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PHystorique- Les Portes du Temps
14 septembre 2021

Voyage dans le temps des seigneurs du château de Châtelliers - Châteaumur

Voyage dans le temps des seigneurs du château de Châtelliers - Châteaumur

Malgré la route commode qui vous mène à Châteaumur, les grands tableaux de destruction que vous offrent partout les châteaux dans la montagne, jettent sur ce pays une teinte d'antiquité et d'intérêt historique que l'on trouverait difficilement ailleurs.

Terre primitive, quand déjà les hommes le sont moins La nature, toujours inépuisable de force et de jeunesse, a étendu un manteau de lierre sur cette ruine de plusieurs siècles; elle a couvert de beaux arbres les terres de la première enceinte.

C'est sous l'ombrage des noyers et des cerisiers que nous parvînmes à la porte A de la seconde enceinte l'absence de la herse nous permit d'y pénétrer, et nous nous trouvâmes devant le donjon.

 

Voyage dans le temps des seigneurs du château de Châtelliers - Châteaumur

LE CHATEAU.

Sa construction a la forme d'un cube flanqué aux angles de tourelles, massives au rez-de-chaussée, mais au premier contenant trois réduits destinés à différents usages (4).

On y entrait par une ouverture étroite B, placée à 2 mètres au-dessus du sol, solidement fermée par une porte garnie de fer. A l'intérieur, l’édifice avait deux étages non voûtés, soutenus par des solives.

A l'extérieur, rien ne peut aider à reconnaître son origine les murs ont été rasés au-dessous des créneaux, et tout le reste est tellement garni de lierre que la maçonnerie paraît à peine. Ces obstacles nous empêchent de lui assigner un âge précis nous le croyons cependant du commencement du XIIIe siècle. Peut-être a-t-il été calqué sur celui de Pouzauges.

Les bâtiments qui formaient la seconde enceinte FFFF, sont relativement modernes, et nous paraissent appartenir au milieu du xvn" siècle, époque où les Mesnard de Toucheprès, derniers barons de Châteaumur, y fixèrent leur résidence. Ils sont dûs probablement à Olivier Mesnard. Ils ne présentent rien de particulier qu'une grande étendue d'appartements d'habitation.

Quant à la première enceinte, désignée sur le plan par les lettres G répétées, elle consistait dans un boulevard très-étendu, formé de terrassements soutenus par des remparts. Elle renfermait les habitations venues s'abriter sous la protection du château, et qui formèrent une agglomération revêtue du titre prétentieux de ville (2).

Châteaumur était une des vingt baronnies qui rendaient hommage à Thouars.

 

JURIDICTION.

Les droits de juridiction devant, dans ce travail, reparaître presque à chaque seigneurie, il nous semble essentiel de donner sur la justice avant 1789 quelques développements, sans lesquels il serait difficile de retrouver la physionomie d'un temps si loin de nous pour les mœurs, bien qu'il ne date que d'hier.

C'est, nous devons l'avouer, le moins beau côté de l'ancienne société française. Nous ne voulons pas dire que nous en soyons à la perfection; nous croyons, au contraire, que c'est un des points qui font le mieux ressortir l'imperfection humaine, imbecillitas humana mais, enfin, il y a là un progrès incontestable par une meilleure organisation des ressorts. Autrefois, la complication des juridictions et la multitude des officiers judiciaires, vivant des procès qu'ils avaient intérêt à éterniser, loin d'assurer une meilleure et plus prompte administration de la justice, semblaient plutôt instituées pour faciliter à la chicane les moyens de dénaturer le bon droit et de ruiner les plaideurs. Les instances duraient souvent plus que la vie des gens.

Un procès intenté, dans le commencement du XVIIIe siècle, par le prieur de Réaumur aux habitants de la paroisse, au sujet de quelques dîmes, dura quarante ans et ne fut terminé que par une transaction entre les parties.

Dans le principe, le comte de Poitou siégeant à Poitiers, était le chef de la justice de la province. Le ressort était divisé en soixante-sept vigueries, vicariae, établies successivement et où la justice se rendait par les viguiers assistés d'assesseurs choisis parmi les notables.

Peu à peu cette puissante organisation s'affaiblit; le morcellement de la souveraineté, qu'implique l'idée féodale, s'opère dans la justice comme dans tout le reste.

Les seigneurs du deuxième rang se substituent à ceux du premier pour le fait de la justice. Chaque seigneur devient justicier, et se passe de l'assentiment du suzerain pour la nomination ou la révocation des juges chargés de rendre la justice en son 'nom.

Ce fut le signal de la chute des viguiers, qui tombèrent au XIe siècle.

 

A partir de ce moment commence la justice seigneuriale.

Haute justice comprenait tout: elle avait plénitude de juridiction jusqu'à la mort. Le gibet, les fourches patibulaires, le carcan, la prison sûre étaient ses signes, ses charges, ses privilèges.

Cela explique l'existence dans les châteaux de prisons où l'on veut toujours voir exclusivement un moyen d'oppression arbitraire sur les vassaux.

La moyenne justice avait compétence pleine au civil, restreinte au criminel. Elle ne jugeait le fait délictueux que jusqu'à l'effusion du sang, jusqu'à l'amende de 60 sots. La basse justice avait une très-grande limitation. Sa juridiction ne s'étendait que jusqu'à 60 sols au civil, et 7 sols au criminel.

Ces justices n'étaient pas seulement un honneur pour les seigneurs, c'était une charge souvent lourde. Ils devaient pourvoir sur leurs propres revenus aux frais qu'elles occasionnaient.

Trois cents hautes justices ou environ ressortissaient à la sénéchaussée présidiale de Poitiers, soit nument, soit par appel.

