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PHystorique- Les Portes du Temps
2 mai 2022

Amaury VII comte de Montfort et connétable de France (1192 – 1241)

Carcassonne Amaury VII comte de Montfort et connétable de France (1192 – 1241)

Amaury, fils aîné de Simon IV, fut son successeur au comté de Montfort.

Tout jeune encore, il aida son père dans la guerre qu’il entreprit contre les Albigeois , et faillit devenir victime, à Narbonne, d’une imprudente curiosité: Guy de Montfort et lui étant allés dans cette ville pour assister au sacre d’un archevêque, qui était Arnauld abbé de Citeaux, ils voulurent voir le palais du vicomte de Narbonne, château alors fort mal entretenu ; il y avait encore des fenêtres, mais en si mauvais état, qu’Amaury en ayant voulu ouvrir une , elle tomba dans la cour du château: cet événement ne produisit d’autre effet sur ceux qui étaient présents, que de les faire rire.

Mais la renommée parla de cette aventure de la manière la plus outrée ; à peine Amaury fut de retour chez les Templiers où il logeait, que le bruit s’était répandu qu’il voulait se rendre maître de Narbonne et qu’il avait commencé ses violences par la démolition du château.

On court aux armes ; on fait main-basse sur les Français qu’on trouve; on assiège la maison des Templiers, et Amaury se jette dans une tour où il courut un extrême danger de sa vie.

On allait l’immoler à la haine publique, lorsqu’un des bourgeois qui était mieux instruit, convainquit si clairement les autres de leur extravagance, qu’ils la quittèrent aussi brusquement qu’ils l’avaient commencée avec chaleur; ils firent mille excuses au jeune Amaury de Montfort.

 L’année suivante, Simon IV résolut de faire conférer à Amaury l’ordre de chevalerie qu’il n’avait pas encore reçu.

Le 24 juin 1213, il est adoubé chevalier dans la ville de Castelnaudary au cours d'une cérémonie très solennelle5, choisie par son père pour tenir à l’œil des agissements du comte Raymond VI de Toulouse et de ses alliés.

 

C’était alors la coutume que les jeunes gens reçussent leurs premières armes de quelques grands seigneurs ; mais Simon de Montfort donna une nouvelle solennité à cette cérémonie, en faisant remettre les armes à son fils par des ministres de la religion: ce fut l’évêque d’Orléans, Manassès de Seignelay, qui était venu se joindre aux Croisés et combattre avec eux, que Simon choisit pour armer son fils chevalier : l’évêque s’y refusa longtemps, car il sentait bien que par là il empiéterait sur les attributions des Seigneurs; le Général insista, et cette cérémonie eut lieu à Castelnaudary, où il avait établi son camp ; on dressa une tente magnifique où Manassès dit l’office divin au milieu d’une multitude nombreuse; le comte Simon prit la main droite de son fils, la comtesse de Montfort, mère d’Amaury prit sa main gauche, et ils l’amenèrent ainsi tous deux à l’autel, où ils l’offrirent au Seigneur, en priant l’évêque de le faire chevalier dans la milice de Christ.

Manassès, et l’évêque d’Auxerre, qui assistait à la cérémonie, ayant fléchi le genou, lui attachèrent à l’instant le baudrier militaire en entonnant l’hymne du veni creator.

Cette manière tout-à-fait nouvelle d’armer un jeune guerrier, qui allait combattre pour la religion, fit une impression profonde et redoubla le zèle des soldats ; c’est sans doute ce que Simon de Montfort avait en vue ; car aussitôt que la cérémonie fut achevée, il partit pour une expédition qui lui réussit.

Cependant, une cérémonie plus solennelle encore attendait Amaury de Montfort à Carcassonne où il épousa Béatrix, fille d’André de Bourgogne, dit Guignes x du nom, Dauphin, comte d’Albon et de Viennois et de Béatrix de Chastelard.

