L'origine de Trèves nous est rapportée, d'une manière un peu fantaisiste, par la Chronique de Saint-Florent :

Anciennement  « Clémentiniacus en 769, Trevioe, Treuvoe »   (nom donné par l’habitation d’un noble gallo- romain du nom de Clémentin ou Clément). Quoique dépendant du pagus (pays) angevin, Clementiniaeum reste soumis au comte de Blois et en particulier sous la domination du château de Saumur qui s’étendait jusqu’à Gennes  où commandait Gelduin le Danois, chef viking passé à la solde du comte de Blois.

Foulques Nerra, Comte d’Anjou en vue de la prise de Saumur, part de Brenoldisvilla (Brain sur Allonnes) pour assiéger le château de Saumur, il franchit à gué la Loire (Ligerique a Vigenna transcadatis….), puis la Vienne.

Surpris par l’approche imprévue d’une armée angevine, Gelduin envoya au-devant du comte Foulques Nerra pour lui proposer de faire accord et trêve (ut Trevas faceret)

« Trêve, soit, dit le comte, et je veux la faire ici » et prit pied sur le terrain ennemi en élevant là même où il campait, pour tenir en bride le Saumurois. En ce lieu, un château fort s’éleva pour défendre la frontière de ses domaines contre les Tourangeaux et qui garda le nom.

 Ainsi du moins le raconte le chroniqueur, moine de Saint-Florent, presque contemporain de l’histoire.

Quoi qu'il en soit, cette terre, fut d'abord inféodée au comte de Sablé, Herbert le Rasoir (Rasorius). Le village de Trêves est fondé à l’ombre du premier château à motte construit peu (quod travas nuncupavit).

Eremburge ou Ermengarde, Dame de Vihers, avait épousée en 1002 Hervé de Sablé, surnommé Rasorius, dont elle eut Raoul et Bernier de Sablé, tués à la bataille de Pont-le-Voy, à la fleur de leur jeunesse, en 1016. (1)

Rasorius 1er fut tué à la bataille de Pontlevoy, sur le cher, laissant sa femme enceinte. Il fut enterré dans l’église de Nantilly de Saumur.

Eremburge eut en dot de Foulques Nerra, comte d’Anjou, son cousin-germain, la terre de Vihers, située sur les confins d’Anjou et du Maine, appelée la campagne de Parcé.

Ceci est prouvé par un titre de l’Abbaye de Saint Aubin d’Angers, dont les Moines prétendaient être seigneurs suzerains de ces terres, que le comte d’Anjou leur avait données en partie, ce qui fut disputé par Hubert, dit Rasorius, fils du premier Hubert, nommé dans le présent titre Arnetto, alias Harontto, et sa femme Eremburge de Vihers, y est qualifiée cousine germaine de Foulques Nerra, comte d’Anjou.

Lorsque Foulques Nerra, en 1022, fonda le château de trèves pour soutenir Saumur en respect, il en donna le commandement à Thibault le Bouteiller, qui fut dit : seigneur gouverneur de Trèves.

 
Geoffroy, seigneur de Trèves dit le Fort, lui succéda.

 Il épousa  Téchildis de Maillé, fille de Gausbert, seigneur de Maillé et de Saumur vers 1033 (2). Il décède en 1059 Thilde de Maillé, vers 1050.
Liste de ses enfants connus: Tchélétis de Trèves (1034 - )  (de Téchildis de Maillé)
 

Foulques le Réchin rasa ce château le 19 juin 1069, et en le reconstruisant quinze ou vingt ans plus tard, en fit don au chef d’une nouvelle famille de chevalerie, Geoffroy FULCRADE, (célestin Port, tome Ier, Halphen, dans les comtes d’Anjou du XIe siècle, dit Fouchard), descendant des seigneurs de Trèves et de Loudun, fut écuyer tranchant du comte d’Anjou Geoffroy IV.

Il a un frère nommé Aimeri de Loudun qui, suivant les coutumes d’alors, avait peut-être eu l’inféodation de Vernoil, ou bien dame Ameline, nièce de Foulques le Réchin, avait pu recevoir ce territoire en dot ou autrement, et l’apporter à Geoffroy Fulcrade, son mari.

Par don ou inféodation (probablement de ce comte d’Anjou) devenu seigneur de Vernoil, Geoffroy Fulcrade confère « vers 1075, ainsi que sa femme Ameline et leurs enfants, au monastère de Notre Dame de charité » nommé plus tard le Ronceray, à Angers, « la propriété de l’église de Vernoil…. Tous ses droits sur les offrandes et dimes d’iceluy endroit..pour le salut de leurs âmes…et à peine d’anathème et de damnation » en cas de non exécution…

Au nombre des témoins, se trouve le Prévost de Geoffroy, « Jean Vendosmel, possesseur d’une vigne qui devra, après sa mort, être affectée au service de l’abbaye de la charité. » (Marchegay)

Geoffroy FULCRADE, qui prit l’habit de moine vers 1089 à Saint Florent.

Geoffroy Fulcrade 1^er, seigneur de Trèves et Vernoil, eut un fils et successeur du même nom que lui, et qui appellerons Geoffroy Fulcrade II.

