Voyage dans l'histoire du Château de la Chabotterie à Saint-Sulpice-le-Verdon
ORIGINE — Ecrit le plus souvent sur les vieux titres Chabotterie, Chaboterie, Chabatrie ou même Chabautrie, parfois mais rarement, Chabaudière, Chabotière et Chabottière — ce qui est plus conforme aux consonnances locales — voire Chabossière,
Ce lieu, comme le nom l'indique, tire son origine de l'ancienne et illustre famille Chabot.
Dès le XIIe siècle, en effet, les Chabot qui s'intitulent « seigneurs de la Roche-Cervière », ajoutent le titre particulier de « seigneurs de la Chabossière ».
En 1192, Thibaud III Chabot passe un acte en sa maison de la Chabossière ;
En 1244, Thibaud IV assigne pour douaire à sa femme, Aliénor de Brosse, plusieurs terres, dont le moulin de la Chabossière.
Deux générations encore et Sebrand III Chabot se dit aussi « seigneur de Saint-Denis-la-Chevasse », or nous verrons dans la suite les seigneurs de la Chabotterie porter la qualité de « seigneurs de l'enclave de Saint-Denis-la-Chevasse ».
Son fils Thibaud VI, qui mourut en 1325, est le dernier de la branche aînée des Chabot à s'intituler seigneur de la Chabossière, et cinquante ans après nous commençons la liste non interrompue des seigneurs de la Chabotterie.
Sans doute, il se trouve en Bas-Poitou plusieurs « lieux-dits » de ce nom.
A la Loge-Fougereuse, par exemple, il y a un village du nom de la Chaboissière, situé non loin de Mervent et Vouvant, fiefs appartenant dès le XIe siècle aux Chabot.
Mais il faut également constater que dans les actes des cartulaires de l'Absie et de Retz où il est fait mention de la Chabossière, il est également question de Rocheservière et des paroisses avoisinantes, de Saint-Denis-la-Chevasse entre autres, dont la seigneurie s'avançait jusqu'auprès des douves mêmes du château de la Chabotterie.
Il existe une preuve plus convaincante encore de cette identité de famille.
Les Chabot de la Chabotterie, quoique relevant directement de Montaigu à cause de leur terre noble de la Chabotterie, continuent néanmoins, en raison de ce même fief, à être considérés comme les vassaux directs des sires de Rocheservière, des du Pont et des de Volvire, successeurs des Chabot.
Ils ne leur feront pas l'aveu et le dénombrement de la seigneurie de la Chabotterie, qui seront réservés à Montaigu, mais ils auront deux ligences de la Chabotterie, l'une à l'Herhergement, pour le service militaire dû au baron de Montaigu, l'autre « en la maison de la Chabotterie sise en la ville de Rocheservière », et relevant directement du puissant châtelain de ce lieu (2).
Nous pourrions donner d'autres raisons encore ; qu'il nous suffise d'ajouter que les Chabot de la Chabotterie portent aussi les mêmes armes.
Sur un grand plat d'étain qui paraît dater du XVe siècle et qui a été trouvé en 1878 au fond de l'ancien puits de la cour, se voit parfaitement gravé un écu aux 3 chabots posés 2, 1, en pal ; ces mêmes armoiries sont également sculptées sur l'une des tours.
Découverte en 1878 au fond de l'ancien puits de la cour du château sur un grand plat d'étain avec les armes des Chabot de la Chabotterie
Mgr de Chasteigner, évêque de Poitiers, dans ses lettres à l'historien A Duchesne, en 1633, et le chevalier du Petit-Thouars, en 1767, apportent une nouvelle confirmation à cette identité de blason.
Si nous trouvons assez fréquemment l'orthographe Chabote, Chabaute et même parfois Chabaud, la prononciation reste la même, et ce n'est sans doute que par erreur de scribe, ou mieux, par usage vulgaire.
Le même fait s'est d'ailleurs reproduit en ce qui concerne certains membres des branches historiques des Chabot.
Si c'était l'opinion motivée de Mgr de Chasteigner et de Duchesne, ce fut depuis celle de MM. Marchegay et Dugast-Matifeux, historiens et paléographes de valeur.
Ce fut encore celle de l'érudit auteur de la Chasse à travers les âges, M. le comte de Chabot, du Parc-Soubise, notre vénéré ami décédé en 1911, et récemment nous avons vu MM. Beauchet-Filleau, dans leur remarquable Dictionnaire des familles du Poitou, insérer les Chabot de la Chabotterie à la suite des Chabot de Rocheservière et Rohan-Chabot, de la branche de Roche-servière (3).
