Jean de Bourdeille, baron d'Ardelay et des Bernardières mort en mars 1568 au siège de Chartres et inhumé dans la cathédrale
JEAN DE BOURDEILLE, qui porta le titre de Baron d’Ardelay, est déclaré par le Baron de Bourdeille, son père (1), le plus jeune de tous ses enfants, dans son testament du 28 Janvier 1546, par lequel ce Baron lui donna pour son partage la Terre de l'Urques, évaluée à la somme de 8000 livres, et la substitua en même-temps à Pierre de Bourdeille, connu depuis sous le nom de Brantosme.
Il fut d'abord destiné à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; et pour y parvenir, le Lieutenant-Général de la Sénéchaussée de Périgord lui donna, le 25 Mai 1547, une attestation juridique de sa noblesse.
Il fit ses preuves le 6 de Juin 1553, et eut pour Commissaires Frère Jean Peloquin du Moulin, et Louis de la Grange, Commandeurs de la Roche et du Temple de Poitiers.
Cependant, il ne paraît pas avoir suivi cette destination.
Il épousa le 10 avril 1550 Claude de Gontaut (décédée en 1584), fille de Jean et de Françoise d'Andaux.
Il est nommé simplement JEAN DE BOURDEILLE, le plus jeune des enfants, dans le testament de la Baronne de Bourdeille, sa mère, du 26 Mai 1557, laquelle ordonna de lui céder pour tous ses droits en général, les Terres et Seigneuries d'Ardelay et de Naliers, qu'elle avait eu de Charles de Vivonne , Seigneur de la Châtaigneraye , son neveu, en cas que ce Jean de Bourdeille ne voulût pas se contenter de la part qui lui était échue des successions du feu Capitaine de Bourdeille, son frère, et du feu Baron de Bourdeille, son père, ni du legs de la somme de 1400 livres qu'elle lui faisait par ce même testament.
Il y a lieu de croire qu'il préféra ces deux Terres à toutes ses autres prétentions ; car il est qualifié JEAN DE BOURDEILLE, Seigneur et Baron d'Ardelay, par le premier testament du 24 Mai 1562, d'André, Vicomte de Bourdeille, son frère aîné, qui le substitua à ses enfants nés et à naître.
Il accompagna le Seigneur de Brantosme, aussi son frère , dans le voyage d'Italie en 1565 pour porter du secours à Malthe assiégé par les Turcs.
Les Mémoires de Brantome n'en parlent que fort succinctement, sans lui attribuer encore aucune action d'éclat.
Le second testament du 13 Novembre 1567 du Vicomte de Bourdeille son aîné, qui l'institua l'un de ses exécuteurs testamentaires, lui donne alors la qualité de Chevalier, avec celle de Baron d'Ardelay.
L'année suivante, étant aussi Gentil-Homme de la Chambre du Roy Charles IX, Sa Majesté, par Lettres-patentes du 15 Février 1568, le créa Chef et Colonnel des troupes Gasconnes d'Infanterie, servant dans l'armée du Duc d'Anjou, (depuis Roy sous le nom de Henry III) à la place du Seigneur de Montluc fils , qu'elle venait d'envoyer vers le Seigneur de Montluc père, Chevalier de son Ordre , et Lieutenant-Général du Gouvernement de Guyenne, pour travailler au recouvrement de la Ville de la Rochelle, occupée par les ennemis.
Le Baron d'Ardelay jouit peu de temps à sa dignité de Colonnel : car ayant été choisi pour aller porter du secours à la Ville de Chartres, assiégée cette même année par les Religionnaires, il entra malgré leur résistance dans cette Place, où commandait Monsieur de Lignières; et après avoir essuyé plusieurs assauts, il reçut enfin, en avançant la tête dans les créneaux les plus voisins de la brèche, un coup d'arquebuse, qui lui perça la tempe de part en part, et mourut de cette blessure, au neuvième jour (2).
Il fut inhumé avec distinction, en considération de ses services, par ordre du Roy, aux dépens de cette Ville, dans le chœur de la Cathédrale, à main gauche près du grand Autel, au-dessous de la Chapelle des reliques de Notre-Dame, malgré l'opposition des Chanoines, et les remontrances qu'ils firent, qu'on n'avait jamais enterré personne en leur Eglise (3).
Mais à la faveur du temps, ces Chanoines font venus à bout de leur dessein : ils ont transporté ailleurs le corps du Baron d'Ardelay, et l'ont placé dans un endroit plus caché, sans en avoir reçu de permission que d'eux-mêmes; et pour éviter qu'on y fît attention, ils ont persuadé au peuple qu'ils n'en avoient ainsi agi, que parce que la Vierge, ne voulant pas souffrir qu'on inhumât qui que ce soit en son Eglise, avait permis au cadavre de ce Baron de faire paraître ses bras hors de son tombeau, pour demander une autre sépulture.
C'est une opinion qui s'est accréditée dans l'esprit de ce peuple, et qui s'y est toujours perpétuée.
S'il en faut croire Brantome, la mort enleva le Baron d'Ardelay à l'âge de 26 ans: et par conséquent sa naissance devait être arrivée vers l'année 1542, c'est-à-dire 23 ans après l'époque du mariage de ses père et mère, qui est de l'année 1518: mais c'est encore une difficulté à résoudre, attendu qu'en 1546, le Baron d'Ardelay ne paraissait pas alors en bas âge, comme il aurait dû être, pour adopter le sentiment de Brantome, quoi qu'à la vérité il fut alors dit le plus jeune de tous les enfants du Baron de Bourdeille.
En parlant de Timoléon de Cossé, comte de Brissac, Brantosme dit (4), que, quoy que ce Comte eût été ami de son frère d'Ardelay, il se ferait battu contre le-dit Sieur d'Ardelay, s'il n'était pas mort au siège de Chartres; et cela, de jalousie de ce que le dit Sieur d'Ardelay, comme Colonnel des Gascons , avait une enseigne blanche , ayant gagné Monsieur Strozzy , pour qu'ils ne souffrissent point d'autres Colonnelles, ni enseignes blanches en France, que les leurs.
En parcourant l'Histoire de Chartres de Sébastien Rouillard, avocat en Parlement, parue en 1604, je lis ce passage :
« De sorte qu'en l'année 1668, comme l'on s'efforça par jussions réitérés du Roi et à l'instance des plus apparents princes et seigneurs de la Cour, d'enterrer au chœur d'icelle église (de Chartres) le sieur baron de Bourdeilles, colonel des Gascons, qui avait été tué deffendant la bresche de la ville contre les huguenots ; sur ce que les sieurs doïen, chanoines et chapitre, après avoir fait toutes les résistances à eux possibles, s'aperçurent que c'était plus court d'acquiescer au temps ; ce fut avec condition expresse que la terre ne serait point ouverte, et que la bière ne toucherait point au pavé, ains serait sur icelui posée une grille de fer, sur icelle bière, et close de toutes parts, d'une forte pierre de taille, et sans épitaphe, graveure, ny escripture. On la void encores en cet estat, au côté septentrionnal du chœur, assez près dc la porte. Voires plusieurs croient-ils, que le corps n'y dura pas longtemps, »
Quel motif avaient le doyen, les chanoines et le chapitre d'opposer une si grande résistance à l'inhumation du baron de Bourdeilles ?
Rouillard nous le dit :
« Ce n'est pas que les ossements des fidèles trépassés de ce siècle en la grâce de Dieu, ne méritent d'être déposés en lieu sanctifié. Mais pour ce que tout corps, mort implique de la pollution; que pour cette cause la loi Mosaïque, en deffendait l'attouchement au grand prebstre, et qu'il ha été un long temps en l'Eglise chrétienne, que personne n'estait enterré ès basiliques ou chapelle des martyrs c'est la cause principale pour laquelle ne s'est jamais faicte aucune inhumation en l'église de Chartres.
