1583, N. Rapin, Vice-Sénéchal de Fontenay-le-Comte, accompagné de ses soldats, tuèrent à Réaumur 40 ou 50 voleurs de Bazoges
Le Jeudi 3 février 1583, M. Rapin, Vice-Sénéchal de Fontenay-le-Comte, accompagné de ses soldats, au nombre de 25, tuèrent à Réaumur 40 ou 50 voleurs, qui, sous ombre d'être de compagnie, pillaient et rançonnaient les pauvres rustiques du plat pays, et violaient les femmes, sauf un ou deux desdits voleurs, dont l'un estait sergent de leur compagnie, qu'il fit conduire audit Fontenay, où il le fit pendre.
LES TRENTE VOLEURS DE BAZOGES (1).
II
La premièr' des vol'ries,
Qu'i ons fait en notre vie,
Mes camarad' et moi,
I avons volé le roi (2).
III
I avons été à Rennes
Pour y voler la reine,
La reine y était pas,
I avons volé le roi.
IV
I ons enfoncé les portes,
Les gard' étiont poit fortes.
Les cabinets secrets,
I les avons trouvés.
v
I ons défoncé les coffres,
Pour y voler les robes,
Des rob', aussi de l'or,
Le sujet de ma mort.
VI
Nous en furant à Nantes,
A Nant' au marché vendre.
Vendre à bien bon marché,
C'qui nous a rien coûté.
VII
Le curé de Bazoges,
Avecque sa grand'robe,
Et son bonnet carré,
Nous a bien mal jugés.
VIII
Nous a jugé' à pendre,
Lundi sans plus attendre,
Mardi sans plus tarder,
A pendre ou à brûler.
IX
Si iavais cru mon père,
Mon père aussi ma mère,
I ne s'rais point ici,
Dans tchés maudits pays.
x
Si iavais cru ma femme,
Ma femm', ma joli femme,
Mes trois petits enfants,
I s'rais riche marchand.
(Bas-Poitou.)
(Journal de Guillaume et de Michel le Riche, avocats du roi à Saint-Maixent, publié par A. DE LA FONTENELLE DE VAUDORÉ. Saint-Maixent, Reversé, 1846.)
Cette complainte offre une grande ressemblance avec la: Chanson nouvelle sur les regrets d'un voleur nommé Gaplanbou, qui fut mis sur la roue et exécuté à Tholose, le 3 septembre 1583. — Sur le chant : « Si je t'appelle ingrate. »
(Cabinet des plus belles chansons nouvelles, tant de l'amour que de la guerre, Lyon, 1592.)
(1) Bazoges-en-Pareds, Vendée.
(2) Sans doute le duc de Bretagne
.