Cette église, dont le portail est roman, a été remaniée à différentes époques, ainsi que l'indiquent le choeur qui est du XIVe siècle et une crypte bâtie au-dessous de ce chœur, laquelle remonte au XIIIe siècle,

Cette crypte, est assez peu connue, bien qu'elle ait eu, dans les temps anciens, une célébrité.

Comme nous l'avons dit, elle est bâtie sous le choeur, le plan est un carré de 10 mètres qui se divise, au moyen d'un pilier cruciforme placé au centre, en quatre parties égales. Les arcs doubleaux et les arêtiers de la voûte reposent sur des colonnettes engagées dans le pilier et dans des piliers correspondants placés sur les quatre murs de la crypte.

Aux angle de ces murs, la colonnette est ornée d'un personnage formant cariatide (1); l'une de ces statuettes paraît être saint Michel, ce qui confirmerait le dicton populaire de la Saint Michaud, nom sous lequel cette crypte avait autrefois un grand renom..

On y descendait alors par deux escalier placés à droite et à gauche du chœur : l'entrée est aujourd'hui obstruée par des bancs et des boiseries.

Depuis plusieurs siècles, cette crypte ne sert plus au culte et tout nous fait supposer que les murailles, la voûte et les nervures étaient primitivement couvertes de peintures et de décorations.

En effet, on aperçoit encore assez distinctement, malgré l'humidité du lieu et un crépissage maladroit, quelques restes d'ornements et de figures de saints.

Le calque que nous reproduisons est le seul fragment de cette décoration qui soit encore à peu près apparent. Cette peinture porte évidemment le caractère du XIIIe siècle, et représente saint Nicolas, en costume épiscopal, mitre en tête et crosse en main de la main gauche il bénit, suivant la légende, les trois enfants dans le saloir.

Cette peinture fut exécutée directement sur le mur par les procédés de l'époque qui consistaient à employer les couleurs avec du blanc d'œuf ou du fromage, suivant l'indication du moine Théophile; sur un fond couleur de pierre, semé de fleurons rouges, le personnage se détache par un trait noir que viennent compléter des teintes plates d'ocre rouge et jaune; l'artiste qui a exécuté ce travail avait une certaine habileté de main qui se révèle par le caractère de la tête et l'élégance de la crosse.

Les gorges des nervures portent encore les traces d'ornements variés, exécutés au bout de la brosse en couleur rouge, tels que losanges, fleurons, rubans, écailles opposées, lignes brisées, ondulées, etc. Sur la voûte, des traits rouges simulent un appareil de pierre.

Ce sont là les seuls vestiges apparents des peintures qui formaient autrefois la décoration de cette remarquable crypte; le temps, l'humidité, le défaut d'air accomplissent lentement leur œuvre de destruction; il en restera par ce dessin, au moins le souvenir.

Crypte « LA MICHAUDE »

Surnommée ainsi par les jarnacais puisqu’elle est dédiée à Saint Michel archange que l’on trouve en cariatide à l’angle Nord-Est du plan carré et en peinture rupestre sur la face Est à gauche de l’ancienne fenêtre donnant dans le jardin de la cure.

Construite au XIIIe siècle, cette crypte est classée monument historique depuis l’année 1960 date des premiers travaux de restauration. Du pilier central jaillissent quatre voûtes en ogive surbaissées de huit nervures chacune et s’appuient d’une part sur des colonnettes romanes et d’autres part aux angles sur quatre cariatides.

Sur le sol près du mur Ouest une plaque rappelant que cette crypte a servi d’ossuaire dont une partie de la famille des Comte de Jarnac y furent ensevelis de 1654 à 1707.

En 1974 des vitraux, œuvres des ateliers de l’Abbaye de Saint Benoit sur Loire, ont complété sa restauration.

 ==> Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU )

==> Jarnac

(1)   Exemple unique dans 1’Angoumois suivant l'abbé Michon; statistique monumentale de la Charente.