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PHystorique- Les Portes du Temps
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16 novembre 2021

1355 Jean de Clermont maréchal de France, Mandement pour réparer les fortifications de Poitiers, mort à la bataille Maupertuis

Jean de Clermont maréchal de France mort à la bataille de Poitiers 1356

Jean de Clermont dicte de Neelle, second fils de Raoul, seigneur de Thorigny et de Jeanne de Chambly, il servit sous le Comte d'Eu aux frontières de Flandre et de Hainaut en 1340.

Le 3 novembre 1346, Philippe VI lui fit présent de la terre de Boomont/Bosmont et le duc de Normandie lui donna, en avril 1347, la terre de Chantilly, dont il prit le titre (la sœur de Jean, Jeanne de Clermont, avait marié Guillaume IV Le Bouteiller de Senlis, seigneur de Chantilly).

En 1352, il fut envoyé en Flandre pour négocier la paix avec les Anglais.

Il fut nommé en novembre 1352 maréchal de France après la mort de Rogues de Hangest.

Il suivit le duc de Normandie à Avignon et en Languedoc.

La paix fut signée, ce qui lui valut d'être nommé lieutenant du roi en Poitou, Saintonge, Angoumois, Périgord, Limousin et une partie de l'Auvergne par lettres du 1er janvier 1355.

 

 

6 octobre 1355 Mandement de Jean de Clermont pour la réquisition de tous les matériaux et moyens de transport nécessaires pour réparer les fortifications de Poitiers.

Original, Arch. mun. E 11.

 

Jehan de Clermont, sire de Chantilli, mareschal, lieutenant du roy nostre seigneur es païs d'entre les rivières de Loire et de la Dourdongne.

 Au prevost et à touz les sergens de la ville et chastellenie de Poictiers et du ressort d'icelle, salut.

Comme la ville de Poictiers ait très grant nécessité d'estre repparée et fortifflée, à la quele chose fere il convient grant quantité de bois, de pierre et d'autre matere, nous vous mandons et commandons et à chescun de vous que vous, sur quanque vous povez meffere vers le roy nostre seigneur et sur paine de perdre yoz offices, vous preignez chevaux, charretes, bois, pierres et autres matières neccessaires pour les dictes réparations, en la chastellenie de Poictiers et es chastellenies voisines, en contraignant à ce touz les rebelles ou contredisans par toutes justes, coippulcions et par prinse de corps et de biens, si mestier est.

Et nous mandons à touz les justiciers et subgiz du roy nostre dit seigneur es dictes chastellenies, que à vous et à chescun de vous sur ce obéissent et entendent diligenment et vous prestent faveur et aide, si mestier en avez.

 

Donné à Poictiers souz nostre seel, le VI° jour d'octobre l'an de grâce Bail CCC cinquante et cinq. — Par monseigneur le lieutenant. Pouch.

 

 

Mandement de Jean de Clermont pour le paiement des 400 livres précédemment octroyées par lui au maire de Poitiers.

6 octobre 1355

Copie contenue dans un mandement du lieutenant du receveur de Poitou du 10 octobre, Arch. mun. II 4.

 

Jehan de Clermont, sire de Chantilli, mareschal de France, lieutenant du roy nostre seigneur es païs d'entre les riveres de Loire et de la Dordoigne et en tout le païs d'Auvergne. Au receveur de Poictou et de Lïmosin ou à son lieutenant, salut.

Comme, à la supplication du maire et habitans de la ville de Poictiers, pour fortiffier la dicte ville et convertir es réparations d'icelle, nous aiens autreffoiz donné aus diz maire et habitans quatre cens livres tornois à prendre sur l'imposition de VI deniers pour livre (1) et vous [aiens] (2) mandé que icelles IIII livres vous baillessez et delivressez aus diz maire et habitans ou à leur procureur, des deniers de la dicte imposition, et vous de riens encore ne aiez baillé ne paie la dicte somme ne partie d'icelle, sicomme nous avons entendu, nous, considéré la grant et évident neccessité, qui est de présent, de fortiffier la dicte ville pour les ennemis du roy nostre seigneur, qui, à tout leur povoir, s'efforcent de conreer (3) et domager le païs, avons assigné et assignons aus diz maire et habitans de la dicte ville la dicte somme de IIIIc livres sur Jehan Regnaut (4) et ses compaignons, fermers de l'imposicion de la dicte ville, pour tant come il en pourront devoir pour la hastiveté qui est de présent.

Aus quiex Jehan Regnaut et ses compaignons et à chascun d'eux, nous mandons par ces présentes qu'il doresenavant de ce qu'il devront et pourront devoir de la dicte imposition, il paient et délivrent aus diz maire et habitans ou à leur certain procureur, sanz autre mandement actendre, jucques à la dicte somme.

Et ou cas que la somme qu'il devront ne pourroit assez suffire, nous vous mandons que vous le demourant d'icelle somme de IIIIc livres baillez et délivrez aus diz, maire et habitans tantoust et sanz delay.

Et en oultre vous mandons que le reste qui deu leur est des dons des deniers à eulz faiz pour cause des dictes réparations par feu messire Charle d'Espaigne, conestable de France, sicome par les lettres qu'il en ont et confirmatoires d'icelles du roy nostre seigneur puet aparoir (5), vous paiez et délivrez tantost et sanz delay aus diz maire et habitans selon le contenu des dictes lettres desquelles vous aparra.

Et la somme que les fermers de la dicte imposition dessus diz bandront aus diz maire et habitans pour la dicte cause, eu prenant lettres de quiptance de eulz et icelle raportant avet ces présentes, vous mandons que vous rebatez de la dicte somme qu'il devront à cause de la dicte ferme. Laquelle somme nous voulons que "vous soit allouée en voz comptes et rabatue de vostre recepte sanz contredit par les gens des comptes du roy nostre seigneur à Paris.

 Et ce faitez en telle manière que par faute de vous domage n'en puisse venir au roy nostre seigneur ne à ses subgez. Car nous nous en deschargerions sur vous.

Et ou cas que les diz fermers seroient reffusans ou contredisans de paier aus diz maire et habitans, nous mandons par ces présentes au seneschal de Poictou et de Limosin ou à son lieutenant et au dit maire et à chascun d'euls qu'il les contraignent à paier par prinse et vente de leur biens et arrest et détention de corps et par toutes autres compulcions acostumées en faire en tel cas.

Mandons à touz les subgez du roy nostre seigneur que sur ce obéissent et entendent diligenment.

Donné à Poictiers souz nostre seel le VI° jour d'octobre l'an mil CCC cinquante et cinq.

 

 

Lettres de Jean le Bon confirmant l'ordonnance de Guy, comte de Forez pour la défense de Poitiers

8 octobre 1355

A. Original, Arch. mun. E. 11 bis. — B. Arch. nat. JJ. 84, n° 458, fol. 237. — EDITIONS, a. Thibaudeau, Histoire du Poitou, t. II, p. 409. — b. Recueil des Ordonnances, t. IV, p. 168. — c. Guérin, Arch. hist. du Poitou, t. XVII, p. 205.

1. Du 16 juillet 1347. Ci-dessus n° CCCLXV.

 

Mandement de Mahi-Hargier, lieutenant du receveur de Poitou, aux fermiers de l'imposition de 6 deniers pour livre, pour le paiement du subside de 400 livres octroyé au maire de Poitiers par le maréchal Jean de Clermont.

10 octobre 1355

Original, Ar.ch. mun. H 4.

Mahi Hargier, lieutenant de honnorable homme et sage Macé Portier (1), receveur de Poictou et de Limosin, à Jehan Bonin (2), Jehan Regnaut et Jehan Verrer (3), fermers de l'imposition de VI deniers pour livre de la ville de Poicters, salut.

Nous avons receu et retenu par devers'nous l'original des lettres de noble et puissent seigneur monseigneur Jehan de Clermont, mareschal de France, lieutenant du roi nostre seigneur es païs d'entre les riveres de Loire et de la Dordoigne, contenans la forme qui s'ensuyt : (Mandement de Jean de Clermont du 6 octobre 1355 (1)

Par la vertu des quelles lettres nous vous mandons et à chascun de vous par le tout que vous le contenu des dictes lettres acomplissez en tant comme il vous touche. C'est assavoir que vous paiez aus diz maire et habitans ou à leur procureur la somme de trois cens trente et sept livres dix soûls, que vous devez et pourrez devoir pour cause de la dicte ferme pour quatre mois et demi prochainement à cheoir et à venir. Et en prenant lettre de quiptance des diz maire et habitans ou de leur procureur de la dicte somme, par laquelle raportant avec ces présentes, nous la vous alloerons et rabatrons de vostre dicte ferme.

Donné à Poictiers souz nostre seel le X° jour d'octobre l'an mil CCC cinquante et cinq.

 

 

 

 

 

 

 

 

COMMENT MESSIRE JEAN DE CLERMONT MARÉCHAL DE FRANCE ET MESSIRE JEAN CHANDOS EURENT GROSSES PAROLES ENSEMBLE.

ENTREMETTES (pendant) que le cardinal de Pierregort (Périgord) portoit les paroles et chevauchoit de l'un à l'autre, en nom de bien, et que le répit duroit, étoient aucuns jeunes chevaliers bachelereux (vaillants) et amoureux, tant de la partie des François comme des Anglois, qui chevauchèrent ce jour en costiant (côtoyant) les batailles; les François pour aviser et imaginer le convenant des Anglois ; et les chevaliers d'Angleterre celui des François, ainsi que en tels besognes tels choses aviennent.

Donc il avint que messire Jean Chandos qui étoit preux chevalier, gentil et noble de cœur, et de sens imaginatif, avoit ce jour chevauché et costié (côtoyé) sur aile durement la bataille du roi de France, et avoit pris grand'plaisance au regarder, pourtant (attendu) qu'il y véoit (voyoit) si grand' foison de noble chevalerie friquement (lestement) armés et appareillés; et disoit et devisoit en soi même: « Ne plaise jà à Dieu que nous partions sans combattre, car si nous sommes pris ou déconfits de si belles gens d'armes et de si grand'foison comme j'en vois contre nous, nous n'y devrons avoir point de blâme ; et si la journée étoit pour nous, et que fortune le veuille consentir, nous serons les plus honorés gens du monde. »

Tout en telle manière que messire Jean Chandos avoit chevauché et considéré une partie du convenant (disposition) des François, en étoit avenu à l'un des maréchaux de France, messire Jean de Clermont; et tant chevauchèrent ces deux chevaliers qu'ils se trouvèrent et encontrèrent d'aventure; et là eut grosses paroles et reproches moult félonnesses (durs) entre eux. Je vous dirai pourquoi.

Ces deux chevaliers qui étoient jeunes et amoureux, on le peut et doit-on ainsi entendre, portoient chacun une même devise d'une bleue dame ouvrée de brodure au ray (rayon) d'un soleil sur le senestre bras; et toujours étoit dessus leurs plus hauts vêtements, en quelque état qu'ils fussent.

Si ne plut mie adonc à messire Jean de Clermont ce qu'il vit porter sa devise à messire Jean Chandos; et s'arrêta tout coi devant lui et lui dit: « Chandos, aussi vous désirois-je à voir et à encontrer; depuis quand avez-vous empris à porter ma devise.? »

« Et vous la mienne, ce répondit messire Jean Chandos ? Car autant bien est-elle mienne comme vôtre. »

- » Je le vous nie, dit messire Jean de Clermont; et si la souffrance (trêve) ne fut entre les nôtres et les vôtres, je le vous montrasse tantôt que vous n'avez nulle cause de la porter.»

« Ha, ce répondit messire Jean Chandos, demain au matin vous me trouverez tout appareillé du défendre et de prouver par fait d'armes que aussi bien est-elle mienne comme vôtre. »

À ces paroles ils passèrent outre ; et dit encore messire Jean de Clermont, en ramponnant (raillant) plus avant messire Jean Chandos : « Chandos, Chandos, ce sont bien des pompes de vous Anglois qui ne savent aviser rien de nouvel, mais quant (tout ce) qu'ils voient leur est bel. » Il n'y eut adoncques plus dit ni plus fait: chacun s'en retourna devers ses gens, et demeura la chose en cet état.

 

 Les chroniques de Jean Froissart. Tome 3

A la bataille de Poitiers le 19 septembre 1356, il se trouva exposé au feu des Anglais, à la sortie d'un défilé. Son cheval s'étant abattu sous lui, il ne put se relever et perdit la vie. Il fut enterré dans l'église des frères prescheurs du dict Poictiers

Il avait épousé Marguerite de Mortagne sur Gironde, vicomtesse d’Aunay, Dame de Chef Boutonne, Mirambeau, Mortagne, etc…. qui possédait 17 forteresse tant en Poitou qu’en Saintonge, ou le Roi tenait garnison ; elle était la fille et unique héritière de Pons, seigneur de Mortagne sur Gironde, etc. et de Claire de Lezay, Dame de Boissec et de Mauprevoir.

 

Armoiries : De gueules, semé de trèfles d'or, à deux bars adossés du même brochants sur le tout, au lambel d'azur.

Cimier : Une tête de coq d'hermines becqué et crêté de gueules, sur une couronne de sable.

 

 

 

 ==> Fortification de Pictavia, Poitiers capitale des Pictons.

==> 19 septembre 1356 Bataille Poitiers – Maupertuis, le roi de France Jean le Bon est fait prisonnier par le Prince Noir

 


 

  1. Mandement du 31 janvier 1355, ci-dessus n» CCCXCIX.

2. Mot omis. —

3. D'après le Dictionnaire de Godefroy, ce verbe signifie « arranger, traiter ». Ici il a le sens de « maltraiter », qu'indique le Dictionnaire de La Curne de Sainte Palayp.

4. Jean Regnaut, qui était en 1355 un des fermiers de l'impôt de 6 deniers pour livre, fut maire de Poitiers en 1371, 1373 et 1374 : voy. ci-dessous n° CCCCLI.

5. Ci-dessus n" CCCXCII, CCCXCIII.

 

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