Sur ce nombre, il y en avait bien soixante sans exercice, quarante sans officiers, et cinquante au moins, qui étaient fort mal administrées, ce qui veut dire que la moitié des justiciables n'étaient pas jugés, ou, ce qui est pire, l'étaient fort mal (3).

Quant aux moyennes et basses justices, elles étaient innombrables.

Quelle était la valeur de ces officiers, sans autorité, sans garantie pour la résistance aux volontés du seigneur qui pouvait les changer suivant son bon plaisir? L'appel à tous les degrés. Nos tendances actuelles sont à la restriction de l'appel; alors c'était la seule garantie contre des juges qui n'étaient pas maîtres de leurs sentences c'était aussi un moyen pour la royauté de manifester sa puissance sur ses grands vassaux. Mais de combien de difficultés et de délais cette garantie était entourée! Que l'on songe aux embarras du pauvre plaideur, si loin de Poitiers, si loin du parlement, dans un pays dépourvu de tous moyens de communications, par des chemins peu sûrs, quand il devait porter son appel et suivre son procès jusqu'au chef-lieu de la province Mais revenons à notre baronnie. Elle aussi avait tout un personnel son sénéchal, juge ordinaire, criminel et civil, un greffier en chef, un procureur syndic et des procureurs.

Ces officiers habitaient à la Pommeraye (4), et y avaient leur parquet où s'ouvrait leur auditoire.

Sa juridiction relevait de celle de Thouars, qui elle-même ressortissait de la sénéchaussée et siège présidial de Poitiers.

Elle s'étendait en tout ou en partie sur 30 paroisses. Nous ne citerons que celles de la Vendée, les autres dépendant à présent du département des Deux-Sèvres Sainte-Cécité, Châteaumur les Châtelliers, Cheffois, les Epesses, la Flocellière, Chantonnay, Saint-Germain-de-Prinçay, Saint-Michel-Mont-Mercure,Menomblet, Montournois, Saint Paul-en-Pareds, la Pommeraye et le Vieux-Pouzauges (5).

Comme la plupart des grandes seigneuries, Châteaumur avait son boisseau, qui donna lieu à un procès dont il est parlé dans Thibaudeau (6).

Enfin, pour compléter la nomenclature de ses privilèges, il avait seul le droit de pêche dans tout le parcours de la Sèvre sur la baronnie.

 

HISTOIRE.

Nous n'avons sur les premiers barons de Chàteaumur que des données décousues. Avec eux cependant, comme ils y habitaient, le château eut une importance qu'il perdit quand il fut, par alliances, annexé aux grandes terres des Belleville, des Clisson et des Penthièvre.

Il ne recouvra son existence particulière qu'avec les Mesnard de Toucheprès, qui l'habitèrent jusqu'à la révolution. La tradition parle quelquefois quand l'histoire est muette; ici, elle ne nous dit rien de plus.

 

Peut-être ces murailles ont-elles entendu les gémissements du duc Jean V de Bretagne et de Richard, son frère, victimes de la trahison de Marguerite de Clisson et de ses fils.(7)

 

PHILIPPIN DU Bois, maître d'hôtel du vicomte de Thouars 4 avril 1408

Les titres de la châtellenie de Châteaumur, en Bas-Poitou, donnent pour l'explication de cette lettre des renseignements complets.

Ainsi, Monseigneur est Pierre II d'Amboise, vicomte de Thouars, d'où relevait ladite châtellenie, et qui en percevait le revenu pendant une année, à titre de rachat ou droit de mutation, par suite de la mort du dernier seigneur; la dame de l'Espau est Marguerite de Brisay, veuve de messire Bestis Rouaut, chevalier, et mère de Milles Rouaut; Philippin du Bois est le grand-maître d'hôtel du vicomte, et Nicolas Masse, le châtelain et receveur de Châteaumur.

Ce dernier se conforma immédiatement aux injonctions de notre lettre, car il dit lui-même, dans le registre original de sa recette pour l'année échue le 22 avril 1408, n'avoir point porté en recette « les Prouffiz de ladicte terre de l'Espau et de la Gazeliére, avec le double des cens et tout ce qui lui en pouoit compéter et appartenir » cause du don qu'en avait fait Monseigneur à ladite dame, par lettres-patentes du 2 septembre précédent.

 La quittance de celle-ci, datée du 20 avril 1408, donne le chiffre de l'année, omis par Ph. du Bois.

mon très cher et grant amy Nicholas Masse.

Très cher et grant amy, messire Milles Rouaut m'a dit que vous empeschés à la dame de l'Espau le double de ne sey quelx pou de cens, que vous dictes appartenir à Monseigneur, non obstant le contenu de sa lettre que mondit seigneur lui a donné. Sy l'en veillés laisser joir.  

Escript à Amboise, le iiije jour d'avril.

PHELIPIN DOU BOIS.

 

Après la mort du connétable de Clisson, une transaction arrêtée à l'occasion de sa succession, le 5 mai 1408, attribua Palluau, Châteaumur, etc., à sa seconde fille, Marguerite de Clisson, épouse de Jean de Châtillon, dit de Bretagne, comte de PENTHIÈVRE.

 Ces Penthièvre vinrent ensuite se fondre par alliance dans la maison de Brosse qui, elle aussi, prit le nom de Penthièvre, et lui apportèrent ainsi leurs grandes propriétés, les Essarts, Palluau, Châteaumur, etc

Mais n'anticipons pas et gardons-nous d'oublier ici un fait intéressant pour l'histoire de notre château.

 

 

Le fait se passa en 1420.

Le duc de Bretagne, Jean V, encore jeune, ayant été alors surpris et capturé traîtreusement par les Penthièvre au château de Champtoceaux, fut conduit nuitamment avec son frère Richard à Clisson, puis à Palluau, où ils restèrent prisonniers durant une semaine.