Il reste donc évident que le manoir actuel de la Chabotterie, situé dans le voisinage de Rocheservière et de Saint-Denis, doit son origine sinon à un aîné, du moins à un cadet de la famille Chabot.
Cette terre fut détachée des immenses domaines que les Chabot possédaient dans la contrée et donnée en partage à un des juveigneurs de cette maison, qui devint l'auteur d'une importante branche tombée en quenouille à la fin du XVIe siècle.
L'époque très reculée de cette fondation et la perte presque totale des archives de la Chabotterie causée par les guerres — des titres du XVIe siècle en font la mention précise — sont les seuls motifs qui ne nous permettent pas de donner une jonction certaine à la branche des Chabot de la Chabotterie.
II — LE CHATEAU. (Logis de la Chabotterie)
— Le château primitif, celui qui fut édifié par les premiers Chabot, au XIIe ou au XIIIe siècle, se trouvait situé à l'emplacement actuel de la « Vieille-Cour » aliàs « Vieille-Chabotterie », qui s'appelait alors simplement « la Chabotterie ».
Mais saccagé et brûlé pendant la guerre de Cent-Ans, dans la seconde moitié du XIVe siècle, il fut relevé avec la plus stricte économie et habité par ses seigneurs jusqu'au jour où ils édifièrent, vers 1460, au lieu de la « Basse-Chabotterie » aliàs de la « Cour-Neuve » et « Neuve-Chabotterie », où déjà se trouvait une petite gentilhommière, le château actuel.
Celui-ci, malgré ses nombreuses vicissitudes, est « un « des plus curieux manoirs du pays par son ancienneté et « sa conservation » (Dugast-Matifeux).
Les bâtiments sont de diverses époques.
Les plus anciennes constructions étaient situées au midi : des portes et des fenêtres toutes petites et presque carrées, que l'on a bouchées peu à peu, devaient remonter tout au moins au XIVe siècle : c'était alors, et encore en 1454, la demeure des cadets de la Chabotterie.
Cette partie, considérablement agrandie au XVe siècle, fut ruinée en partie pendant les guerres de Religion et brûlée pendant la Révolution.
De ce côté se trouvait une grosse tour baignée par les fossés dans laquelle on avait aménagé la chapelle du château ; mais bien avant 1711, tour et chapelle étaient en ruine.
A cette date, du reste, cet antique manoir exigeait d'importantes réparations.
Le grand corps de bâtiment, dont les façades donnent à l'est et à l'ouest, appartient donc au XVe siècle. Cette partie fut, avec celle dont nous venons de parler, démantelée en 1588, et quoiqu'elle n'ait plus de puis lors ses lucarnes à meneaux qui venaient couper sa haute toiture, elle garde encore le caractère de son époque.
De cette époque datait également la monumentale cheminée de granit (3m 70 de largeur) aux épaisses moulures, enlevée, il y a trente- cinq ans, lors des restaurations qui devenaient urgentes, mais qui malheureusement ont, sans nécessité aucune, beaucoup trop modernisé l'intérieur de ce vieux château (4).
Quand les bâtiments du premier logis, situés au midi, devinrent trop étroits ou mieux inhabitables, on fit élever au nord le grand pavillon flanqué de deux tours.
Ce pavillon à trois étages et la tour ronde ornée d'une belle échauguette, sont de la seconde moitié du XVIe siècle ; les dates 1575, 1580 et 1582 que l'on trouve gravées sur quelques pierres, indiquent l'entreprise de grands travaux à cette époque.
C'est donc à Perrette Chabot, à son second mari, Gabriel Darrot, et à son fils Jehan Aubert, qu'il convient d'attribuer cette partie du château qui dénote de leur part un véritable goût artistique.
La tour carrée renferme un large escalier circulaire de soixante-sept marches tout en granit ; elle possède une superbe défense percée de nombreuses meurtrières, dans laquelle on a placé une grosse cloche aux armes des la Fontenelle, fondue à la Chabotterie, le 24 juillet 1784.
On lit sur la porte d'entrée la date 1611. Au-dessous de cette date a été encastré un écusson en granit certainement plus ancien.
L'écu est écartelé : aux 1 et 4 de trois fleurs de lys brisées d'une cottice ; aux 2 et 3, de trois chabots ; il est timbré d'un casque tourné à sénestre, ce qui semble bien indiquer un signe de bâtardise.
