Commanderie de L'Ordre hospitalier de Saint-Antoine-de-la-Lande en Poictou
L'histoire de Saint Marc-la-Lande est liée à l'histoire de l'ordre des moines Antonins arrivé à la Lande vers 1260.
Voici comment se présentent les origines de Saint-Antoine :
St Antoine le grand, ou d’Egypte, Antoine le Grand ou, Antoine d'Égypte ou Antoine l'Ermite ou saint Antoine est considéré comme le fondateur de l'érémitisme chrétien.
Sa vie nous est connue par le récit qu'en a fait Athanase d'Alexandrie vers 360. Il serait né vers 251 et mort vers 356 à l'âge de 105 ans, entre les bras de ses deux disciples
Dans la première moitié du XIe siècle (vers 1070), un seigneur dauphinois, GEILIN, II du nom (Jocelin de Châteauneuf), de la famille des premiers comtes de Valence, rapporte d'Orient les reliques du grand saint Antoine.
Il les déposa, au diocèse de Vienne, dans la chapelle ou église du lieu appelé la Motte-au-Bois, Mota nemorosa, qui prit bientôt le nom du Saint, qui devient en 1083 La Motte-Saint-Antoine, puis Saint-Antoine-en-Viennois avant de prendre son nom de Saint-Antoine-l'Abbaye, situé sur le chemin de Compostelle.
MAL DES ARDENTS, FEU SACRÉ, FEU SAINT-ANTOINE.
La maladie connue sous ces trois noms causait la perte du membre qui en était attaqué; il devenait noir et sec comme s'il avait été brûlé : quelquefois elle se formait en putréfaction qui faisait tomber la partie offensée.
Jocelin, seigneur de Dauphiné, descendu des comtes de Poitiers par un fils puîné de Guillaume Tête-d'Etoupe, apporte de Constantinople en 1050, le corps de saint Antoine qu'il avait obtenu de l'empereur Constantin-Monomaque.
Comme il le faisait porter avec lui dans tous ses voyages, même à l'armée, le pape Grégoire VII, justement choqué de cette sorte de profanation, lui enjoint de le déposer dans l'église paroissiale de la Motte-Saint-Didier, au diocèse de Vienne.
Jocelin obéit; et bientôt l'église ne pouvant suffire à l'affluence des pèlerins, il jette les fondements d'une nouvelle église.
Gaston, autre seigneur du Dauphiné, court à la Motte-Saint-Didier, demander à saint Antoine la guérison de son fils Girinde ou Guérin, et promet, s'il l'obtient, de se consacrer au soulagement des malades atteints du feu sacré. Il s'endort pendant sa prière. Saint Antoine lui apparaît, le reprend de ce qu'il montre plus d'ardeur à procurer à son fils la santé du corps que celle de l'âme, lui dit que Dieu néanmoins à exaucé ses prières, et qu'il ait, en reconnaissance, à s'acquitter de sa promesse, et que lui et tous ceux qui se consacreraient à ce service eussent à se marquer d'un thau de couleur céleste.
Il lui en montra la figure au haut de son bâton qu'il planta en terre; lequel aussitôt lui sembla reverdir et pousser des branches qui couvraient toute la terre, et qu'une main qui sortait du ciel bénissait.
A son retour, Gaston trouve son fils guéri. Celui-ci, informé de la promesse faite par son père de se vouer au service des malades, fait' la même promesse, et de ce pas ils se transportent tous deux à la Motte-Saint-Didier, bâtissent un hôpital auprès de l'église commencée par Jocelin.
Le 28 juin 1095, Gaston, son fils et six autres personnes se revêtent d'humbles habits noirs marqués d'un thau bleu en émail à la manière des chevaliers et se mettent vaillamment à l'oeuvre, c'est-à-dire à soigner les malades atteints du feu sacré.
Tels furent les commencements. Tel était le but de l'ordre hospitalier de Saint-Antoine de Viennois.
Le pape Urbain II approuve cette Société au concile de Clermont.
Le nouvel archevêque de Vienne, Guy de Bourgogne, confirma, vers l'année 1090, cet arrangement, et devenu pape sous le nom de Calixte II, il consacra cette église agrandie ou reconstruite (20 mars 1119).
Dès avant cette date, le nom d'Antoine devenait célèbre en Occident, et les miracles du Saint attiraient à son tombeau de nombreux pèlerins et des malades venant implorer leur guérison.
Il fallut songer à abriter toutes ces foules : Guigue Didier compléta sa première donation en cédant aux moines un autre terrain voisin de l'église et du prieuré. Là s'éleva bientôt — en quelle année, il est impossible de le dire, mais aux environs de l'année 1100 — un vaste hospice, comprenant deux parties appelées « la maison de l'aulnône » pour les pauvres et les passants, et « l'hôpital » pour les malades.
Le village de la Lande, commune de Saint-Marc (Saint-Mard serait mieux comme étant l'abrégé de Saint-Médard), canton de Mazières-en-Gâtine, arrondissement de Parthenay, avait en 1260 une chapelle, sous le vocable de saint Blaise.
Le cardinal Ardouin, qui en était titulaire, se démit, et des religieux de l'ordre hospitalier de Saint-Antoine de Viennois, y furent installés.