 Les noces furent plus célèbres par la bénédiction que donna saint Dominique qui en fit la cérémonie, que par les autres réjouissances qu’Amaury dédaigna, croyant se rendre beaucoup plus digne de l’alliance de Béatrix en lui soumettant des villes et des provinces, qu’en prodiguant vainement de grandes sommes d’argent.

Maurillac, excellente forteresse de Rouergue , Montpezat, Marmande, qui appartenait au Roi d’Angleterre, la Réole et plusieurs autres villes furent bientôt la conquête d’Amaury de Montfort, sous les ordres de son père, et il vint offrir ses premiers lauriers à sa jeune épouse, pour mériter de plus en plus son estime : il eut part à la réduction de Casseneuil et fut même, à cette occasion, en danger d’être fait prisonnier par les Albigeois , qui pénétrèrent une fois pendant la nuit si avant dans sa tente qu’on eut toutes les peines du monde à empêcher qu’ils ne l’enlevassent.

Amaury de Montfort fut blessé devant le siège de Toulouse, après s’être jeté au milieu de la mêlée dans le fossé ; et quelque temps après , Simon son père y ayant été tué , ainsi qu’on l’a rapporté ci-dessus, Amaury lui succéda dans le commandement; mais il n’avait pas encore assez d’expérience pour soutenir seul un parti où il fallait que les qualités de général suppléassent sans cesse au défaut d’argent, au désir que les troupes avaient de se retirer, et au vide que la perte de Montfort semblait laisser dans tous les rangs de l’armée.

 Au contraire, les Toulousains avaient une assurance qui les rendait invincibles: ils soutinrent si vaillamment tous les assauts que leur livra le comte Amaury, que les Croisés furent obligés de lever le siège et d’abandonner le château Narbonnais, environ six semaines après la mort du comte Simon.

La levée du siège de Toulouse fut un coup aussi fatal à la ligue que l’avait été la perte de Montfort ; car les Albigeois se mirent aussitôt en campagne, avec le jeune Raimond ; et sans tirer l’épée ils entrèrent dans Castelnaudary.

Les tentatives inutiles que fit Amaury pour recouvrer cette place, devant laquelle il perdit son frère Guy comte de Bigorre, furent un nouveau malheur, après lequel tout plia devant les Languedociens.

La guerre continua ainsi pendant quatre ou cinq ans, et dans cet intervalle les Albigeois ayant perdu leurs deux plus fermes soutiens, Raimond le vieux et le comte de Foix, Amaury parut reprendre un instant le dessus ; la démolition qu’il fit de l’Escure, la prise de la Bastide, qui appartenait à Dieu-Donné l’Allemand, et l’échec qu’il fit recevoir au jeune Raimond, en le forçant à lever le siège de Pêne-d’Agénois, furent pour Amaury une espèce de calme au milieu de la tempête.

Alors il fut question d’accommodement : on proposa de faire épouser au jeune Raimond une sœur d’Amaury, la belle Amicie de Montfort, celle-là même que Pierre, roi d’Aragon, avait demandée pour Jacques, son fils unique, et qui ne l’épousa pas à Cause de la division qui survint entre Pierre et Simon de Montfort.

Mais ce nouveau mariage n’eut pas lieu. On n’en dit point la raison ; il paraîtrait seulement qu’Amicie de Montfort avait une inclination pour Gaucher de Joigny, seigneur de Château-Renard, puisqu’elle l’épousa quelque temps après.

Avec la proposition de ce mariage on vit rentrer un instant, dans le Languedoc, la paix, sous le nom de trêve.

Raimond vint à Carcassonne et il marqua une confiance entière au comte Amaury, car il laissa ses gardes dans le faubourg, et il entra sans suite dans la ville où, pour se divertir, il fit répandre le bruit qu’il s’était maladroitement jeté dans le piège et qu’on l’avait arrêté.