De là, ils furent emmenés ailleurs, notamment aux Essarts et à Vendrenne, où ils faillirent être mis au carcan et enferrés par le col (8).

Le duc de Bretagne, une fois rendu à la liberté, en exécution des mesures prises pour venger cet attentat, envoya une armée en Poitou pour s'emparer des châteaux de Marguerite de Clisson, où il avait été détenu pendant cinq mois.

Ainsi, dès cette même année 1420, Palluau et les Essarts.... furent pris et confisqués sur leurs possesseurs.

 

 Palluau fut donné par Jean V à MARGUERITE D'ORLÉANS, comtesse D'ÉTAMPES, et les troupes bretonnes l'occupèrent jusqu'en 1448.

 

 A cette époque de notre histoire, quoiqu'on fût en paix avec l'étranger, la présence des gens de guerre était un fléau pour les provinces qu'ils occupaient.

Le Poitou, en particulier, était infesté de malfaiteurs qui pillaient les campagnes et s'y livraient à toutes sortes de désordres.

 Et, dans le Poitou, on signalait principalement les châteaux des Essarts et de Palluau comme de véritables repaires de brigands.

Le duc de Bretagne les occupait de force, et ses gens en faisaient l'entrepôt de leur butin.

 Le roi Charles VII ne voulut pas laisser se prolonger plus longtemps cet état de choses; il fit donc une descente en Poitou.

Mais le duc de Bretagne n'attendit point l'arrivée du roi. En habile politique, il s'avança au- devant de lui jusqu'à Saumur pour lui offrir ses hommages, en ayant soin préalablement de rendre à leurs maîtres les châteaux de Palluau et des Essarts, qu'il détenait injustement.

 Ainsi, la seule présence du roi fit cesser tous ces brigandages dont les paysans étaient les principales victimes (9).

 

C'est seulement en 1448 que François Ier, duc de Bretagne, successeur de Jean V, s'étant réconcilié avec les Penthièvre, leur restitua leurs anciennes propriétés.

Mais, pour rentrer en possession de celles de Palluau et de Chàteaumur, ils furent cependant obligés de compter 40,000 écus d'or à Marguerite d'Orléans qui les tenait et 500 aux traitants. (10)

 

L'auteur de la fausse chronique de Saint-Maixent, du Fragmentum chronicorum, s'est plu à entourer de fables, comme à Pouzauges (11), le berceau de la maison de Châteaumur au Xe siècle.

Il la fait sortir de celle de Mauléon, et en établit la filiation : Arnoult 1er de Thouars, 2e fils d'Arnoul, premier seigneur de Mauléon, eut Châteaumur en partage ; Arnoul II, son fils; Raymond, fils d'Arnoul II (12).

Voici sur ces temps éloignés les mentions que nous avons trouvées éparses dans les titres; elles sont loin de faire la lumière, mais elles sont exactes :

GUILLAUME de Châteaumur, Willermus de Castello-muro, figure au nombre des barons que le vicomte de Thouars fit contribuer, par un acte du 7 décembre 1098, à la dotation de l'église de Saint-Nicolas, fondée à la Chaize-le-Vicomte par Aimery, son père.

Il paraît que Guillaume n'était pas des plus riches, ou du moins des plus généreux parmi les barons présents, car il souscrivit pour une redevance annuelle de 10 sous d'or, decem solidos. tandis que plusieurs s'étaient taxés à 20 (13).

D'après les chartes de la Grenetière, il s'appelait Guillaume Tournemine, sgr de Châteaumur (D. F. 9, 197), et ce même Guillaume Tournemine est témoin, vers 1100, d'une donation, faite par Airaud Flocel, à Bourgueil. (Lat. 17127, 160.)

Nous croyons aussi que c'est lui qui est appelé Guillaume fils d'Acfred parmi les barons du Vte de Thouars, dans une charte de Talmond, signée en présence d'Aimery, Vte de Thouars, et de son fils Herbert, vers 1090 (Talmond, n° 109), et dans une charte de la Chaise-le-Vicomte, où il est 2° témoin après Geoffroy, Vte de Thouars, vers 1115. (Cart. Bas-Poitou, p. 26.)

 

Vers 1130 Guillaume Tournemine , seigneur de Châteaumur, Orengarde sa femme, Guillaume et Pierre ses fils, Arbert et Pierre ses frères donne une terre à l’abbaye Saint Laon de Thouars.

Ego Guillelmus Tornemina, pro amore Dei et remssione omnium peccatorum meorum, do et concedo ecclesie Sancti Launi in feodum totam terram quam Emeno Rufus habuit in feodum et Guillelmus Borsetus a Guillelmo patre meo, tali modo ut in unoquoque anno, ad festum Pasche sive ad octavas, v solidos michi et heredibus meis donent canonici et talletas tantummodo tribus de causis faciant :

 pro mortis uniuscujusque abbatis decem solidos de duplici talleta, et in captione mea vel heredum v solidos de simplici talleta, et in maritationibus filiarum similiter v solidos.

 Hanc dationem et concessionem audierunt : Andreas miles ejusdem Guillelmi, Natarad de Argentone (1), Paganus de Petra Rubea, Goffredus Pauper nepos ejus, Tebaudus Daniel; et hoc factum est in presentia Goffredi abbatis et Petri Borrelli canonici.

Hoc quidem concedunt Orengardis uxor mea, et filii Guillelmus et Petrus, et fratres mei Arbertus Turcus et Petrus Tornamine. Sed sciendum est quia borderia terre quam Goffredus Columbus habet nequaquam concedimus.

(Sans date.)

