Charles d’Artois (1328-1385) Jeanne, dame de Baussay en Loudunais
Charles d’Artois fut emprisonné au Château-Gaillard en 1334 avec ses frères, par leur oncle le roi Philippe VI.
Délivré à l'accession au trône du roi Jean II (1350), il l'assista dans la guerre contre les Anglais, le suivit au siège de Saint-Jean-d'Angély en août 1351, fut membre de son conseil.
Il est armé chevalier le même jour que son cousin Philippe de Navarre-Evreux, comte de Longueville.
Parmi les « seigneurs du sang de France », il jura le traité de Valognes en septembre 1355.
En Novembre 1355, il répondit à l’appel du roi qui venait de convoquer à Amiens les chevaliers et écuyers, depuis l’âge de quinze ans jusqu’à soixante ans.
Charles d’Artois épouse en 1356 Jeanne, dame de Baussay (Mothe Chandenier) en Loudunais (à Mouterre-Silly) et de Champigny-sur-Veude.
Le roi Jean lui donne à l'occasion de son mariage, le comté de Longueville, confisqué à Philippe de Navarre, que l’emprisonnement de son frère, Charles le Mauvais, avait jeté dans les bras d’Edouard III.
Leur fils unique, Henri-Louis d'Artois, décédé dans son jeune âge, fut inhumé avec Jeanne de Bauçay, dans le couvent des Cordeliers de Loudun, fondé par son aïeul.
Ce monastère aujourd'hui disparu, la prison et la mairie ont été construites sur l'emplacement de ce couvent.
Les seigneurs de Baussay prétendaient avoir le droit, faute du paiement de douze deniers de cens dus par les deux églises paroissiales de Loudun, de prendre et d'emporter le calice de dessus l'autel, après le service divin. Ils réclamaient aussi le droit de justice sur une partie de la ville et du faubourg
Il participa aux prises d'Évreux et de Breteuil en 1356 contre le roi de Navarre Charles II le Mauvais (Charles d'Evreux), frère aîné de Philippe.
Charles d’Artois combattit à la Bataille de Poitiers 1356 auprès du roi, il est fait prisonnier et emmené à Londres à l'Hôtel de Savoie.
Jean d'Artois, comte d'Eu, et Charles d'Artois, comte de Longueville, demeurèrent aux mains des Anglais, malgré leur courage :
Lui count d'Eu qui ot bon noun
Et lui count de Longueville.
Faut-il voir autre chose qu'une nécessité de rime dans l'éloge que le héraut Chandos décerne plus loin à Charles d'Artois?
Lui count d'Eu et cil d'Artois
Charles, qui moult estoit curtois.
La captivité des deux frères dura quatre années et on trouve plusieurs traces de leur séjour forcé en Angleterre.
Par le traité de Brétigny (1360), il devint prisonnier du roi.
Le roi lui reprit le comté de Longueville le 24 octobre 1360 et en compensation il érigea en sa faveur la ville, château et châtellerie de Pézenas en comté (août 1362).
Le 13 août 1366, vidimus par Jean de Fresne, clerc, tabellion du roi et du duc d'Anjou à Chinon, d'une pièce que voici :
Sachent touz presenz et à venir que personelment establie en droit en la court le Roy nostre sire noble et poissant seigneur Charles d'Artois, conte de Pesenas et seignour de Bauçay, a congneu et confessé en ladicte court que comme luy et noble dame dame Johanne de Bauçay, son espouse, contesse et dame des lieux dessus diz, ont à faire à plussieurs persones de plussours causes raelles et personelles et mixtes à cause de ladicte dame et des choses audit noble appartenant à cause de ladicte dame, ledit noble soit et est occupé de plussours grans negoces tant que au gouvernement des choses dessusdictes ne puet ne n'a pas loisir de vaquer ne entendre, soy confiant des grans pourveances, discrecion et gouvernement de ladicte dame, ledit noble present par devant a auttorisée ladicte dame, et luy a donné et donne auctorité, povoir, licence, ottroy et congié par la tenour de ces presentes lettres, de demander et recevoir toutes et chascunes les choses raelles, personelles et mixtes appartenans et deues auxdiz conte et contesse tant conjeintement que deviseement à cause de ladicte dame de et sur lesdictes choses queconques, de composer, transsiger, pacefier et acorder, de donner, de vendre, de bailler perpetuelment à heritage ou à certain temps ou par maniere d'engagement, de faire grace ou graces à touz ou à chascun, de oïr et recevoir les contptes de touz et chascuns lors recevours et autres gens tant estans en lour serviges que en autres.
6 avril 1364 » (Bibl. nat., f. fr. 26264, pièce 226).
Comme il espérait entrer en possession du comté d'Artois, il rejoignit en 1367 les compagnies du prince de Galles, voulant faire la guerre au comte de Flandre pour lui reprendre l'Artois et le comté de Bourgogne, héritages de Mahaut d'Artois.
Ayant pris le parti des Anglais, ses biens furent confisqués par le roi Charles V.
En 1375, il se réconcilia avec le roi mais il recommença l'agitation et le duc d'Anjou l'arrêta à Agde en 1375.
Après la mort de Charles V (1380), il assista comme membre de la maison de France à la séance solennelle du parlement qui prit la résolution de procéder au sacre de Charles VI.
En septembre 1381, il fut donné comme otage au duc de Bretagne venu prêter l'hommage
Le Château de la Mothe-Chandeniers (Mothe Bauçay) sauvé de la destruction <==