 Peut-être bien des gens approuveraient la conduite d’Amaury, si, par un coup de cette sorte, il était effectivement redevenu possesseur paisible du Languedoc ; mais la réputation d’homme d’honneur et de parole lui parut préférable à un si grand intérêt.

 

Pendant son séjour à Carcassonne, Raimond, profilant de la sécurité d’Amaury, examina sérieusement le fort et le faible de la place, et il se joignit ensuite avec Rernard, comte de Foix, pour recommencer la guerre.

Le prétexte fut le désir de rétablir Trincavel, fils du vicomte de Béziers, sur qui les Croisés avaient pris Carcassonne. Le nom du jeune Trincavel réveilla l’amour que les peuples, avaient pour lui.

Toutes les places, excepté Carcassonne, se rendirent dès que Trincavel les en fit sommer.

Amaury se renferma dans Carcassonne, la seule ville qui lui restait, quoiqu’il n’eût aucun secours à espérer, ni du côté de la France, ni du côté du Languedoc ; il y soutint les assauts des Albigeois avec une résolution el une sagesse qui fit dire que, s’il avait eu des armées aussi nombreuses que celles de son père, il en eût égalé la gloire.

Néanmoins les affaires d’Amaury n’en allaient pas mieux. On venait de révoquer les indulgences accordées à ceux qui se croisaient contre les Albigeois, et Rome cherchait à s’accommoder avec Raimond, quelle désespérait de chasser de ses états. Amaury aima mieux tout perdre que de voir le Languedoc, l’Agenoiset le Quercy, retomber sous la domination de son concurrent.

Ne pouvant donc recouvrer les provinces qu’il avait perdues depuis la mort du comte son père, il résolut de faire au roi une concession générale de ses droits et de ses prétentions, à condition qu’il le dédommagerait d’ailleurs et se chargerait avec serment d’attaquer et de détruire les Albigeois.

Louis VIII accepta avec plaisir une cession si avantageuse et une si belle occasion de réunir plusieurs belles provinces à sa couronne.

Un des avantages qu’il fit à cette occasion, à Amaury de Montfort, fut de lui donner la charge de connétable de France (1), vacante par la mort de Mathieu de Montmorency II du nom son oncle.

 

Ce traité eut lieu à Paris, au mois de février : l’acte porte qu’Amaury, seigneur de Montfort, quitte à son seigneur Louis, illustre roi des Français, et à ses héritiers, à perpétuité, toutes les donations que Rome avait faites à Simon, son père. »

 

1223-24. Février.

Amalricus de Monteforti omnia dona Symoni patri suo et sibi ab Ecclesia super comitatu Tolosano et terra Albigesii facta, domino regi derelinquit.

Amalricus dominus Montisfbrtis omnibus presentes litteras inspecturis salutem.

Noveritis quod omnia privilegia et dona, que pie recordationis Symoni genitori nostro et nobis fecit Ecclesia super comitatu Tolosano et alia terra Albigesii, quitta clamamus karissimo domino nostro Ludovico regi Francie illustri et heredibus suis in perpetuum, ad faciendam voluntatem suam, si dominus Papa peticiones, quas dominus rex ipsi facit per venerabiles patres archiepiscopum Bituricensem, et Lyngonensem et Carnotensem episcopos, fecerit et efficaciter impieverit.

Quod si non fecerit, sciatis pro certo qnod nullam alicui facimus de premissis quitacionem.

Actum Parisius, anno Domini M° ducentesimo vicesimo tercio, mense februario.

Fragment de sceau en cire blanche, pendant sur double queue. Voyez, dans l'Inventaire, n° 748, la description du sceau d'Amaury de Montfort, comte de Toulouse.

 

Alors il abandonna la qualité de duc de Narbonne et de comte de Toulouse, se contentant de celle de comte de Montfort.

Suivant les conditions du traité, Louis VIII continua la guerre aux Albigeois. Amaury l’accompagna toujours ; mais la mort arrêta ce monarque au milieu de ses conquêtes»'

Quelques instants avant de mourir, il fit appeler le connétable de Montfort pour lui recommander particulièrement son jeune fils, Louis IX,

Ce seigneur se distingua par l’attachement inviolable qu’il eut pour le bien de l’état pendant la minorité du jeune roi. Ainsi la famille de Montfort était parvenue à son plus haut point de splendeur, et les possessions de cette maison étaient par conséquent très-grandes dans le royaume ; comme on peut l’induire des échanges et traités que fit le seigneur de Montfort avec divers abbés (2).

Il donna surtout de grandes quantités de terres, telles que cent soixante arpens à l’abbaye de la Roche-Guyon, qu’avait fondée Guy de Levis, maréchal du comte de Montfort, son père.

Mais la famille de Montfort acquit encore un nouveau lustre par la mort d’Amicie, comtesse de Leycester, qui avait épousé Simonie-Chauve, seigneur de Montfort, aïeul d’Amaury , et s’était mariée en secondes noces; les enfants de son premier lit étaient ses héritiers ; ses petits-fils, Amaury et Simon, lui succédèrent au comté de Leycester, avec 1’agrément de Henri III, roi d’Angleterre , qui fit Simon de Montfort, sénéchal de son royaume; car, Amaury n’ayant pu quitter la France, à cause de sa charge de connétable, Simon de Montfort, son frère puîné, était allé s’en mettre en possession , et dès-lors il prit la qualité de comte de Leycester.

Le connétable, dans un voyage qu’il fit en Angleterre, céda à son frère Simon, par des lettres passées dans le palais de Westminster, le 11 avril 1239, en présence du roi Henri, tous les droits qu’il avait au comté de Leycester.

 

Westminster. 1239. Lundi 11 avril.


Amauricus, comes Montisfortis, Simoni fratri suo honorem Leycestriœ totum concedit.


Sciant presentes et futuri quod ego Amauricus comes Montisfortis, Francie constabelarius, in presencia[Henrici] illustris regis Anglie, filii regis Johannis, apud Westmonasterium, die lune proxima post quindenam Pasche, anno regni ipsius Henrici XXIII, recognovi, concessi et quietum clamavi de me et heredibus meis dilecto fratri meo Simoni de Montefforti, comiti Leycestrie, totam partem honoris Leycestrie, cum omnibus pertinenciis in regno Anglie, adeo plene et integre sicut comes Simon, pater noster, vel comes Robertus Leycestrie, illam unquam melius, plenius et liberius tenuerunt, habendam et tenendam eidem Simoni fratri meo et heredibus suis, de corpore suo procreatis, de predicto domino Henrico rege et heredibus suis, libere et quiete in perpetuum, cum omnibus escætiis et aliis que mihi accidere possent de eodem honore, faciendo inde eis debitum servicium ad illam partem pertinens, tam in senescancia domini regis Henrici predicti quam in aliis serviciis, salvo tamen jure meo et heredum meorum, si forte contigerit quod idem Simon frater meus sine heredibus de corpore suo procreatis obierit, vel heredes de corpore suo procreati forte obierint sine heredibus de corpore ipsorum procreatis.

 Et ut hec mea recognitio, concessio et quieta clamatio stabiles et firme, secundum quod predictum est, permaneant in perpetuum, huic scripto sigillum meum apposui, hiis testibus : Ricardo comite Cornubie, fratre domini regis ; Johanne de Laci, comite Linconiensi et constabulario Cestrie ; Henrico de Boon, comite Herefordie et Essex ; Wilhelmo de Ralegh, thesaurario Exonensi ; Johanne de Monemue ; Henrico Aldizel ; Petro de Malolacu ; Henrico de Trubevilla ; Roberto de Quency ; Johanne filio Gaufridi ; Ricardo de Grey ; Stephano de Segrafe ; Hereberto filio Mathei ; G. vicedomino Pinconiensi ; Guidone et Herveio de Caprosia fratribus ; Amaurico de Metenone ; Amaurico de Sancto Amando ; Gaufrido Dispensatore.

- Actum apud Westmonasterium, in presencia dicti domini regis, et presente venerabili patre domino Octone, Dei gratia Sancti Nicholai in carcere Tulliano dyacono cardinali, Apostolice Sedis legato, anno et die prenotatis.

 

A son retour en France, le connétable de Montfort apprit qu’une grande croisade allait se faire pour la Palestine. Il voulut en faire partie. Mais, afin de donner du succès à ses armes, il fonda, suivant une charte donnée à Gambais, au mois de juin de l’année 1239, l’hôpital et hôtel Dieu de la ville de Montfort.

Le roi de France lui avait donné cent mille livres, pour le défrayer des dépenses de la guerre dans la Terre-Sainte, et trente- cinq mille livres pour le ramener en France, lui, sa femme et ses enfants.

La comtesse de Boulogne lui fit don de deux cents livres de rente, sur la terre de l’île Bonne ; après quoi il s’embarqua au port de Marseille avec le roi de Navarre, le duc de Bretagne et le comte de Bar ; ils arrivèrent heureusement à Acre. Mais à peine furent ils débarqués que la mésintelligence régna parmi eux.

Le duc de Bretagne, sans prendre avis de personne, alla faire une course sur les infidèles du pays, et revint chargé de dépouilles. Ce succès donna envie, à ceux qui étaient restés, de tenter la même fortune: Amaury de Montfort était du nombre.

 Ils marchèrent pendant toute la nuit et se rendirent du côté de Gaza, si épuisés de fatigue, qu’ils ne pouvaient à peine se soutenir. En cet état ils furent attaqués par les Turcs, et, quoiqu’ils se défendissent courageusement, ils furent tous tués ou faits prisonniers.

 Le connétable Amaury VII de Montfort fut pris et mené à Babylone, où il demeura pendant trois ans en captivité.

Après avoir recouvré sa liberté, Amaury de Montfort s’étant mis en chemin pour revenir en France, mourut à Otrante, d’un flux de sang, et reçut la sépulture dans l’église Saint-Pierre de Rome.

Les mémoires tirés de l’abbaye de Haute - Bruyère, portent qu’il fut enterré à Saint-Jean-de-Latran, en Italie, par ordre du pape Célestin IV, et que son cœur fut envoyé à Haute- Bruyère, où Albéric, évêque de Chartres, l’enferma dans l’épaule gauche de la statue, qui représentait, ce connétable et qui était placée sur un pillier, proche la grande grille du chœur, regardant le maître-autel, vis-à-vis celle de son père Simon IV.

Michel Volaterran, qui traite de la vie des papes, rapporte son épitaphe qu’on a traduite en français de la manière suivante :

«  Ici gît Amaury, comte de Montfort, connétable de France, lequel valeureusement et souvent, a bataillé pour la foi catholique ; après, passa la mer pour se battre contre les Savazins ; vers les portes de Syrie, pris par eux, fut détenu prisonnier; à la fin, fut délivré par une trêve, et, revenant à sa patrie, finit sa vie à Otrante, l’an de grâce 1241. »

L’épitaphe gravée au pied de sa statue, placée à main gauche du maître-autel de l’église de Hautes-Bruyères, était ainsi Conçue ;

«  Ce temple est le lieu où lessor

« De l’implacable destiner

 « À des preux comtes de Montfort

« L’antique famille inhumer;

» Et celui dont sur ce tombeau

 » On verrait un image si beau ,

» C’est de Simon la géniture,

» Et d’Amaury la pourtraiture.

 

 

 

 

Amaury VI de Montfort (né en 1192 et mort le 28 août 1241),

Simon IV de Montfort succéda en 1181 à son père, Simon III, dans la seigneurie ou baronnie de Montfort l'Amaury.