(1)    Gaignières, qui donne cette charte deux fois nomme ce seigneur Matarad dans la pancarte.

Arbert de Châteaumur fut témoin du don de la terre de Spinatia, fait à St-Florent de Saumur par Ubelin, fils de Tetmar (vers 1100). (A. H. P. 2.)

Il donna en 1125 le droit de ramasser le bois mort dans la forêt d'Etusson, pour le chauffage des moines du prieuré de St-Clémentin ; et son fils PIERRE confirma cette concession vers 1130. (A. H. P. 2.)

GULIELMUS DANIEL de Castromurio, peut-être le même, figure parmi les témoins du don fait en 1199 à Raynaud, abbé de de Saint-Jouin-de-Marnes et à son monastère, par Aimery, vicomte de Thouars, d'une chapelle N.-D. d'Argenton à l'abbaye près du cimetière d'Argenton (14).

GEOFFROY de Châteaumur, assiste comme témoin à la donation faite au monastère de Marmoutier par Guethenoc d'Ancenis, lors de son départ pour la croisade, Hierusalem proficiens, 1178 (15).

Ego Guithenocus de Anceniso, cum Hierusalem prosiciens Majus-Mon, advenissem, à venerab ejusdem loci Abbate Herveo et fratribus honorifice susceptus, eam libertatem et quietudinem quam rebus eorum propriis cujuscumque generis quae per Ligerim ante Ancenisum castrum meu quibuscumque navalibus vehiculis devehentur, Guihenocus filius Alfredi, Mauricius et Guihenocus filius ejus et caeteri antecessores mei concesserant, confirmavi et sigilli mei auctoritate communivi et ab uxore mea Mathilde et filiis meis Gaufrido et Rinaldo et filia mea Alienorde confirmavi et concedi feci.

Testes sunt hii Hugo d’Auvire miles socius itineris mei, Gaufrefus de Chateaumur, Petrus de Maidun, Macqueal Angevin.

Titre de Marmoutier scellé du sceaux de Guethenoc, où il est représenté à cheval, tenant une épée à la main droite, et se couvrant de son bouclier, sur lequel il ne parait que des rais.

 

En 1203, les frères Templiers de la commanderie du Temple avaient quelques démêlées avec un certain Guy, baron de châteaumur. Un jour, ceux-ci sont invités à assister à une fête religieuse à l’Abbaye de Mauléon.

Le sire de Chateaumur l’apprend et se poste alors avec une doueaine d’hommes en embuscade près de la commanderie. Quand les chevaliers du Temple furent partis, Châteaumur et ses hommes d’armes entrèrent dans la commanderie et se saisirent de tous les chevaux et revinrent devers leur manoir.

1206 Guillelmus Tornemina (1) dono ab obitum uxoris mee Allat decima in masura terre Rocart que est Guinaerie, etc. ; testibus : Gauterio de Roorta, David de Floceleria (2)

(1)    Guillaume Tournemine était seigneur de Châteaumur, ainsi que le rapporte une charte d’un de ses successeurs, Geoffroy de Châteaumur, de l’an 1206 environ, en faveur de l’abbaye de la Grénetière. (Titre de la Grénetière aux archives de la Vendée) il figure comme témoin dans une charte de 1099 de David de la Flocelière en faveur de la Trinité de Mauléon. (cartulaire de Mauléon, ap. Archives Historiques du Poitou, XX, p.8)

(2)    David de la Flocelière fait donation à la Trinité de Mauléon le 24 octobre 1099. (Archi. Hist. Du Poitou, XX, 8)

 

 

Acfred de Châteaumur n'est connu que par une charte de la Grenetière mentionnant les dons faits par ses enfants et petits-enfants.

Il fut père de : 1° ACFRED, qui suit ; 2° AIMERY, qui fit don à la Grenetière sous l'abbé Jean, vers 1220, après le décès de sa fille ORENGARDE, épouse de Guillaume Jucaël, seigneur des Herbiers. (D. F. 9, 195.) .

Quelques historiens ont prétendu que la première famille seigneuriale des Herbiers, fut une famille JUDI'CAEL, Judicaël, Juquell ou Jouquaël. La chose est possible, quoique nous n'en ayons pas la preuve formelle. Judicaël est un nom d'origine bretonne. Les bretons illustres qui l'ont porté, (l'ont eu comme prénom.

Deux seigneurs des Herbiers ont porté un nom, à peu près semblable. Guillaume Juquel, seigneur des Herbiers et son fils Jean. Leur aïeul, Amaury des Herlbiers qui en 1072 signait avec , son frère Hugues une charte de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, ne le portait pas. Peut-être faut-il voir dans ce nom l'origine bretonne de cette famille ? Un de leurs ancêtres du même nom ayant construit ou possédé les villas gallo-romaines des Herbiers, son nom aura été donné à ces villas, d'où : Villes de Joukaël ou Jucaël ?

Acfred de Châteaumur  est seulement mentionné dans une charte de son fils GEOFFROY en faveur de la Grenetière. Il paraît avoir eu pour fils cadet GUILLAUME, dit fils d'Acfred et sgr de Château mur, qui confirma vers 1230 les dons faits par ses parents à la Grenetière, en présence de l'abbé Jean.

 Il fit accord en 1236 avec le prieur de St-Nicolas du bourg de St-Jacques-lès-Thouars, par charte scellée de son sceau. (Fonds Lat. 5449, 67.) Nous pensons qu'il n'eut pas de postérité.

Geoffroy de Châteaumur, fils d'Acfred, confirma vers 1220 les dons faits par son oncle Aimery à l'abbaye de la Grenetière, en présence de l'abbé Jean. (D. F. 9, 195.)

