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PHystorique- Les Portes du Temps
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3 mars 2021

De la Motte féodale aux châteaux forts - Foulques Nerra (et Thibaut Ier de Blaison)

De la Motte féodale aux châteaux forts

Le château à motte, qui se répand au XIe siècle, a de multiples fonctions : il constitue l'habitat fortifié de l'aristocratie châtelaine ; il sert de base d'attaque ou de repli dans les conflits armés entre seigneurs voisins ; il permet aux châtelains d'accaparer les droits issus du pouvoir public qui s'effrite : droit de ban, monnaie, justice etc. ; il contrôle les péages des routes et des ponts et procure ainsi de substantiels revenus.

Blaison, baronnie située sur la rivière de Loire entre les Ponts de Cé et l’abbaye de Saint-Maur est une des plus anciennes seigneuries de l’Anjou. Elle a donné son nom à une famille illustre et très puissante dont un des premiers nommé proconsul (1) dans un titre de Saint Maur, du XIIe siècle.

Ce genre de défense était assez connu autrefois, et nous lisons dans le Liber de castro Ambasiae, dont l’auteur écrivait au XIIe siècle, qu’Avitien, gouverneur d’Amboise, durant l’ère gallo-romaine, fit élever pour défendre cette ville deux mottes de terres unies ensemble par un fossé : «  Restrigens ergo oppidum, duas motas… erexit et maximum fossatum ab unâ usque ad aliam fecit. »

Il est probable que les mottes de terre ont été, non seulement des mottes de défense, mais encore des limites, limites déterminées par suite d’alliance après guerres.

De la Motte féodale aux châteaux forts Saint Jean d'Angle

C’est ce que le même auteur nous apprend lorsqu’il traite de l’alliance que firent ensemble Clovis et Alaric auprès d’Amboise.

En effet, ces deux souverains fixèrent les limites de leurs Etats par deux buttes : «  In planitie vero inter Bliriacum (Bléré) et Andresium (pays de l’Indre), uterque populus Gothorum et Francorum jussu regum duos globos terrae elevaverunt quos utriusque fines constituerunt. Omnis terra plana a francis campania dicitur et in hac duo globi in testimonium foederis eminent (lib. De Castro Ambasia, p.523) »

En effet, toutes ces buttes vont du nord au sud sur une ligne droite et forment une frontière bien marquée. Si cette conjoncture, très raisonnable, se vérifie chaque jour, il s’en suivra que l’Anjou, vers l’ouest, avait pour limites le Montglonne, Montrevault et Monfaucon.

 

 

Mais en combien de temps ? probablement au XIe siècle, époque où la motte du Montglonne fut élevée par les ordre de Foulques Nerra, qui, on le sait, recula les frontières de l’Anjou.

Dom Jean Huynes, en son histoire manuscrite de Saint Florent, page 207, s’exprime ainsi :

« Foulques Nerra, et Geoffroy Martel, son fils, firent faire près le cimetière de Saint Florent le Veil, et de plus, au-devant du monastère, un rempart avec tour de bois »

Et il ajoute : «  il reste seulement aujourd’hui (XVIIe siècle) une grosse motte de terre. »

Dans l’ouvrage de M. de Caumont (partie militaire), on rencontre un exemple de ces tours de bois sur une butte de terre ; ce qui explique pourquoi la plupart de ces collines de défense ne gardent aucune trace d’ouvrage en maçonnerie.

En ces temps, passablement reculés, un fossé profond, une motte de terre, une tour de bois et des palissades, composaient assez habituellement l’ensemble des fortifications.

 

 

Le château au sommet de cette butte était occupé par Thibaut Ier de Blaison, un des plus fidèles vassaux du Comte d’Anjou Foulques Nerra.

Thibault assista à la consécration de la Trinité de Vendôme fondée en 1033 par Geoffroy Ier Martel, ainsi que Eudes et Jean de Blaison, frères, probablement fils de Thibault.

Jean de Blaison est prisonnier du roi d’Angleterre, Guillaume Le Roux, en 1097. Jean vivait encore en 1125 et donnait une dîme à l’abbaye de Saint Maur, d’accord avec son fils Thibault II et Mathilde son épouse.

En 1105, un Geoffroy de Blaison était chancelier du comte  Foulques Le Réchin.

 

 (de la motte au château Fort De Saint Jean D'angle)

 

La motte féodale où se trouvait un premier château en bois détruit en 1130 et 1137 par Geoffroi le Bel, comte d'Anjou.

 

Geoffroy V Plantagenêt est confronté à une coalition de ses vassaux conduite par Lisiard, Seigneur  et fils de Renaud de Sablé. Il vient à bout des révoltés un à un. Geoffroi le Bel, le comte prend le château Thibaut II de Blaizon et le brule.

Les Seigneurs de Blaison et Parthenay se rendent et Mirebeau se soumet après un siège de 40 jours.

Un château en pierre a été construit à la fin du XIe siècle sur un autre emplacement.

