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PHystorique- Les Portes du Temps
18 août 2021

A la Mardigrelle 1412, salé Saute Bourguignon- Sac de Fontenay-le-Comte, par les Bourguignons sous la conduite du sire Heilly

 A la Mardigrelle, salé Saute Bourguignon- Sac de Fontenay-le-Comte, au mois de janvier 1412, par les Bourguignons, sous la conduite du sire Heilly

La chanson et le brûlement annuel du bonhomme de paille sont un souvenir lointain, en Poitou, du sac de Fontenay-le-Comte, au mois de janvier 1412, par les Bourguignons, sous la conduite du sire Heilly.

La paix dont la province jouissait depuis 1375 fut troublée d'abord par la guerre civile. Dans la lutte fratricide engagée entre les maisons de Bourgogne et d'Orléans, entre les Bourguignons et les Armagnacs, le duc de Berry, comte de Poitou, se trouva par ses alliances de famille entraîné du côté des derniers.

Après avoir vainement essayé de former un tiers parti et de rétablir l'accord entre les deux factions, le duc se déclara pour les Armagnacs, dont il fut proclamé le chef, et il entraîna son apanage dans la lutte.

Aussi, lorsque les Bourguignons, victorieux avec l'appui des Parisiens, se furent emparés du pouvoir, s'empressèrent-ils de se créer des alliés en Poitou. Ils entraînèrent les sires de Parthenay et de Taillebourg.

Depuis l'assassinat du duc d'Orléans (1407), le duc de Bourgogne, son meurtrier, régnait en tyran dans Paris, gouvernant à sa volonté l'infortuné roi Charles VI plongé dans la démence et le dauphin Louis tout occupé de ses plaisirs.

Les ducs de Berry, de Bourbon, d'Alençon, les enfants du duc d'Orléans, les comtes d'Armagnac et d'Albret se liguèrent à Gien, le 15 avril 1410 et s'armèrent pour venger la mort de leur parent et ravir le pouvoir au duc de Bourgogne.

Le sire de Parthenay, que le duc de Berry venait d'élever à la dignité de sénéchal de Poitou, suivit le parti des princes ligués.

Le duc de Bourgogne, apprenant que ses ennemis rassemblaient des troupes nombreuses pour marcher sur Paris, fit décider par le conseil royal qu'on enverrait une députation en Poitou, afin de déterminer, s'il était possible, le duc de Berry à changer de résolution et à licencier ses hommes d'armes.

L'évêque d'Auxerre, le comte de la Marche, le grand prieur de Rhodes, Guillaume de Tignonville, Gauthier Col, secrétaire du roi, composaient la députation.

Le duc de Berry les reçut dans son château de Poitiers, le 18 août 1410.

 Les comtes d'Armagnac, d'Alencon , d'Eu, de Clermont, les archevêques de Rouen et de Bourges, les évêques de Poitiers, Jean Le Masle de Maillezais, de Luçon, de Chartres étaient présents à cette audience solennelle.

Le sire de Parthenay y figurait également en qualité de sénéchal de Poitou et de partisan du duc de Berry. Tignonville porta la parole au nom de l'ambassade royale. Il supplia le duc de renvoyer ses gens de guerre et de faire cesser la guerre civile.

Celui-ci, qui avait des projets tout différents, répondit d'une manière équivoque. Puis, après le départ de la députation, il lança un manifeste dans lequel il exposait que le but des princes confédérés était de se rendre à Paris pour faire des remontrances au roi et réformer les abus.

Alors il quitta le Poitou à la tête de son armée, et, de concert avec ses alliés, se dirigea sur Paris. Le sire de Parthenay l'accompagna dans cette expédition.

Arrivé à Chartres, le duc de Berry l'envoya en ambassade auprès du roi avec l'archevêque de Bourges, son chancelier, et d'autres personnages de distinction. Il voulait rassurer le roi sur ses véritables intentions et protester de son dévouement à sa personne et au bien public.

 Mais le roi, dominé par le duc de Bourgogne, ne voulait recevoir le duc de Berry qu'autant qu'il déposerait préalablement les armes. La députation dont faisait partie le sire de Parthenay fut donc congédiée avec cette réponse.

Cependant les soldats des deux partis commettaient des dévastations épouvantables autour de Paris.

 Le duc de Berry, se rapprochant chaque jour davantage de la capitale, vint s'établir avec ses gens de guerre dans son château de Bicêtre.

Là, grâce à l'intervention de plusieurs hommes de bien, un traité de paix fut signé entre les deux partis le 8 novembre 1410 (1).

Le traité, connu sous le nom de paix ou plutôt de trahison de Winchestre; car les clauses en furent aussitôt violées.

Tous les princes du sang royal s'engageaient à s'éloigner de Paris, à l'exception d'un seul, Messire Pierre de Navarre, comte de Mortaing ; le prévôt-capitaine de Paris, Messire Pierre des Essarts, partisan acharné des Bourguignons, était remplacé par Bruneau de St-Cler. .

Mais la haine entre Armagnacs et Bourguignons était trop vive pour que ce ne fût pas 1à une paix boiteuse.

