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PHystorique- Les Portes du Temps
27 juillet 2021

Champdeniers entra dans la maison de Rochechouart par le mariage d'Anne de Chaunay avec Jean de Rochechouart

Jean de Rochechouart, sgr d'Yvoi, de Jars, de Malvoisine et de Bréviandes, plus connu dans la suite sous le nom de Jean de Chandenier.

A cette époque, les Larochefoucauld et les Rochechouart étaient-déjà fort en vue; Anne de Chaunay (1), petite fille par sa mère de Guy de la Rochefoucauld, conseiller et chambellan de Charles V, de Charles VI et de Philippe-le-Hardi, pouvait dignement opposer cet ancêtre à l'aïeul de son époux, nommé aussi Jean de Rochechouart, qui avait occupé les mêmes charges près du duc de Berry, frère de Charles V.

Jean de Rochechouart, né en 1414, prit part fort jeune aux dernières luttes contre l'Anglais, gouverneur du château de Chaunay (2), sgr de la Mothe-Champdeniers, de Javarzay et de Tonnay-Charente, en 1450, il se fit remarquer l'année suivante, au siège de Fronsac où Charles VII le créa chevalier.

On le trouve en 1458, à la cour de l'empereur Frédéric III, avec Fenestrange; là tout en servant le, roi, il se ménageait les bonnes grâces du futur héritier du trône en le tenant au courant de sa mission. Comyne nous a conservé une lettre fort remarquable, écrite au dauphin révolté, où il fait un assez triste tableau des pays d'Outre-Rhin (8 juin 1458).

En 1461 Jean de Rochechouart, ou plutôt Jean de Chandenier (3) commandeur de Rhodes (4) repartait de nouveau pour l'Allemagne avec Thierry de Lenoncourt et plusieurs autres seigneurs envoyés à Vienne et chez les divers princes, archevêques et électeurs du Saint-Empire.

 Le principal but de ces légations était de revendiquer le Luxembourg que Charles VII avait acheté à beaux deniers comptants de Guillaume de Saxe, dès 1459, et de contrecarrer l'influence de Philippe-le-Bon (5).

En 1466, Jean de Chandenier était en mission à la cour de Bourgogne avec la Trémoille (6) et l'année suivante Louis XI le créait chambellan (7).

La maison de Rochechouart fut en possession de la châtellenie d'Entramnes (département de la Mayenne) jusqu'en 1480.

Jehan, vicomte de Rochechouart, mari d'Anne , fille de Foucault de Rochechouart, vend à cette époque à Messire Jehan Bourré , seigneur du Plessis-Bourré et de Jarzé , conseiller, maître des comptes du Roi et trésorier de France, la châtellenie, terre , seigneurie et appartenances d'Entramnes, situées entre Laval et Château-Gontier tant en fief qu'en domaine, composées entr'autres choses de huit à neuf métairies et une closerie, maison , cour, vergiers, plesses , garennes , étangs, moulins, pêcheries, etc. avec tous droits de châtellenie, fief et arrière-fief, justice, juridiction et seigneurie, tant haute, moyenne, que basse, collations et patronages de bénéfices, et autres droits quelconques , en quelques lieux et paroisses que ce soit Toutes ces choses tenues de Laval et Château-Gontier à foy et hommage.

La vente fut faite pour le prix de 6,000 escus d'or  du coing du Roi, ayant cours à l'époque, du prix de 32 s. 1 d. tournoys ; savoir 2,529 escus d'or soleil, valant chacun 52 s. tournoys, et 5,295 escus d'or à la couronne , du prix de 52 s. 1 d. la pièce , le surplus qui était 28 s. 5 d. tournoys, en monnoye.

La vente de la châtellenie, terre et seigneurie d'Entramnes, fit exercer plusieurs retraits lignagers, entr'autres, François de Rochechouart, encore mineur , fils aîné de Jehan de Rochechouart, vendeur , comme plus proche héritier, à son défaut, Pierre de Laval, seigneur de Marcillé, parent, à cause de sa femme, N. de Daillon, fille de Jehan de Daillon, seigneur du Lude , Thibault de Bellengier , seigneur de Houssay, à cause de sa femme Andrée de Sainte-More, et Jehan de Mathefelon , seigneur de Lancheneil.