En 1195 il s'intitule seigneur de Montfort; le sceau suspendu à cet acte (J. 216) porte pour légende : + SIGILLVM SIMONIS DE MONTEFORTI.

Simon de Montfort y est représenté à cheval, sonnant de la trompe, et portant un bouclier sur lequel on voit un lion contourné à la queue fourchue; dans le champ, on distingue des arbrisseaux; deux lévriers courent près du cheval. Ce sceau n'a pas de revers.

 En 1211 et en 1215 (J. 890, olim 838), il s'intitule seigneur de Montfort, comte de Leycester, et vicomte de Béziers et de Carcassonne; mais ces titres ne paraissent pas dans la légende: + SIGILL. SIMONIS DE MONTEFORTI.

Il est représenté nu-tête, sonnant de la trompe, monté sur un cheval qui galope vers la gauche; derrière le cheval on voit un arbrisseau, et dans le bas un chien de chasse; l'écu du contre-sceau porte un lion contourné.

 

On trouve au bas d'un acte de 1230 (J. 241) le sceau de son fils Amauri VI : le bouclier, le caparaçon du cheval et l'écu du contre-sceau portent un lion à la queue fourchue :

+ SIGILL. AMALRICI COMITIS. IS (Montis) FORTIS.

 « AM(ALRICI) COMITIS MONTIS FORTIS FRANCIE CONSTABVLARIVS. » (Amaury, comte de Montfort, connétable de France).

Les Bénédictins parlent d'un contre-sceau sur lequel on voyait l'oriflamme avec l'inscription Veritas.

:

 

vitrail de la Cathédrale de Chartres Amaury de Montfort

vitrail de la Cathédrale de Chartres Simon de Montfort

 

Ce connétable est peint sur les vitres de l’église Notre-Dame de Chartres, où on le voit à cheval avec son frère le comte de Leycester.

Le titre en est dans le chartrier de cette église :

 Les enfans qu’eut le comte Amaury de Montfort, avec sa femme Béatrix, sont :

-          1° Jean I er ., comte de Montfort.

-          2° Marguerite qui épousa Jean III comte de Soissons.

-          3° Laure mariée d’abord à Ferdinand, infant de Castille, comte d’Aumale, et ensuite à Henry de Grandpré , seigneur de Buzancy

-          4° Alix, dame de Houdan , qui fut mariée à Simon de Clermont, seigneur de Nesle, régent du royaume en 1270 ; et à l’occasion de ce mariage, qui eut lieu en 1242 , Amaury avait donné à sa fille les baronie et châtellenie de Houdan , avec la mouvance féodale de Thionville et de Bouligny.

-          5° Enfin, Pernelle, abbesse de Port-Royal des Champs près Paris, qui vivait en l’année 1275.

 

Précis sur la ville de Montfort-l'Amaury, et histoire chronologique des seigneurs de cette ville, depuis la construction de son château fort jusqu'à la révolution de France.

Éléments de paléographie. Tome 2  par M. Natalis de Wailly,..

 

 

 


 

Meung sur Loire, Construction d'une demeure particulière pour l'évêque Manassès

En 1146, le siège épiscopal d'Orléans fut occupé par Manassès de Garlande, qui appartenait à l'une des familles les plus puissantes de l'époque : trois de ses membres occupèrent successivement, de 1118 à 1150, la charge de sénéchal de France (1).

(1) La fonction de connétable, sous la première et la seconde race de nos rois, était d’avoir le commandement de l’écurie, et elle n’était point différente de celle du grand écuyer et du premier écuyer.

 

Cette charge est devenue plus considérable sous la troisième race; le connétable signait, comme grand officier, les lettres de nos rois, sous le règne de Philippe I er et Mathieu de Montmorency, pourvu de cette dignité sous celui de Louis VIII l’a si fort élevée , qu’elle est devenue la première de la couronne ; le connétable était, après le roi , le chef souverain des armées de France.

(2) Voir la Gaule Chrétienne, tome 7.

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