On y en peut adjouster une accidentaire, qui est, qu'estant creuse dessoubs à l'endroit de ses grottes, si on eust permis d'ouvrir la terre, en ce qui reste solide, tout le bâtiment eust permis d'ouvrir la terre, en ce qui reste solide, tout le bâtiment eust couru grand danger de ruine. »
Il n'en reste pas moins vrai que le baron de Bourdeilles fut inhumé d'abord dans le chœur de l'église de Chartres, ce qui prouve que le Roi eut gain de cause sur le chapitre, ̃et ce qui montre bien qu'il s'agissait d'une personne marquante.
En effet, Jean de Bourdeilles, dit le Jeune, baron d'Ardelay, gentilhommère ordinaire de la chambre du Roi, était colonel-général de douze enseignes et des troupes de gens de pied gascons.
Né en 1532, il était le quatrième enfant de François II de Bourdeilles, sénéchal du Périgord et de Anne de Vivonne, et frère d'André, sénéchal de Périgord et de Pierre, seigneur et abbé commandataire de Brantôme.
Il mourut le 15 mars 1568, des suites d'une blessure reçue en défendant la ville de Chartres, sans avoir été marié.
On trouve ainsi mentionné son acte de décès dans les archives communales de Chartres, paroisse de Saint-Martin-le-Vivandier
« Hault et puissant seigneur messire Jehan de Bordeille, en son vivant chevalier seigneur et baron d'Ardelé, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy, capitaine de 50 hommes d'armes de ses ordonnances, colonel général de 12 enseignes de pié gascons, a été enterré en l'église Notre-Dame (de Chartres) le samedi 27e de mars 1568. »
D'Ardelay, frère de l'historien Brantôme, est-il dit dans les mémoires de Marguerite de Valois, avait une réputation de valeur si bien établie que cette princesse dit en parlant de Bussy d'Amboise, le plus accompli des chevaliers de l'époque :
« En quoi quelques-uns pensaient que, s'il fallait croire la transmutation des âmes, sans doute celle de Hardelay, vostre bravé frère, animait celle de Bussi. »
A la fin du passage de Rouillard, cité plus haut, on lit que le corps du baron de Bourdeilles ne resta pas longtemps dans l'église de Chartres.
Ce n'est pas tout à exact; car je trouve une note d'un autre historien de Chartres, de Lépinois, qui dit ceci :
« La tombe du sieur d'Ardelay fut détruite en 1661 et le cercueil fut inhumé dans le petit cimetière Saint-Jérôme. »
Cet historien ne s'entend pas également avec Rouillard au sujet du motif de la résistance du chapitre de l'église de Chartres à refuser l'inhumation du baron de Bourdeilles dans ladite église.
Il dit « que le Chapitre allégua la pureté de la Mère de Dieu dont la maison n'avait jamais été souillée par un semblable dépôt. »
Grâce aux documents que m'a communiqués aimablement le marquis de Bourdeilles, je suis à même de compléter le passage de Rouillard que je fais suivre des frais d'obsèques du baron d'Ardelay il m'a paru intéressant de faire connaitre les diverses dépenses faites pour les funérailles d'un grand seigneur à la fin du XVI° siècle.
En 1568, les protestants avaient mis le siège devant Chartres:
En voilà récit, suivant Lépinois :
« Sur la demande de secours adressée au Roi par les échevins (de Chartres), le sieur Jean de Bourdeilles, baron d'Ardelay, avait été dirigé le 19 février (1568) vers la ville avec 12 enseignes de gens de pied gascons.
» D'Ardelay s'étant plaint de ce qu'on l'avait logé aux faubourgs, le Roi enjoignit à la Chambre, le 21 février, de recevoir dans les murs ce capitaine de toutes les troupes sous ses ordres.