Au mépris de ses engagements, Jean sans Peur rentra dans Paris, en nomma gouverneur le comte de St-Pol. Celui-ci ordonna aussitôt la levée, sous le nom de milice royale, d'une troupe de cinq cents hommes et chargea de la recruter et de la former les principaux bouchers: Legois, St-Yon, Thibert qui s'associèrent Caboche, écorcheur A la boucherie de l'Hôtel-Dieu et le chirurgien Jean de Troyes.

Furieux d'être ainsi dupés, les Armagnacs, qui ne valaient pas mieux que les Cabochiens, accoururent A Paris; ayant trouvé les portes de la ville fermées, ils se vengèrent en mettant le feu à la maison de campagne que Pierre des Essarts possédait à Bagnolet.

La riposte ne se fit point attendre, Legois fit une sortie avec les siens et alla brûler le château de Bicêtre.

Enguerran de Monstrelet donne des détails sur cet épisode: « Et entre les autres choses, dit-il, qui ne sont point à oublier yssirent ung certain jour trois mille combattans, tant de la garnison connue de Parisiens, qui s'en alèrent à Vicestre, moult belle maison à une lieue de Paris, qui appartient au duc de Berry, en laquelle de première venue en la haine et contempt dudit duc, prindrent ce qu'ils trouvèrent en icelle et puis la détruisirent et démolirent totalement, excepté les murs... »

Bien que Sauvai prétende qu'il y ait toute apparence que le duc de Berry fit rebâtir Bicêtre, tout semble au contraire prouver qu'aucune réparation n'y fut faite.

Au milieu de ces guerres civiles il eût été imprudent de le faire reconstruire, c'eût été s'exposer de gaieté de coeur  à un accident du même genre. En tous cas si ce château avait été relevé, il aurait donc été brûlé une seconde fois, puisqu'on 1519 il était encore complètement en ruines.

 

 

La paix de Bicêtre n'était qu'une trêve.

Bientôt la guerre civile recommença plus terrible que jamais.

Le parti bourguignon, qui avait en ce moment l'avantage d'agir avec l'assentiment du roi, fut victorieux sur tous les points (1411-1412).

 

 

Le sire de Parthenay, vivement sollicité par les agents de Jean sans Peur et peut-être aussi par les représentations intéressées de ses sœurs, mécontentes du duc de Berry, à cause de la vente de 1405, abandonna le parti des Armagnacs dont ce dernier était l'un des chefs principaux, pour se rallier aux Bourguignons.

 La première conséquence de sa défection fut la perte de la charge de sénéchal de Poitou qui fut restituée à Jean de Torsay, conseiller du duc de Berry (2).

Ce seigneur, qui était déjà un personnage important, avait épousé Marie d'Argenton, dame de Hérisson, en Gâtine (3).

Mais en revanche, le roi Charles VI donna à Jean L'Archevêque, concurremment avec Jacques de Montbron, sénéchal de Saintonge et le sire de Heilly, maréchal du dauphin duc de Guienne, la mission d'enlever le Poitou aux Armagnacs (4).

 

 

Fontenay

 

Le sire de Heilly, chevalier picard, dévoué au duc de Bourgogne, s'empara par surprise de Fontenay au mois de janvier 1412 (5).

Les malheureux Fontenaisiens, ne sachant à quel saint se vouer, demandèrent protection à Germain Paillard, évêque de Luçon, attaché au parti du duc de Bourgogne, et obtinrent, par son entremise, quelque soulagement à leurs misères.

 Jean sans Peur enjoignit au sire de Heilly de les traiter plus favorablement, et les autorisa même, au nom du Roi, de lever des droits sur les bateaux du port de Maillé, qui contraignaient les marchands mariniers à payer de fortes sommes ou à livrer leurs denrées,  fatal privilège, dont ils avaient joui autrefois, qui leur attira l'inimitié des Niortais, rivaux jaloux de leur industrie, et fut la source de nouvelles infortunes.

 

On ne sait pas positivement si Jean L'Archevêque l'accompagna dans cette expédition, mais on les retrouve ensemble, au mois de février, à Saint-Maixent, recevant une députation des bourgeois de Poitiers qui venaient probablement leur proposer les conditions de la reddition de la ville.

 

 Tout ce que la population était parvenue à soustraire à ces derniers fut impitoyablement enlevé par lui, et son souvenir est demeuré en telle exécration au peuple, que les enfants de la ville et des bourgs circonvoisins n'ont pas cessé depuis de traîner, chaque année, par les rues, le jour du mercredi des Cendres (Mardigrelle), un mannequin de paille, en chantant à tue-tête :

Mardi-gras salé,

La paille au couté,

La barbe au menton,

Saute Bourguignon !

Puis ils vont le précipiter, au milieu des cris de joie, dans la rivière.

 

qui parfois se présente avec cette variante inintelligible :

Mardi gras salé,
La paille au côté, etc.

 

Le vieux mannequin n'a été que l'occasion de l'expression de la haine des Fontenaisiens contre eux.

