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PHystorique- Les Portes du Temps
15 août 2021

4 février 1413, Traité d'alliance entre Regnault de Pons et Jacques de Créquy, seigneur d'Heilly, maréchal de Guyenne

4 février 1413, Traité d'alliance entre Regnault de Pons et Jacques de Créquy, seigneur d'Heilly, maréchal de Guyenne

 Geoffroy, sire de Pons, était un des plus puissants seigneurs de son temps.

 Regnauld IV lui succéda en 1319, et mourut glorieusement en 1356, à la bataille de Poitiers, avec son fils Regnauld V.

 

 Renaud VI, sire de Pons, vicomte de Turenne et de Carlat, etc., fils de Renaud Ve, et de Flotte, fille de Guillaume Flotte, chancelier de France;

Regnauld VI était encore bien jeune, puisqu'il vécut jusqu'en 1427. C'est lui qui figure dans l'acte d'hommage de 1360.

Regnaud de Pons avait successivement épousé : 1365, Marguerite de Périgord, fille de Roger-Bernard, comte de Périgord. Courcelles, IV, 36; le 17 janvier 1411, Marguerite de La Trémoille, et enfin en 1416 Catherine de Montberon.

Son beau-père était donc Archambaud V dit le Vieux, comte de Périgord, qui épousa Louise de Matha. Art de vérifier les dates, 2e partie, t. x, p. 212. C'est Marguerite de Périgord qui apporta Bergerac aux sires de Pons.  

 

Renaud VI fut un des hommes de guerre les plus célèbres du XIV e siècle et reçut le titre de cousin du roi.

Il fut lieutenant général du roi pour les provinces de Saintonge, Poitou et Angoumois; il seconda Duguesclin dans sa conquête du Poitou en 1371 ; il combattit encore à Montmorillon et à Moncontour.

Il soumit la ville de Saintes et enleva aux Anglais Cognac, Merpins, St-Maixent, Marans, Chatel-Aillon, St-Jean-d'Angély, Mornac, Royan, et plusieurs autres villes occupées par les Anglais.

 Il les battit en plusieurs rencontres et seconda si vaillamment les efforts de son roi pour l’expulsion des ennemis hors de France, qu’il mérita les titres glorieux de Père, de Protecteur des deux Aquitaines.

 D’après Froissart, il fut fait prisonnier par les Anglais en Picardie, entre Ardes et Guines.

Rendu à la liberté, il fut conservateur du traité de paix conclu entre la France, Angleterre et le Portugal, le 18 juin 1389.

Il eut la gloire de faire prisonnier, en 1395, le seigneur Captal de Buch, un des généraux les plus fameux de l'armée anglaise.

 

La maison de Pons était alors fort puissante et ses alliances très illustres; ses descendants occupaient les principaux châteaux de la province, ses richesses territoriales étaient vraiment énormes : aussi n’exigeait- elle de ses vassaux que des redevances honorifiques: deux sols, ou une anguille, 4 chapons blancs, un coq vivant, un lévrier, un épervier, un paon.

Le seigneur d’Asnières tenait, en 1384, de haut et puisants seigneur Renaud VI, sire de Pons, le fief du Breuil- Chariot au devoir d’une anguille, la meilleure qui serait prise en hiver au déversoir du moulin; d’où vient la légende de l’anguille de Pons.

Pour la conserver saine et sauve en attendant l’arrivée du seigneur, on eut l’idée de la mettre dans un puits.

Les plaisants ont ajouté que, pour la retrouver plus facilement, on lui avait attaché un grelot au cou; malgré cette précaution l’anguille ayant été perdue, les habitants du pays prêtaient l’oreille à l’orifice du puits afin d’entendre le grelot.

 ==> Une corrélation existe entre les légendes de Mélusine et de la Sirène (anguille) de Pons.