On se perd en conjectures. On croit néanmoins généralement que ces armes sont celles de quelque bâtard de Bourbon de la Roche-sur-Yon, marié à une demoiselle Chabot de la Chabotterie, dans les premières années du XVIe siècle.
Jean Aubert, qui fit élever cette tour pour réparer les désastres des guerres de religion, aurait vraisemblablement tenu à conserver ce précieux monument et à lui assigner une place d'honneur, lorsque les modifications faites alors eurent nécessité son déplacement. Il avait commencé, tout en face, au sud, à l'autre extrémité du bâtiment, une tour semblable qui a été démolie au commencement du XIXe siècle.
Une nouvelle chapelle dans le style de cette tour et y attenant a été édifiée en 1883, et dix ans plus tard on était obligé de relever la tour ronde qui venait de s'écrouler.
La Chabotterie avait l'aspect d'un castel bien fortifié, avec sa double rangée de douves larges et profondes. Les premières douves baignaient en grande partie les fondations mêmes du château et furent comblées dès avant la Révolution.
Les secondes en étaient éloignées d'une soixantaine de mètres ; elles sont encore signalées en partie sur le plan cadastral de 1838, et dans les endroits où elles n'existent plus, des dépressions de terrain indiquent leur emplacement ; du côté nord, le petit ruisseau de l'Izoire devait remplacer les douves qu'il alimentait.
L'entrée principale, à l'ouest, était commandée par un grand pavillon, entouré de fossés, situé dans le « pré de l'Isle »; il a été abattu il y a moins d'un siècle.
Un étroit passage entre deux piliers, datant de 1580, ainsi qu'une inscription permet de le constater, et supportant un pont-levis, donnait accès à la seconde cour renfermant les servitudes et les bâtiments de la borderie.
La cour intérieure était également close et flanquée de deux pavillons. D'après la description de la visite de 1711, une grande arcade voûtée en pierre de taille, mais dont il ne reste que les trois piliers, servait de support aux deux ponts-levis qui ouvraient passage l'un aux piétons, l'autre aux chevaux et voitures.
Ajoutons à cela les tours et créneaux disparus, les échauguettes, les nombreuses meurtrières et même l'épaisseur des murs qui atteint à certains endroits un mètre trente-cinq, et nous pourrons nous figurer facilement que cet important castel rural était fortifié de manière à résister, sinon à un siège en règle, comme en 1588, du moins à un coup de main tenté par quelque hardi aventurier.
— LA TERRE SEIGNEURIALE.
La Chabotterie relevait de Montaigu (châtellenie, baronnie, puis marquisat), à foi et hommage lige et à ligence de quarante jours de garde au château par année, et à 13 deniers de rachat, payables à l'Aumônerie de Montaigu.
La terre seigneuriale, l'une des plus importantes de la mouvance de Montaigu, s'étendait sur toute la partie sud-ouest de la paroisse de Saint-Sulpice.
Elle comprenait encore, au milieu du XVIIe siècle, les métairies de la Chabotterie, la Vieille- Cour, le Fossé, la Morniere, la Séguinière, le Grand-Hopitaud, le Bas-Hopitaud, le Sableau, la Boucherie, le Siffraire et la Chironnière (5).
Plusieurs de ces terres furent alors données en partage aux cadets de la Chabotterie, puis vendues par ces derniers ; mais elles restèrent toujours jusqu'à la Révolution sous l'hommage et le parage des seigneurs de la Chabotterie.
Outre le domaine proprement dit, cette seigneurie avait de nombreuses redevances et des droits féodaux sur les villages suivants : la Renaulière, la Siffraire, la Rousselière-Mandin, la Rousselière-Joslin, la Caillaudière-aux-Tireaux, la Bernerie, et sur des maisons et pièces de terre, tel « le pré Verdon », le tout en Saint-Sulpice ; les Ayrables, la Rouaudière, la Rousselière-Ordonneau, la Thibaudière, en Mormaison ; la tenue Musset où se faisait la ligence, la Riollière, en l'Herbergement ; le Chêne, le Chaillou, le Cerisier, la Bourrie, la Borgetière, la Dorinière, dans les Brouzils ; les Ahais, le Sensis, les Arcis, le Retail-Louer, la Seigneurtière, en Saint André ; la Bertaudière, en Chavagnes ; les Boules, en Saint-Philbert de-Bouaine, etc.
