Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
5 mars 2022

Siège de Niort le 24 juin 1569- Le Fort Foucauld - Auguste Tolbecque 1875

Siège de Niort le 24 juin 1569- Le Fort Foucauld - Auguste Tolbecque 1875

Charles IX, pendant un voyage qu'il fit en Poitou en 1565, donne des lettres patentes qui établissent à Niort une Cour consulaire, à cause de l'immense commerce qui se faisait à Niort, surtout à l'époque des trois foires royales.

Les guerres religieuses viennent interrompre la prospérité commerciale dont jouissait Niort.

En 1568, d'Andelot pénètre en Poitou, à la tête d'une bande de calvinistes ; il fait sa jonction avec Coligny et menace Niort, qui se rend dès que les batteries sont établies pour ouvrir une brèche dans ses murs.

La capitulation n'est point respectée, et des vengeances indignes sont exercées par les vainqueurs, qui fusillent Etienne Tèxereau, curé de Notre-Dame.

 Les calvinistes fortifient Niort, y déposent des munitions, réparent les fortifications et en font le boulevard du protestantisme en Poitou.

 Les principaux chefs de la révolte s'y réunissent, et la reine de Navarre vient les visiter, afin de conférer avec eux sur les mesures à suivre pour assurer leur succès.

 

Le comte du Lude, gouverneur du Poitou, cherche à s'emparer de Niort; il vient, avec 8,000 hommes faire le siège de cette ville. (1).

Il n’est besoin d’entrer aux occasions qui ont incité Monsieur le Comte du Lude de poser le siège devant la ville de Nyort : car outre la hayne qu’il porte aux habitans d’icelle, faisans profession de la vraye religion, et pure doctrine, qui y a esté fidellement et de longue mains annocée contre sa volonté : il tient come le premier lieu entre ceux qui ont avec juremens protesté d’abbatre la paroy qui est la esbranlée par les inductions et subtiles menées du Cardinal de Lorraine, s’efforcant avec ses adheras par violence et main des hommes, et par toutes fortes de machines d’arracher ceste vraye semence, qui a esté en cste ville et autres infinis endroits de la France si heureusement fermée.

Le duc d'Anjou avait laissé au comte du Lude des forces dépassant ce qui était strictement nécessaire pour la défense du Poitou (2).

 Il avait attribué au gouverneur 28 enseignes et 8 compagnies de gendarmerie en dehors de la garde des forteresses. Ces forces et d'autres que l'on préparait avaient surtout pour destination le siège de Niort.

Cette place avait été signalée depuis longtemps au duc d'Anjou comme portée à faire sa soumission et, d'après ses ordres, le comte du Lude avait sommé, le ler avril 1569, la ville de Niort de se rendre.

Quoique l'intimidation n'eût pas agi à ce moment sur les Niortais, le duc d'Anjou, sûr des intelligences qu'il conservait dans la place, se décida à ordonner le siège de Niort dès avant le commencement de juin.  

Niort était, au XVIe siècle, une petite ville forte, construite sur la rive gauche de la Sèvre, moitié en plaine, moitié sur les pentes de la hauteur existant au confluent de la Sèvre et du Lambon. Elle formait un rectangle presque régulier, orienté du nord au sud avec 1.000 mètres de longueur sur 500 de largeur.

Une muraille ancienne l'enveloppait fortifiée de tours complètes aux angles, avec de nombreuses demi-tours de flanquement dans les parties droites.

De larges fossés précédaient la muraille, excepté du côté de la Sèvre où la rivière baignait le mur ouest, du pont à la tour d'angle dite de l'Espingale.

Un vieux château du XIIe siècle, deux tours carrées réunies par un logis rectangulaire, servait de réduit à la place. Bâti contre la muraille au sud et près du pont de la Sèvre, il était séparé de la ville par une enceinte particulière dont les fossés communiquaient avec la Sèvre.

Trois portes existaient à Niort ; au nord la porte Saint-Gelais, au sud la porte Saint-Jean ; ces deux ouvertures étaient couvertes par des ouvrages détachés.

La troisième porte, percée en face du pont unique sur la Sèvre, était défendue par deux demi-tours. Le château défendait de près porte et pont.