Il alla en Terre Sainte avec Guétenoc, sgr d'Ancenis (socius itineris), et fut témoin d'un don fait par ce sgr à l'abbaye de Marmoutiers (Morice, Hist. Bretagne, Preuves, I, 672. Fonds Lat. 54413, 382.)

Nous pensons qu'il mourut dans son voyage et que son fief fut dévolu à son frère Guillaume, fils d'Acfred, par droit de viage ; mais il eut pour fils GEOFFROY, qui suit.

 Geoffroy de Châteaumur, chevalier seigneur de Châteaumur, dit fils de Geoffroy, dans les chartes, fut témoin en 1253 d'une donation faite à l'abbaye d'Orbestier par Aimery, Vte de Thouars. (A. H. P. 6.)

En 1260, il devait le droit de rachat comme homme lige du comte de Poitou pour les fiefs de la châtellenie de Luçon. (Hommages d'Alphonse, 92.)

On le trouve en 1269 donnant à Pierre Joussereau une rente de 4 livres due par Foucher de Champdefain, et en 1274 faisant accord avec Geoffroy de Luçon pour des marais.

Ce dernier acte fut passé en présence de sa femme ALMODIS, dont il eut JEANNE, Dame de Châteaumur, mariée à Maurice de Belleville.

C'est lui qui en 1277 confirma divers dons faits à des églises.

(Dom Morice, Hist. de Bretagne, Preuves, I, 1043.) On le trouve aussi mentionné dans un arrêt du Parlement de Paris de 1281, au sujet d'un duel avec Maurice de la Forest. (Fonds Brienne, 272, 120.)

Il semble que Geoffroy de Châteaumur eût aussi pour fille AIROIS (Héroissa), mariée, vers 1270, à Sebrand Chabot, Chev., sgr de Chantemerle.

Elle fit en 1286 un acte où se trouvent nommés Jean de Montfaucon et Eble de Rochefort.

Un autre acte de 1301 d’un jugement arbitral entre Aroys de Châteaumur, dame de Chantemerle, et Thibaud Chabot, valet, son fils, d'une part, et Aénor (alias Olive) de Châteaumur et Eble de Rochefort, d'autre part, au sujet de la succession de Sebrand Chabot, chevalier.

Eble de Rochefort et sa femme cèdent à Aroys et à Thibaud le château de Chantemerle, la Grève, le petit château de Vouvent, la Chabocière, etc., moyennant 200 livres de rente.

Ils conservent eux-mêmes le reste de la terre que tenait Sebrand au moment de sa mort, ainsi que tous les acquets faits par lui à la Rochecervière.

L'autre acte, de 1303, est une transaction entre Aroys de Châteaumur, dame de Chantemerle et du petit château de Vouvent, d'une part, et Jean des Olères et Aénor sa femme, d'autre part, touchant la justice de la baillie des Olères, tenue de Chantemerle à hommage lige, laquelle justice Aroys leur cède, en les garantissant contre toutes les actions que pourraient intenter Thibaud, Girard et Sebrand Chabot ses enfants, moyennant une rente de 18 setiers de blé.

De ces actes, on doit conclure :

1° que la femme de Sebrand se nommait Aroys de Châteaumur ;

2° qu'il avait eu d'elle trois fils, Thibaud, Girard et Sebrand, et une fille, Aénor (alias Olive), mariée à Eble de Rochefort.

D'autres actes, que nous verrons en leur lieu, établissent qu'il eut encore un autre fils, nommé Guillaume, trop jeune probablement en 1303, pour être cité avec ses trois aînés. Ainsi le morcellement de la filiation opéré par A. du Chesne et par ceux qui l'ont suivi, doit, selon nous, être rejeté comme contraire aux documents; ainsi, l'objection tirée du peu de distance entre les degrés, que Filleau présente timidement contre ce système, tout en l'adoptant, cette objection tombe d'elle-même par le retranchement d'un degré imaginaire.

Enfants de Sebrand Chabot et d'Aroys de Châteaumur.

1° Thibaud I Chabot,

2° Girard Chabot,

3° Sebrand Chabot. C'est sans doute lui qui épousa Marguerite de Rochefort, que A. du Chesne suppose avoir été soeur d'Eble de Rochefort, mari d'Aénor Chabot. Nous n'avons d'ailleurs sur ce Sebrand aucun détail.

4°. Guillaume Chabot, seigneur de Chantemerle, de qui sont sortis les seconds seigneurs de la Grève, seigneurs du Chaigneau, dont la branche sera décrite en son lieu.

Disons, toutefois, ici, qu'il fut, lors de la mort de Thibaud I, son frère aîné, arrivée avant 1327, nommé tuteur de son fils Thibaud II, dont il est qualifié oncle dans les actes, et que cette tutelle exercée pendant 16 ans lui attira, ainsi qu'à ses héritiers, de longs procès.

5° Aénor, ou Olive Chabot, mariée à Eble de Rochefort, seigneur de Faye et d'Aubigné, auquel elle porta la terre d'Oulmes.

On a vu plus haut l'accord que, de concert avec son mari, elle fit, en 1301, avec sa mère et son frère Thibaud.

 

MAURICE de Châteaumur. valet, Mauricius de Castro-Muri, valeto (16), obtient de Maurice de Belleville, la confirmation des donations qu'il lui avait faites, 1277 (17).

Universis praesentes litteras inspecturis et audituris Mauricius de Bellavilla miles Dominus Gasnapiae et Montis-acuti, aeternam in Domino salutem.