La commanderie de la Grande-Lande, pour la distinguer de la commanderie de la Petite-Lande, ordre de Malte, commune de Gourgé, dans le voisinage de Parthenay, poursuivit sans graves incidents le cours de ses charitables destinées jusqu'à l'époque funeste de nos guerres de religion.
A Saint Marc-la-Lande, la Commanderie était peut être un hôpital comme c'était le cas pour certaines commanderies antonines. Cependant nous n'avons aucune trace ni document qui nous permette de vérifier cette hypothèse.
Les Antonins avaient aussi vocation de charité envers les pauvres et les passants, notamment envers les pèlerins des chemins de St Jacques de Compostelle.
Le splendide édifice, œuvre artistique de la Renaissance, était jadis la chapelle de la commanderie de la Lande, de l'ordre de Saint-Antoine de Viennois, située dans la paroisse de Saint-Mard-la-Lande, canton de Mazières-en-Gâtine.
Les origines de la commanderie sont très incertaines et peu précises, par suite de la destruction ou disparition des archives pendant les guerres de religion.
Les origines de la commanderie sont très incertaines et peu précises, par suite de la destruction ou disparition des archives pendant les guerres de religion.
Telle est la tradition consignée dans un inventaire des titres de la commanderie en 1715.
Commanderie de Saint Marc la Lande - Encomienda de Saint Marc la Lande
- Collégiale ; 2. Jardin des plantes médicinales ; 3. Commanderie ; 4. Verger ; 5. Bâtiment municipal
EXTRAIT de l'inventaire général des titres de la commanderie de la Grande Lande ou Saint-Antoine de la Lande, fait en 1715 par Joseph Biclet, Chanoine régulier de l'ordre de Saint-Antoine et supérieur de cette maison.
(Archives du département de la Vienne, registre 596.)
La commanderie de la Grande-Lande qui est un membre dépendant de l'abbaïe et monastère de Saint-Antoine-de-Viennois de l'ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin est appellée la Grande-Lande pour la distinguer d'une autre commanderie qui n'en est pas bien éloignée, estant a deux lieues au de la ville de Partenay et qui est aussi appellée la Lande et apartient a l'ordre des chevaliers de Saint-Jean-de-Jerusalem.
Cette commanderie de la Grande-Lande aiant eu le malheur, comme les autres benefices de Poitou, d'estre brulée par les gens de la religion pretendüe réformée et meme d'avoir este entre les mains de quelques-uns de leurs chefs, il ne sy trouve pas d'ancïens titres et on ne peut tirer des connoissances de ses anciens droits, que par des actes qui sont raportés dans un ancien inventaire de ses titres et papiers faits en 1544.
On croit que la commanderie a pris son commencement vers l'année 1260 par la liberalité du cardinal Andruin, qui donna a l'ordre de Saint-Antoine leglise de Saint-Blaise.
Selon les anciens statuts de l'ordre, qui furent restablis en 1477, elle estoit la premiere des commanderies subalternes despendante de la commanderie generale de Boutier elle estoit aussi la plus considerable de ces subalternes, puisquelle paioit au commandeur general de Boutier une pension annuelle de 22e 10s en deux termes egaux; et que selon les mesmes statuts sa taxe, ordinaire, pour les besoins de lordre, estoit de 40 florins d'or, qui suivant levaluation des dits statuts faisoient 36e 13s 4; et devoit entretenir 6 cloitriers, outre le commandeur.
Depuis sa fondation elle a este possedée par plusieurs commandeurs titulaires reguliers, et quelques commendataires, qui s'en firent pourvoir à l'occasion des guerres de la religion qui commencèrent a ravager les églises du Poitou vers l'an 1562; et de ces commandeurs commendataires elle devint au pouvoir du duc de Sully l'un des chefs des religionaires, qui en ioüit sous le nom d'un conudenciaire.
L'on voit par les actes environ 21 personnes qui ont pris la qualité de commandeur de la Grand-Lande; dont quelques-uns neamoins se trouvent estre contemporains; ce qui s'est rencontré lorsque un estant en possession; un aultre la luy a contestée.
Il se voit que :
Frère Helie estoit commandeur en 1282.
Pierre Renty en 1300.
Frère Pierre en 1305.
Pierre Baudouin en 1333.
Aymer de Solennac en 1349, 52 et 1355, qui reçut en don le domaine de la Foucaudière, où il fonda une autre commanderie dépendante de celle de la Lande; Il se trouve néanmoins un Jean Aymont en 1350; mais ce doit estre le meme que le dit Aymer.
Jean Bource, 1391 -1411. Ce dernier passa une convention le 15 mars 1407 avec Simon Pallegreau, curé de Notre-Dame de la Coudre, de Parthenay, en vertu de laquelle le curé consentit à bailler à la commanderie les oblations faites en l'église de la Coudre, en l'honneur de saint Antoine qui y était honoré d'un culte particulier.
Il fit un arrangement analogue avec l'abbaye de Notre-Dame de Celle, en Poitou.
Guilleaume de la Barre depuis 1417 jusqu’en 1458 inclusivement. A fait aussi beaucoup d'acquisitions.
Pierre Fabry en 1459,1500 et 1502.