Sur tous les tenanciers de ces villages, formant le fief de la Chabotterie, le seigneur avait droit de basse justice ; exception était faite pour le village de la Boule, sur lequel il avait droit et exercice de moyenne et basse juridiction. Si nous trouvons à tout instant les propriétaires de la Chabotterie qualifiés de seigneurs hauts justiciers, ce n'est qu'en raison de leur châtellenie de Choisy et de l'Enclave de Saint-Denis-la-Chevasse, dont les droits étaient beaucoup plus étendus.
Le seigneur pouvait contraindre ses tenanciers à faire moudre leurs grains au moulin de la Chabotterie, et il avait divers droits sur les nouveaux mariés des villages de la Renaudière, de la Siffraire et des Ayrables.
Bien que ce dernier devoir féodal ait été déjà maintes fois publié, nous croyons pouvoir le reproduire une fois encore. On a voulu y voir à peine voilé le fameux droit dit du seigneur ou droit de cuissage, qui, dans le sens que se complaisent à le montrer nos modernes démagogues, n'a guère existé qu'à l'état de mythe. Sans doute, le droit dont il est ici question est bien quelque peu grotesque; mais cette marque de soumission était suivie de farces et d'amusements de toutes sortes, d'un bon diner au château, et nul n'avait garde de s'en plaindre.
Voici les termes d'un des aveux de la Siffraire, du 24 août 1684, que nous retrouvons textuellement dans ceux de 1698, 1739, 1769,1770, etc :
«... Reconnois en outre que se faisant des nopces audit village, celui qui se marie est tenu de vous bailler une paire de gants blancs et la fleur d'un boisseau de farine de froment cuite en échaudits, redevable le tout à votre hôtel de la Chabotterie.
Et encore faisant lesdits mariages, si on amène un gendre en l'une des maisons, vous avez droit, le soir des noces, de venir ou envoyer vos gens ou vos serviteurs, tuer et éteindre le feu en la maison oh fera sa demeure, et, par après de le faire rallumer, et pour cela vous est dû et sommes tenus vous payer ou à celui qui viendra pour ce faire de votre part, cinq sols. »
Les assises de la Chabotterie et celles de Choisy se tenaient, au XVIIe siècle, à la Chevasse, et au XVIIIe siècle, dans la grande pièce de second étage du château, au-dessus de la cuisine, appelée la chambre des assises.
IV. — SUITE DES SEIGNEURS ET PROPRIÉTAIRES. —
La Chabotterie a passé par alliances successives, sans avoir jamais été vendue, aux anciennes familles féodales Chabot, Aubert, Darrot, l'homasset, de la Fontenelle et de Goué.
En dehors des sires de Rocheservière, les premiers seigneurs positivement connus nous sont fournis par le chartrier de Thouars (6).
I. — Jehan Chabot (7), écuyer, seigneur de la Chabotterie, fait, le 10 janvier 1384 (v. s.), l'aveu de son fief et château de la Chabotterie au connétable Olivier de Clisson, seigneur de Montaigu et de Belleville, à cause de sa mère Jeanne de Belleville.
Il nous paraît avoir eu pour fils :
-1° Jehan qui suit;
— 2° Hugues ou Huguet, écuyer, seigneur de la Basse Chabotterie. Celui-ci demeure en « son hostel de la Basse-Chabotrie, appele la Court neufve », et est également désigné en 1453 « noble personne Huguet Chabaute l'aisné, seigneur de la Neufve Chabautrie » (8), ce qui prouve qu'il avait alors soit un fils, soit un neveu du même nom.
Le 9 avril 1453, dans une transaction avec le seigneur de la Bégaudière, il s'engage à payer à François Chabot les 2 sols de rente que Sylvestre Bégaud devait depuis 1451.
Il paraît également dans l'hommage de la Chabotterie rendu par son neveu, Jean III Chabot, le 3 décembre 1454, acte qui nous apprend qu'il avait reçu en partage de son frère aîné la Basse-Chabotterie, ainsi que la métairie de la Morinière et diverses rentes féodales, le tout sous le parage des seigneurs de la Chabotterie.
Ce pourrait être le même personnage (?) que Huguet Chabot, écuyer, seigneur du Fief-aux-Bessons (Saint-Denis-la-Chevasse), qui en fait l'aveu le 9 avril 1454. Celui-ci du moins était marié à une demoiselle Pelletier, héritière des Besson, dont il eut Catherine Chabot, dame du Fief-aux-Bessons, mariée avant 1455 à Regnault Fremillon, écuyer, mort avant 1478.