La Sèvre forme devant Niort plusieurs îles d'abord facile, la rivière étant guéable dans le bras qui longe la muraille se terminant par la grosse tour d'angle de l'Espingale.

Une muraille de 200 mètres reliait cette tour à la porte Saint-Jean, suivant d'abord une pente assez rapide pendant 100 mètres ; un fossé et douze demi-tours défendaient ce parcours.

 

 Toute cette fortification du moyen âge était devenue sans valeur, depuis l'emploi du canon.

Niort, dans une position topographique désavantageuse, devait tomber facilement devant une attaque régulière.

Les protestants connaissaient certainement dès le mois de mai les intentions du comte du Lude sur Niort ; Coligny ne prit cependant aucune mesure spéciale en vue de cette éventualité avant son départ pour le Limousin.

L'Amiral, tout aux opérations importantes qu'il méditait, n'avait laissé à La Noue, commandant en chef de la région en son absence, que le régiment de Saint-Maigrin, les enseignes de Puyviaud et 6 cornettes médiocres, en dehors des faibles garnisons des places importantes de la région.

Tout l'effectif disponible ne dépassait pas 2.000 hommes de pied et 400 à 500 chevaux.

Loin de songer à rehausser la garnison de Niort pendant la concentration des troupes huguenotes sous Angoulême, Coligny avait appelé Puyviaud avec ses fantassins, dès le 5 juin, sur la Charente.

Celui-ci devait protéger au besoin la marche des convois et de l'artillerie du corps d'armée actif.

 

 

Lettre de Genlis à Puyviaud, datée de Cognac, 10 juin 1569, citée dans Actes et choses mémorables.

 

Monsieur de Puiviaut, depuis ce soir j’ay receu lettres de Monsieur l’Admiral, par lesquelles il m’avertist de diligenter de faire marcher l’artillerie, ce que voulant executer de tout mon pouvoir, et en la plus grande asseurace qu’il me sera possible : je vous ay fait la presente, pour vous prier fort de vouloir partir ceste nuict à la frescheur avecques vostre compagnie, pour vous acheminer pres ceste ville, pour tirer droit à Mataville, ou trouverez vos logis prestz, qui est prez de Bouteille, ou les cornettes sejourneront demain, à fin que par ce moyen on leue toute oxxasion de doubte, et pour faire marcher tout nostre attelaige en meilleure asseurance.

Cependant, apres m’estre recommandé à vos bones graces, je suppleray le createur (Monsieur de Puiviaut) vous continuer ses graces sainctes.

De Congnac le dixiesme juin, 1569

 

Puyviaud était encore, le 10 juin, à Mallaville, près de Châfeauneuf (3); sur les bruits qui couraient au sujet des préparatifs du comte du Lude, il remonta à Beauvais-sous-Matha (4) puis vint à Aigre le 18 juin.

 Il reçut là un message pressant, de M. de la Brosse, gouverneur de Niort, le priant de venir d'urgence s'établir à Frontenay, afin d'être prêt à secourir sa ville.

Puyviaud rentra à Niort immédiatement après avoir ramené sa troupe à Chizé, le 19 juin (5).

Le danger devenait pressant, car le comte du Lude s'était avancé le 19 juin jusqu'à Eschiré (6), à 10 kilomètres au nord de Niort.

Sa petite armée comptait 700 chevaux, 5.000 hommes de pied, 4 grosses pièces de batterie et quelques couleuvrines.

Ce jour-là, il somma la ville de Niort de se rendre et, sur le refus du gouverneur, s'établit le 20 juin devant la place.

Afin d'isoler la ville des secours venant du côté de La Rochelle, il fit investir le château de Magné (7), à 7 kilomètres ouest de Niort ; le château se rendit le 22 juin à discrétion et la garnison fut massacrée.

Les habitants de Niort auraient bien voulu se dispenser de recevoir une garnison, même amie, mais reconnaissant l'impossibilité de défendre leur ville avec les seules ressources de la milice, ils durent avoir recours aux troupes de Puyviaud.