 

Regnaud de Pons reçoit de Charles V les terres de l'ile d'Oléron et le territoire de Marennes

 

Charles V, dit « le Sage », né le 21 janvier 1338 à Vincennes et mort le 16 septembre 1380

c'était bien à titre d'engagiste que Regnaud de Pons avait reçu de Charles V les terres de l'ile d'Oléron et le territoire de Marennes, et en lui assurant le payement des deux mille livres de rente primitivement concédées, le roi avait certainement le droit de réunir au domaine les terres qui en avaient été distraites; mais la maison de Pons ne l'entendait pas ainsi elle soutenait que les terres d'Oléron, comme le bailliage de Marennes, lui étaient patrimoniaux, aussi bien que Broue, Chessoul et Montaiglin, et que si elle avait acquis ces dernières seigneuries, elle tenait les premières de la succession des Lusignan, comtes de La Marche les comtes de La Marche avaient en effet quelque temps possédé l'île d'Oléron.

Mais ce que la maison de Pons passait sous silence, c'est qu'en 1307 Guy de Lusignan, le dernier représentant de cette illustre famille, avait renoncé en faveur du roi de France à tous ses droits dans la succession du comté de La Marche, son frère; il n'avait donc pu léguer à Hélie de Pons, par son testament, des droits qui ne lui appartenaient plus enfin Yolande de Lusignan avait, elle aussi, transigé avec Philippe-le-Bel, en 1308, au sujet de ses droits dans la succession de son frère.

 Le parlement de Paris rendit, le 16 septembre 1514, un arrêt qui, tout en reconnaissant la domanialité des terres concédées à la maison de Pons, la maintenait en possession « de l'ile d'Oléron, tour et fort de Broue, pour en jouir avec tous les droits en dépendant jusqu'à ce que assiette soit réellement faite pour la rente donnée par Charles V à Regnaud de Pons.

 Cet arrêt qui aurait dû, ce semble, fixer définitivement les droits des seigneurs de Pons sur l'île d'Oléron et le bailliage de Marennes, fut au contraire le point de départ d'une interminable série de procès, la plupart du temps, il faut bien le dire, soulevés par les prétentions exagérées de la maison de Pons qui ne voulut jamais accepter la qualité d'engagiste.

 La question de savoir si l'île d'Oléron était ou n'était pas partie intégrante du domaine du roi était encore pendante en 1789

 

Au fond, toute la question reposait sur une équivoque. L'île d'Oléron n'avait jamais en totalité fait partie du domaine du roi d'Angleterre; mais il y possédait des terres d'une certaine étendue, notamment la forêt d'Availles, et des droits considérables.

Ce sont ces terres et ces droits qui, lors de la réunion d'Oléron à la France, furent incorporés au domaine du roi, et abandonnés en jouissance à Regnaud de Pons.

Le baron de Bonnemie, dans son Mémoires de Messire M. A. le Berton, Baron de Bonnemie, concernant l’isle d’Oleron... Bordeaux, chez Simon Lacourt, (Bordeaux, 1699), explique très bien comment les biens engagés à la maison de Pons ne pouvaient être considérés comme patrimoniaux.

On ne s'explique donc pas trop pourquoi le P. Arcère (Hist. de La Rochelle, t. 1er, p. 86 et suivantes) soutient la thèse contraire en se basant sur la donation faite à Guy de Lusignan par le prince Edouard, fils d'Henry III d'Angleterre, donation, dit-il, « faite par acte authentique et dont on n'a point prouvé l'extorsion ».

 L'ile d'Oléron avait, en effet, été comprise dans l'apanage du Prince noir qui, cédant aux instances de son oncle Guy de Lusignan (dont le père avait épousé Isabelle Taillefer, comtesse d'Angoulême, veuve de Jean-sans-Terre), lui abandonna viagèrement l'ile d'Oléron mais le roi d'Angleterre, dans une charte du 26 octobre 1248, révoqua cette donation comme faite contrairement à ses intentions et obtenue à l'aide de moyens frauduleux (atio modo quam bono).