Nous trouvons encore un Hugues Chabot, écuyer, brigandinier du sieur de l'Aigle au ban de 1467, ainsi qu'un Huguet Chabot, écuyer, désigné pour monter la garde du château de la Garnache, dans le rôle dressé le 17 juillet 1489. Tous du moins, qu'ils fassent deux ou trois personnages distincts, se rattachent à la branche de la Chabotterie (9).
III. — Jehan Chabot, écuyer, seigneur de la Chabotterie,
Il rend l'hommage à Jehan de Harpedenne de Belleville, sire de Montaigu, le 28 août 1408. Il paraît également avec ces qualités, au nombre des vassaux nobles de Rocheservière, sous la menée de Maurice de Volvire, seigneur de Rocheservière, dans la liste dressée par Me Jehan Colas, licencié ès-lois, vers 1410 (10).
Il eut pour fils aîné Jehan III qui suit ; peut-être Yvon et autre Hugues Chabot étaient-ils également ses enfants.
IV. — Jehan Chabot, écuyer, seigneur de la Chabotterie,
Le 3 décembre 1454, il fait le dénombrement de son fief au seigneur de Montaigu.
Cette pièce, suivie de la réception d'hommage, signée le lendemain par Jean Mestayer, sénéchal, est pleine d'intérêt pour l'histoire de la contrée ; il y est question de toutes les terres placées sous le parage du seigneur, de celles appartenant à son oncle Huguet Chabot, seigneur de la Basse-Chabotterie, et de celles de François Chabot, sans qu'il soit indiqué le degré de parenté de ce dernier.
Ce François Chabot était écuyer, seigneur de la Bourrie (les Brouzils) et « demeurant en son houstel et domicille dud. lieu de la Bouerie », suivant un acte du 3 août 1451, par lequel il vend au seigneur de la Bégauserait, Bégaudière, Sylvestre Begaud, le fief Moulinneau, sis en Saint André-Treize-Voix.
Marié avec N... Eoul, fille et héritière d'Etienne Eoul, écuyer, seigneur de la Babinière, cadet de l'Eoulière (Eulière ou Huilière), Jehan III Chabot eut plusieurs enfants, entre autres :
- I° Jean IV qui suit ;
- 2° peut-être Huguet, 1489 ;
- 3° Roland, écuyer, seigneur de la Babinière (Saint-Georges-de-Montaigu), qui en fait l'aveu au roi Louis XI, le 27 septembre 1473. Il se présente, le 30 septembre 1491, au ban et arrière-ban du Poitou, où il se dit « pauvre et ne voit que d'un oeil » et qu'il est toujours obligé, ainsi que ses voisins, de faire la guerre aux pillards bretons qui saccagent la frontière. Il avait épousé Françoise de la Bobine, dont : a/ Jean, écuyer, seigneur de la Babinière, suivant l'hommage qu'il en fait, le 30 janvier 1502 (v. s ); — b) Marguerite, mariée vers .1480 à Guillaume Charbonneau, écuyer. seigneur de la Bélourdière. La seigneurie de la Babinière passa par héritage où par retrait aux seigneurs de la Chabotterie entre 1533 et 1534.
V. — Jehan Chabot, écuyer, seigneur de la Chabotterie,
Il rend son devoir de vassal au roi Louis XI, le nouvel acquéreur de Montaigu, le 25 septembre 1473.
Il vend, le 25 mars 1474 (v. s.), pour lui et pour ses cohéritiers, aux héritiers Blanchard, demeurant au village de la Surière, proche Rocheservière, les rentes qui lui sont dues sur les moulins du Bouet, auprès de la Boulogne (11). Il eut vraisemblablement :
I° Guillaume qui suit ; — 2° Jehan V qui suivra.
V. — Guillaume Chabot, écuyer, seigneur de la Chabotterie, en fait l'hommage à Jean de Belleville, les 20 juin 1502 et 5 février 1503 (v. s.).
VI. — Jehan Chabot, écuyer, seigneur de la Chabotterie,
etc , après la mort de Guillaume Chabot, était escholier quand il fut appelé au ban des gentilshommes du Poitou, rassemblés en 1488 pour prendre part à la campagne dirigée par Louis de la Trémoille et de Thouars, qui se termina par la brillante victoire de Saint- Aubin-du Cormier (12).
Le 7 septembre 1517, il est exécuteur testamentaire de Jean Le Maignan, écuyer, seigneur de l'Ecorce, son cousin (13), et il dut mourir peu d'années après.
