était le point noir pour l'avenir, d'autant que l'Assemblée avait eu l'imprudence, avant de se séparer, de voter une résolution qui risquait d'entraîner le Parti dans une voie dangereuse — et illégale. — Elle convenait, en effet, de se rassembler à nouveau (les mêmes députés ou leurs remplaçants) sur la convocation de la province de la Rochelle, et sans attendre une autorisation, si toutes les promesses n'avaient pas été exécutées dans le délai de six mois. Mais il serait toujours facile d'invoquer des manquements de détail, et en fait cette résolution cachait une arrière-pensée, qui était de demeurer constamment en alerte pour soutenir la résistance des Églises de Béarn en cas de besoin. Solidarité honorable sans doute, mais dont l'annonce ou la menace, si elle ne réussissait pas à intimider le gouvernement royal, pouvait au contraire précipiter son action et mener tout droit à la guerre.

 

 

 

Agrippa d'Aubigné et le parti protestant : contribution à l'histoire de la Réforme en France. Tome 3 / Armand Garnier

La famille d'Aubigné et l'enfance de Madame de Maintenon,  De Théophile Lavallée

 

 

 

==> 1621 Henri Bastard de la Cressonnière, baron du Petit-Château de Vouvant et gouverneur de Maillezais.

==> Henri de La Trémoille, duc de Thouars - Marie de la Tour-d’Auvergne

==>  Agrippa fut traité en factieux et dut quitter précipitamment le Poitou. Il se réfugia à Genève où il mourut le 9 mai 1630<==

==> Louis XIII enlève le commandement de Saumur à Duplessis-Mornay

 

 

 

 

 


 

1 Mémoires d’Agrippa d'Aubigné, p. 131. 2 Ibid., p. 131.

(2). Ed. Réaume, t. I, p. 339-340.

(3). Cf. éd. Réaume, t. 1, p. 342.

(4). Mémoires (Réaume, t. 1, p. 110).

(5). Mémoires (Réaume, t. I, p. 110).

(6). Mémoires (Réaume, L. I, p. 110-111). Voir aussi même tome Lettres d affaires personnelles, p. an.

(7). Cité par l'annotateur de l'éd. Réaume, t. V, p. 240.

(8). Ed. Réaume, t. I, Lettres d'affaires personnelles, p. 341. Voir aussi le rappel de cette entrevue dans une autre lettre p. 298 : « Le dernier propos que j'ay eu avec vous, qui est en présence d'un serviteur de Dieu, fut en ces termes... etc. ».

(9). Cf. t. 1 de l'éd. Réaume, p. 296-299.

(10). Ed. Réaume, t. I, p. 297.

(11). Ibid., p. 298-299.

(12). Cf. Anquez, Assemblées politiques des Réformés, p. 314-315.

(13)Ce péage provoquait des réclamations. Cf. une lettre de d'Aubigné à la municipalité de Niort pour répondre à ses plaintes (éd. Réaume-, t. I, p. 573). Il s'excuse d'avoir été obligé de rétablir un impôt qui existait « au temps des troubles », mais il n'avait pas d'autre moyen de «respondre au Roy de la place de Maillezais », c'est-à-dire d’entretenir ses soldats.

 Voilà dix-huit mois que la somme qui lui est allouée sur l'état des garnisons ne lui est pas payée.

(14). Cf. éd. Réaume, t. I, p. 581-582.

(15). A Fontenay-le-Comte chez Robuchon, 1847.

(16). Ed. Réaume, t. I, p. 95.

(17). D'après B. Fillon c'est en 1624, le 11 novembre que d'Aubigné fut remboursé, entre les mains d'un fondé de pouvoir, par Marguerite de Béthune, femme de Rohan. Cependant on voit par une lettre de d'Aubigné à M. de Villette du 21 juin 1626, que tout n'était pas encore terminé à ce moment. Cf. éd. Réaume, t. I, p. 566.

(18). Lettre de d 'Aubigné au Petit Conseil du 20 juillet 1619, lettre de Hautefontaine le 22, envoyée par même courrier; réponses du Conseille 6 octobre en expédiant les mémoires demandés; lettre de remerciements de Hautefontaine du 8 décembre. Cf. HEYER, D'Aubigné à Genève, p. 13 à 20.

(19). De nomination pour Rohan.

(20). HEYER, P, 19-20.

(21). Cf. Réaume, t. 1, p. 111.

(22). A la Tour de la Chaîne. Rohan fit ouvrir une instruction judiciaire et réclamait un châtiment exemplaire. Mais « les gens du Roi » mirent tout en œuvre pour sauver le précieux prisonnier, ce qui prouve la complicité de la Cour. L'affaire fut déférée au Prévôt royal de la maréchaussée en Poitou, puis au Présidial Angers, où Constant fut conduit. Finalement, à la veille du jugement, elle fut évoquée par le Parlement de Paris. Il ne sortit de prison qu'en juillet 1620 — sans condamnation. Rohan indigné écrivit une lettre de protestation. Cf. France protestante, 2' édition, notice de H. Bordier sur les d'Aubigné, t. 1, p. 518-519.

(23). Ed. Réaume, t. 1, p. 343.

 

Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité