juin 1561 - Lettres Guy Ier Chabot, baron de Jarnac à la reine mère Catherine de Médicis.
Calvin avait également organisé des réunions & Cognac, Jarnac, Segonzac, Châteauneuf, avec l'espoir d'en tirer profit. Parties de ces centres, elles s'établirent bientôt dans les villages voisins où quelques habitants se chargèrent de la propagande.
Elles furent, pour la Société, autant de foyers de discorde on s'en aperçut trop tard. Les faits ont leur éloquence, et les adeptes des nouvelles doctrines ne se faisaient pas remarquer par leur sagesse ou leur respect.
En face de cette situation, qui commençait à devenir menaçante, les autorités de Cognac demandèrent à l'Evêque de Saintes la constitution d'un tribunal qui connaîtrait des crimes de sacrilège, d'adultère et d'hérésie.
Cette précaution était sage mais elle ne suffit pas à arrêter le torrent qui allait tout dévaster. Les idées nouvelles, qui renversaient un passé glorieux et consolant, étaient acceptées sans contrôle : des prédicants exaltés soulevaient les passions du peuple et le poussaient dans les voies de la révolte.
Un soir de novembre 1558 en sortant d'une réunion, de tristes personnages, chauffés par ce qu'ils venaient d'entendre, brisèrent la statue de la Sainte Vierge, placée au portail de l'église Saint-Léger.
Les meneurs visaient surtout de former des groupes, afin de leur donner un chef : c'était, à leurs yeux, la meilleure manière de s'établir solidement dans le pays.
François Gabard réussit à Segonzac deux de ses collègues, venus de Nérac, se chargèrent de Cognac.
A partir de ce moment, les rebelles vont tenir une large place, non par leur nombre, mais par le bruit et l'audace. Ils croient que tout leur est permis
Une année ne s'est pas encore écoulée, car nous sommes seulement en avril 1559, et déjà le Lieutenant et le Procureur se sentent exposés en leur administration, leur personne et leur habitation. Par un envoyé spécial, ils prient le gouverneur de l'Angoumois, Prévost de Sensac, de leur fournir des secours devenus nécessaires (1).
Ne nous étonnons pas de voir l'église Saint-Martin envahie par la secte, sous la conduite d'un nommé La Chaussée, qui monte en châtre et fait le prêche.
Les chefs de la ville ne l'ont su, disent-ils, qu'après l'exécution voilà pourquoi la manifestation n'a point été empêchée Il y a des soldats qui arrivant toujours après la bataille.
La prise d'Angoulême par les rebelles avait exalté les partisans des nouvelles doctrines. Quelques jours après ce triste événement, un soir du mois de juin 1562 (le 12), les guetteurs placés par eux aux portes de la ville, aperçurent une troupe qui se dirigeait de leur côté. C'était Hubert, seigneur de Marthon, qui voulait entrer avec ses hommes.
L'alarme fut aussitôt donnée, et tous les protestants, les armes à la main, accoururent au même instant pour les repousser.
En face de cette résistance, les voyageurs reprirent leur route et se mirent au plus vite à l'abri de toute atteinte. Débarrassés de cette crainte, leurs adversaires, réunis en masse, furieux, se rendirent vers l'église de Saint-Léger.
Cet antique édifice, richement décoré par la piété de nombreuses générations, fut envahi et dut subir tes derniers outragea. On brisa les autels, les statues, les ornementations diverses et le portait mutilé reste encore un témoin muet do ces incroyables atrocités, Le culte cessa, on y fit le prêche.
Ces scènes de vandalisme sont difficiles à expliquer.
De leur côté, les infortunés Bénédictins, menacés dans tours personnes et leurs biens, se tenaient cachés dans les cloitres, en attendant l'exécution.
L'église de Jarnac eut le même sort.
En 1560, Guy-Chabot (2), seigneur du lieu, écrivait au roi et au duc de Guise la protestation inaltérable de son dévouement « Je voudrais avoir cinq cent mille vyes pour vous les sacrifier….. »
Moins d'un an après, il passait au protestantisme, entraînant avec lui une partie de la population.
En 1568, il força la ville de la Rochelle, qui secouait alors les privilèges de la couronne en devenant le foyer séditieux des protestants, de recevoir une garnison dans ses murs. Mais les Rochelais s'étant révoltés quelque temps après, il lui fut impossible de tenir contre une population exaspérée. Il sortit de la ville, mais ne tarda pas à venir l'assiéger.
Il est confirmé en 1569 dans ses charges de premier gentilhomme de la chambre du roi Charles IX et du duc d'Orléans, de capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances, de gouverneur et lieutenant-général pour le roi en la ville de La Rochelle et pays d'Aunis, de maire perpétuel de Bordeaux et de capitaine du château du Hâ.
Les doctrines de Luther et de Calvin firent couler à flot le sang français; ce fut l'époque des grandes batailles entre deux puissances rivales; Jarnac et Montcontour eurent lieu en moins d'une année.
Ronsard alors éleva la voix; et, dans le transport d'une lyrique audace, il prophétisa la ruine des seigneurs de l'Angoumois qui avaient si chaudement embrassé la cause du protestantisme, et les menaça de tous les foudres royaux.
Le comte de Sancerre,
Et le seigneur d'Illiers,
Te porteront par terre
Indomptés chevaliers.
Parmi tant de milliers,
Tu dois Jarnac connaître
Que les Dieux familiers
Sous bon astre ont fait naître.
Comme l'ayant fait être
De son haineux vainqueur
Et de soi-même maître
Commandant à son cœur.
Et comme conséquence de ce changement d'orientation, il enleva toutes les Saintes Images de l'église qu'il laissa mutiler par ses coreligionnaires.
Elle porte encore dans ses sculptures les traces de cette destruction.
Les moines de Saint-Cybard possédaient une partie des terres de son voisinage, et il les convoitait. La perspective de les prendre ne fut pas étrangère à son brusque changement d'attitude.
Vers cette même époque, Jeanne d'Albret, reine de Navarre, que l’on appelait communément « LA MÈRE DE HUGUENOTS », traversa l’Angoumois pour se rendre à la Rochelle et s'arrêta à Jarnac.
Elle monta en chaire et fit le prêche devant les protestants ébahis.
Cela entrait, parait-il, dans ses habitudes, et une pointure du temps la représente en cette situation.
Les abbayes de Châtres, Bassac, Frenade, Fontdouce subirent de grands dommages dans leurs bâtiments et leurs richesses les prieurés de Morpins, Bonteville, Montours ne furent pas plus épargnés.
Il est bon de signaler ici le passage de Catherine de Médicis et de Charles IX dans nos contrées.
Ils restèrent à Angoulême, du 13 au 18 août 1585, pour prendre le chemin de Cognac. Reçus solennellement à Châteauneuf, ils y dînèrent et, après avoir traversé la Charente, ils couchèrent à Jarnac.
Le 31, Catherine arriva à Cognac, accompagnée du roi, de son autre fils le duc d'Anjou et de sa fille Marguerite.
Le château devint leur résidence. La présence de Catherine de Médicis a illustré dans les fastes de notre histoire locale un autre château du voisinage celui de Saint-Brice. Elle l'habitat quelque temps, en 1577, et y reçut Henri de Navarre, dans une entrevue demeurée célèbre.
Le 27 septembre 1586, elle se rencontra de nouveau avec ce prince, au même endroit, puis à Cognac et à Saint-Maixent.
Elle poursuivait, en cette occasion, un noble but : arracher le jeune roi à l’hérésie et l'amener à l'Eglise Catholique. N'était-ce pas préparer l'avenir et éviter de graves oppositions.
Pendant son séjour il Saint-Brice, Henri de Navarre se promenait souvent à cheval ; il fit une terrible chute qui mit sa vie en danger.
Des porcs cachés par un buisson sortiront tout-à-coup de leur retraite et parurent sur te chemin sa monture eut peur et se renversa sur le cavalier. On releva, avec précautions, le futur roi de France qui vomissait le sang à profusion. Pendant un moment, l'inquiétude fut grande, mais la robuste santé du Béarnais se rétablit bien vite de cet accident.