Noveritis quod nos non decepti, nec ab aliquibus personis dolo feu fallacia circumventi, fed mentis compotes et fanae memoriae existentes donationes Mauricio de Castro muri Valeto à nobis factas, pro ut in quibusdam litteris super hoc confectis eidem à nobis datis tam figillo nostro quam sigillo Senescalliae Pictaviensis pro Domino Rege Franciae apud Rocham super Yon constituto ad petitionem nostram figillatis plenius continetur, ratisicamus, approbamus, et etiam liberaliter confirmamus, et inconcussas eidem Mauricio in perpetuum volumus observari.

In cujus rei testimonium has praesentes litteras eidem Mauricio de Castro muri dedimus sigillo Senescaliae Pictaviensis pro Domino Rege constituto ad instantiam nostram sigillatas.

Et requisivimus Girardum Scriptorem tenentem sigillum dictae curiae ut ipse dictum sigillum praesentibus litteris apponeret in testimonium veritatis.

Et ego Girardus praedictus ad petitionem dicti Mauricci et de assensu ejus dictum sigillum praesentibus literis apposui in testimonium praemissorum, salvo jure Domini Regis et jure quolibet alieno.

Ed ad haec tenenda et sirmiter observanda ipsuam Dominum Mauricium praesentem et consentientem judicio curiae Domini Regis condemnavi praesentibus ad hoc Guillelmo Rupe et Joanne Gestin valentis. Datum die veneris post octavas apostrolorum Petri et Paulin anno Domini MCCCLXXVII. Pris sur l’original à Blein.

On trouve en 1292 un acte en faveur de Fontevrault pour le prieuré de la Lande de Beauchêne, fait par Maurice de Belleville, Chev., sgr de la Garnache, Montaigu, dont le sceau porte ces mots : S. Mauricii de Bellavilla, domini de Castromuro, avec le blason de Belleville. (Fonds Marchegay, 17, n° 615 ; Nouveau Français, 503.)

Ce titre paraît concerner le fils de Maurice de Châteaumur qui aurait eu aussi pour filles JEANNE de Châteaumur,  qui épousa, vers 1280, Geoffroy de la Flocellière, et OLIVE (peut-être mariée à Eble de Rochefort, puis à Olivier Fontaneu ?).

Par acte du 11 août 1296, Philippe et Huguet de Poylégier se portèrent garants vis-à-vis de Guillaume de Belleville, Jeanne de Châteaumur, De de la Flocellière, Olive de Châteaumur et Olivier Fontaneu, pour une somme de 140 liv. (D. F. 8.)

JEANNE de Châteaumur, épouse Geoffroy de la Flocellière, 1284 (18). Il nous semble résulter d'un acte du 16 août 1296 (19), que par la qualification de Châteaumur il faut entendre simplement que Jeanne était issue de la maison de Châteaumur, mais non qu'elle fût propriétaire de la baronnie nous pensons que ce titre appartenait à Olive, sa soeur probablement.

OLIVE de Châteaumur et son mari, Ebles de Rochefort, transigent avec Ayrois de Châteaumur, dame de ChantemerIe, et Thibaut Chabot, son fils, pour raison de la succession de Sébrand Chabot, 1301 (20). Olive meurt sans postérité (21).

Geoffroy de Chasteaubriant, Chev., sgr Bon de Chasteaubriant, Belleville, Montaigu, la Garnache, Châteaumur, passa un acte le 4 nov. 1324, et décéda en 1326.

Il avait épousé : 1° Alix DE THOUARS, décédée en 1310, sans postérité, et inhumée à Pouzauges, fille, croyons-nous, de Savary Vte de Thouars, et d'Agnès de Pons ; 2° Jeanne DE BELLEVILLE,  fille de Maurice, sgr de Montaigu, Châteaumur, et de Létice de Parthenay, dont il eut : 1° GEOFFROY, qui suit ; 2° LOUISE, mariée en 1348 à Guy de Laval.

Geoffroy de Chasteaubriant,Chev., sgr Bon de Chasteaubriant, Belleville, Montaigu, Châteaumur, décéda en 1347. Il avait épousé Isabeau D'AVAUGOUR, qui se remaria à Louis, Vte de Thouars, fille de Henri, Chev., et de Jeanne de Harcourt, dont il n'eut pas d'enfants.

 

Ce fut alors sans doute que Châteaumur passa à la maison de Belleville (22) car, peu d'années après, nous trouvons cette baronnie parmi les terres qui allèrent aux Clisson par le mariage d'Olivier III de Clisson, père du connétable, avec Jeanne de Belleville.

Après la mort du connétable, une transaction, arrêtée à l'occasion de sa succession, le 5 mai 1408, attribua Palluau, Châteaumur, etc., à sa seconde fille, Marguerite, épouse du comte de Penthièvre.

On sait que ces Penthièvre vinrent se fondre par alliance dans la maison de Brosse, qui, elle aussi, prit le nom de Penthièvre, et lui apportèrent leurs grandes propriétés, telles que les Essarts, Châteaumur, Chantoceau, etc.

 

Lettres d’Olivier de Clisson Seigneur de Chateaumur.

Sachent tous que nous Olivier de Clisson Seigneur de Clisson et de Chateaumur, faisons et establissons Macé Bredeau nostre Chastellain et Receveur en nos Chastellainies de Chateaumur et Dessenses ; donnons au dit Macé plain pouvoir et commandement de lever recevoir, faire et exercer en nosdites Chastellainies et les ressorts d’icelles, tout Office qui à Chastellainie appartient, et de faire tout ce que nous ferions, si nous estions presens ; et voulons qu’il les puisse deservir pour luy ou pour autres és gages accoutumés.

Mandon et commandons à tous nos subjets que en ce faisant lui soient obeissans et attendans.

Donné le jour du Mardi après la feste de l’ascension nostre Seigneur l’an mil trois cent quarante et dous.