Néanmoins on trouve :
Aymerie evecque de Mondenis, en latin Montis regalis en 1463, 64 et 70, il estoit aussi commandeur d'Isenheim et de Boutier, apparemmdr commendataire. Pierre Faure, Pierre Feure et Pierre Febiere (qui est apparemment le même que le precedent Pierre Fabry) depuis 1470 iusquen 1497 inclusivement. Mathurin Herué depuis 1506 iusquen 1519. Il a fait plusieurs acquisitions.
Un grand personnage, François de Tournon, apparaît comme commandeur de la Lande, de 1509 à 1512. Il fut cardinal en 1530, archevêque d'Embrun et abbé général de l'ordre de Saint-Antoine en 1542.
Malgré l'absence de tout document écrit, nous n'hésitons pas à lui attribuer la reconstruction de l'église de cette commanderie.
Sa haute position, sa fortune, son goût pour les sciences et les arts, l'analogie de style si frappante qui existe entre le charmant édifice de la Lande et la chapelle non moins remarquable du château de Thouars, bâtie vers la même époque, en 1503; tels sont les motifs sérieux qui nous ont suggéré cette opinion.
Quant au nom de l'architecte qui en a conçu le plan ou qui l'a exécuté, il demeure absolument inconnu.
On a dit qu'un architecte du pays, Jean Ameil de la Lande, qui acheva l'église voisine de Cours, en 1550, aurait bien pu travailler à l'édification de celle de Saint-Antoine.
Il n'est peut-être pas impossible qu'il y ait exécuté quelques travaux, mais sa participation ne saurait être admise que dans une faible mesure; car l'église de Saint-Antoine de la Lande, qui procède autant du style gothique flamboyant que de celui de la Renaissance, doit être très sensiblement antérieure à l'année 1550 (1).
C'est le cardinal de Tournon, nous l'avons dit, qui a pu seul la faire construire ou commencer, lorsqu'il était commandeur, de 1509 à 1512.
M. Léon Palustre a justement remarqué à Saint-Antoine de la Lande une disposition architecturale adoptée dans la chapelle du château de Thouars, en 1505, par André Amy. « Elle consiste à enserrer sous la même archivolte, non seulement les deux baies d'entrée, mais encore les fenêtres placées-au-dessus (2). »
De François de Tournon, la commanderie de la Lande passa de nouveau à Mathurin Hervé, qui, en 1517, rendit hommage de la seigneurie de Saint-Mard à la baronnie de Parthenay.
A cette époque, les guerres de religion accablèrent la commanderie de malheurs bien plus grands que ceux occasionnés par les tristes procès des années antérieures.
Jean Fèvre, religieux de Saint- Antoine, pourvu de la commanderie par le pape, à la mort Mathurin d'Hervé, en 1519, fut obligé de soutenir de longs procès contre Jacques de Semps l'aîné et Benoît Girault (1522-1540), qui lui en disputèrent la possession.
Frere Jean Feure religieux de St-Ant. en Viennois ordre de Saint-Augustin aiant esté pourvu par le Pape de la commanderie de la Lande des le mois de fevrier vacante par le decez de f° Mathurin Hervé, dont il auroit la signature paraphée et expédiée en la cour du Pape, en vertu de laquelle il auroit esté contraint de prendre possession, ne luy aiant pas ete possible de recouvrer ses bulles a cause que les chemins estoient fermés par les guerres entre le roy et l'empereur, et estant pres de lan de vacance, il auroit formé complainte pour raison du possessoire, contre fre Jacque de Sems usurpant sans titre valable et jouissant des fruicts dicelles a obtenu un comittimus par lequel le roy François Ier a commis la cause au senechal de Poitou, luy ordonnant de connoistre de la casue dud' Feure, quoy quil n'ait quune simple signature de Rome; a la charge neamoins de representer ses bulles, quand il les aura; et faire briesue iustice aux parties. Il ny a quune copie informe de cet acte sous cotte A.
Il lutta également contre Jacques de Semps le jeune, commandeur de 1543 à 1572, puisqu'il fut pourvu du même bénéfice, le 28 janvier 1547; il estoit aussi commandeur d'Aumosniere. On trouve neamoins que un Jean Faure ou Floris ou Fabry a esté pourvu le 28 ianvier 1547.
L'église, encore toute resplendissante de jeunesse, et les bâtiments adjacents furent horriblement dévastés par les protestants en 1562.
Plusieurs biens furent vendus, en vertu des lettres patentes du roi, notamment une maison à Parthenay, paroisse de Saint-Laurent, adjugée le 3 septembre 1563 à Jean Chaigneau et Pierre Sabourin.
Un certain Louis de Lézignac, véritable loup introduit dans la bergerie, qui parvint à se mettre en possession de la commanderie en 1573 et à s'y maintenir malgré la nomination de Pierre Hélie, le 30 mai 1574, y apporta le désordre, le scandale et la dilapidation sous toutes les formes. Ce misérable, hérétique, marié et meurtrier de deux hommes qu'il avait jetés dans l'étang Gruet, fit fabriquer de fausses lettres patentes du roi, en date du 15 juin 1575, l'autorisant à aliéner des biens de la commanderie jusqu'à concurrence de 6,000 livres, sous prétexte d'en employer le produit à la réparation de l'église et des bâtiments réguliers. Mais il en vendit pour plus de 20,000 livres et se servit de l'argent pour arrêter la poursuite de ses crimes, grâce à la connivence coupable du célèbre La Haye, lieutenant-général de Poitou, et de l'avocat du roi de Saint-Maixent.