LETTRE DE GUY CHABOT (2) A LA REINE MÈRE
(Bibl. imp., fonds Béthune, 8,675, 1° 138.)
SUJET DE LA LETTRE Troubles excités dans l'Angoumois par les réformés.
Les choses sont plus tranquilles à Jarnac, quoique les ministres y prêchent publiquement et en grande assemblée.
Jarnac, 8 juin 1561.
Madame, suivant le commandement qu'il a pleu à Votre Majesté me faire de vous advertir de toutes choses qui passeront de pardeçà, je n'ay voullu faillir expressément dépescher ce porteur pour vous faire entendre que puis peu de jours, il se fait des assemblées de deçà, èsquelles est intervenu grande mutinerie et sédition pour la diversité des opinions différentes les unes aux autres touchant la religion, et jusques à s'entretuer, où les officiers du roy ne veulent mettre ordre; chose de dangereuse conséquence, et qui ne peult apporter que une grande désobéissance et sédition ; à quoi il me semble estre très requis et nécessaire pourveoir.
A ceste cause, Madame, pour obvier à telles entreprises, je n'ay voullu faillir vous en advertir, craignant que soubs le manteau de la religion, il y ait sédition et élévation populaire; et que la noblesse y soit meslée, d'autant que des deux partyes il y en a nombre; ne voulant pas aussi faillir vous dire qu'en ma terre de Jarnac, les ministres preschent publiquement : où il y a grosse assemblée, mays sans aucunes contradictions ni émotions, les ungs contre les aultres, ne suivans que la parolle de Dieu; et quand j'auré reçeu les commandemens du roy et de vous, je les suivray et mettré ordre au mieulx qu'il me sera possible de les exécuter; et pour de bien en mieulx conduyre les choses à votre volunté en mon gouvernement, je y seray dans peu de jours, ne voullant faillir vous dire que jusqués icy, je y voy ung chacun vivre en union et tranquillité, suivant les commandements du roy et des vostres ; ne y pouvant demeurer à la despense que je y faicts sans estre payé de mon estat qu'il pleut au feu roy me donner, dont il m'en est deu deux mille livrés, sans mes autres pentions, remettant cela et toutes choses de moy à votre bon plaisir, pour supplier Notre Seigneur,
Madame, vous donner en prospérité très heureuse, très contante et très longue vye.
De Jarnac, ce VIIIe juing 1561.
Votre très humble, très obéissant et très affectionné fidelle serviteur et naturel subiect.
Signé Guy CHABOT.
Au dos : A la Royne.
2. LETTRE DE CHARLES DE BONY ÉVÊQUE D'ANGOULÊNE (4) A LA REINE MÈRE
( Bibl. imp., fonds Colbert, qe vol., f* 661.)
Voici à quels faits se rapporte cette lettre :
Le roi Henri III ayant conclu une trêve de six mois (du 22 novembre 1575 au 25 juin de l'année suivante) avec son frère François, duc d'Alençon (cinquième fils de Henri II) et chef du parti des mécontents, par l'entremise de la reine mère, Catherine de Médicis, avait placé par cette capitulation Angoulême au nombre des places de sûreté qui devaient être remises tant aux protestants qu'à leurs associés catholiques.
Le duc de Montpensier fut envoyé par la reine pour prendre possession de la ville.
On sait comment il fut reçu. J'ai lu dans une de nos séances de l'année 1859 la relation écrite par Montpensier lui-même de la déconvenue qu'il éprouva, en date du 8 décembre 1575, et l'on a vu le cas qu'on fit des lettres et papiers adressés par la reine au gouverneur et aux habitants.
Je présente aujourd'hui la réponse de Ch. de Bony, évêque d'Angoulême, à des lettres de la reine mère, qui avait sans doute jugé prudent d'adresser des ordres au clergé de la ville, et de s'assurer de son adhésion au traité en lui promettant qu'il ne serait point inquiété pendant le séjour des protestants.
Voici la réponse de l'évêque :
Angoulême, 20 novembre 1575.
