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PHystorique- Les Portes du Temps
18 septembre 2021

Après 3 années passées dans son royaume de Naples, le "Bon Roi René", duc d'Anjou, acquiert le Manoir de Launay en 1444.

René d’Anjou - Launay les Saumur Livre des tournois ou Traictié de la forme et devis d’ung tournoy

Le petit château de Launay, qu’on aperçoit dans la vallée, sur la rive droite de la Loire, à une lieue au-dessus de Saumur, et qui paraitrait aujourd’hui bien modeste pour une simple gentilhomme, était cependant celui ou René se plaisait le plus lorsqu’il résidait en Anjou.

Environné de vastes vergers et de jolis jardins, des haies vives, composées d’aubépines, d’églantiers, forment seuls son enceinte et sa défense. Les appartements du rez-de chaussée sont ombragés par une grande treuille qui tient lieu de péristyle. La clématite, le chèvrefeuille, s’entrelacent autour de ses légers supports du haut desquels ils retombent en festons. De beaux ceps de muscat sont plantés près des murs : les uns étendent sur la treille leurs flexibles sarments chargés de grappes.

C’est là, dans cette paisible et simple retraite, que René passe ordinairement la belle saison ; c’est là qu’il encourage par son exemple et des bienfaits, ces nombreuses plantations d’arbres fruitiers et champêtres qui, dans la suite transformèrent la vallée d’Anjou, alors en grande partie marécageuse, en un verger immense qui a mérité à ce fertile canton d’être appelé le jardin de France.

Ce petit manoir, alors même que le prince y résidait, était ouvert à tous venants ; l’amour et la fidélité des Angevins veillaient seuls à sa garde.

René jugeait aussi à Launay, mais il ne jugeait que les peintres, les poètes et les musiciens ; il laissait à ses tribunaux le soin de prononcer, en se conformant aux lois, sur les biens, la vie et l’honneur de ses sujets. Ses goûts paisibles, ses talents éminents, attiraient à sa cour les troubadours, les trouvères et les artistes plus renommés. Ils le consultaient sur leurs ouvrages ; les uns lui récitaient leurs poèmes, les autres les chantaient. La complainte langoureuse des Angevins, la chanson vive et légère des Provençaux, existaient tour à tour, soit une joie badine et folâtre, soit cette douce mélancolie qui dispose l’âme à de tendres sentiments. Ces agréables passe-temps, auxquels il faut ajouter de brillant tournois, amenaient à la cour d’Anjou une foule d’étrangers qui la considéraient, avec raison, comme la plus noble école de courtoisie.

Les jours de fêtes, nombre d’habitants de Saumur, de la Vallée et des coteaux, se réunissaient sur les belles pelouses vertes et ombragées de Launay, et dansaient joyeusement, les uns au son de la musette angevine, les autres à celui du galoubet et du tambourin provençal ; souvent ils avaient la satisfaction de voir, à ses fenêtres, leur bon roi, souriant à leurs jeux et paraissant oublier ses peines et ses malheurs en jouissant du bonheur de ses sujets.

 

Gaspard de Cossé, ou de Cossa, mourut à Naples, sous le règne de Charles VIII, sans avoir été marié. Il fut, comme son père Jean, tendrement aimé de René, qui le nomma son conseiller et son chambellan.

 Une lettre de ce prince, écrite du château de Launay lès Saumur, le 10 aout 1464, nous apprend que Gaspard fut envoyé auprès de Jean d’Anjou, pour détourner de prendre part à la guerre du bien public. Marguerite de Cossa, sa sœur, épouse d’Honoré de Lascaris, et l’une des héroïnes de la Provence, fut, suivant l’expression de l’historien César Nostradamus, capitainesse de chasteau de Castellane.

 

René avait vu cette révolte avec douleur. Opposé au soulèvement général qui entraînait presque tous les princes du sang, il écrivait à son fils, de Launay-lez-Saumur, le 10 août 1461 :

« Mon filz, monseigneur le roy, m'a présentement escript par Gaspar Cosse, et aussi envoie le double d'unes lettres, que lui avez escriptes, lequel par ces lettres me fait sçavoir qu'il envoie devers vous le seigneur de Precigny, et que de ma part je voulsisse aussi euvoier devers vous aucuns des miens qui me fust feable.

Mon filz, vous savez ce que je vous ay fait savoir par l'evesque de Verdun, de la vouleulé du roy et de la mienne aussi; toujours m'avez esté obeissaut jusques apresent, encores, si vous estes saige, ne commencerez-vous pas à ceste heure à se autrement, et je le vous conseille pour vostre bien et honneur; et sur ce veuillez croire et aussi faire, et accomplir ce que vous dira de ma par mondit seigneur le roy et moy, ledit Gaspar, que j’envoie devers vous pour ceste cause; autrement, je ne pourroye estre coutent de vous. Nostre-Seigueur soit garde de vous.

» Votre père, RENÉ. »

 

L’agrandissement et embellissement font de Launay pour René et Isabelle de Lorraine, sa première épouse, puis Jeanne de Laval, sa seconde épouse, une demeure de prédilection où est organisé le tournoi légendaire de la "Joyeuse Garde".

 

 

 

 

Recherches historiques sur l'Anjou, Volume 1

De Jean François Bodin

 

 

 Le roi René duc d’Anjou et le château d’amour de Saumur - Livre du cœur d'Amour épris <==.... ....==> Tournoi de chevalerie l‘Emprise du château de Joyeuse-Garde, organisé par le Roi René en avril 1446 à Launay

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