Scellé aux armes de Clisson ; le Cimier est de deux plumaceaux, et les Lambrequins sont chargés de deux Merlettes.

 

Scachent tous que nous Olivier Seigneur de Clisson Chevalier voulons et sommes de assent, que Macé Brideau nostre Chastellain de Chateaumur ait semblables graces, gaiges et courtoisies, comme avoit Pierre Braint, son predecesseur.

Si mandons aux Mestres de nos Comptes, que ils recevent et preignent en compte par la manière qu’ils faisoient dudit Pierre Braint.  Donné tesmoin notre scel le Dimanche après la Toussaint l’an mil trois cent quarante et doux. Scellé comme ci-dessus.

Brideau nostre Chastelain de Chateaumur, nous vous mandons que vous baillez à Huyart nostre Escuyer mil deux cent livres monnoie courante pour faire murailler nos places à Thourceis, et li faites ses despens allat là, et en outre placez et delivrez à Pierre Tinde de Pouzanges soixante auknes de p. pour Robbe du Doyen de Talmont, et nous pourchassez deniers le plus que vous pourrez, et vendez nos bois menus des Deffenses, et en outre envoiez les livrées que nous vous envoions à ceux à qui elle sont, és choses dessus dittes gardez qu’il n’y ai faute.

Donné tesmoin nostre scel le Samedy emprès la Sainte Luce l’an mil trois cent quarante dous. Scellé comme ci-dessus.

Nous n'insisterons pas sur l'histoire des Clisson, pas plus que sur celle des deux maisons de Penthièvre. Ce serait sans intérêt, car Châteaumur n'a point servi de théâtre aux dramatiques évènements qui illustrèrent ces turbulentes familles.

Comment de la dernière passa-t-il aux Echalard de La Boulaye (23)?

Ce fut au milieu du XVIe siècle (24); mais nous n'avons pu trouver l'année précise.

 Le premier, Charles Echalard de La Boulaye, baron de Châteaumur, seigneur de La Boulaye, Chaligné, Pierrefite et la Tour d'Oyré, joua un grand rôle dans les guerres de religion au temps de Henri IV.

Il était son conseiller et Chambellan ordinaire, capitaine de cinquante hommes d'armes, gouverneur de Fontenay-le-Comte, lieutenant-général du Bas-Poitou et vice-amiral des côtes de la province.

Le titre de gouverneur de Fontenay passa à son fils Philippe et à son petit-fils Maximilien, barons de Châteaumur après lui. Par les mêmes motifs que pour les trois maisons précédentes, nous ne nous arrêterons pas à développer des événements qui trouveront mieux leur place au château de la Boulaye (25).

La baronnie de Chateanmur vint ensuite aux Mesnard de Toucheprès et leur resta jusqu'à la révolution.

 Cette famille, étrangère aux autres Mesnard ou Maynard du Bas-Poitou, remonte assez loin dans l'histoire (26)

Olivier Mesnard de Toucheprès fut maître-d'hotel de Louis XI. Colbert de Croissy a laissé un triste portrait d'un autre Olivier Mesnard de Toucheprès, jeune gentilhomme de son temps (27).

Chartes Mesnard, maréchal de-camp, marquis de Pouzauges, dont nous avons parlé à l'article de Pouzauges (28), était son oncle. Les deux derniers de cette famille, René-Charles-Bernardin Mesnard, marquis de Toucheprès, baron de Châteaumur, et son fils François-Augustin, occupèrent successivement un siège de conseiller au parlement de Bretagne.

La tradition représente ce dernier sous de singulières couleurs avare, inhospitalier, sauvage et plein de bizarrerie, avec lui les habitudes du château revinrent aux plus mauvais temps du moyen-âge.

D'ordinaire il se tenait dans un appartement situé au-dessus de la herse, pour surveiller de là tout ce qui se présentait au château. Un boulet républicain vint le frapper dans cette singulière préoccupation. Par malheur pour la tradition, nous avons la date certaine de sa mort à Paris, le 12 avril 1795.

 Toutefois, à la Pommeraye où il mettait, en 1789, la dernière main à la construction du château de Toucheprès., nous avons recueilli, comme à Châteaumur, des preuves non douteuses de son impopularité.

Bien que les Mesnard de Toucheprès n'aient pas cessé d'habiter Châteaumur depuis le moment où cette baronnie tomba en leurs mains, il nous paraît préférable de remettre aussi leur histoire (29) pour la commune de la Pommeraye, où était situé le château de Toucheprès, berceau de leur maison.

Le château de Châteaumur a été vendu nationalement le 21 fruct. an VI. Personne ne l'avait décrit avant nous, personne ne le verra après; car il vient de tomber aux mains d'un propriétaire qui en a fait une carrière.

 

 

L'ordonnance royale du 22 juin 1825 consacre la réunion des deux paroisses des Châtelliers et de Châteaumur pour ne former qu'une commune.

Aux Châtelliers-Châteaumur deux bourgs se regardent. L'un, situé sur la butte à 212 mètres d'altitude, s'organise autour de l'église paroissiale.  L'autre, plus bas, conserve les vestiges d'un donjon XIIe siècle, ancien siège de la baronnie de Châteaumur

L'Eglise. Elle était située en face de l'entrée du château, au point 1 du plan. Ne l'ayant point vue avant sa destruction qui remonte à vingt et quelques années, nous n'en pouvons rien dire.

 

l'église de la Madeleine de Chateaumur et Notre Dame des Châtelier dépendaient de l’abbaye de Mauléon

Blasonnement :

D'argent à l'aigle de sable, becquée, lampassée et membrée de gueules, à la bordure soudée d'or chargée de neuf merlettes aussi de sable ordonnées en orle, au franc-canton aussi de gueules.

 

— Un sceau de Guillaume de Châteaumur, mis à une charte de l'abbaye de St Jouin-de-Marnes de l'an 1236, porte d'un côté un cavalier armé, de l'autre un écu chargé d'un franc-canton et de merlettes posées en orle. (Fonds Latin, 5449, 67.)

 

 

 

 1420 Le complot de Margot la Boiteuse (Marguerite) de Clisson pour emprisonner Jean V, duc de Bretagne <==

 ==> Le 26 janvier 1794, le château de Châteaumur est brûlé par les soldats de la colonne infernale de Grignon

 

 

 

 

 


 

(1) Ceux D, C, servaient de lieux d'aisance.

 (2) Ville champêtre. Nous trouvons ce titre dès 1500.

(3) Mémoire de M. Bauchet-Filleau sur les justices du Poitou, Mem. des antiq. de l'Ouest, 1844, p. 417 Étude de M. Bardy, avocat général, Bulletin de la même société, 1857, p. 117.

(4) Depuis que Châteaumur était aux Mesnard de Toncheprés.

(5) Le détail par paroisse en a été donné exactement, mais avec une mauvaise orthographe, par M. Bauchet-Filleau, Mem. de la Société des antiq. de l'Ouest, 1844, p. 433.

(6) Histoire du Poitou, t. II, .p. 413.

(7)   Vers 1330, Jeanne de Belleville, mère de madame de Laval, se remaria avec Olivier III de Clisson. De ce mariage naquirent cinq enfants dont le plus célèbre fut Olivier IV, qui devint connétable de France. D'après Fontenelle de Vaudoré, il vit le jour au château de Clisson, le 23 avril 1336. Quant à son père, s'étant allié secrètement au roi d'Angleterre, Édouard Ill, contre le roi de France avec quelques gentilshommes bretons, il fut cauteleusement attiré dans un tournoi, à Paris, par le roi Philippe VI de Valois, arrêté, condamné comme traître et décapité le 2 août 1343.

 Sa tête fut ensuite portée à Nantes, où elle fut exposée au bout d'une perche plantée sur les remparts au-dessus de la porte ouverte sur le Marchix qui s'appelait la Porte de Guérande. « Sa femme qui estoit appelée dame de Belleville, disent les chroniques de Saint-Denis, fut elle-même condamnée et bannie. De plus, tous ses biens meubles et immeubles furent confisqués, ce qui la porta, dans sa fureur, à se remarier en troisièmes noces, vers 1349, à l'Anglais Gaultier Bentley, afin de courir la mer avec lui et d'exercer la piraterie sur les côtes de France pour se venger. »

L'histoire dramatique de la mort d'Olivier III et de la vengeance de Jeanne de Belleville a fourni à M. Émile Péhant, conservateur de la Bibliothèque publique de Nantes, le sujet d'un poème intéressant, intitulé Jeanne de Belleville (2 vol. in-I2, Vincent Forest et Émile Grimaud, éditeurs, Nantes 1868).

(8) Dom Lobineau, Histoire de Bretagne, t. 7, p. 54-2, 543, et tome II, preuves, col. 948 et suiv.— Marguerite de Clisson, femme cruelle et ambitieuse, d'après la plupart des historiens, était outrée de n'avoir pu réussir dans son entreprise sur la couronne de Bretagne, à laquelle elle avait des droits, et elle crut pouvoir employer tous les moyens pour parvenir à son but. C'est ce qui explique le guet-apens qu'elle tendit it Jean V et à Richard, son frère, en les attirant à une fête dans son château de Champtoceaux.

(9) Ch. Merland. Biographies vendéennes, t. V, p. 284-85.

 

(10) Ces terres étaient chargées de 200 livres de rente envers le seigneur de la Flocelliére et il était dû à leur occasion 10,000 livres pour grands ouvrages de réparation.

(11).Voy. l’annuaire de 1854, p. 146.

(12) Recherches sur les chroniques de Saint-Maixent, par do La Fontenelle-de-Vaudoré, p. 20, 42 à 44. L'admission du Fragmentum chronicorum dans la collection des Historiens de France, dans D. Martenne, et par D. Fonteneau, t. VIII, p65,  en a propagé les erreurs. C'est pourquoi Boulainvilliers, Etat de la France, t. v, parle d'Arnoul de Châteaumur.

(13) Gallia Christiana. Revue anglo-franç. T.v, p. 232.

 (14) D. Fonteneau, t. XIII p. 311.

(15) D. Morice, Preuves de l'hist. de Bretagne, t. t, col. C672.

(16) Sur la signification de ce mot, voy. supra, p. 167.

(17) D. Morice, Preuves, t. colt. 1043.

(18) Gén. des Chasteigners,  p. 580 à S82.

(19) D. Fonteneau, t. VIII, p. 149.

(20) Gén. des Chasteigners, p. 19, 31 et Preuves, p. 8.

(21) Il résulte de l'acte de 1296, mentionné à la note 5, que les Belleville étaient parents de Jeanne et d'Olive de Châteaumur.

(22) Ibid,  p. 30.

(23) On écrivait alors Eschallard.

(24) Jean, comte de Penthiévre, en était encore baron en 1537.

 (25) Commune de Treize-Vents. On peut, d'ailleurs, consulter sur tes de La Boulaye : Gen. de Chasteigners, p. 111 et corrections, p. 36; Hist. de Fontenay, p. 230; Dict. des familles de l’Ancien Poitou t. II, p. 68.

(26) Gen, des Chast., p. 115, 194.

(27) Mem. concernant l'état du Poitou, en 1666, p. 24.

(28) Annuaire de 1854, p. 150 ; Voy. aussi infra aux Echardières.

(29) Cette généalogie est inédite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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