Le 24 janvier 1975 Découverte le long d'un mur de l'ancien château de Chizé (Deux-Sèvres) d’un Trésor médiéval de Monnaies
Probablement caché depuis plus de 500 ans, un trésor monétaire dormait dans un pot enfoui à environ 30 cm de profondeur le long d'un mur de l'ancien château de Chizé. Ce sont des ouvriers-maçons travaillant au Café du Centre, dont la propriétaire est Madame Bonneau, qui, en creusant une tranchée pour faire passer un conduit de chauffage central, mirent au jour ce petit pot englué dans une gangue de terre. Et sans l'initiative de Madame Bonneau, qui demanda le lendemain matin aux ouvriers de briser le pot — lequel se trouve maintenant au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale — ce trésor monétaire aurait été jeté avec les autres déblais.
Rappelons que Chizé, avec son château fort édifié aux XIIe et XIIIe siècles — dont il ne reste actuellement que l'esplanade — était une place forte très convoitée.
Située au sud des Deux-Sèvres, ce fut une cité très importante tant par le nombre de ses habitants que par sa situation stratégique; aussi joua-t-elle un rôle capital dans l'histoire du Poitou pendant la guerre de Cent Ans, et plusieurs grands personnages y séjournèrent.
Citons quelques noms célèbres : Richard Cœur de Lion, qui était alors Comte de Poitou, le prince de Galles, qui était aussi prince d'Aquitaine, Charles VIII, François Ier, ainsi que le roi de Navarre — futur Henri IV — et Louis XIII.
Mais le personnage dont le souvenir est le plus vivace à Chizé est sans nul doute le connétable Du Guesclin, dont on ne manque jamais de citer l'exploit historique aux visiteurs. En effet, en 1373, Du Guesclin vint mettre le siège devant Chizé pour livrer assaut aux Anglais; grâce à l'une de ses habituelles ruses, il déjoua la résistance anglaise et réussit à leur reprendre la ville et le château.
Cette bataille eut un retentissement considérable puisqu'elle acheva de ruiner la domination étrangère en Poitou.
La légende de Chizé veut que, sous la place, près du Café, il existerait un trésor; tant et si bien qu'il y a une cinquantaine d'années, un ouvrier de l'endroit, charron-forgeron de son métier, allait creuser la nuit sous ladite place, sur les indications d'un diseur de bonne aventure, dans l'espoir de trouver le « Veau d'or », mais sans succès. L'énigme reste donc entière.
Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que les 53 écus constituant ce trésor figurent tous dans le présent catalogue car aucun des inventeurs — grâce aux judicieux conseils qui leur ont été dispensés — n'en a réclamé le partage, ce qui a ainsi permis de conserver l'intérêt à la fois historique et scientifique de cette découverte.
L'ensemble de ces 53 émissions en or comporte tout un choix de plusieurs monarques : Jean II le Bon, Charles V, Charles VI, Henri VI, roi de France et d'Angleterre; on notera en particulier la présence de quatre exemplaires du royal d'or de Charles VII.
A la suite de cette dispersion prend place une sélection de différents monnayages parmi lesquels figurent quelques monnaies romaines, des gauloises, de très belles byzantines ainsi que plusieurs types monétaires bretons qui retiendront tout particulièrement l'attention des collectionneurs et notamment un très rare double d'or de Henri II frappé à Saint-Lô en 1551.
JEAN VINCHON
JEAN II LE BON 1350-1364 Franc à cheval
Avers
Titulature avers : IOHANNES: DEI - :GRACIA: - FRANCORV: REX, (PONCTUATION PAR DEUX ANNELETS POINTÉS SUPERPOSÉS).
Description avers : Jean II à cheval, galopant à gauche, l'épée haute, coiffé d'un heaume couronné sommé d'un lis, portant par-dessus sa cotte de mailles une cotte d'armes fleurdelisée ; le caparaçon du cheval est fleurdelisé.
Traduction avers : (Jean, par la grâce de Dieu, roi des Francs).
Revers
Titulature revers : + XPC* VINCIT* XPC* REGN[A]T* XP’C* IMPERAT, (PONCTUATION PAR SIMPLE ROSE À CINQ PÉTALES).
Description revers : Croix feuillue avec quadrilobe en cœur, dans un quadrilobe orné de palmettes et cantonné de quatre trèfles évidés.
Traduction revers : (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).