 Jean Bourré devait aller rendre hommage de cette seigneurie à Gui de Montfort, comte de Laval, la reine, Charlotte de Savoie, écrivait elle-même à ce seigneur, le priant de recevoir l'hommage par procureur :

« Monsieur de Montfort, j'ay sceu que mon compère, le sieur du Plessis Bourré a naguères acquiz la terre et seigneurie d'Entrammes, dont partie est tenue de Laval, je vous prye que vous le veyllés recevoir à l'ommaige par procureur ; car il ne ly est pas possible d'aller devers vous, veu la charge qu'il a pieu à Monseigneur de l'y bailler à l'entour de mon fils le Dauffin ; et au sourplus, touchant ce qu'il a à besongner à vous, luy faire, pour l'onneur de moy tout le mieulx que vous pourrez, en manyère qu'il lui en soit de mieulx, et que je cognoisse que vous voulez fayre quelque choze à ma requeste.

Et vous me ferez grant plaisir, et aussy à mondit fils, o lequel il est contynuellement.

En priant à Dyeu qu'il vous donne ce que vous désirez.

Escript à Amboise, le IIe jour de juillet (8). »

 

 Thibault de Bellengier se désista le 15 mars 1483, de son droit de retrait.

Il reçut du seigneur du Plessis-Bourré, pour indemnité, 100 escus.

Le désistement de François de Rochechouart eut lieu le dernier jour d'août 1487.

 

Le 11 juillet 1482, Jehan Heurtier, bachelier ès lois, et Pierre Corneille , notaires et tabellions de la Court de Laval, représentant Monseigneur du Plessis-Bourré, qui est occupé continuellement à l'entour de Monseigneur le Dauphin, par le commandement du Roy, font aux halles de Laval, à honorables hommes et saiges maîtres Jehan Bougler, lieutenant, Guy Courte, avocat, et René Beudin , procureur dudit Laval, un hommage à Monseigneur, pour la terre d'Entramnes que Monseigneur Bourré vient d'acheter , autant qu'il en a de tenu de son château de Laval. (Anciens titres de la Baronnie).

René de la Roussardière, seigneur de Pareneau, Ambroise Le Cornu , seigneur de Launay-Peloquin, et Pierre de Sumerayne, seigneur de Sumerayne, obtiennent en 1524, contre Claude Bourré , petit-fils de Jehan Bourré , ci-dessus, seigneur de Jarzé et d'Entramnes , lettres royaux , avec ajournement personnel, à comparaître devant le procureur d'Angers , pour violences et injustices exercées contre eux par les officiers d'Entrnmnes, d'où leurs terres étaient tenues.

Leurs prétentions furent écartées par (entremise de Michel Le Mâczon, écuyer, seigneur de Buzenvaulx, parent du seigneur de Jarzé. (Généal. Quatrebarbes).

Ce même Claude Bourré, tant en son nom que pour ses frères Jehan et René et sa sœur Marguerite, vendit en 1534 la châtellenie d'Entramnes, à Ollivier de la Pommeraye, doyen de Saint-Tugal de Laval, procureur de noble personne Messire Gilles de la Pommeraye, chevalier, maître d'hôtel ordinaire du Roi, et Marguerite Le Jeune, sa femme.

 Claude Bourré affirme dans le contrat que la châtellenie d’Entrâmes est composée de château ancien, justice et juridiction, et seigneurie haute, moyenne et basse, droit de châtellenie avec tous droits qui en dépendent, fors le droit de prévôté, droit de garenne à connils. La vente fut faite pour le prix de 22,500 livres tournoys. (Contrat de vente).

Bourré, avait pour armes : D'azur à trois gerbes de blé d'argent, liées d'or.

 

 

Jean de Chandenier mourut au château de Javarzay, à la fin de 1484 et fut enterré près de sa femme, décédée, dès le 14 juillet 1477, dans l’église Saint-Chartier de Javarzay qui reçut pendant longtemps les dépouilles mortelles des seigneurs de Champdeniers .