Celui-ci, dès son arrivée à Niort, envoya à son lieutenant l’ordre de se diriger sur Frontenay (8), où la colonne arriva le 20 juin au soir, après une marche très pénible faite par une chaleur torride (9).

Le 20 juin, l'armée du comte du Lude formait deux détachements, l'un à Magné et l'autre devant Niort.

 La cavalerie tout entière cantonnait tout près de la ville. Il était donc très difficile à la troupe de Puyviaud de s'introduire' dans Niort de vive force ; l'opération très délicate exigeait la direction personnelle du chef. Puyviaud sortit de Niort le 20 à 11 heures du soir et arriva à Frontenay à minuit.

Ses troupes étaient très fatiguées de la longue marche de la journée, il les mit cependant en roule le plus vite possible. Après avoir perdu quelque temps au gué marécageux de La Guiraude (10) près de Chatigné (4 kilomètres de Frontenay), il reprit rapidement sa route vers Niort et, au soleil levant, il atteignait Saint-Florent, village situé à 1 kilomètre de Niort face à la porte Saint-Jean.

Les royaux, dans la prévision de la tentative de Puyviaud, tenaient leur cavalerie rassemblée un peu à l'est de Saint-Florent ; dès que les ennemis parurent à portée, les sept compagnies de gendarmerie, commandées par Ruffec et Mortemart (A), attaquèrent la colonne de Puyviaud.

Celui-ci marchait en tête de sa troupe avec sa cornette, il réussit à percer les assaillants, mais son infanterie, qui suivait, fut assez mal traitée ; néanmoins, en combattant, elle put gagner la porte Saint-Jean, laissant sur le terrain cent vingt hommes hors de combat.

Malgré cette perte sensible, la défense de Niort était assurée par ce renfort de 500 vieux soldats et surtout par le commandement énergique du vaillant Puyviaud (11).

Le comte du Lude ne pouvait songer à faire un siège régulier, car il savait son temps mesuré ; il fallait donc brusquer l'attaque de Niort.

En raison des difficultés présentées par les fronts protégés de fossés, il résolut d'attaquer la ville du côté ouest, où la Sèvre guéable remplaçait les fossés.

Afin de détruire le flanquement de la muraille sur ce point, le 22 juin, le comte du Lude fit battre de la rive droite la porte du pont, et le château.

(passerelle des Arts qui relie le quai de la Préfecture au Moulin du Roc)

 Les deux tours de la porte furent démolies et les assiégés perdirent du monde : le 22 et le 23 juin, les assiégeants reportèrent l'attaque sur la tour d'angle de l’Espingale et les murailles adjacentes.

Dans cette tour, battue de deux côtés à la fois par trois canons et deux grandes couleuvrines, deux brèches furent pratiquées.

Le 23 au soir, un assaut fut tenté avec trois enseignes, il échoua devant la ténacité des défenseurs commandés par le brave capitaine rochelais Gargouilloud.

Les assiégeants continuèrent à battre l'Espingale le 24 juin de la rive droite de la Sèvre, et une descente de fossé gabionnée fut établie pour atteindre le pied de la tour ; quelques soldats royaux se logèrent même dans l'étage inférieur de l'Espingale.

 Puyviaud fut, ce jour-là, blessé très grièvement par des éclats de pierre, en allant reconnaître les brèches de la tour ; on le crut perdu.

Le 26 juin, le bombardement recommença très vif sur les tours de flanquement entre l'Espingale et le château ;

le 27 et le 28, le château lui-même, dont le tir gênait encore les royaux, fut criblé de boulets et son feu éteint.

Le 30 juin les assiégés apprirent une bonne nouvelle. La Noue, qui s'était-porté par Mauzé sur Frontenay, avec le régiment de Saint-Maigrin et quelque cavalerie, avait repoussé les troupes royales de couverture commandées par Landereau et Richelieu.

La situation devenait difficile pour le comte du Lude, qui apprenait en même temps du duc d'Anjou (12) le départ d'une forte colonne de cavalerie envoyée par Coligny pour débloquer Niort.

 Avant de lever le siège, cependant, il tenta un dernier effort.

 Le 1er juillet, renforcé par Puygaillard, gouverneur de l'Anjou, qui avait amené 5 enseignes et quelque cavalerie, il ordonna un dernier assaut.

Dès le malin, la batterie outre Sèvre lira 400 à 500 coups sur la muraille et les tours au nord de l'Espingale et sur cette tour elle-même.

 A midi, deux grandes brèches étaient praticables aux murailles ; l’une mesurait vingt pas, l'autre dix ; toutes les tours montraient des ouvertures.

M. du Lude forma son infanterie en colonne, les enseignes du vieux régiment d’ Honoux prenant la tête avec leurs capitaines au premier rang. Avant de donner le signal de l'assaut, le comte du Lude envoya encore une fois trois de ses capitaines à la porte Saint-Jean pour sommer le gouverneur de se rendre.

M. de la Brosse se retrancha derrière les ordres du prince de Navarre, gouverneur de la Guyenne, ordres qu'il devait exécuter quoiqu'il fût lui-même fidèle sujet du roi. Le gouverneur discutait avec les parlementaires monté sur le boulevard, les capitaines en dehors de la porte, « suivant l'usance et art militaire ».

Le comte du Lude, après celle dernière tentative, donna le signal du combat.

Les brèches pratiquées dans les murailles bordées par la Sèvre faisaient face à l'île, où les troupes assaillantes étaient massées prêles à donner l'assaut ;

la traversée de la Sèvre était gênante pour la marche des troupes ; néanmoins, l'élan des vieilles bandes les porta d'un seul mouvement aux brèches où leurs enseignes furent plantées ; quelques soldats pénétrèrent dans l'intérieur de la place.

L'attaque était, énergique, mais la résistance des assiégés fut vigoureuse ; Puyviaud, tout blessé qu'il fût, vint en litière sur le rempart, pour exciter les défenseurs auxquels s'étaient joints des habitants de la ville et même quelques femmes.

Après un combat acharné, les colonnes assaillantes furent repoussées et durent repasser la Sèvre en désordre.

Les complicités que le comte du Lude s'était assurées dans la ville n'avaient pourtant pas été inactives, des actes de trahison furent constatés, même pendant l'assaut, car on lira de l'intérieur de la place suivies défenseurs de la brèche.

Le dernier effort de l'armée royale ayant échoué, M. du Lude prit son parti de lever le siège avant l'arrivée du secours amené par Teligny.

Sans écouter Puygaillard, qui aurait voulu tenter un nouvel effort, il partit le 3 juillet, emmenant toute son artillerie.

 

Il laissa Honoux et son régiment avec deux pièces de canon à Saint-Maixent, six autres pièces et quatre enseignes furent placées à Lusignan ; Puygaillard alla à Mirebeau et lui-même rentra à Poitiers.

L'armée catholique, malgré le mauvais succès de l'affaire de la Roche-1'Abeille, ne cessa pas d'observer les mouvements de ses adversaires.

Le 26 juin, le duc d'Anjou envoya vers Saint-Yrieix une forte reconnaissance composée d'infanterie et de cavalerie italiennes ; ces troupes vigoureusement attaquées par les protestants, revinrent en désordre au camp royal.

 Ce jour même Coligny, avisé du siège de Niort, envoya au secours de cette ville un détachement composé de 12 cornettes de cavalerie et du régiment d'infanterie de Briquemaud. Teligny, le futur gendre de l'Amiral, commandait ces troupes.

Le lendemain du combat du 25 juin, les chefs protestants avaient discuté le plan de campagne à adopter ; la position occupée par les catholiques interdisait une nouvelle attaque sur La Roche-1'Abeille, il fallait donc manoeuvrer pour les forcer à quitter cette position ou bien, en négligeant l'adversaire, il fallait marcher rapidement vers l'objectif de toutes les guerres civiles, c'est-à-dire Paris.

 Les protestants étant maîtres de La Charité-sur-Loire, il semble que Coligny avait, toute facilité pour reprendre la route déjà suivie par le duc de Deux-Ponts, c'était la plus courte et la plus sûre, mais elle traversait un pays pauvre, accidenté et épuisé par les récentes dévastations des Allemands.