Edouard lui-même, le 4 novembre 1259, révoqua sa précédente libéralité.

 Quels droits pouvaient conférer un acte deux fois annulé? C'est pourtant cette donation qui servait de base aux prétendus droits des sires de Pons à la baronnie d'Oléron.

 J'ai dit qu'en 1789 la question de la domanialité d'Oléron était encore pendante je possède en effet deux mémoires manuscrits le premier porte la date de 1771, il soutient la patrimonialité des terres d'Oléron et a pour auteur Anthoine Le Comte; conseiller du roi et son procureur général au parlement de Toulouse, seigneur des terres et châtellenies de Matha et des Chàteliers en Oléron le second est intitulé: Mémoire concernant l’isle d’Oleron, qui justifie évidemment qu’elle est du domaine du roy.

 

La Tour de Broue

Après la mort tragique de son mari, Marguerite de Vaussay rendit hommage au roi Charles V, le 13 mars 1380, pour sa tour de Broue, châtel et seigneurie de Chessout et Montaiglin elle mourut vers 1391 sans laisser de postérité sa succession fut recueillie par son neveu Louis, comte de Sancerre, l'illustre compagnon d'Olivier de Clisson et de Bertrand Duguesclin. (1)

 En 1392, le comte de Sancerre reçut l'hommage de Raoul Vigier au devoir de sept jours de garde en son château de Broue.

 Le 19 juin 1392, il vendit les seigneuries de Broue, Chessoul et Montaiglin à Jean, duc de Berry, fils du roi Jean et gouverneur général en Poitou, Saintonge et Languedoc.

Le duc de Berry transmit à Regnaud, sire de Pons, les terres qu'il avait acquises « avec tous leurs droits de justice, fiefs et arrière-fiefs, eaux, pêcheries et autres droits, appartenances et dépendances.

Par mandement à la date du même jour, le comte de Sancerre ordonna à ses officiers de reconnaître le sire de Pons pour leur nouveau seigneur.

En échange des trois seigneuries cédées, le duc de Berry recevait la vicomté de Sarlat (2).

 

Le sire de Pons avait un grand intérêt à réunir à ses domaines la tour de Broue et ses dépendances.

Charles V, dans le but de l'indemniser de la perte de la ville de Bergerac, et surtout pour l'attacher à sa cause, lui avait fait don, le 1er juin 1370, de deux mille livres de rente « desquelles assiette luy seroit faite ès-pays de Xaintonge, Périgord, Limozin, Poitou ou ailleurs en la duché de Guyenne………… » ;

Le 4 mars 1380, l'ile d'Oléron, ses châteaux et forteresses, comme aussi le fort et Tour de Broue, lui avaient été abandonnés en déduction de ladite rente pour en jouir tant qu'il plairoit au roy ;  le 12 mai de la même année, Charles V ajoutait à cette concession l'isle et bailliage de Marennes avec tous ses droits seigneuriaux, sans autre réserve que le droit de suzeraineté et d'hommage.

 On remarquera que, bien que la Tour de Broue ne fit point effectivement partie du domaine royal, en ce sens que ses propriétaires ne paraissent pas en avoir été dépossédés, ce château, comme tous les forts et forteresses du grand fief d'Aunis, du bailliage de Marennes et de l'ile d'Oléron, avait été de droit réuni au domaine royal de la même façon qu'ils l'avaient été précédemment par le roi d'Angleterre après le traité de Brétigny en 1360 (3).

 Regnaud de Pons, en devenant seigneur de Broue, réunissait aux droits que lui avait conférés le roi, les redevances féodales; il dominait ainsi sur tout le territoire soumis à la prévôté des trois seigneuries réunies or, cette prévôté s'étendait « depuis le groin (la pointe) du Chaput jusqu'au moulin de Chaslons (dans la paroisse du Gua), et dudit moulin de Chaslons jusqu'au prieuré de Saint-Nadeau (dans la paroisse de Saint-Sornin du Gua) », c'est-à-dire sur toute la contrée comprise entre la Seudre et le canal de Brouage.