Pierre Helie a este pourvu le 30 may 1574, mais il n'a pas jouis puisque Louis de Lesignac a possedé depuis 1573 iusquen 1583 inclusivement.
Il estoit commendataire et prenoit la qualité descuier, il a aliené quantité de bien de la commanderie sous pretexte de reparations a faire, il a esté taxé de meurtre et de concubinage; aussi les apparences sont qu'il n'avoit que l'habit decclésiastique puisque dans plusieurs actes qu'il a passé par devant notaires il a déclaré ne scauoir escrire; il se trouve neamoins auoir signé en plusieurs autres actes; il est vray que sa signature est si mal faite que lon ne pourroit pas y lire son nom, si on ne le savoit d'ailleur. Il faut quil ait remis la commanderie a son successeur puisquils se sont dit tous deux commandeurs en même tems et que Michel Nicolas se trouve avoir este commandeur en 1582 et 1611. Il prenoit la qualité d'escuier et de religieux de Saint-Augustin, mais iamais celle de religieux de Saint-Antoine, ainsi il estoit commandataire.
Guillaume Fouquet de la Varenne, pourvu par le pape en décembre 1611. Il estoit abbé d'Aynay de Lyon, de Saint-Maixent en Poitou et puis evesque d'Angers jusquen1614.
Jacque Lebert simple prèstre, confidentiaire du duc de Sulli, qui negocia la commanderie avec led' sr Foucquet ; en 1614, a esté expulsé par devolu. Il ne releva point la commanderie de la Lande du triste état où elle était tombée.
Le décret du chapitre général de l'ordre, du 9 mai 1617, qui la réunit à la commanderie de Bouthier et la prise de possession du nouveau commandeur, frère Pascal Laugier, religieux profès, le 7 juillet 1617, furent le signal de la rénovation.
La confrérie de Saint-Antoine fut rétablie dans l'église de la Lande, le 20 juillet 1620.
Grâce aux efforts de Laugier, le Parlement cassa, en 1629, la vente frauduleuse du fief de Fourbault consentie en décembre 1575.
Après la mort de Laugier, la commanderie de la Grande-Lande et l'église de Saint-Mard ou Médard furent remises par frère Laurent Astruc, commandeur de la Foucaudière, le 20 décembre 1633, entre les mains du père François Goujon, au nom d'Antoine Brunei de Gramon, abbé général de l'ordre et congrégation réformée de Saint-Antoine, au milieu d'une grande affluence de peuple.
C'est alors qu'on songea sérieusement à reconstruire les bâtiments et à réparer l'église.
En 1654, le père Caron, supérieur de la commanderie pour la congrégation réformée, proposa de bâtir à la Lande une maison régulière, ce qui fut accepté par le chapitre général.
L'église occupait, depuis son origine, tout l'espace comprenant maintenant ladite église et la sacristie, c'est-à-dire une longueur de 108 pieds.
Les religieux voulant relever les voûtes de l'édifice qui étaient détruites du côté de l'abside depuis les guerres de religion et désirant se ménager une sacristie, le père Antoine Camus, supérieur de la commanderie, passa, avec deux maçons de Niort, le 19 octobre 1659, un marché par lequel il fut arrêté qu'on avancerait l'autel de 18 pieds dans l'église, qu'on élèverait derrière un mur de 2 pieds d'épaisseur, ce qui formerait une sacristie voûtée à neuf, qu'on démolirait la tribune ou jubé, et qu'on reconstruirait les voûtes sur une longueur de 40 à 5o pieds, pour rejoindre les anciennes voûtes encore subsistantes, du côté du portail. Après quelques difficultés élevées par le lieutenant-général de Poitou, en 1660, ce projet de restauration, d'ailleurs fort malheureux, fut exécuté.
Quant au corps de logis attenant à la sacristie et à l'église, il fut allongé, en 1681, sur une étendue de 50 pieds.
PREROGATIVES DE LA COMMANDEME DE LA LANDE.
Quoique cette commanderie fut soumise a celle de Boutier, elle auoit neamoins sous elle, selon les anciens statuts, celles d'Angliers et de Clisson; avec le droit de presentation a celle de la Faucauldiere, dont la collation apartenoit au commandeur general de Boutier; elle avoit aussi le droit de collation de la maison ou hopital de St-Ant. proche la ville de Rahes au diocesse de Cornoüailles qui fut donnée à lordre en 1484 et 85.
Ce droit sur la commanderie de la Foucauldiere luy est venu de la fondation meme de cette derniere commanderie; car le 13 may 1349 Adam de Soisson donna a f" Aymé de Solemnac commandeur de la Lande, sa maison de la Faucouldiere ettouttes ses apartenances, pour y fonder une chapelle et un hopital en l'honneur de St Ant. sous la iurisdiction et dependance dud' commandeur.