Son fils Geoffroy, 1093-1142, fonda le bourg et les deux prieurés.

Beaucoup d’Angevins partirent pour la croisade sous Louis le Jeune, roi de France, et le duc d’aquitaine, mais peu en revinrent, disent les chroniques de 1148 (Bibli. Nat.)

Notre Geoffroy Fulcrade II, avant de partir pour les Lieux Saints de Jérusalem, confirme le don de ses parents au monastère de Notre dame de charité. Il donne, dit-il, « les églises de Vernoil, ajoutant aux donations paternelles la dime du vin et la place du Marché. S’il se réserve toute la propriété du bourg, c’est parce que des Femmes ne sont pas aptes à défendre ce genre de biens. Dans le cas où il mourrait pendant son voyage d’outre-mer, Geoffroy recommande l’exécution de cette charte aux bons soins de sa mère Ameline, ainsi qu’à son frère et beau -frère, tous deux nommés Aimery.

Geoffroy Fulcrade II, dit le jeune, sénéchal du comte d’Anjou, avait laissé un frère, Aimery Fulcrade, seigneur de Trèves et de Vernoil, 1140-1160.

Il eut, dit- on, pour fils, Aimery Fouchardus, seigneur de Trèves et Vernoil (repos Gaufridi supradicti, 1160-1200 et domini Montsorelli – Maitre de Montsoreau)

Quelles furent leurs raisons de changer les dispositions dernières de leur frère et oncle ? Nous ne pouvons que constater le fait, qu’une bulle du pape Adrien IV confirme dès le 11 avril 1158.

Cet écrit met l’abbaye de Mauléon sous la protection du Saint Siège, reconnait ses domaines et ses églises priorales et renouvelle quelques règlements de discipline.

Le successeur du neveu de Geoffroy Fulcrade II et de Guillaume de Montsoreau semble être Geoffroy de Loudun, seigneur de Trèves et Vernoil, 1200.

Trèves est attesté sous les formes de Trevie en 1036, Trevis castro en 1035-1053, Treves en 1793, Trèves en 1801, puis Trêves, avant de devenir Trèves-Cunault en 1839 après son rapprochement avec Cunault

An Mil - Carte des Châteaux de l'Anjou sous Foulques Nerra <==.... .... ==> En Mil, Foulques Nerra s'empare de la forteresse du Diable de Saumur

==> En 1206, Geoffroy de Loudun soutint victorieusement au château de Trèves, un siège furieux de Jean sans Terre.

(1)    Une Forte tour ronde, seul reste du château de Pontlevoy,  qui appartenait à Geldouin de Saumur ainsi que les vieilles tours rondes du château de Maillé, propriété du même Geldouin.

La famille de Sablé, célèbre par sa parenté avec Geoffroy Grisegonnelle, et qui donna naissance aux familles de Champagne et de Mathefelon, comprenait au XIe siècle deux frères, Geoffroy et Hervé de Sablé.

Le second, surnommé le Rasoir, par l'influence de son frère, épousa Eremburge, fille d'Aubry de Montmorency, que Geoffroy Grisegonnelle avait ramené de l'Île-de-France avec lui en Anjou. Eremburge était veuve d'Hubert d'Arnay, dont elle avait un fils nommé Hubert qui fut surnommé le Rasoir, comme son beau-père. Du second mariage elle eut Raoul et Bernier. Ses trois fils moururent en 1016 à la bataille de Pontlevoy, mais Hubert laissait sa veuve enceinte : elle devint mère d'Hubert de Champagne, ancêtre des Mathefelon et des Champagne.

(2)    Il importe de ne pas confondre la famille de Loudun, au Maine, avec la famille de Loudun, de Trèves, qui avait pour armes : de gueules à la bande d’or. Le bienheureux Geoffroy de Loudun, évêque du Mans, de 1234 à 1255, était de Trèves. Il est représenté dans les vitraux du chœur de la cathédrale du Mans, ou son blason : de gueules à la bande d’or, est répété huit fois. (A. Ledru)

On trouve un joli sceau de ce Geoffroy de Loudun à la Bibliothèque Nationale (fonds latin 17126, 1669) ; d’un côté une fleur de lys et deux oiseaux ; contre sceau : un écu chargé d’une bande ; légende des deux cotés : SIGILLUM GAUFRIDI DE LODUNO. (collection de Bertrand de Broussillon)

Armes probables des Trèves-Loudun-Vernoil

De gueules plein (Trincant) ; ou 2^e de gueules à la bande d’or.

« la tombe d’un de ces chevaliers se conservait encore au XVIIe siècle dans l’église de Vernoil, ou il était figuré couché, en habit de guerre. Une inscription relatait sa mort au dimanche d’après la Pentecôte de l’année 1212 ; Trincant qui l’a vue, attribue à cette famille un écu de gueules plein. »

Il eut probablement une fille, Ascelina de Vernoil, nommée dans des transactions et aveux de 1212, 1217, 1222.

« Nous, vicomte de Beaumont, » nous donnons « à Marie de Fontevrault duos solidos » que « Ascelina de Vernolio » nous devait chaque année (1212 et 1217).