En même temps qu'il recevait l'hommage de ses nouveaux vassaux, Regnaud de Pons prenait des arrangements avec le prieur de Sainte-Gemme, relativement aux droits perçus sur la navigation de la Seudre.

En 1187, le comte de Poitou avait abandonné aux moines de Sainte-Gemme les droits de navigation perçus à son profit dans la rivière de Seudre (4).

Plus tard, les seigneurs en établirent de nouveaux ou exigèrent qu'on leur en payât une certaine partie toujours est-il que la prévôté de Broue, inféodée en faveur de Hugues Ogier, avait une certaine part dans le produit du droit de navigation.

Un des descendants de Hugues Ogier, Jean Ogier ou Oger, vendit au prieur de Sainte-Gemme les droits qui lui appartenaient dans la rivière de Seudre à cause de sa prévôté.

Cette cession fut ratifiée en 1315 par Guy de Rochefort, moyennant vingt sols de reconnaissance à mouvance des seigneurs de Broue et des prieurs de Sainte-Gemme.

Les moines de Sainte-Gemme, tant en vertu de la donation primitive que par suite de la cession du prévôt de Broue, avaient donc droit à la plus grosse part des taxes qui rentraient dans la boëte commune de la rivière de Seudre.

En 1393, une transaction intervint entre le prieur de Sainte-Gemme et Regnaud de Pons, relativement à ces droits.

La même année, le nouveau seigneur confirma la franchise de toutes les terres appartenant à la commanderie des Epaux (5).

 

 

Vicomté de Turenne et de Carlat

 

Nous rapportons à notre Appendice un de ces actes d'hommage rendu en 1360 par Hugues de la Roche, abbé de Terrasson, à Regnauld de Pons, vicomte de Turenne et de Carlat, que nous avons collationné aux archives des Basses-Pyrénées, si riches en documents relatifs au Limousin et au Périgord, Cet acte, dont le texte est en latin, nous a paru particulièrement intéressant.

 

 

 Comment Regnauld de Pons était-il qualifié vicomte de Turenne en 1360 ?

Pour répondre à cette question, il faut se reporter au partage précité de 1251 survenu entre Raymond VI et Hélie Rudel, sire de Bergerac, époux d'Hélise de Turenne, fille de Raymond IV.

Toute la partie périgourdine de la Vicomté, y compris les châtellenies de Larche et Terrasson, fut attribuée à Hélie Rudel et passa ensuite sur la tête de sa fille unique, Marguerite de Bergerac, dite aussi de Turenne, qui épousa Regnauld III, sire de Pons.

Moréri (V. Pons. Le Grand Dictionnaire historique) nous apprend que la sirerie de Pons, située en Saintonge, diocèse de Saintes, était fort considérable, qu'elle ne relevait que du roi et comptait deux cent cinquante fiefs; que la maison de Pons était célèbre par son ancienneté, par ses alliances et par le grand nombre d'hommes illustres qu'elle a produits.

Regnauld III eut, de son mariage avec Marguerite de Bergerac :

 1° Hélie Rudel, sire de Pons, qui reçut les châteaux et châtellenies de Bergerac, de Mont-Leydier et de Genssac;

2° Geoffroy de Pons, qui eut dans son lot les châteaux et châtellenies de Castelmoron, de Montneur, de Ribérac, d'Espeluchat, de Montfort, d'Aillac, de Chaslus, d'Arche, de Croixe, de Martel, de Cunhac et de Monts, et toute la terre de Bayanèse, avec tous les droits, hommages, fiefs. arrière-fiefs, devoirs, revenus existant dans la Vicomté de Turenne. (Justel, Preuves, ibid., p. 47, Testament de Marguerite da Turenne du 7 février 1289);

 3° Agathe de Pons, femme de Raymond VI, vicomte de Turenne, fut lotie en argent, deux cents livres de rente annuelle de la monnaie courante de la Vicomté.