 

 

Jean de Chandenier eut quatre enfants d'Anne de Chaunay :

François, seigneur de Champdeniers après son père.

2° Jean, tige des seigneurs de Jars dont les descendants sont aujourd'hui chefs de nom et d'armes c'est-à-dire branche ainée par rapport aux Mortemart.

3° Marguerite, mariée, 1° en 1483 à Jean Cleret, sgr do Mère, premier maître d'hôtel de Louis XI et de Charles VIII, et 2° à Pierre de Foucaud, sgr de la Salle.

4° Catherine, morte célibataire, enterrée à Javarzay.

Descendance illégitime

1° Adrien, bâtard de Rochechouart, prieur de Champdeniers en 1515.

2° Anne de Rochechouart. (P. Anselme et Moréri.)

 

 

Notice historique sur la commune d'Entramnes (Mayenne)  par M. L. La Beauluère,...

Jean Bourré, seigneur Du Plessis, 1424-1506 : un serviteur et compère de Louis XI / par Georges Bricard

 

 

 

 Jeanne de Bauçay, Chapelles de Sainte-Anne et Saint-Jean de Bauçay – Légende de sainte Néomaye du Poitou <==... ....==> Tite-Live de Rochechouart ou de la Sorbonne

 

 


 

(1)  Anne de  Chaunay, fille de François de Mothe de Baussay, et de Catherine de Larochefoucauld,.

Une soeur d'Anne de Chaunay, Agnès, fut enlevée de vive force et épousée en 1443, par Jacques Chabot, sgr de Pressigny (paroisse de Maziéres-en-Gatine) et de la Grève. Jacques n'en obtint pas moins des lettres de rémission du rapt de sa femme en 1446. B. FILLEAU. i, p. 574. Dic. Des familles de l’ancien Poitou.

(2) François de Chaunay était fils de Guillaume de Chaunay, qui figure le dernier dans la généalogie que nous avons publiée. V. le Bull. de la Soc. de stat.1-3, 1878, p. 359.

(3) Dans la suite les aînés de la famille prirent le nom de cette terre à la mort de leur père.

(4) Charles VII renouvela les privilèges dont jouissaient en France les chevaliers de Rhodes ou de Jérusalem.

Il fournit au grand maitre de cet ordre un secours de 16,000 ecus, remis au commandeur François-Pierre d'Aubusson, qui devait s'illustrer en 1480 par la célèbre défense de Rhodes. (Vallet de Viriville, Hist. de Charles VII et de son époque.t, II, p. 318.) Il est assez difficile à expliquer comment le grade de commandeur a pu être dévolu à un laïque. C'était sans doute un titre purement honorifique concédé par le grand maître. Comyne dit cependant commandeur de Strasbourg, ce qui semble éveiller l'idée de fonctions nettement définies.

 (5) Vall. de V., 1. c. 431-32.

(6) Œuvres de Duclos, t. III, p. 274. Général comte de Rochechouart. Hist. de la maison de Rochechouart, 2 vol. in-4, Paris, Allard, 1859.

(7) La fin de sa vie est mal connue par suite de la perte du trésor de François de Rochechouart, marquis de Chandenier, décédé en 1696, qui fut le dernier titulaire de notre seigneurie de la famille de Rochechouart. On en retrouve la trace dans le catalogue de la vente des mss. du baron de Joursanvault, (Cat. analytique des archives de M. le baron de J., 2 vol. in-8, Paris, J. Techener, 1838) et dans le cat. mt. de cette importante collection conservé à la bibl. nat., sans que l'acquéreur ait pu être retrouvé. Peut-être ce trésor est-il aux mains des Mortemart. Je me suis vainement enquis à Paris, à Londres et à Bruxelles. Le trésor du marquis de Chandenier est cité par l'historiographe Le Laboureur.

(8) Bibl. Nat., Mss. 6602, fol. 98: Imprimé par Marchegay : Bourré, gouverneur du Dauphin. Guy de Montfort accéda à la demande de la reine.

 

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