Août 1446 de Candes, lettres d’abolition de Charles VII octroyées à Jean de Longpré, archer de Jean Harpedanne de Montaigu
Lettres d’abolition octroyées à Jean de Longpré, archer de Montaigu, prisonnier au Châtelet de Paris, pour les violences, détrousses et autres excès par lui commis lors des hostilités entre les garnisons de Montaigu et de Belleville, d’une part, et les Bretons, maîtres de Palluau, des Essarts et de Châteaumur, d’autre, dans la guerre qui eut lieu entre le sire de Belleville et le seigneur Gilles de Rais, à Tiffauges, et autres circonstances.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan de Longpré, dit Heurtebise (1), natif du païs de Lorraine, demourant à Montagu en nostre païs de Poictou, varlet de guerre, chargié de trois petis enfans, prisonnier en nostre Chastellet de Paris, contenant que ledit de Longpré s’en vint, lui estant jeune enfant, dudit païs de Lorraine demourer en France et se mist à estre page et servir les gens d’armes estans en nostre service et y demoura par long temps avecques feu le sire de Culant (2), en son vivant admiral de France, et estoit arbalestrier.
Et xviii. ans a et plus, à l’occasion de ce que le seigneur de Belleville et de Montagu estoit lors absent du païs, en nostre service, à la journée de Montargis (3), et que les Bretons faisoient guerre audit lieu de Montagu, lui convint mettre des gens en garnison audit lieu de Montagu pour resister à l’encontre desdiz Bretons (4), lesquelz pilloient et roboient toutes ses terres ; et admena avecques lui ledit de Longpré et autres audit lieu de Montagu et y a depuis demouré.
Et certain temps après que ledit suppliant fut audit lieu de Montagu, il se maria avecques une jeune femme de la chastellenie dudit lieu, laquelle depuis ung an ença est alée de vie à trespassement.
Et est ledit suppliant chargé de trois petis enfans, tous en bas aage ; durant lequel mariage dudit suppliant, il a tousjours demouré audit lieu de Montagu avecques sa dicte feue femme, et avoit la garde d’une des portes de la dicte ville de Montagu, sans aucunement partir de la dicte ville ; et s’est bien et gracieusement gouverné et vesqu sans faire tort à nullui.
Et quant ledit sr de Belleville venoit en nostre service ou fait de noz guerres, il admenoit le dit suppliant en sa compaignie, pour ce qu’il estoit très bon arbalestier et vaillant homme de son corps.
Et pour ce que les diz Bretons faisoient guerre au dit lieu de Montagu et audit seigneur de Belleville, et tenoient grosses garnisons ès places de Paluya et les Exars, à Chasteaumur, Cliczon et autres places (5), et couroient, pilloient et raençonnoient les terres de Montagu et de Belleville, ledit seigneur de Belleville pour ces causes mist garnison ès diz lieux de Montagu et Belleville.
Durant lesquelles guerres et divisions, ledit de Longpré et autres de la garnison de Belleville, jusques au nombre de xvii, partirent à ung matin pour aler courir sur les dictes marches de Bretaigne et vindrent en deux ou trois villaiges d’emprès Montebert, et illec vouldrent prendre vivres, et prindrent deux jumens et autres bagues, pour en avoir des vivres.
Et en eulx retournant, les Bretons qui estoient assemblez de soixante à quatre vins, qui estoient gens de plat pays, les rencontrerent et les assaillirent environ jour couchié, et pour les enclourre fermerent les chemins de barrieres de grans perches, tellement qu’ilz ne peurent aler plus avant.
Et lors, quant ilz se virent ainsi chaciez et en dangier de mort ou d’estre prins, ilz se misdrent parmy lesdiz Bretons et se combatirent ensemble, ainsi qu’ilz peurent et de nuit, et tellement que les trois des [dix] sept compaignons, de la compaignie desquelz estoit ledit suppliant, furent bleciez et ung de leurs chevaux tué, et pareillement blecerent plusieurs des diz Bretons, mais ne scet combien, et en fut tué deux, et l’un des diz Bretons blecié fut admené prisonnier à l’Abergement près dudit Montagu, où ilz retournerent couchier.
Et le landemain ceulx de la dicte garnison de Belleville enmenerent ledit prisonnier audit lieu de Belleville, où ilz le garderent longuement, pour estre recompensez dudit cheval qui avoit esté tué, telement qu’il y morut, ainsi que oït dire ledit suppliant, lequel demouroit à Montagu.