On aurait, pu aussi piquer droit au nord sur Orléans et Tours, en laissant derrière soi l'armée royale, mais les mêmes difficultés auraient existé, en raison de la pauvreté du pays à traverser. Cette roule était d'ailleurs, comme la précédente, ruinée par le passage d'une armée.

Coligny, indécis sur le parti à adopter, se résolut à reprendre la route du Poitou, probablement dans l'intention de forcer le passage de la Loire à Saumur.

L'armée ne pouvait du reste séjourner plus longtemps dans le stérile Limousin, où l'on ne trouvait que des châtaignes, du seigle vert et quelques porcs demi-sauvages dans les forêts.

Les nécessités des vivres étaient si pressantes qu'il fallait décamper sans retard de Saint-Yrieix ou mourir de faim.

L’ église Notre-Dame de Niort dût être réparée après les guerres de Religion, et notamment lors du siége de Niort en 1569 , les canons du comte du Lude, avaient ouvert une large brèche dans toute la hauteur du bas-coté nord, et les charpentes détruites.

 

Le Fort Foucault Le compositeur et violoncelliste Auguste Tolbecque

 

 

 

Le Fort Foucauld - Auguste Tolbecque

Les abords de la forteresse étaient protégés du côté de la ville par l'enceinte du château, flanquée de douze tours rondes, enceinte qui n'a été détruite qu'en 1817,  de l'autre côté, par le mur d'enceinte de la ville, par la rivière et par la petite forteresse, dite le Fort Foucauld, construite au XIIe siècle dans un îlot de la Sèvre pour protéger le port,

Le Fort Foucault fut transformé en villa néo-classique au début du XIXe siècle. Le compositeur et violoncelliste Auguste Tolbecque l'acquit en 1875 et y installa un atelier de lutherie. (13)

 

 

Journal des débats politiques et littéraires

La troisième guerre de religion. Jarnac, Moncontour (1568-1569)... / S.-C. Gigon,...

 

 

 

 

 FORTIFICATION ANCIENNES ENCEINTES DE LA VILLE DE NIORT (plan)<==

Les Guerres de Religions en dates <==

 

 


 

(1) Bibliographie spéciale du siège de Niort : Actes et choses mémorables survenus au siège posé devant la ville de Nyort par M. le comte du Lude le lundi 20 juin 1569. (La Rochelle, imprimerie dé Barthélémy Berton, 1569.)

(2) A, H. P., t. XII. — Le duc d'Anjou au roi. Dans cette lettre, le duc donne 200 hommes d'effectif aux enseignes, au total 5.600 hommes. Cet effectif coïncide avec celui donné par la relation rochelaise.

(3) Malaville, canton de Châteauneuf (Charente).

(4) Beauvais-sous-Matha, canton de Matha (Charente-Inférieure).

(5) Chizé, canton de Brioux (Deux-Sèvres).

(6) Echiré, canton de Niort.

(7) Magné, deuxième canton de Niort.

(8) Frontenay, canton, arrondissement de Niort, se nommait Frontenay-1'Abattu et Rohan-Rohan.

(9) Distance de Chizé à Frontenay par Marigny (28 km.); distance de Frontenay à Niort (12 km.).

(10) Ruisseau, affluent de la Sèvre.

(A) Philippe de Volvire, marquis de Ruffec, vicomte du Bois de la Roche, capitaine de gendarmes (1552-1581), gouverneur de l'Angoumois (1570-1584), né en 1534, assassiné à Paris en 1584; gouverneur do Guyenne en 1583.

René de Rochechouart, baron de Mortemart (1528-1587), capitaine de gendarmes (1567), fut chevalier de l'ordre, puis du Saint-Esprit.

(11). D'Aubigné, pour faire valoir Puyviaud, affirme qu'après avoir arrêté sa troupe à trois quarts de lieues de Niort, il fit bander les caisses « jusqu'alors à l'épaule » et fit battre les tambours pour narguer l'ennemi; les pertes accusées par les protestants dans cette affaire condamneraient Puyviaud, si la chose était vraie; par elle-même,- l'opération de Puyviaud est assez belle sans l'augmenter par les exagérations coutumières de d'Aubigné.