Madame, je receuz avant hier par le sire de la Houe (la Noue) (4), présent porteur, la lettre du seiziesme de ce moys de la quelle il a pleu à Votre Majesté m'honorer, et ayant aussy tost assemblé les ecclésiastics de ce diocèse qui pour lors estoient en ceste ville, je la leur communiquay et leur fis entendre l'intention et volonté de Voz Majestéz suyvant le commandement que m'en faisiez, les exhortans d'y obéir, veu que le tout ne tendoit qu'à pacifier les troubles de ce royaume ainsi que la lettre de votre ditte Majesté portoit et à mettre fin par une bonne paix aux guerres qui le travaillent jà long-temps et les asseurant suyvant les promesses de Voz Majestéz, et que Monseignenr avait faictes qu'ils seroient dovlcement traictez par ceulx que inondict seigneur mettroit en ceste ville ; et par ce, Madame, que la responce qu'ilz me feirent est semblable à la lettre qu'ils escripvent à Votre Majesté, je n'en feray autre redicle ny discours si ce n'est que je vous puis asseurer qu'il ny a celluy de cedict clergé ou autre habitant de ceste ville qui volontairement n'expose sa vie et biens pour le service de Voz Majestez et pour la conservation de ceste coronne et supplient très humblement vos dittes Majestez de prendre en bonne part s'ilz n'acquiescent aux commandementz que leur faictes; car encores qu'ilz se fient en l'asseurance que Voz Majestéz leur donnent, et à Monseigneur, ils ne pourroient jamais s'asseurer en la plupart de ceux qui l'accompagnent, ayans esté par eulx à la prinse de ceste ville contre la foy promise et capitulation faicte (5), inhumainement traictez, comme ils désirent de bouche faire entendre à Voz Majestez, lorsqu'ils auront cet heur de se trouver près d'elles, et que Votre Majesté les aura tant honorez que de leur avoir faict obtenir un bon et assuré passe-port de mondict seigneur pour les aller trouver.
Je prie Dieu, Madame, conserver Votre Majesté en très bonne santé et longue vie.
D'Angolesme ce vingtiesme novembre. MVLXXV.
CHARLES DE BONY,
Evesque d'Angoulesme.
N. B. Les termes de cette lettre prouvent bien qu'il y avait de la part du clergé d'Angoulême et, comme nous l'avons vu par la lettre du duc de Montpensier, de la part des habitants et manants de la ville, unanimité de crainte et de répulsion à l'égard de ceux de la religion réformée; crainte et répulsion bien légitimées d'ailleurs par le souvenir tout vivant des cruautés commises à l'époque de l'occupation de la cité par les troupes huguenotes.
De cette unanimité de sentiments on peut tirer la conséquence que ce n'était point par suite d'une volonté personnelle et de vues particulières, ainsi que l'ont pensé certains historiens, que le baron de Ruffec ne voulut pas ouvrir les portes au duc de Montpensier; mais qu'en agissant ainsi, il ne faisait qu'obéir aux désirs et aux veux les plus ardents de la population.
Mémoires - Société archéologique et historique de la Charente
DOCUMENTS INÉDITSSUR L'HISTOIRE DE L'ANGOUMOIS Publiés par M. G. BABINET DE RENCOGNE.
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Coup de Jarnac Vivonne et Jarnac, le dernier duel judiciaire en France <==.... .....==> 1586 Les Conférences de Saint-Brice (Charente) entre Henri IV et Catherine de Médicis
Photo : Seul vestige des magnificences du domaine du comte de Jarnac, le pont de l’île Madame appelé de nos jours Pont des Soupirs.
(1) La lettre a été publiée par M. Babinet de Rencogne, But Soc. arc.
(2) Guy Chabot, premier du nom, baron de Jarnac, seigneur de Montlieu, Sainte-Aulaye, de Saint-Gelais, etc., fils de Charles Chabot, premier du nom, baron de Jarnac, seigneur de Montlieu, Sainte-Aulaye, etc., et de Jeanne de Saint-Gelais.
C'était un des familiers de François Ier qui l'avait surnommé Guichot.
C'est lui qui eut dans le parc de Saint-Germain-en-Laye, le 10 juillet 1547, ce duel si célèbre avec François de Vivonne de la Châtaigneraie.