Et que du temps que nostre très chier et amé cousin, le conte de Penthievre, tenoit le siege contre les Anglois, noz anciens ennemis, en Pierregort, qui fut en l’an mil cccc.xxxvii (6) le dit suppliant ala avec autres gens de guerre, jusques au nombre de xiii. compaignons de guerre, en la compaignie du bastard de la Trimoïlle (7), qui assembloit gens, pour aler secourir le siege que tenoit nostre dit cousin de Penthievre.
Et ainsi que lesdiz compaignons vouldrent partir dudit Montagu, trouverent à Saint George, en l’ostellerie Herbretin, maistre Guillaume Prate, archediacre de Thouars, et prindrent deux chevaulx et lui osterent xxiii. royaulx, et enmenerent lesdiz chevaulx à la place de l’Abergement Ydereau, qui est au feu sire de la Trimoïlle.
Et le landemain au matin, ledit seigneur de Belleville envoya devers eulx ung de ses gens et fist rendre lesdiz chevaulx audit archediacre, mais ledit argent fut departi entre eulx, et en eut ledit suppliant à sa part ung royal et demy.
Et depuis, et environ l’an mil cccc.xxxviii, durant la guerre qui estoit lors entre ledit seigneur de Belleville et le feu sire de Raix, lequel tenoit à Thiffauges en garnison (8), qui ne distoit de Montagu que de trois lieues, Thomas Fessart et Loys de Bromers, cappitaines de gens d’armes, qui avoient audit lieu de Thiffauges iiic chevaulx et plus ; et le dit seigneur de Belleville tenoit audit Montagu Gascon de Lesgo, cappitaine dudit Montagu, qui povoit avoir vixx chevaulx et plus, et faisoient guerre d’un cousté et d’autre, et appatissoient les terres de ceulx qui leur estoient contraires.
Et pour ce que ceulx de la parroisse du Longeron, qui est de la chastellenie de Thiffauges, s’estoient appatissez audit Gascon à la somme de cent escuz, ledit Gascon pour en estre paié, envoia ledit suppliant et six autres de la dicte garnison de Montagu pour prendre les commissaires, et de fait prindrent ung homme du villaige du Pouet qui est de la paroisse dudit Longeron, et l’admenerent audit Montagu devers ledit Gascon, qui par ce moyen fut paié desdiz cent escuz sur ladicte parroisse, et après fut delivré.
Et avecques ce, environ le mois (sic) mil iiiicxxxix. que le conte d’Autiton (9), Anglois, estoit descendu ès parties de Xanctonge et que les seigneurs du païs firent mander, ledit seigneur de Belleville mena ses gens celle part et en s’en retournant audit lieu de Montagu, xxiiii. de ses gens voulurent passer par le bourg de Saint George, ouquel bourg y avoit des Bretons pour la garde de ladicte forteresse, qui empescherent le passaige des dessus diz et tirerent contre eulx, et tellement que le cheval du bahu dudit seigneur de Belleville fut blecié.
Et lors les diz xxiiii. descendirent à pié et rebouterent ceulx de la dicte forteresse jusques dedans la place, et en les chassant, fut tué d’un trait ung de ceulx qui estoient ès creneaulx de la dicte forteresse, et la ledit supplianl confessé l’avoir fait ; quoyque soit, tira de l’arbaleste à l’encontre de lui, comme les autres de sa compaignie.
Et depuis quatre ans ença, et ou temps que Bonneville tenoit la place de Vendrines, que lui avoit baillé ledit seigneur de Belleville, icellui Bonneville commist ung lieutenant à la garde d’icelle, et s’en vint en France où il fut long temps.
Et pour ce que ledit lieutenant recevoit en la dicte place gens de guerre qui pilloient et couroient les terres dudit seigneur de la Trimoïlle, icellui seigneur de la Trimoïlle (10) rescrivit au dit seigneur de Belleville qu’il fist vuidier ceulx de la dicte place, ou autrement qu’il y mettroit le siege et raseroit la place.
Après lesquelles choses, ledit seigneur de Belleville mist hors de la dicte place ledit lieutenant et y en mist ung autre pour lui.
Et quant ledit Bonneville fut retourné et qu’il trouva autre lieutenant en ladicte place que cellui qu’il y avoit commis, il reprist la dicte place sans le congié dudit seigneur de Belleville, et chassa hors ledit lieutenant, dont ledit seigneur de Belleville fut malcontent et deliberé de reprendre ladicte place ; et pour ce faire, il partit de Montagu pour aler à Chavergnes (11), qui diste dudit lieu de Vendrines de deux lieues ou environ, et en sa compaignie estoit ledit suppliant.
Et par aucuns des gens dudit seigneur de Belleville ledit de Bonneville fut prins et gardé audit lieu de Vendrines, jusques à ce que ledit seigneur de Belleville y ala.