Epée se prononce épaye en patois Poitevin, peu à peu les enfants ne comprenant plus le sens de ces paroles en sont venus à dire la paille au côté, ce qui ne signifie plus rien.

C'était hier le lendemain du mardi-gras ; ce chant vengeur, composé il y a fort longtemps, retenti encore à notre oreille.

Quelques jours après, le premier vendredi de carême, ils sont à Montreuil-Bonnin, où une nouvelle députation de Poitiers vient traiter avec eux et leur offrir des présents.

Les bourgeois chargèrent en même temps le héraut du sire de Parthenay de porter de leur part une lettre à Niort, au sénéchal Jean de Torsay qui tenait évidemment cette ville pour le duc de Berry.

 

 

 

 

 

 

 

Dictionnaire de la conversation et de la lecture : inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous, par une société de savants

 

 

 

Guerre de Cent-ans dans le Bas-Poitou, prise de Fontenay le Comte par Bertrand du Guesclin (Time Travel 12 Oct 1372) <==.... ....==> La chevauchée 1412 du sire de Parthenay, Jean Larchevêque et Jacques d’Heilly à la conquête du Poitou

 


 

Notice Historique sur le Château Triangulaire de Poitiers - Jean de France, duc de Berry et comte de Poitou -

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, la ville est sous domination de la couronne d'Angleterre après le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II Plantagenêt en 1152. De cette époque date la construction d'une vaste enceinte, qui remplace l'ancien rempart gallo-romain.

 

(1). Chron. du religieux de Saint-Denis t. IV, p. 343, 357, dans les Doc. inéd. sur Hist. de France.

(2). Arch. munic. de Poitiers, K. 4, liasse 35. Rég. I, f° 13, 14.

(3). Hist. généal., par le P. Anselme, t. V, p. 243. — Cartulaire de Bourgueil.

(4). Arch. nation., JJ. 168, n° 101.

(5). Puitou et Vendée, par MM. Fillon et de Rochebrune, 1re livraison, p. 32.

Jacques III de Créquy était le fils de Jacques II d'Heilly et d'Ade de Renneval, fille de Raoul de Renneval, grand panetier de France et de Philippotte de Luxembourg.

Jacques III devint seigneur d'Heilly en Picardie, à la mort de son père.

Jacques d'Heilly, a participé le 23 novembre 1407 à l'assassinat du duc Louis Ier d'Orléans, frère du roi Charles VI.

Jacques de Créquy, seigneur d'Heilly et de Pas-en-Artois, chevalier de Picardie, maréchal du dauphin duc de Guyenne et l’un des principaux chefs du parti bourguignon, mérita d’être dénoncé par le duc d’Orléans parmi ceux qui s’étaient rendus complices du meurtre de son père, et d’être déclaré indigne de faire partie du conseil du roi. (Journal de Nicolas de Baye, in-8°, t. II, p. 14.)

En 1408, Il commanda l'armée de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, contre les Liègeois révoltés pour rétablir leur évêque sur le siège épiscopal.

Il eut la garde du seigneur de Montaigu, grand maître de France, lorsque celui-ci fut arrêté prisonnier en 1409, et, l’année suivante, le commandement des troupes de Picardie que Jean-sans-Peur mit sur pied contre les princes ligués en faveur de la maison d’Orléans.

 Pourvu de l’office de capitaine et gouverneur de la Rochelle, il présenta ses lettres au Parlement et se fit recevoir en cette qualité, le jeudi 14 mai 1411. (Nicolas de Baye, t. II, p. 10.) Amos Barbot dit qu’il fut installé dans cette charge à la Rochelle, le 27 février 1412 n.s. (Archives historiques de la Saintonge, t. XIV, p. 270.)

A la fin de cette même année 1411, des lettres patentes donnèrent la charge au sire d’Heilly d’aller soumettre le Poitou.

En juin 1412, au siège de Bourges, il exerça la charge de maréchal de France au lieu de Boucicaut.

Le roi le fit, l’an 1413, son lieutenant général en Guyenne, où il l’envoya pour s’opposer aux progrès des Anglais ; mais il y eut peu de succès, à cause du mécontentement du sire d’Albret et du comte d’Armagnac.

4 février 1413, Traité d'alliance entre Regnault de Pons et Jacques de Créquy, seigneur d'Heilly, maréchal de Guyenne

Il fut fait prisonnier par le capitaine anglais du château de Soubise, dans une rencontre près de cette ville, et fut conduit à Bordeaux.

Jean Lefèvre de Saint-Rémy rapporte par erreur cet événement à l’année 1411. (Chroniques, éd. Morand, in-8°, t. I, p. 46.)

 Après sa délivrance, les Anglais étant descendus à Calais, il fut envoyé en observation sur les frontières de Picardie, avec le connétable et le sire de Rambures ; il y resta jusqu’en 1415 et se trouva à la journée d’Azincourt, où il fut fait prisonnier, puis mis à mort par les Anglais, sous prétexte que deux ans auparavant, contre sa foi et parole, il s’était échappé de leurs mains. (Le P. Anselme, Hist. généal., t. VI, p. 776.)

 

 

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