Il résulte des documents produits par Justel que depuis le partage de 1251, le titre de vicomte de Turenne était porté de part et d'autre par Raymond VI et par Hélie Rudel, et que la ville de Martel était indivise entre eux (Jostel, Preuves, ibid., p. 59).

 Il en fut de même de leurs successeurs en 1301, Geoffroy de Pons était à la fois vicomte de Turenne par les droits de sa mère, et vicomte de Carlat par son alliance avec Isabeau de Rodez, vicomtesse de Carlat.

M. de Gaujal, dans ses Études sur le Rouergue, t. I, p. 243, nous dit que la Vicomté de Carlat était au moins aussi considérable que celle de Turenne; elle s'étendait en Rouergue sur la rive droite de la Trueyre, et en Auvergne sur les deux rives de la Cère.

 Ses principales localités étaient Murat, après la réunion de la Vicomté de Murat en 1414, Vic, Carlat, Montsalvy en Auvergne et Mur-de-Barrés en Rouergue.

 M. Deribier du Chatelet, dans son Dictionnaire du Cantal, affirme que cette seigneurie ne comprenait pas moins de cent dix lieues carrées et renfermait une population de plus de soixante mille habitants, payant en tailles et dixmes six cents mille livres.

 Le château de Carlat fut rasé par ordre de Henri IV en 1603. M. de Gaujal le décrit ainsi qu'il suit :

 « Le château de Carlat était très-fort, tant à cause de sa position sur un rocher élevé, entouré d'autres rochers escarpés, qu'à cause des ouvrages qui y furent pratiqués. La grande muraille qui avait été bâtie du côté du bourg, et qui formait une fausse braie, avait deux cents toises de long sur deux de large, ce qui peut donner une idée des immenses travaux exécutés au dehors du château. »

La forteresse de Carlat était donc la digne pendant de celle de Turenne, en 839, elles tombèrent toutes doux au pouvoir de Louis-le-Dèbonnaire qui guerroyait à cette époque contre les partisans de Pépin Il, son petit-fils, roi d'Aquitaine.

 

 1377, 21 octobre. Reçu par Renaud VI de Pons de la somme de 500 francs d'or à lui due, à cause de son mariage, par le comte de Périgord.

Sachent tous que nous Regnaut, seigneur de Pon.s, visconte de Carlat et de Turenne en partie, congnois et confesse avoir eu et receu de mon frère, le conte de Periegort, la somme de cinq cens frans d'or en rabatent de greigneur somme qu'il nous doit a cause de nostre mariage, de laquelle somme desdis cinq cens frans nous le quictons, lui, ses hoirs et tous ceulx a qui quictance en doit et puet appartenir.

 En tesmoing de ce nous avons seellé la quictance de nostre propre seel.

Ce fut fait et donné le XXIe jour d'octobre en la ville de Duraz l'an de nostre Seigneur mil CCCLX dix sept.

 

Au début de l'année 1413, malgré la paix d'Auxerre qui, le 22 août 1412, a mis provisoirement fin aux querelles entre les Armagnacs et les Bourguignons, les foyers de guerre civile ne sont pas encore, en France, complètement éteints.

En outre, sans que la guerre étrangère ait officiellement repris, le pays subit des incursions anglaises.

En juin 1412, les princes armagnacs ont appelé les Anglais à leur secours contre les princes bourguignons sous l'influence desquels le roi Charles VI est momentanément tombé.

Les Anglais, sous la conduite de Thomas de Lancastre, duc de Clarence, sont arrivés après la signature de la paix d'Auxerre ; ils n'ont accepté de repartir qu'après avoir reçu l'engagement d'être indemnisés.