Et lequel fist mener ledit de Bonneville audit lieu de Montagu par ledit suppliant.
Et que durant les guerres qui lors estoient ou païs, ledit suppliant fut en plusieurs lieux pour amasser vivres et lever appastiz, qui leur estoient assignez pour leurs vivres, tant en la chastellenie de Montagu que ailleurs, et a esté en plusieurs destrousses en la compaignie de plusieurs gens de guerre, destroussé plusieurs gens de divers estaz, couru foires et marchiez et espié et aguetté chemins, et fait plusieurs autres pilleries, roberies, rençonnemens, destrousses et autres choses, durant les dictes guerres et divisions.
Pour occasion desquelz cas, ledit suppliant est detenu prisonnier en nostre Chastellet de Paris, et doubte que on vueille contre lui proceder rigoureusement et à pugnicion, se nostre grace et misericorde ne lui estoient sur ce imparties, humblement requerant que, attendu qu’il nous a servi ou fait de noz guerres et est prest de faire, et que les choses dessus dictes qu’il a faictes et commises ont esté à l’occasion de la guerre, etc., et que nous avons donné abolicion à tous ceulx qui nous ont servi ou fait de noz guerres, et n’a tenu autre parti que le nostre, ne servi cappitaine ne autre qui ait esté contraire à nous, il nous plaise sur ce lui impartir icelles.
Pour quoy nous, attendu ce que dit est, voulans preferer misericorde à rigueur de justice, audit suppliant avons remis, quicté, pardonné et aboly, etc., excepté toutesvoyes meurdres d’aguet apensé, autre que celui dont dessus est faicte mencion, boutement de feux, violement d’eglises et ravissement de femmes, etc.
Si donnons en mandement, par ces mesmes presentes, aux prevost de Paris, seneschaulx de Poictou et de Xanctonge, et à tous noz autres justiciers, etc.
Donné à Saint Martin de Candé, ou mois d’aoust l’an de grace mil cccc.xlvi, et de nostre regne le xxiiiie.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Rippe. — Visa. Contentor. E. Duban.
Ancien château des Archevêques de Tours à Candes Saint Martin
Candes était le siège d'une châtellenie appartenant aux archevêques de Tours.
Le château, autrefois fortifié, leur servait de résidence d'été.
C'est dans ce château que se déroule en 1446 l'instruction du procès des membres de la garde écossaise de Charles VII accusés, jugés et exécutés les complices de Louis XI dauphin qui conspira contre son père pour s'emparer du pouvoir.
Une lettre d'Agnès Sorel, datée de Cande, prouve tout au moins que la maîtresse du roi résida quelque temps dans cette partie de la Touraine, et l'on sait que Charles ne s'éloignait guère de « sa mye ».
Cette lettre est adressée à Mlle de Belleville (12); elle montre à nu l'âme compatissante d'Agnès. Celle dont un poète (13) a dit:
Agnès, de belle Agnès retiendra le surnom,
Tant que de la beauté beauté sera le nom,
n'était pas moins « piteuse à toutes gens » (14) qu'elle était belle entre toutes.
« A Mademoiselle de Belleville, ma bonne amye (15),
« Mademoyselle ma bonne amye, de bien bon cueur me « recommande à vous. Plèse vous savoir que je m'émerveille du rapport que vous m'avez fait par le jeune Dampére (16), et vous le retourne pour vous ayder à vous mectre hors de cecy, qui vous à deu estre de grand ennuy. Plèse vous savoir que nous esjoissons tant de mieulx que pouvons en ces cartyers et y debvez si tost venir que serez hors de dict ennuy, qui sera tost comme bien espère. Actandant nous avons faict chace hyer à un porc sangler dont vostre petit Robin (un chien) avait trouvé la traxe et s'est tornée mal la dicte chace au préjudice du dict petit Robin, aiant esté frappé d'un taillon (flèche) que ung des veneurs cuidoit tirer au dict sangler dans un buisson, et luy en a faict assez gresve navrure.
Mais bien espère qu'en garira par prompte voie et le ferai bien governer. Au demeurant, s'il est aultre (chose) que pour vous faire puisse actandant vostre venue, faites le moy savoir et le ferai-je de très bon cueur, et à Dieu, Mademoiselle ma bonne amye, qui vous doint ce que vous désirez.
« De Cande, ce vendredy après la Saint-Michel.
AGNÈS. »
Il fut commencé en 1485 par Robert de Lenoncourt, et achevé en 1520 et 1527 par l'archevêque Martin de Beaune.