Le régiment d'Ardelay avait pour mestre de camp le capitaine Bonnevin, pour chefs de compagnie les capitaines Saint-James, Bord, Mauvezin, La Montjoie, Richendre, Flauzac, Buillac, La Bastide et pour sergent-major le capitaine Routy.
Il fut d'abord consigné aux faubourgs que l'on voulait retrancher, mais l'approche précipitée des ennemis le contraignit à rentrer dans les murs, non sans avoir été inquiété par les coureurs huguenots. M. d'Ardelay fut suivi de près par le régiment français du baron de Cerny.
» Au même moment (le 7 mars). les huguenots tentaient l'escalade du ravelin de la porte Saint-Michel ; on parvint à les repousser, mais non sans perte, car le brave d'Ardelay, colonel des Gascons, reçut dans cette lutte une arquebusade au visage dont il mourut peu de jours après, le 16 dudit mois. »
Le duc d'Anjou manda au Roi qu'il désirait que le corps de M. d'Ardelay fût déposé dans un lieu honorable de l'église de Notre-Dame de Chartres.
Sa Majesté exigea « qu'on rendit cette recongnoissance à la valeur de ce brave seigneur qui avait exposé sa vie pour la conservation de ce temple et ordonna qu'on lui dresserait un tombeau de pierre élevée de trois piés, à costé du grand autel, près de la porte du chœur qui regarde la sacristie. »
Le convoi, ajoute Lépinois, fut fait aux frais de la ville; il eut lieu le samedi 27 mars quatre tambourins et quatre fifres ouvraient la marche venaient ensuite quelques compagnies du régiment des gascons, puis le corps du défunt conduit par son maître d'hôtel, cinq officiers de sa maison et trois capitaines en grands habits de deuil, enfin le gouverneur, les échevins, messieurs de la justice, etc. »
C Amadieu.
Despence faicte par la ville de Chartres pour obsecques, pompes et funérailles de Monsieur d'Ardellay, colonnel des gageons, tué au service du Roy en ladicte ville, durant le siège, à la deffense de la ville.
A François Marguerin, crieur ordinaire de la ville de Chartres, la somme de 40 s. tournois pour son sallaire et de unze hommes avec luy pour avoir cryé par les carrefours de la dicte ville le diet défunt sieur d'Ardelay…….. 40 s.
A ung vitrier dudict Chartres, pour avoir renoircy et repainet la chappelle ardante qui a servjr aux dicts obsecques ………15 s.
Pour faire le poisle dudiét deffuact sieur d'Ardelay a esté payé, baillé et délivré par Loys Huvé, marchant, demeurant à Chartres, le 17° mars 1568, 10 aulnes de veloux noir renforcé, au pris d. 10 l. ………………..l'aulne 100a
Aussy a esté délivré par lediet Huvé 2 aulnes et demye de satyn blanc pou faire la croix dudict poisle, à 4 1. l'aulne………………….. 10s
A quatre tabourine et quatre fiffres, 3 aulnes de taffetas noir â quatre fils fort pour couvrir lesdicts tabourins et flffres, à 35 s. l'aulne……12H
Le 25e dudict moys de mars à Alexandre Prévost et Nieolas de Saint-Réray, brodeurs, besongnant audict poisle, une aulne et demye de bougran noir, à 7 s. l'aulne ………10 s. 6 d.
Ausdicts brodeurs 14 escheveaux d'or de masse et d'argent pour faire des escussons, à 12 d. l'eseheveau……… 14 s.
Pour une once de soye, une once et demye de fil d'Espinay et demye once de fil noir, fourny par ledit Huvé auxdicts' brodeurs……….. 33 s. 4 d.
Auxdicts brodeurs pour la façon dudict poisle et armoiries dudict sieur d'Ardelay ……….8
Pour 2 aulnes de taffetas à quatre fils fort batu, délivré par ledict Huvé au greffier Hénault pour faire 2 enseignes pour lesdicts obsecques, à 30 s. l'aulne………….. 60 s.
Pour le luminaire dudict deffunct sieur d'Ardelay, a esté fourny par Gilles Estienne, marchant mercier demeurant à Chartres. 6 douzaines de torches d'une livre pièce, à 12s. pièce; 6 douzaines,de bastons de torches, à 12 d. pièce ; 37 douzaines de cierges de 3 onces pièces, tant pour la chapelle ardante que pour mectre à l'entour de l'église, revenant à la quantité de 83 livres 4 onces de cire, au pris de 12 s. la livre, le tout valant …………. 93h 3 g.
Pour 6 gros cierges d'une livre pièce…………….. 62 s
Pour une douzaine de potz et une livre et demye d'enceans, fourny par ledit Estienne pour mettre à l'entour du corps…………….. 12 s.
Pour 200 de broquette pour attacher les armoiries ès dicts cierges et torches ………………2 s.
Pour 4 torches de demye livre pièce fournies par ledict Estienne ………………..24 s.
Pour un sceau de cire blanche poisant deux livres de cire.. ……………………40 s.
Pour 12 cierges d'un quarteron pièce bruslez et emploiez à l'entour du corps dudict deffunct en la maison où il est décédé …………………….36 s.
Pour 6 autres cierges de six onces pièce, aussy braslez et emploiez en ladite maison ………………….. 27 s.
A Jacques Terrien, maître victrier demeurant à Chartres, pour 23 douzaines et demye d'armoiries qu'il a faictes et fournyes pour r les dicte obsecques, à 20 s. la douzaine………………….. 23" 10 s.
Pour 22 aulnes et demye de fin drap noir, fourny par Jehan Aubert, marchant demeurant à Chartres, l'un des échevyns de ladicte ville, pour faire des habitz à cinq hommes de la maison dudict deffunct sieur d'Ardelay, au pris de 4 1. 10 s. l'aulne, à laquelle somme lediet drap a esté prisé et estimé par les depputez de la ville. 95h 12 s. 6d.
Pour 5 quartiers d'estamet fournys par ledict Aubert pour faire des chausses au maistre d'hostel dudict deffunct, oultre ladicte quantité de drap, à 100h. l'aulne………………. 6h 5 s.
Pour 11 aulnes ung quart de serge de Florence, fournyes par ledict Aubert pour faire des habitz à trois capitaines de la maison dudiet feu d'Ardelay, au prix de 105 s. l'aulne…………….. 58" 11 s. 4 d.
Pour 6 aulnes de frize noire pour doubler des cazacquines de deuil desdicts capitaines et serviteurs de ladicte maison, au pris de 15 s. l'aulne…………….. 4h 10 s.
Pour 4 aulnes de blanchet pour doubler les huit paires de chausses faictes auxdiz trois capitaines et autres cinq serviteurs de ladicte maison y compris ledit maistre d'hostel, au pris de 45 s. l'aulne.. ……9h
Pour une once demy-gros de soye noire, fournue par Pierre Langlois, marchant demeurant à Chartres, pour lesdicts habits…… 15 s.
Aux chaussetiers qui ont faict les chausses baillées par la ville auxdicts domestiques………….. 8"
Pour 16 douzaines de boutons noirs de soye, fourniz par lediet Langlois pour lesdicz habits …………. 20 s.
A Mathurin Bonchevreau et austres maistres tailleurs et cousturiers demeurant à Chartres, pour la façon des cappes et sayes des domestiques……………………. 6h
Pour une grande table et plusieurs quartiers de pierre de taille fourniz par le Chappitre de Chartres pour faire le sépulchre dudict deffunct sieur d'Ardelay. ……………30h
Pour 30 pavés de pierre de taille avec environ deux cens et demy de bricque, pour paver dans le tombeau dudict deffunct……………. 15h
Pour quatre fallotz commandez à Gilles Estienne pour porter à l'entour du corps……………. 40 s.