Un traité a été conclu en ce sens à Buzançais le 14 novembre 1412 entre le duc de Clarence et les princes armagnacs ; puis les Anglais ont traversé le Poitou en novembre et décembre et sont arrivés en Guyenne à la fin de ce dernier mois.

 Mais une fois en Guyenne, les troupes du duc de Clarence ne sont pas restées dans les quelques possessions que conserve encore le roi d'Angleterre : elles ont rayonné à travers le pays, provoquant de nombreuses défections parmi la noblesse locale.

La Saintonge et l'Angoumois sont alors en grand péril.

Pour résister au duc de Clarence, Charles VI envoie en Guyenne, en janvier 1413, Jacques d'Heilly, maréchal de Guyenne, qui est nommé « lieutenant du Roi es parties de Guyenne » (6). Dès qu'il rejoint son poste, Jacques d'Heilly s'efforce de ramener plusieurs seigneurs à l'obéissance du Roi.

C'est sans doute dans ce but qu'il conclut, le 8 février 1413 (nouveau style), avec Regnault de Pons, vicomte de Turenne, un traité dont le texte ci-après a été recueilli par Alfred Richard d'après l'original, jadis scellé, appartenant alors (avant 1914) au duc des Cars.

 

Regnault de Pons est alors un puissant seigneur du Limousin et de l'Angoumois.

 

Il faut donc voir, dans ce traité, un procédé assez fréquemment employé en ces temps de guerres et de troubles, où les luttes privées sont revenues en honneur. Jacques d'Heilly cherche à constituer, dans le sud-ouest de la France, un réseau d'alliances qui puisse contrebalancer les amitiés que le duc de Clarence s'est suscitées et, par là-même, restaurer, dans le pays, l'autorité du Roi de France.

René LACOUR.

 

 

Edenteûre faicte par A B C D par nous Regnault seigneur de Pons vicomte de Turenne (7) et nous Jacques seigneur de Heilly maresehal de Guienne (8) pour considération de la bonne vraie et parfecte amour qui a esté est et espérons estre on temps à venir entre nous et pour perseveerr et continuer en icelle de mieulz en mieulz et avoir et pouoir parfecte alliance ensemble doresennavant, promectons loyamment en bonne foy d'avoir et tenir vraie amour, loiauté et alliance l'un de nous vers l'autre garder procurer et pourchasser le bien, hounour et prouffit l'un de nous à l'autre, eschiver le mal et dommage l'un de nous à l'autre, au mieulz de nostre povoir, et icelui faire assavoir et notiffier l'un à l'autre, tantost et incontinent qu'il viendra à nostre notice, et d'en garder et deffendre l'un de nous l'autre de tout nostre povoir, et s'aucun mal ou domage l'on vouloit faire conprocurer à l'un de nous ou tous deux ensemble, nous serons tenus de ayder et secourir l'un l'autre de corps et de biens au mieulz de noz povoirs, envers tous et contre tous excepté le Roy nostre souverain monseigneur de Guienne  (9) et nos seigneurs de son sang et aussi nos seigneurs ausquielz nous seroïons hommes de foy et noz parens et amis charnels.

Et si le cas advenoit, que Dieu ne veuille, que aucuns de nos dits parens et amis charnels eust aucun débat ou discension ou voulust faire et porter aucun mal ou dommage à l'un de nous, celui de nous de qui seroient les diz parens sera tenus, tantost et incontinent qu'il viendra à sa notice, de le révéler et faire assavoir à l'autre ; et voulons que ces présentes soient fermes estables et creables et ayent valeur et fermeté en elles, jusques à ce que par nous ou l'un de nous soient quictées et adnullées et par lettres scellées de nos propres seaulx faisant mancion de ceste présente alliance et que, empres la dicte quictance, ceste dicte présente alliance soit valable huit jours complez ; empres toutes et chacune lesquelles choses susdictés nous, chacun de nous par tant qu'il lui touche, avons promis, juré et convenance, promectons, jurons et convenançons, par la foy et sairement de noz corps et que nous portons de baptisme, avoir, tenir et garder, faire acomplir et entériner bien et loyaument l'un de nous à l'autre, par la manière dessus déclairée et divisée, sans riens y enfraindre ne venir ou faire venir par nous ne par autre au contraire, en quelque manière que ce soit, et affin de greigneur fermeté nous avons fait mectre et apposer à ces présentes noz propres seaulx.

Fait et donné à Pons, présens nobles hommes messires Jehan de Chambrillère, Regnault Girard chevaliers et maistre Arnoult de Tourrettes bachelier en loiz, le VIIIe jour du moys de fevrer l'an mil quatre cens et douze.

 

 

 

Montre et revues d’armes de la compagnie de Messire Renaud V de Pons, reçue le 26 mars 1350. <==

A la Mardigrelle 1412, salé Saute Bourguignon- Sac de Fontenay-le-Comte, par les Bourguignons sous la conduite du sire Heilly <==....

 

 


 

(1). Pièces justificatives, n° 73. Louis de Sancerre, né en 1340, était fils de Jean de Sancerre et de Marguerite de Baussay (ou Vaussay).

==> Le Connétable Louis de Sancerre

(2). Pièces justificatives, ne 55. Regnaud VI de Pons (Voir Courcelles, Histoire des pairs, t. IV, p. 36) « Le sire de Pons se desclara françois; mais sa femme, n'ayant pas voulu suyvre son party, conserva le chasteau de Pons aux Anglois (1371). » Froissart, c. 647, p. 247.

(3). Rymer, Acta publica, t. vi, p. 217. Lettre d'Edouard III du 26 octobre 1360.

(4). Factum pour messire Gédéon de Martel et autres cohéritiers d'Anne de Pons contre Etienne Goutte. Sans date.

(5). Dans la commune de Meursac.

(6). Cf. Machet de la Martinière (Jules). Les Guerres anglaises dans l'ouest et le centre de la France (1403-1417) (Positions de thèses des élèves de l'Ecole des Chartes, promotion 1899).

(7). RENAUD VI de PONS, Vicomte de Turenne et de Carlat, seigneur de Ribérac, etc. Lieutenant du roi en Poitou, Saintonge et Angoumois, Conservateur des Trêves de Guyenne

Les dernières armes adoptées par les sires de Pons, sont : d'argent à la fasce bandée d'or et de gueules de six pièces.

Antérieurement elles étaient : d'argent à la fasce de gueules; témoin le recueil de Cécille, héraut maréchal d'armes de Hainaut, tiré en partie de celui de Vermandois, héraut de Charles, roi de France en 1425. (Voy. bibl. de l'Arsenal fol. 179 dudit recueil, où elles sont ainsi blasonnées, et qui plus est coloriées)

Le 4 août 1365, le duc lui permet de percevoir une partie de l'aide d'un franc et d'un florin par feu, accordée par les Etats d'Auvergne, qui sera levée eu ses terres (Bibl. Nat., mss. fr. 26.006 n° 192).

Le 19 juin 1392, il cède au duc de Berry son vicomte de Cariât, en échange des terres de Chessoux, de Monteigli et de Broue par de-là la Charente et de la terre de Sainte-Néomaye en Poitou. (Arch. Nat., J. 274 n° 24, et Saige et comte de Dyenne, Recueil de Documents relatifs à la vicomte de Cariât, t. I, p. 418).

En juin 1399, il vend à Thibaud Portier, chambellan du duc, la seigneurie de Sainte-Néomaye (Cf. Guérin, Arch. hist. du Poitou, t. XXIV, 1894, p. 22).

 

(8). Jacques III de Créquy était le fils de Jacques II d'Heilly et d'Ade de Renneval, fille de Raoul de Renneval, grand panetier de France et de Philippotte de Luxembourg.

 

 (9). Louis, dauphin de France, duc de Guyenne, est mort le 18 décembre 1415.

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