 

Plus tard, Charles d’Anjou, frère de saint Louis, s’en rendit maitre, prétendant que cette baronnie, Mirebeau, Chemillé et le port en Vallée lui étaient dévolus par la mort de Thibault de Blaison ; mais il les rendit, en 1260, à Robert de Beaumez, neveu de Thibaut (2).

 

 

Restauration de la Tour Carré de Foulques Nerra, comte d'Anjou et seigneur de Loudun(Restauration de la Tour Carré de Foulques Nerra, comte d'Anjou et seigneur de Loudun)

 

 

Société d'histoire de Chinon Vienne & Loire

Archives d'Anjou : recueil de documents et mémoires inédits sur cette province / publié sous les auspices du Conseil général de Maine-et-Loire par Paul Marchegay

Commission archéologique de Maine et Loire

 

 

 

 

 

 ==> L’Archéologie source de l’Histoire - Le château médiéval de Semblançay (département d'Indre-et-Loire)

 


 

An Mil - Carte des Châteaux de l'Anjou sous Foulques Nerra

Le temps des Carolingiens s'achève. Le grand empire de Charlemagne n'existe plus. En Francie occidentale, le dernier souverain carolingien meurt et Hugues Capet devient roi des Francs. C'est le début d'une nouvelle ère, celle des Capétiens.

 

1 Joannes proconsul et Thibaldus filius ejus. Cart. De S. Maur sur Loire

On disait anciennement  Blazon, en latin Blazo, Blazonium. Ce fut un seigneur de cette maison, nommé aussi Thibaut, qui, d’après la chronique de Tours, inventa les tournois de chevalerie, torneamenta invenit ; et c’est sans doute à cause de ce fait que la science des armoiries a pris et conservé le nom de sa famille. (Blason ; Blasonnement)

2 a touz ceux qui ces lestres verront , Robert de Bonmez chevaliers, saluz.

Nous vous feisons a savoir que comme descorz fust entre tres haut homme e tres noble nostre chier seigneur charles fiuz lou roy de France, comte d’Anjou, de Prouvence et de Fourquauquier e marchis de Prouvence d’une part e nous d’autre sus le chastel de Mirabel o les apartenances ; lequel chastel nous requerions a avoir par la reison de l’eschaoite feu Thibaut de Blazon nostre oncle, e nostre chiers sires deist que Mirable o toutes ses apartenances estoit demoines aus seigneurs d’Anjou ; a la parfin, apres mout de paroles, par le conseil de bones genz, fu feite pés entre nous e nostre tres haut seigneur du devant dit descort en telle manière. C’est a savoir que nostre tres haut sires, par sa grace, le castel de Mirable e toutes ses apartenances nous delivre e quitte a nous e a nos hoirs pardurablement e tout le droit qu’il i avoit ou avoir devoir par quelque reison que ce fust, sauf son lié e sauf la seignourie qui au lié apartient ; e nous a receu a homme lige de Mirabel e des apartenances e des Blazon e des apartenances  de Chemelieres e des apartenances, e du Port en Vallée e des apartenances, e nous aquité tout le droit qu’il avoit es choses desus dites sauf fié e la seignourie qui au fief apartient. E nous, par le conseuil de nos amis et d’autre bone gent, de nostre  bone volenté, pour la grace e pour la delivrance que nostre tres chiers sires devant diz nous a fet des choses desus dites, li donnons e quitons a avoir e a tenir pardurablement a lui e a ses hoirs cent e cinquante livres de tournois que nous avions de rente chascun an en la prevosté e en la foire de Saumur du don que hons de bone mémoire Phelipes, jadis roys de France avoit fet a nos ancesseurs, et la viconté d’Angiers o toutes ses apartenances, e la ville de Sorges o toutes ses apartenances o tout le droit que nous avions ou avoir porions es choses desus dites par quelque reison que ce fust.

E li quitons toutes levées e toutes les eissues que il avoit levées de la terre de Mirabel e de toute nostre autre terre desus dite e des apartenance, e prometons en bone foi que contre ces choses desus dites ne par nous ne par autres n’irons a l’encontre.

E renonçons a toute exeption de droit e de fet e a toutes les choses qui nous pourroient aidier à valoir, e nuire a nostre tres chier seigneur devant dit quant a ces choses devant dites.

E obligons nous et nos hoirs a garder e a tenir a touz més toutes ces choses desus dites.

E pour ce que ce soit ferme chose e estable e a touz jours pardurablement, nous avons juré ces choses a garder e a tenir e fet séeller ces lestres de nostre séel.

Ce fut a Paris le samedi apres la saint Climent en l’an de l’incarnation nostre Seigneur mil e deus cenz e sessante.

Original scellé en cire verte sur cordon de soie rouge. La légende du sceau est : Sigillum Roberti de Bonmez militis domini Montis-Falconis (Montfaucon). Archives du Royaume, j.178,n 29.

 

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