Guy Chabot, complètement rentré en grâce après son duel avec la Châtaigneraie, accompagna le nouveau monarque à la basilique de la Sainte-Ampoule (15 mai 1561, jour de l'Ascension-Notre Dame de Reims), et, pendant le sacre, ce fut lui qui porta les éperons d'or du roi chevalier. Il était gouverneur et lieutenant général pour le roi en la ville de La Rochelle et pays d'Aunis.
Léonor Chabot, fils aîné du baron de Jarnac et de Jeanne de Saint-Gelais, succéda à son père dans ses titres et honneurs, fut lieutenant d'une compagnie d'infanterie de son nom, et eut plusieurs enfants de son mariage avec Marguerite de Durfort-Duras. Son troisième fils devint seigneur de Sainte-Aulaye, et Henri Chabot, son petit-fils, s'allia à Marguerite de Rohan.
A l'occasion de ce mariage, Ninon de Lenclos raconte une anecdote fort piquante, qui, tout naturellement, trouve sa place dans notre notice. « Mademoiselle de Rohan, dit-elle dans ses Mémoires, se prit de belle passion pour M. de Chabot, et voilà la guerre allumée. « — Ils se marieront! » disaient les uns; « ils ne se marieront pas! » disaient les autres. On fit là-dessus des gageures folles.
La douairière de Rohan jetait feu et flammes et défendait à tous les curés de Paris de donner la bénédiction nuptiale à sa fille. Mais l'amoureux, plus fin qu'elle, alla se marier en dehors du mur d'enceinte. Il n'y eut bientôt plus de remède. On nomma duc le nouvel époux, afin que la demoiselle ne descendît pas, et ce fut en résumé pour Chabot une assez bonne affaire. »
Henri Chabot, appelé après son mariage Henri de Rohan-Chabot, devint prince de Léon, comte de Moret, marquis de Blain, de Montlieu et de Sainte-Aulaye, et prit place parmi les pairs de France.
Léonor Chabot, baron de Jarnac, avait contracté deux alliances.
De Marie de Rochechouart, sa seconde femme, il laissa trois filles, dont Eléonore Chabot qui épousa Louis de Vivonne, seigneur de la Châtaigneraie. Ce fut sans doute pour apaiser les ressentiments des deux familles qu'on fit célébrer ce mariage.
En sorte que la haine que se portaient les petits-fils des combattants de Saint-Germain, s'éteignit dans un banquet nuptial, à la lueur de mille bougies, et au sourire virginal d'une jeune fille.
Louis Chabot, arrière petit-fils de Guy Chabot et de Louise de Pisseleu d'Heilly, sœur de la duchesse d'Etampes, fut fait maréchal de camp et comte de Jarnac. Pendant que la Fronde grondait dans la capitale avant de se répandre sur nos provinces, il eut mission de convoquer à Cognac, le ban de la noblesse angoumoisine, et de la préparer à soutenir la lutte acharnée que Condé allait lui faire par ambition, et le duc de la Rochefoucauld pour plaire à la duchesse de Longueville, cette noble reine de la Fronde, qui n'eut que le tort de se mêler un peu trop à la politique orageuse de son temps.
(3)Charles de Bony, Florentin d'origine et aumônier de Charles IX, succéda à Philibert Babou de la Bourdaisière. Il exerça de 1575 à 1603.
(4) La copie porte la Houe, mais je crois qu'il faut lire la Noue. Je lis, en effet, dans la défense de Pasquier, prononcée le 4 février 1576 : « La première nouvelle (des promesses et capitulations faites) que nous en recevons est par un nommé la Noue, mot qui offensa du commencement tout le peuple, soit que par hasard on discours il nous fut envoyé, et ce pour le lien et degré que tient le sieur de la Noue envers ceux du parti contraire. »
(5) Voici comment s'exprime Pasquier dans sa défense : « La plaie est encore toute sanglanle. Nous avons enduré le siège, rendus par composition, après avoir souffert divers assauts.
Depuis nous rachetâmes nos vies, nos biens et nos personnes pour 40,000 livres qui furent promplement payées. Soudain que le paiement en est fait