En raison de la réussite de cette action hardie, Puyviaud reçut des félicitations des princes, d'abord de Confolens, puis de Couhé, les 8 et 16 juillet.

(12) B. F. N. Acq. 6003/29.27/6. — Le duc d'Anjou avisait le comte du Lude de l'envoi par Coligny d'une troupe de secours. Il ordonnait la levée du siège et la mise en sûreté de l'artillerie dans les places. Il recommandait de se hâter, « mesmemenlt en ce temps de pluie où les chemins sont mauvais ».

Le Fort Foucault Le compositeur et violoncelliste Auguste Tolbecque

(13) Auguste Tolbecque. Sa mort, survenue le 8 mars 1919, a passé presque inaperçue : c’était pourtant une originale et attachante figure d’artiste. Neveu de trois musiciens belges dont le plus connu, Jean-Baptiste Tolbecque, violoniste, l’un des premiers qui ait fait usage de la mentonnière, fut chef d’orchestre des bals de la cour de Louis-Philippe, et le plus populaire, avant Musard, des compositeurs et directeurs de quadrilles, fils d’une quatrième, qui fut violoniste de la Société des concerts et de l’Opéra, Auguste Tolbecque, né à Paris le 30 mars 1830 (il allait donc entrer dans sa quatre-vingt-dixième année), cultiva le violoncelle avec le plus grand succès : premier prix en 1849, il devint par la suite violoncelliste de la Société des concerts, fit partie du quatuor Maurin (Société des derniers quatuors de Beethoven : Maurin, Colblain, Mas et Tolbecque), joua pour la première fois, le 19 janvier 1873, le concerto en la mineur de M. Saint-Saëns, qui est dédié.

Au cours de ses tournées de concerts, il avait été séduit par la ville de Niort, ou il avait trouvé la femme de son choix : c’est là qu’il s’est éteint brusquement, dans sa maison du Fort Foucault, dont il avait fait un musée et où il vivait retiré depuis de longues années.

Tolbecque laisse la mémoire d’un excellent violoncelliste, plusieurs œuvres pour son instrument, une « Gymnastique du violoncelle » fort appréciée, divers articles réunis en en volume : Souvenirs d’un musicien en province. »

Mais tout cela n’est qu’une face, et non la plus curieuse du personnage. Dès le Conservatoire, alors qu’il était élève de Vaslin pour le violoncelle, et de Reber pour composition, il s’était pris de passion pour l’art du luthier, ou du violonier, comme il préférait dire, et il avait commencé chez le spécialiste Victor Rambaux un apprentissage qu’il compléta à Mirecourt.

Après s’être exercé à construire les instruments du quatuor, il aborda l’étude et la reconstitution des instruments anciens, depuis les lyres et les cithares antiques jusqu’aux violes, en passant par les crouths, rebecs, vièles et autres.

Il exposa ses chefs-d’œuvre à Paris, en 1889 ; à Tours, en 1892, ou un ensemble de trente instruments lui valut le grand-prix ; à l’exposition du théâtre et de la musique, en 1898, ou il fut honoré de la même récompense.

En 1890, il avait fait paraitre : Quelques considérations sur la lutherie ; elles s’élargirent, en 1903, aux dimensions d’un ouvrage considérable et luxueux, publié à Niort, à ses frais, l’Art du luthier, trésor d’observations et de renseignements précis, indispensable à tous ceux qui s’intéressent aux instruments à cordes.

Tolbecque avait l’âme du collectionneur : après avoir réuni une magnifique collection d’instruments anciens, qu’il vendit, en 1879, au Conservatoire de Bruxelles, il en reconstitua une plus belle encore. Il s’arrachait rarement à sa chère retraite ; cependant il vint, peu d’années avant la guerre, faire entendre, dans une réunion de la Société internationale de musique, la suite pour viola pomposa de Bach et diverses pièces de viole des maitrises français des dix-septième et dix-huitième siècle, Marais, Sainte-Colombe, Forqueray, Caix d’Hervelois. Son talent n’avait pas quatre-vingts ans, ni la vivacité de ses convictions. Auguste Tolbecque était chevalier de la Légion d’Honneur.

Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité