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PHystorique- Les Portes du Temps
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24 juillet 2022

Le château de Lezay pendant la guerre de Cent- Ans

Château de Lezay pendant la guerre de Cent- Ans

La branche de SIMON étant tombée en quenouille, la terre de Lezay, pendant les XIVe et XVe siècles, passa successivement aux mains de plusieurs familles.

Simon de Lezay VI avait épousé l’an 1363 Perrenelle Chemine et il vivait encore an 1373.

Il eut pour enfant :

Simon de Lezay VII, mort sans postérité en 1384 ; Bertrand ; Marie Dame de Lezay ; Bertrande.

Marie de Lezay épousa HUGUES DE COLOGNE.

Hugues de Cologne, le frère de Perceval, eut deux femmes, Marie de Lezay et Isabeau Chabot, et un fils unique, Jacques de Cologne, seigneur de Lezay, à qui Marie de Lezay laissa par son testament la troisième partie de son héritage.

Hugues de Coloigne veuf de Marie de Lezay et ayant la garde de Jacques son fils, se prétendant seigneur de Lezay, voulut obliger certains hommes du village de Lezay et autres lieux, de faire guet et garde au château de Lezay;

Jean de Lezay, seigneur des Marais s'y opposa pour les hommes et sujets du château des Marais, parce qu'il était seigneur du Marais en haute justice, ne relevant que de l'évêque de Poitiers.

Jean de Lezay, Chevalier, Seigneur des Marais, mourut avant 1365, le procès se termina, le 13 février 1410, par un désistement de Guillaume Odart  (1).

 

Quelques mois auparavant, Du Guesclin était entré en Poitou, commençant l'admirable campagne qui rendit à la France ce beau comté que le traité de Brétigny lui avait arraché.

 Le 7 août, le vaillant capitaine était à Poitiers où venait le rejoindre le duc de Berry : on sait que Charles V avait rendu à son frère le comté de Poitou qu'il avait reçu en apanage, mais il lui fallait en chasser les Anglais.

Ayant réuni leurs forces aux troupes du duc de Bourgogne, Du Guesclin et Jean de Berry battirent le pays pendant trois mois, et, agissant tantôt ensemble, tantôt séparément, ils reprirent la plus grande partie des places occupées par les Anglais, chaque jour amenant un assaut ou une capitulation.

Le 31 août, les ducs étaient à La Mothe; le 4 septembre c’est la reddition de Saint-Maixent.

Quelques jours après, Lezay était repris sur l'ennemi par un neveu du connétable, Alain de Beaumont, qui enlevait successivement Melle (5 octobre 1372), Chef-Boutonne et autres places fortes du voisinage.

30 novembre 1372. Les seigneurs du Poitou, sujets du roi d'Angleterre, réunis à Thouars, s'étaient décidés à demander une trêve, suivie bientôt d'une soumission complète.

Parmi eux, Hugues de Cologne, seigneur de Lezay, sut faire sa cour au vainqueur et entra bientôt dans les bonnes grâces du duc de Berry qui le prit à son service dès les premiers mois de l'année 1373 ; son frère, Perceval, fut, par la faveur du prince, créé sénéchal du Poitou en 1374 (2).

Jacques de Cologne, fils de Hugues et de Marie de Lezay, décéda sans lignée, et la seigneurie passa à son cousin, Guillaume Odart, petit-fils d'Agathe de Lezay.

 

Peu de temps après, la terre de Lezay avait pour maître Jean de Torsay, seigneur de la Mothe-Saint-Héray et de la Roche-Ruffin (3).

Il avait épousé, vers 1400, Marie, fille unique et héritière de Jean d’Argenton, seigneur d’Hérisson, et de Charlotte de Melle, dame de la Motte-Chalandray, du Breuil de Rochefort, de Gascougnolles, etc

 

1421 – 16 février

Jehan de Torsay, seigneur de Lesay, maistre des arbalestriers de France pour le roy nostre sire, et sénéchal de Poitou pour Monseigneur le regent le royaume, dauphin de Viennois, duc de Berri, de Touraine et comte de Poitou, à nos amez Guilllaume Vasselot et Jehan Guiteau, salut.

 De la partie des religieux, abbé et convent des Chateliers, nous a esté exposé, disans que à cause de l'ancienne fondation de la dite abbaye, ou autrement, deuement, à eux sont, compétent et appartiennent les lieux et maison de Bougontet et de. lesquels lieux et maisons sont situés et assis en la chastellenye de Faye, ou ressort de S. Maixent, et que combien [que] les mestayers, variez, familiers et autres habitans en leurs dix liostels et maisons, ne aussi leurs hommes du village du [Bougontet] ne soient tenus faire guet ni garde au chastel de Lesignen, parce qu'ils n'en sont aucunement subgiez ains sont de chatellenie, que que soit de S. Maixent, et ont accoustumé par le temps des guerres               retraire au dit moustier et abbaye des Chatelliers, assis en la dite chatellenie ou ressort de S. Maixent            laquelle d'ancienneté est forte et emparée.

Neantmoins le capitaine du dit chatel de Lesignen, ou son lieutenant, se sont efforcé [de contraindre les diz mestayers, variez, familiers et hommes des dix exposans à faire guet et garde au dit chastel de Lezignen, ou grand grief, prejudice et dommage des diz exposans et de leurs diz varlez et familiers, etc,

Vous mandons et commandons, si mestier est, commettons que appelés par devant vous            le dit capitaine de Lesignen, ou son lieutenant; etc.

Donné sous le scel de la dite senechaussée, le 16 février 1420.

.

L'original de cette charte est dans les archives de l'abbaye des Châtelliers. Les endroits qu'on voit en blanc sont rompus.

Sa fille, Jeanne, seul enfant que lui laissa Marie d'Argenton sa femme, eut successivement trois époux qui furent seigneurs de Lezay :

ANDRÉ DE BEAUMONT, seigneur de Bressuire, décapité à Poitiers, le 8 mai 1431 ;

JEAN DE ROCHECHOUART, seigneur de Vivonne et de Saint-Germain, mort en 1437 (4);

PHILIPPE DE MELUN, seigneur de la Borde, dont une inscription, conservée à l'ancien château de Lezay, établit le décès dans les premiers jours de l'année 1467.

Jacques de Beaumont, fils d'André, recueillit la succession de sa mère. Il mourut en 1492, dans un âge avancé, ayant, au cours de sa longue existence, amassé, à l'inverse de la célèbre devise, plus d'honneur s. que d'honneur.

Le mariage d'une de ses filles, Philippe, avec Pierre de Laval, fit entrer la seigneurie de Lezay dans l'illustre maison des Montmorency-Laval, à laquelle elle fut unie jusqu'à la Révolution.

Lezay était alors qualifié de baronnie, titre qui lui est resté jusqu'en 1642, époque à laquelle Louis XIII, pour récompenser Hilaire de Laval des services qu'il en avait reçus, érigea cette terre en marquisat, en y réunissant les châtellenies de Chevay, Mouillebert et la Grollière.

Marié à Françoise du Puy-du-Fou, Hilaire n'en eut pas d'enfants, et, à sa mort, le marquisat de Laval-Lezay passa à son neveu, Guy-André, comte de Laval, qui, en 1688, était encore sous la tutelle de sa mère « dame Françoise de Salignac-Fénelon-Montbrun, première baronne de la Marche, marquise de Magnac, comtesse de Fontaine-Chalandray, etc. ».

Un de ses descendants, Guy-André-Pierre, fut créé duc héréditaire de Laval en 1758. Promu lieutenant-général en 1759, il reçut le gouvernement de Compiègne et obtint, en 1783, le bâton de maréchal de France.

Chef des noms et armes de la maison de Montmorency-Laval, le marquis de Lezay était, en 1789, électeur de la noblesse du Poitou pour la paroisse de Longeville. Il mourut en 1798.

 

La terre et le château de Lezay furent vendus par son petit-fils, le duc de Montmorency-Laval.

Le château de Lezay s'élevait à quelques centaines de mètres du bourg, à gauche de la route qui mène à Chef-Boutonne.

L'édifice tombait en ruines au commencement de ce siècle, et il n'en reste aujourd'hui nulle trace si ce n'est l'existence, près de la maison moderne qui l'a remplacé, d'un monument funéraire élevé à la mémoire de Philippe de Melun, le dernier époux de Jeanne de Torsay.

La pierre, en très mauvais état, représente, couché sur une dalle, le corps d'un chevalier couvert de son armure.

La tête, fortement endommagée, repose sur un coussin; au côté droit est attaché le poignard de miséricorde, au bras gauche est fixé l'écu ; un lion est couché aux pieds du noble châtelain.

melun

Au bras gauche est passé l'écu (d'azur à cinq besants d'or posés 3, 3 et 1, au chef d'or chargé d'un lion de gueules au canton à dextre)

Sur une des parois du socle une épitaphe est tracée, en partie effacée par le temps.

J'ai retrouvé la copie de l'inscription dans un des registres de l'ancienne paroisse de Lezay, année 1706;

 

je la transcris littéralement :

CY GIST PHILIPPE DE MEILUN, VIVANT CHEVALIER SEIG1 DE LA BORDE ET DE LEZAY, A CAUSE DE JEANNE DE TORSAY SA FEMME, CONSEILLER ET CHAMBELLAN DU ROY NOSTRE SIRE QUI TRÉPASSA LE JOUR. DE JANVIER DE L'AN MIL CCCC SOIXANTE SEPT. PRIEZ POUR L'AME D'ICELUY. AMEN.

LEZAY.

 

Vendus comme biens nationaux pendant la Révolution, le château et ses dépendances furent acquis par un avocat parisien, Jean Baptiste Chamborre, qui, en 1818, le revendit à un sieur Gorrin, directeur des contributions indirectes à Parthenay. Le château aurait été "démoli" avant 1810 ; le pigeonnier a disparu entre 1807 et 1832.

 Le site, les douves et les dépendances ont été conservés. Au 20e siècle, un logement a été aménagé dans une aile.

 

 

 

 

Paysages et monuments du Poitou / photographiés par Jules Robuchon.... Tome IX, [Deux-Sèvres] Melle, Celles, Chef-Boutonne et Sauzé-Vaussais / par M. A. Favraud. Aulnay, Dampierre-sur-Boutonne, Villiers-sur-Chizé et Beauvoir / par MM. George Musset et Jos. Berthélé. Lezay, La Mothe-Sain-Héray et Pamproux / par M. le docteur A. Prouhet

 

 

 

Château du Marais des seigneurs de la branche Lezay-Lezignem <==

==> Jean Chaboussan, de Lezay entre dans la compagnie du capitaine Alain de Bourbon, neveu du connétable Du Guesclin.

==> 1372 Guerre de cent-Ans - les jeux des chevaliers pendant la campagne de Philippe le Hardi - Poitou, Angoumois, Aunis, Saintonge

 

 


 

(1) Communication de M. le comte Odart de Rigny, un des descendants de cette famille d'ancienne chevalerie, qui, dès le XIIe siècle, occupait le premier rang dans le Loudunais. –

 

Guillaume Odart écuyer seigneur de Verrieres en Lodunois, principal heritier de Jacques de Coloigne, donna ses lettres de cession le 3 fevrier 1410.  Jacques seigneur de Heilly chambellan du roy, maréchal de Guyenne, commissaire en cette partie, declara le lundy 7. août 1413.

Le 4. janvier 1415, son château des Marais ayant été ruiné par les guerres, il demanda permission à Simon de Cramaud évêque de Poitiers, pour le réparer.

Le roy Charles VII lui accorda une pareille permission par ses lettres données à Provins le 30 Août 1429 dans lesquelles il est qualifié écuyer d’écurie du roy, et sur lesquels fut expédiée le 27 septembre suivant l’ordonnance d’Amaury seigneur d’Estissac, chevalier du roy, et son sénéchal en Poitou.

(2) P. Guérin. Recueil de documents concernant le Poitou, contenus dans les registres de la chancellerie de France (Trésor des Chartes), publiés dans les Archives historiques du Poitou, t. XIX.

(3) Voir sur ce chevalier et ses successeurs notre notice sur LA MOTHE-SAINT-HÉRAY dans les Paysages et Monuments du Poitou.

(4) Jean de Rochechouart, né vers 1388, porta les armes de bonne heure à l'exemple de ses aïeux. Blessé à la bataille d'Azincourt en 1415, il fut fait prisonnier et emprunta les 400 livres de sa rançon à Jean Mérichon, maire de La Rochelle.

En 1429, il faisait partie du conseil du roi Charles VII pour traiter de la paix avec le duc de Bourgogne. Un titre de 1487, dans lequel son frère, l'évêque de Saintes, rend un hommage au nom de ses enfants, indique qu'il était mort à cette date. Veuf de Jeanne de Turpin, qui l'avait rendu père de quatre enfants, il eut, de Jeanne de Torsay, également quatre enfants :

1er Jean, marié à Marguerite d'Amboise;

2 Louis, archidiacre d'Aunis, qui succéda dans l'évêché de Saintes à son oncle Guy, en 1460, et s'en démit lui-même, en 1492, en faveur de Pierre, son neveu ;

3° Radégonde, promise, en 1458, à Louis de Montberon, seigneur de Fontaine-Chalandray ;

4° Marie, mariée, en 1461, à Jean d'Etampes, seigneur de la Ferté-Imbert.

(Le Dr A. de La Portc. Les gens de qualité en Basse-Marche, 30 liv.) -

 

 

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