L'édifice comprend deux corps de bâtiments, dont un en retour d'équerre. Dans l'angle formé par les deux bâtiments est logée une tour polygonale d'escalier. Le grand portail d'entrée, en recul dans un hémicycle, est accompagné d'une petite porte de part et d'autre. Il est presque en plein cintre, surmonté d'un fronton en arc surbaissé. De chaque côté, des piliers à joints creux sont ornés de pilastres plats. Les communs limitent la cour côté nord. Subsistent également quelques ouvertures du 15e siècle, les autres étant du 18e siècle. A l'arrière, au nord du château, galerie couverte dont la rembarde en pierre supporte des piliers de bois avec jambes de force. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097607
Jean Stuart, comte de Boucan de la Garde Ecossaise du roi <==
Marguerite de Valois Dame de Montaigu et Belleville en Poitou amie d’Agnès Sorel. <==
- B AN JJ. 178, n° 21, fol. 13
- a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 29, p. 381-389
(1) Dans une plaidoirie de Nicolas Queyré, sénéchal de Montaigu, contre son seigneur, Jean de Belleville, plaidoirie citée ailleurs (ci-dessus, p. 46, note), on lit que le 9 janvier 1446 n.s. un serviteur de ce dernier, « appellé Hurtebise », alors en rupture de ban, se mit en embuscade avec un autre « banni » à la porte Jaillet à Montaigu, et mit, sur l’ordre de son maître, ledit sénéchal en arrestation non motivée, au moment où il pénétrait dans la place. (Arch. nat., X2a 24, à la date du 28 février 1447 n.s.)
Il s’agit évidemment de ce « Jehan de Longpré, dit Heurtebise ».
(2) Louis baron de Culant, seigneur de Châteauneuf, amiral de France de 1422 environ à 1437, décéda l’an 1444.
En septembre 1431, il avait aidé le sire d’Albret à reprendre les places de Marans et de Benon où Richemont avait envoyé les srs de Beaumanoir et de Rostrenen, après l’emprisonnement du vicomte de Thouars.
Dans des lettres de rémission accordées à son neveu Charles de Culant, on apprend que l’amiral fit prendre un nommé Guillaume Pépin, qui avait conspiré contre sa vie, l’enferma d’abord à Châteauneuf, puis au château de la Croisette, et le fit mourir en prison, sans jugement. (A. Tuetey, Les Écorcheurs sous Charles VII, t. II, p. 453.)
(3) La ville de Montargis était assiégée par les comtes de Suffolk et de Warwick (juillet 1427). Le bâtard d’Orléans et La Hire surprirent les Anglais, firent entrer un convoi de vivres dans la place, et secondés par les habitants et la garnison, mirent les assiégeants en pleine déroute (5 septembre). Voy. Chroniques de Monstrelet, t. IV, p. 271-275 ; de Cousinot, p. 243-247 ; de Lefèvre de Saint-Rémy, t. II, p. 130, 131, etc.
(4) Le connétable de Richemont, sr de Parthenay, était en guerre avec Jean II Harpedenne, sr de Belleville, à la suite d’un procès commencé contre Jean Larchevêque, auquel le sr de Belleville réclamait Mervent. (Cf. notre vol. précédent, p. 187, note, et Cosneau, Le connétable de Richemont, p. 488.) Les faits rappelés ici remontent aux années 1427-1428.
(5) Les places de Palluau et des Essarts avaient été confisquées sur Isabeau de Vivonne et son mari, Charles de Blois, dit de Bretagne, sr d’Avaugour, à cause de leur complicité dans la prise par trahison du duc Jean V (ou VI) de Bretagne, à Chantoceaux, l’an 1420, et données à Richard de Bretagne, comte d’Étampes, frère d’Artur de Richemont, qui était aussi seigneur de Châteaumur.
Les garnisons de ces villes étaient composées de Bretons à la solde de Richard, qui se signalèrent par leurs déprédations.
Olivier de Beaulieu était capitaine de Châteaumur pour le comte d’Étampes et avait pour lieutenant Jean de Beaulieu, son frère, en 1430 et pendant les années suivantes.
On trouve des renseignements sur les excès auxquels se livrèrent ces Bretons dans les procès intentés par Jacques de Surgères, sr de la Flocellière, à Olivier et Jean de Beaulieu et leurs complices (deux arrêts du 13 septembre 1434, X2a 20, fol. 73, 74 ; X2a 21, à la date du 9 septembre 1434), et par Isabeau de Vivonne à Richard de Bretagne, comte d’Étampes. (Plaidoiries du 29 juillet 1434, X1a 9200, fol. 271 ; arrêts du 24 février 1436, X1a 9193, fol. 125, et du 18 juillet 1436, X2a 21, à la date.)
(6) Il s’agit, selon toute vraisemblance, de la place de Mareuil que Jean de La Roche, sénéchal de Poitou, et le comte de Penthièvre assiégèrent l’an 1437 (ci-dessus, p. 267 et note 3).
Jean de Blois, dit de Bretagne, d’abord seigneur de Laigle, puis comte de Penthièvre et vicomte de Limoges après la mort de son frère aîné Olivier (1433), était le second fils de Jean de Blois, dit de Bretagne, comte de Penthièvre, seigneur d’Avaugour, etc., et de Marguerite de Clisson, fille puînée du connétable Olivier de Clisson.
Il servit les intérêts de Georges de La Trémoïlle contre Richemont et prit part aux hostilités qui troublèrent une partie du Poitou de 1428 à 1433. (Cosneau, Le connétable de Richemont, p. 154 et suiv., 533.)
En 1448, il fit son accommodement avec François Ier, duc de Bretagne.
Charles VII l’établit, en 1450, lieutenant général de son armée de Guyenne, avec laquelle il prit les villes de Bergerac et de Castillon et se distingua à la bataille de Castillon (1453) et à la réduction de Bordeaux.
Jean comte de Penthièvre mourut en 1454, sans postérité de Marguerite de Chauvigny.
(7) Jean bâtard de La Trémoïlle, fils de Georges (cf. ci-dessus p. 274, note).
(8) Gilles de Rais, maréchal de France, était seigneur de Pouzauges et de Tiffauges à cause de sa femme, Catherine de Thouars (ci-dessus, p. 199, note).
Nous n’avons point d’autres renseignements sur la guerre entre lui et Jean de Belleville, en 1438. Mais on peut remonter à l’origine de leur querelle.
L’an 1428, Jean Harpedenne, sr de Belleville et de Montaigu, poursuivait au Parlement le sire de Rais et sa femme, qui, disait-il, tenaient de lui, à cause de sa ville, château et baronnie de Montaigu, le lieu et châtellenie de Beaurepaire (dont ils avaient hérité de Marie de Thouars, sœur de Catherine), au devoir de 50 livres tournois et une obole d’or à mutation de seigneur.
Ceux-ci s’étant refusés à lui faire la foi et hommage et à lui payer cette redevance, il avait fait saisir leur fief.
La cour, par arrêt du 20 mai 1428, ordonna une enquête et fit récréance, pour la durée du procès, de la terre litigieuse au profit des défendeurs. (Arch. nat., X1a 9191, fol. 95.)
(9) Jean comte de Huntington, débarqué à Bordeaux au mois de juillet 1439, ne tarda pas à reconquérir une partie des places où les Français avaient mis des garnisons l’année précédente.
Cependant son expédition en Saintonge ne paraît pas avoir été couronnée de succès. Jacques sire de Pons, dans sa requête pour obtenir les lettres d’abolition d’avril 1446 (JJ. 177, n° 238, fol. 157), rappela qu’il avait, dans cette circonstance, résisté au comte de Huntington et neutralisé son effort.
Dans un acte daté de Fronsac, le 7 mai 1440, portant don à Jean de La Cropte, écuyer, Huntington prend les titres de lieutenant général et gouverneur de Guyenne et d’amiral d’Angleterre. (Original, Arch. nat., K. 66, n° 18.)
C’est lui qui dirigea, cette année même, les opérations du siège de Tartas, qu’il réduisit à capituler. Henri VI, par lettres données à Paris, le 12 juillet 1427, avait fait don au comte de Huntington du comté d’Ivry, confisqué sur Artur de Richemont. (E. Cosneau, op. cit., p. 529.)
(10) Sans doute il s’agit toujours du bâtard de La Trémoïlle, et non de Georges seigneur de La Trémoïlle, son père.
(11) Sic. Lisez « Chavagnes. »
(12) Mlle de Belleville, fille naturelle de Charles VI et d'Odette de Champdivers, la petite reine, fut légitimée sous le nom de Marguerite de Valois par son frère Charles VIII, en 1427.
Elle épousa Jean de Harpèdene, seigneur de Belleville en Poitou, et reçut en dot 20,000 moutons d'or (monnaie du temps du roi Jean, qui portait d'un côté l'écu de France, de l'autre un Agnus Dei).
(13) Baïf.
(14) Épitaphe d'Agnès Sorel à Loches.
(15) Il existe six lettres d'Agnès Sorel. Elles ont été publiées par M. Stoenackers dans son histoire d'Agnès Sorel.
(16) François de Clermont, chevalier, seigneur de Dampierre.