Au moment où Saint Louis rentra de la croisade dans son royaume, il pensa d’abord corriger quelques abus qui s’étaient glissez pendant son absence. Il fit une Ordonnances contre la vénalité des charges, et des règlements pour les juges, leur défendant d’exiger et même de recevoir des présents des parties.

Tandis qu’il était occupé à cet exercice, le Roi d’Angleterre, qui venait de faire la guerre en Gascogne contre le Roi d’Aragon, voulut avant de repasser en Angleterre, traverser la France, et venir à Paris.

Saint louis lui permit de traverser le territoire français, alla même en personne jusqu’à Chartres et lui souhaita le bienvenue avec joie, en lui donnant le baiser de paix (1).

Henri III était accompagné de sa femme Aliénor et de sa belle-sœur, la comtesse de Cornouailles, tandis que Saint Louis était venu avec la reine Marguerite, la comtesse d’Anjou et la comtesse douairière de Provence.

Plan la ville basse, Portes Guillaume,   pont Bouju et rue du Bourg avec la Cathédrale de Chartres en arrière-plan, Eure-et-Loir, région Centre, France,

A.     Rue du Puits-Berchot. (De la rue Porte-Guillaume à celle du Pot-Vert.)

Cette rue a toujours porté son nom actuel; dans un titre de Saint-Cheron, de février 1257, figure un individu demeurant dans la rue Berchot; on la repava en 1526. (Titres de Saint-Cheron, de l'Hôtel-Dieu, et Registres des Echevins.)

B.     Rue Porte-Guillaume. (De la porte Guillaume au pont Bouju.)

 Au XVIe siècle il y avait dans cette rue une maison dite l'hôtel de la Fleur-de-Lis, sur laquelle le prieur de Sainte-Foy possédait un cens (1550-1650). (Agenda du prieur de Sainte-Foy.)

C. Rue de la Foulerie. (De la rue Porte-Guillaume au pont Taillard.)

Cette rue, comprise dans la petite rivière de Chartres, portait, au XIVe siècle, le nom de rue de la Wégisserie. Le seul édifice remarquable qui s'y trouvât, était la salle Saint-Cheron ou d'Isambert de Gallardon, dans la censive de Saint-Maurice (1389).  (Titres du Chapitre, de Saint-Cheron et de Saint-Maurice.)

D.    Pont Bouju.

On l'appela longtemps le Grand-Pont. Le pont Bouju  Appelé Grand Pont et pont du Château, parce qu’il desservait le bourg du château des comtes, le pont Bouju fut longtemps le pont le plus important de la ville

Au XIVe siècle, outre le moulin dit Tibelin (1300), il y avait sur ce pont un four banal voisin d'une maison appartenant aux chanoines de Saint-Maurice (1389). (Titres du Chapitre et de Saint-Maurice.)

E. (Du pont Bouju à la rue Saint-Eman.)

Au XIVe siècle on a écrit par corruption Bourch, puis Bours; c'est évidemment Bourg qu'il faut dire. Cette rue était, avant les invasions normandes, la grande rue de la cité; elle conduisait au Grand-Pont (pont Bouju) et à la principale sortie de la ville.

Les religieuses de Jouarre possédaient, en 1552, dans la rue du Bourg, un hôtel qu'elles louaient et dans l'étable duquel on avait construit un four à chaux. Les maisons notables de cette rue étaient l'hôtel de la Rose (1454), celui de Martin Pineau (1506) et celui de l'Ecrevisse (1588).

En 1390 et 1506 on pava ou repava le Bourg. (Titres de l'Hôtel-Dieu, de Beaulieu, de Saint-Maurice, Registres des Echevins et Comptes de la ville.)

F. Rue aux Juifs. (De la rue du Bourg à celle des Fumiers.)

Le chevalier Rambaud Craton possédait vers 1130 une maison dans la Juiverie, in Judearia. Cette rue était fort basse et sujette aux inondations; en 1506 on la remit au niveau de celle du Bourg et on la pava. Il paraît que l'impasse Montpensier, bouchée du côté de la croix de Beaulieu, avait dans sa partie inférieure un puits que l'on appelait le puits de la ruelle aux Juifs; les voisins obtinrent en 1596 la permission de fermer cette impasse d'une porte pour que les mauvais garnements ne pussent venir jeter des pierres et des immondices dans le puits.  (Titres de Saint-Père et Registres des Echevins.)

G. Rue aux Cois. (De la rue des Écuyers à celle aux Juifs.)

Cette ruelle s'appela aussi rue aux Coichs (1471), aux Couaz (c. 1550) et aux Couards (1581). Ces noms ne s'expliquent pas facilement; il y avait à Chartres une famille Couart, connue dès le XIIe siècle, et qui exerça diverses fonctions de magistrature pendant les XVIe et XVIIe siècles. Un titre de Saint-Aignan donne à cette ruelle le nom de rue aux Cochons. La ruelle aux Cois fut bouchée en 1581 pour cause de salubrité publique; cette mesure aurait dû être maintenue. (Censier du Chapitre, Registres des Echevins et Titres de Saint-Aignan.)

Histoire de Chartres. Tome 1 / par E. de Lépinois,...

==> Réception de Henri III, roi d’Angleterre, à Paris, les 9, 10 et 11 décembre 1254

Chute de l’indépendance de l’état Poitevin-Aquitain et le conflit entre CAPÉTIENS ET PLANTAGENETS pour la possession du POITOU <==

Les Fortifications de Chartres – La Porte Guillaume détruite en 1944 (Time Travel) <==

(1) Mathieu Paris, op. cit., V, 466, 467- Annales de Dunstaplia, 194. «  ..et suscepit eum rex Franciae in osculum pacis cum gaudio magno. » D’après les annales de Burton, saint Louis serait allé à Orléans au-devant de Henri III. Annales de Burton, p.327.- Ch. Bémont, Rôles gascons, I, suppl., XXIX, LXX

Tandis que tout cela se passoit, le roi S. Louis, qui affectionnoit fort l'église de Chartres, fasché de la veoir fermée, la ville et banlieue, si longtems interdite, et les habitans demeurer par tant d'années excommuniés, s'entremit de les accorder avec le Chapitre; et d'autant que Henri III, roi d'Angleterre, qui estoit lors à Bordeaux, avoit obtenu sauf-conduit du roi de France, pour le venir trouver.

S. Louis désirant le recevoir à Chartres, pria le Synode de la province de Sens, d'avoir, aggréable que les chanoines de Chartres retournassent en leur église et levassent l'interdit qui avoit esté mis en la ville et banlieue; et impartit le bénéfice d'absolution aux habitans, de l'excommunication qu'ils auroient encourue.

 Pour gratifier Sa Majesté, le Synode permit au Chapitre de revenir en son église de Chartres, jusques aux octaves de la Nativité de Nostre-Dame et fut continué jusqu'aux octaves de la Toussaints ensuivant, pendant lequel tems l'interdit et l'excommunication demeurèrent en suspends.