Le 25e septembre 1366 Pierre abbé general conjoinctement avec le chapitre conventuel du monastere de S'-Ant., a la requeste de Guill. de Fronchelaine commandeur general de Boutier, et de Barthel, de Monchenu commandeur de la Lande, érigea la maison de la Faucauldiere en commanderie, luy assignant les questes dans les eveschés de Tours, d'Angers et du Mans; et la soumit a la commanderie generale de Boutier; avec une reconnoissance de 63 florins d'or de Florence par an, apres la mort dud Monchenu, lequel auroit toutte autorité sa vie durant sur la nouvelle commanderie, et en tireroit la dite pension.
Aymerie Sigaut commandeur de Boutier et Guillaume de la Barre commandeur de la Lande plaidant ensemble pour la nomination et gouvernement de la commanderie de la Foucauldiere ét pour le spolion de ses commandeurs dans le mois de may 1429 ; le chapitre general ordonna que la présentation apartiendroit a perpetuité au commandeur de la Lande; l'institution, collation, et toutte autre disposition seroient a celuy de Boutier : que la pension de 63 florins d'or se partageroit entre eux par égales portions, et que pendant la vie dud' commandeur Siguaud, la vacance et le spolion des commandeurs de la Faucauldiere luy apartiendroient, et apres sa mort les d'~ vacances et spolion se partageroient également entre les commandeurs de Boutier et de la Lande. (P. 5.)
Lon peut mettre parmi les prerogatives de la commanderie le droit de queste, qui luy est commun avec touttes les autres maisons de l'ordre; ce droit est suffisamment establi par les bulles des Papes et les ordonnances de nos Roys.
Il ny a pas dans les archives des titres particuliers pour la commanderie de la Lande; mais l'inventaire de 1344 en reporte plusieurs par lesquels il conste quelle a emplement ioüi de ce droit, et de celuy de retirer les oblations faites en l'honneur de St Ant.
Au même endroit sous C C un accord fait le 7e décembre 1407 sur certain differend qui estoit entre l'abbé et couvent de Saint Antoine-de-Viennois, a cause de leur commanderie de la Lande en Poitou, et le commandeur dudit lieu demdr en complainte par devant le lieutenant general de Poitou, d'une part; et l'abbé et couvent de Notre-Dame de Celle en Poitou, d'autre part par lequel apointement il a ete dit que les abbé et couvent de Celle cesseront d'auoir voiages de St Antoine, de bailler vinage, de recevoir des oblations, legats, questes et aumosnes faites au nom du d' Sainct : et effaceront les Mentjoyes, mains, potences, images, plats de St Ant. et autres signes qui avoient estés mis au village et chapelle de la Groye et limage en taille quavoient fait faire les dts religieux de Celle, au nom de St Ant., la feront peindre d'autre couleur que de noir, et luy feront bailler au lieu de la potence une croix, et ne sera plus appellée limage de St Ant. et ne diront plus qu'ils ont reliques de St Ant.
Sous cotte 451 il raporte un apointement passé sous la cour de Partenay le 15 mars 1407, entre f° Jean Bource commandeur de la Lande et Mre Simon Palegreau curé de leglise de Notre-Dame de la Coudre a Partenay, par lequel il est couvenu et arresté que tous les vœux et oblations que ledt curé recevra en lad'" église en l'honneur de StAnt. il les baillera audt commandeur et neamoins, limage de SI Ant. estant dans la de eglise demeurera toujours en icelle parce quelle a esté faite faire et mettre par les seigneurs de Partenay et ce pour tout le tems que led. Palegreau serait curé en icelle eglise.
Le même inventaire raporte sous cotte 517 des procedures faites sur une complainte obtenüe par fre Benoît Girault commandeur de la Lande contre les maires, bourgeois et échevins de la ville de Nyort pour raison de ce que led. Girault disoit quil avoit droit et estoit en possession d'auoir plusieurs pourceaux en la d. ville; de l'exécution de laquelle complainte il fut appelle au parlement ou il fut dit qu'il auoit esté mal procédé aud. appel et les parties renvoyées par deuant le senechal de Poitou.
L'usage de la queste se verifie par un acte raporté dans led. inventaire sous cotte 525 qui est une donation de 40 sols de rente sur une maison assise à S'-Loup, paiable le jour de St-Michel au religieux ou malade de la commanderie de la Lande, qui sera commis pour amasser les vendanges données par aumosnes a la d. commanderie; l'acte est du 2 juin 1479.
Le 18 juin 1561 Jacque de Lems commandeur de la Lande donna en arrentement une maison assise a St-Maixent sous la rente perpétuelle de 30£ et a la charge de loger ceux que les commandeurs de la Lande enverront à St-Maixent pour faire la queste, ainsi quils avoient acoutumé d'y estre logés. (Page 7.)
PRISE DE POSSESSION AU NOM DE La CONGRÉGATION RÉFORMÉE
COTTE A. C.
Acte du 20 décembre 1633 par lequel Rd Pe François Goujon, religieux de lordre et congregation reformée de St-Antoine, supérieur de la maison et commanderie du Petit-St-Ant. de Paris, estant au devant de la grande porte de leglise de la commanderie de St-Antoine de la Grande-Lande, et aiant entre ses mains un petit livre imprimé contenant les bulles et arrests de l'établissement de la communauté réformée de l'ordre de St-Ant. de Viennois, et plusieurs autres patentes tant de confirmations du Roy, que verifications de son grand conseil, le bref de Grégoire 15 et autres actes contenus en 53 pages du d. livre, et outre une procuration passée aud. Goujon par M"* Ant. Brunel de Gramon abbé et general du d. ordre, et les definiteurs du chapitre general de la d. congregation reformée en date du 27 juillet precedent. Le d. Goujon a requis Fre Laurens Astruc religieux du d. ordre et commandeur de la Foulcaudiere, en vertu des sus d. livre et procuration, au nom de la d. congregation reformée, de la mettre en possession de la d. eglise et commanderie de la Lande et ses apartenances; vacante par le deces de fre Pasqual Laugier religieux du d. ordre. Ce que faisant le d. Astruc l'auroit pris par la main et introduit dans la sus d. eglise, et luy auroit mis le verroüil de la porte entre les mains; quil auroit ouverte et fermée la corde delà cloche, qu'il auroit sonnée; l'aspersoir de l'eau benite, dont il auroit aspersé tous les assistans; de la lauroit conduit au devant du grand autel ou apres avoir fait leur oraison, le luy auroit fait baiser, ensemble deux autres autels; et l'auroit conduit au siege ou l’on s'assied pendant le divin office, ou laiant fait asseoir il luy auroit fait ouvrir et refermer les livres de chant estant sur le pupitre et dans la sacristie luy auroit mis entre les mains un calice, missel et ornemens d'eglise, et de la estant entrés dans le logis, ou par l'entrée et sortie, luy auroit déclaré qui le mettoit en possession, et de la dans le jardin de la d. commanderie ou le d. Goujon par forme de possession auroit par trois diverses fois pris et ietté de la terre, et rompu les branches des arbres; et autres ceremonies en tel cas acoutumées; déclarant le d. sr Astruc mettre led. Goujon, aud. nom qu'il estoit, en possession non seulement de la d. eglise et commanderie mais encore de toutes ses dépendances. De tout quoy les d. s" Astruc et Goujon ont demandés acte a Baudet n. apostolique present pour servir en ce que de besoin a lad. congregation reformée ce qui leur a esté accordé, lacte en parchemin est signé Baudet n~ apostolique. Cotte A. C.
Verbal du 24 e décembre 1633 par lequel il conste que Baudet sergent royal a lissüe de la messe celebrée dans léglise de la commanderie de la Lande, par fre Jean Beche commandeur de la Chaulme et des Plantades, le peuple sortant d'icelle, a lu et publié au long l'acte de prise de possession faite par Rd Pre Goujon pour les religieux et congregations reformée de St-Ant. de Viennois de leglise et commanderie de St-Ant. de la Lande et ses dépendances en date du iour précedent, et de la sest transporté au devant de la grande porte et principale entrée de leglise paroissiale de St-Medard de St-Mars et a lissüe de la grande messe ditte en icelle par Mre François Ré curé de la d. eglise; il y a fait la même lecture et publication; et declaré que les colons, fermiers, mestaiers, rentiers et autres teneurs et suiets eussent a passer nouvelles fermes, paier les arrerages dus cens rentes et devoirs aux dts srs religieux et congregation reformée ou aud. Goujon commandeur pror sous peine de paier deux fois. Grosse en parchemin signée Baudet. Cotte A. C. (Page 8.)
Quoique le cardinal Ardouin ait donné (comme on le croit) a lordre de St-Ant. léglise de St-Blaise, pour commencer l'establissement de la commanderie vers l'année 1260; il ne l'a pas donnée dans l'estat qu'on la veue ces derniers siecles : car les armes de l'ordre qui sont parsemées au dessus et au tour du portail prouvent evidemment que ce sont les commandeurs de lordre qui ont fait bastir le magnifique portail et toutte la facade de léglise dont on voit encore de si baux restes, par larchitecture des deux tounelles faites en forme de colonnes torses et canellées qui terminent les deux costés de la d. façade s'elevant depuis le ré de chaussé de 5 piés de large, et empêchoit que ceux qui estoint dans la nef ne pussent entendre la messe qui se celebre au maitre autel; il a demandé quil lui soit permis de labbatre; et de ranger les autels de la Vierge et de St Jean-Baptiste, en des grottes ou chapelles baties dans l'epaisseur des murailles, ce qui rendroit leglise plus grande et plus comode. Au bas est le consentement des gens du Roy; donné au parquet a Poitier le 30e decembre 1660.
Signé Marc Jarno. Et plus bas le soit fait du lieutenant general signé Derases. Cotté A. 9.
L'eglise tenoit anciennement tout lespace qu'occupent a present léglise et la sacristie qui est de 108 piés sur 23 1/2 de large; le tout .dans œuvre sur cet espace l'on prit 18 piés pour faire la sacristie d'aujourd'huy; que l'on separa du reste de l'eglise par un mur de 2 pies 1/2 d'épaisseur: de sorte que l'eglise a apresent 90 piés de longueur et la même largeur qu'anciennement. Les autels de la Vierge et de St Jean-Baptiste, estoient selon l'ancienne maniere contre le iubé, aux deux costés de la porte du cœur, l'on voit encore a present dans la cave la porte par ou l'on montoit a ce iubé. Ces deux autels ont estés transportés, savoir celuy de la Vierge, dans une chapelle batie hors doeuvre, du costé du septentrion de 11 pies 3/4 de longueur sur 7 1/2 de large; et lautre dédie a Ihonneur de tous les Saints est plaqué du mesme costé dans un enfoncement d'une ancienne porte, au bas de leglise. Le corp de logis est attenant a la sacristie et a léglise et aboutit sur le grand chemin par ou Ion va des Grouseillers et de la Lande a St-Mars; et s'etend du costé du nort par un espace de 132 piés en longueur sur 30 de largeur et 32 de hauteur; dont tous les bas sont voutés, et les chambres au dessus des voutes, aient leur aspect au levant d'hiver et le dortoir ou cairoir au couchant d'esté; de sorte que l'eglise avec le corp de logis font une equerre ou angle droit. Cette partie du corp de logis qui est du coste de leglise, par la longueur de 75 piés 1/2 est de l'ancien batiment des commandeurs titulaires, excepté langle qui'est sur le grand chemin qui a esté rebatit a neuf, le reste du corp de logis a esté bati en 1681, il fut continüé cette même annéè du costé du nort de la longueur de 50 piés, les fondemens iettés et les murailles iusquau dessus de leglise; dans lune des quelles il y a un escalier a uis pour monter sur la voute de léglise et dans une galerie de pierres travaillées en bas relief, qui est au dessus du portail et de la iusque sur le toit. La beauté de ces magnifiques restes se voient encor dans un grand travail de bas relief et de sculpture en pierre dont une partie est travaillée a iour, qui orne toutte la façade et principalement le tour des deux portes de la principale entrée.
Les armes du Roy supportées par deux cerfs ailés, qui dominent sur chacune de ces deux portes, font voir que ce beau travail n'a pas été fait avant le regne de Charle six roy de France, qui avait pris ces animaux pour supports de ses armes, vers la fin du 14° siècle; et comme les Anglais en ce temps la estoient maitres d'une partie de la France, et même de Paris, ce bel ouvrage pourroit avoir été fait de leurs mains.
Les ornemens de sculpture qui sont sur les cinq éperons qui soutiennent le flanc méridional de l'église; aussi bien que ceux qui ornent les voutes et portes de l'ancien bâtiment, qui fait partie du corp de logis, font voir que tout ce qui reste d'ancien dans la maison, en batimens, a été fait dans le même temps.
Cette église et les autres batimens de la commanderie estoient tellement ruinés dans le 16e siècle, par linjure des guerre de la religion, qui furent vers lannée 1562, et a loccasion des quelles la commanderie fut brûlée; que le commandeur de Lesignac obtint du Roy en 1575 permission d'aliener des biens iusqu'a la" somme de 6,000e pour y faire les réparations nécessaires; mais la conduite de ce commendataire a fait voir, que ces prétendues réparations nestoient qun prétexte pour couvrir sa dissipation puisque encore quil fit quelques réparations des lors, les batimens de la commanderie ne laissoient pas que destre en tres mauvais estat en 1596 comme il paroit par le verbal de cette année la et même en 1617 comme il paroit par le verbal de prise de possession du commandeur Laugier aussi bien que ceux des mestairies comme il paroit par la sommation de 1616 la commanderie naiant pas esté en estat de reparer les ruines de ses batimens iusqu'en l'année 1654.
Le Pe Cocon qui pour lors en estoit supérieur pour la congregation reformée, proposa au chapitre général de délibérer si il seroit a propos de batir une maison reguliere au lieu de la Lande d'autant qu'il n'y avoit pas du logement pour 4 religieux; ou bien si ton transporteroit sa demeure dans quelque ville voisine, veu les guerres civiles qui se voient quelques fois en France et qui ravageoient les lieux qui se trouvent en campagne et proposoit pour cela la ville de Niort, comme se trouvent presquau milieux des biens des commenderies annexées a la Lande, il exposoit que la commanderie auoit 1,000 escus de revenus et quelle pouvoir avoir par devant elle, tant en denrées que en ce qui luy estoit du 2,000e sur quoy le chapitre decreta quil n'estoit pas a propos de se transférer ailleur et quon bastiroit incessamment au lieu de la Lande.
La communauté reformée qui fut mise pour la premiere fois a la commanderie de la Lande par le chapitre general tenu en 1657, au nombre de quatre religieux, fit reformer et reparer l'eglise. Quelques personnes du voisinage entre autres le Sr curé de Maziëre (au raport de personnes vivantes qui Ion veu) sopposerent a ce quelle fut racourcie; mais on l'obtint par la requeste suivante.
Requeste présentée a Mr le lieutenant general de Poitou par la quelle fre Ant. Camus supérieur de la commanderie de St-Ant. de la Grande Lande a représenté que aiant dessein de reparer les ruines faites en leglise de la d. commanderie pendant les guerres, par les ennemis de.nostre religion, il auroit permi par son iugem. du 6 fevrier 1660 de faire les reparations necessaires dans leglise de la d. commanderie sans toutte fois icelle diminuer tant en sa longueur quen sa largeur, a aussi représenté que le maistre autel estant posé entre le pignon, il n'y restoit point de sacristie ny pour les religieux, ny pour les prestres forins qui y affluoient de touttes parts.
Et a requis qu'il luy soit permis d'avancer le d. autel d'environ 18 piés dans l'eglise, qui resteroit encore de plus de 100 piés; et de bâtir derriere une muraille capable de porter des voutes; afin de faire refaire une voute de 40 à 50 piés de long, pour aller ioindre les anciennes voutes qui estoient restées en leur entier, et de pareille longueur du aller du portail de la d. eglise, ce qui la rendroit dans sa parfaite simetrie, et comme il y auroit au milieu de la de église une tribune ou jubé qui composait une grosse masse de pierre, n'estant percé que dune seule porte elevées iusqua la naissance des voutes des appartemens bas; de maniere que la facade du costé du iardin aura 182 piés de long, quand il sera fini. (Pages 13° et 14.) Suivent d'autres details sur la cour, les écuries, le jardin, le verger.
La congrégation réformée de Saint- Antoine demeura en possession de la Lande jusqu'en 1777, époque à laquelle elle céda cet établissement à l'ordre de Malte, qui y plaça, le 18 juillet, comme commandeur, Philippe de Liniers.
Les biens de la commanderie de la Lande furent affermés le 12 décembre 1777, moyennant 5,400 livres et le payement des charges réelles, consistant en deux cent soixante-deux messes de fondation, une aumône trois fois par semaine, les décimes et impositions royales.
Voici quels étaient alors ces biens : la borderie de l'aumônerie, les métairies de Saint-Mard, de Noirvau, la Savarière, la Brousse. Boisfineau, la Fournette, la Trouaire, Monbail, Sainte-Catherine, moulin à eau de la Boissière, maison du bourg, étangs et bois (3).
ÉGLISE DE SAINT-ANTOINE DE LA LANDE
La façade de l'église de Saint-Antoine de la Lande est d'une richesse incontestable.
Une grande et profonde arcature ogivale, bordée d'un feston délicat, s'ouvre au centre. Un double pilastre, aux moulures prismatiques, terminé par des pinacles ornés de crochets, l'accompagne à droite et à gauche.
Dans ces pilastres, à moitié de leur hauteur, sont ménagées des niches depuis longtemps vides de leurs saints, mais encore surmontées de leurs dais ciselés et de leurs pinacles élégants. Sur les voussures des archivoltes de l'arcature, couvertes de sculptures découpées avec le plus grand art, il y a aussi de petites niches contenant encore quelques statuettes mutilées, représentant des scènes de l'Écriture sainte, notamment David jouant de la harpe.
Sous l'arcature sont pratiquées deux portes, aux cintres surbaissés, séparées par un pilastre orné d'une niche avec son dais et dont le pinacle s'élève jusqu'au sommet intérieur de l'arcature. Arrivé au-dessus des portes, ce pilastre sépare deux fenêtres ogivales, divisées elles-mêmes en deux ouvertures trilobées par deux autres petits pilastres également ornés de niches avec leurs dais et leurs pinacles.
Le contrefort qui termine la façade à gauche est accompagné de deux colonnes autour desquelles s'enroulent en spirale d'élégantes torsades jusqu'à la naissance des pinacles. Le contrefort de droite se compose d'un faisceau de trois colonnes appliquées sur un pilastre et également ornées de torsades en spirale (Voir Planche 9).
La façade, dont la partie supérieure n'existe plus, devait se terminer par un pignon aigu aux rampants ornés de crochets et peut-être par une petite loggia, comme la façade de la chapelle du château de Thouars.
Les murs latéraux sont soutenus par de robustes contreforts dont la lourdeur est habilement dissimulée par les pinacles et les moulures qui les ornent.
Depuis 1844, elle a succédé à l'église insignifiante de Saint-Mard, comme chef-lieu de paroisse, et le village de la Lande est devenu en même temps le chef-lieu de la commune.
Les voûtes anciennes de l'église, écroulées depuis la Révolution, ont été reconstruites en briques lors de la restitution de l'église au culte.
L'édifice était alors dans le plus déplorable état. Deux de ses autels avaient été transportés, l'un à Verruye, l'autre à Germond. On se servit des matériaux provenant de l'église Saint-Mard pour le restaurer.
Les bâtiments de la commanderie reçurent l'école et la mairie.
L'édifice a été classé au titre des monuments historique en 1889
Mémoires de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres
Paysages et monuments du Poitou / photographiés par Jules Robuchon.... Tome VI, [Deux-Sèvres]
(1) Bull, de la Soc. de statistique des Deux-Sèvres, 1874, nos 7-10, art. de M. Léo Desaivre.
(2) La Renaissance en France, par Léon Palustre, 14e livr., p. 222.
(3) La Gâtine historique et monumentale, par Bélisaire Ledain, d'après les Arch. de la Vienne, Il, 3,1. 1013, et les Arch. nat., S. 4880, — Bull. de la Soc. de statistique des Deux-Sèvres, 1874.