A Lubin Hue, maistre menuisier demeurant à Chartres, pour avoir deffait une chappelle ardante qui estoit dedans Saint-Martin et l'avoir faiet porter dans l'église des Jacobins et depuis faict transporter dans l'église Notre-Dame, tant pour ses vacations que pour les portefaiz qui ont transporté ladicte chappelle pour les obsecques dudict deffunct sieur d'Ardelay ………………15 s.
Pour avoir faict 3 chevalletz qui ont esté mys dedans le tombeau dudict deffunct ………………..15 s.
A Pierre Pouche, sergent royal, pour 2 jours de sa vacation pour faire commandement d'ouvrir les bouticques de drappiers affin d'avoir des draps pour tendre l'église devant le service faict pour ledict sieur d'Ardelay……………… 24 s.
Aux marregliers de l'église Notre-Dame de Chartres qui ont tendu '4ndiz draps et iceulx. descendu ledict jour………………………. 35 s.
Pour les messes dictes au couvent des Jacobine de la ville de Chartres par lesdiz Jacobins pour ledict sieur d'Ardelay, 3 setiers de farine vallant……….. 15h
De son union avec Claude de Gontaut (fille de Jean II de Gontaut et de Françoise d’Andaux) était née :
Jeanne, née vers 1555, dame des Bernardières et Beauronne. Elle fut fille d'honneur de Catherine de Médicis, en 1574.
Elle épousa en premières noces le 12 juillet 1575 Charles d'Aydie (décédé après 1577), vicomte de Ribérac, seigneur de Monbazillac, fils de François et de Françoise de Salignac. Ils eurent plusieurs enfants.
Jeanne épousa en secondes noces le 30 avril 1584 Antoine de Beaupoil de Saint-Aulaire, (décédé en 1594), seigneur de Coutures, Celles, Bertry et Lanmary, sénéchal du Périgord, capitaine de 50 hommes d’armes des Ordonnances, fils de Pierre et de Catherine de Laurière.
Elle eut à nouveau plusieurs enfants de cette union. Elle décéda après le 20 octobre 1596.
Société historique et archéologique du Périgord
Œuvres du seigneur de Brantome. Tome 1
==> Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU )
(1) François de Bourdeille, deuxième du nom, était fils de François I, premier du nom, baron de Bourdeille, échanson des comte et comtesse d Angoulême (1467), qui avait épousé en 1482 damoiselle Hilaire du Fou.
Il prit alliance en 1518 avec damoiselle Anne de Vivonne, fille aînée d'André de Vivonne, sénéchal de Poitou, et de dame Louise de Daillon 1. C'est cette madame la sénéchale qui a glissé dans l'oreille de son petit-fils tant d'anecdotes dont il a fait part à ses lecteurs.
A la requête de son neveu Henri de Bourdeille, fils de son frère aîné André, Brantôme a écrit « aucuns traictz et faictz » de la vie de son père ; malheureusement nous n'avons qu'un fragment de cette notice qui contient des pages fort amusantes, comme les récits de sa fuite de la maison paternelle pour aller rejoindre l'armée de Naples, de ses hauts faits comme cavalier, soit à la guerre, soit dans les tournois, mais il s'y trouve aussi des contes d'une digestion assez difficile. Telle est, entre autres, l'histoire de ses parties de jeu avec le pape Jules II qui se laissait par lui tutoyer et traiter de garniment. »
De son mariage sortirent six enfants : André, vicomte de Bourdeille, sénéchal de Périgord ; — Jean de Bourdeille, dit le capitaine Bourdeille ; — Pierre de Bourdeille, seigneur abbé de Brantôme ; — Jean de Bourdeille d'Ardelay; — Madelaine de Bourdeille, fille d'honneur de Catherine de Médicis; — Françoise de Bourdeille, abbesse de Ligneux en Périgord.
(2) Annales de France par Belle-Forest T. II, p. 1663. Mezeray, in-folio, Tome II, p.284, Hommes illustres Français, Tome X, p. 210 et 211.
(3) Hommes illustres François, Tome XI t page 81.
(4) Hommes illustres François , Tome X , page 210.