De son épouse, Marie (Rocquet) de la Tribouille, décédée en 1523, il eut :
- I° Artus qui suit ; — probablement
- 2° Léonne, mariée à Claude de Crunes, écuyer, seigneur de la Bruère, dont elle était veuve en 1552 ; leur fille, Louise de Crunes, épousa, en 1563. Gabriel Darrot, dont la descendance posséda la Chabotterie.
VII. — Artus Chabot, écuyer, seigneur de la Chabotterie, la Babinière, etc.,
Eut à soutenir un long procès contre le seigneur de la Bégaudière, Christophe Begaud, ainsi que l'apprend une requête faite devant la cour de Poitiers, le 2 décembre 1523, par Jean Linger, procureur dudit Begaud. Celui-ci, très jaloux de ses prérogatifs féodaux, comme tous les gentilshommes d'autrefois, poursuivait Artus Chabot et ses complices — le curé, J. Maynard, Billart, vicaire, R. Vincent et autres — pour avoir apposé ses écussons et armoiries dans le choeur même de l'église et pour y avoir fait enterrer le corps de sa mère, car ces privilèges devaient être à lui seul réservés, en tant que seigneur de la Bégaudière et du fief Voyraud, titres qui lui donnaient celui de fondateur de l'église paroissiale de Saint-Sulpice, (14). Nous ignorons l'épilogue de cet intéressant procès.
Il épousa, vers 1525, Catherine Faguelin, dame de la Faguelinière, la Raslière, la Bothbouëre, etc., fille aînée de Jean, écuyer, et de Marie Gourdeau. Veuve de bonne heure, elle fait l'aveu de la Chabotterie, les 5 mai et 16 novembre 1544, et le 15 juin 1551 ; le 29 septembre 1545 elle reçoit de Denis Royrand l'aveu du fief du Bonifou (Chauché), relevant de la Babinière.
Leurs enfants, Sulpice, Jacques, et Perrette Chabot, possédèrent successivement le domaine de la Chabotterie.
VIII. — Sulpice Chabot, écuyer, seigneur de la Chabotterie, la Babinière, etc.
, puis de l'Enclave de Saint-Denis-la-Chevasse, épousa Noémie Aubert par contrat passé à la Chabotterie, le 11 février 1554 (v s.), devant Trutot et Renaudin, notaires de la châtellenie de Choisy.
Ce puissant seigneur fut. croit-on, victime des guerres civiles, probablement dans le parti protestant ; du moins sa veuve se remaria, dès 1560, à un huguenot zélé, Gabriel Marin, écuyer, seigneur de la Mussetière.
IX. — Jacques Chabot, écuyer, seigneur de la Chabotterie, la Babinière, etc.,
Après son frère aîné, paraît aux assises de la Vergne-Ortie, le 13 mai 1560, pour ses terres en relevant. Il dut mourir vers 1565, laissant pour unique héritière sa soeur qui suit.
X. — Perrette Chabot, dame de la Chabotterie, la Babinière, la Raslière, la Faguelinière, la Nouzière, le Retail, etc.,
Epousa, le même jour que son frère, le 11 février 1554 (v. s.), noble et puissant messire Jacques Aubert, dit le Jeune à cause de son père, écuyer, seigneur de la Normandelière, la Chevasse, Choisy, l'Enclave de Saint-Denis-la Chevasse. Il était, ainsi que Noémie Aubert, enfant de Jacques, écuyer, et de Catherine Ayraud. Il mourut à la Chabotterie, le Ier septembre 1573, et Perrette Chabot épousa en secondes noces, en 1576, haut et puissant Gabriel Darrot chevalier, seigneur de la Fromentinière, la Fresnaye, Boisdane, chevalier de l'Ordre du Roi, veuf de Louise de Crunes.
Gabriel Darrot est qualifié également de seigneur de la Chabotterie, qu'il habita presque constamment jusqu'aux partages passés avec son beau-fils, Jean Aubert, le 7 août 1593.
Perrette Chabot, à qui l'on doit une partie des constructions du château actuel, et sur laquelle on conserve de nombreux titres, mourut à la Chabotterie, le 19 décembre 1577, ne laissant d'enfants que de son premier lit :
- I° Jean, qui suit ;
- 2°Elisabeth, née à la Chabotterie, le 3 janvier 1565 (v. s ). mariée à la Chabotterie, le 16 janvier 1578 (v. s.), à Charles Darrot, écuyer, seigneur de la Fromentimère, la Fresnaye, Boisdane, etc., fils du premier mariage de Gabriel Darrot avec Louise de Crunes.
Veuve en 1595, elle se remaria, au mois de mars 1596, au cousin germain de son premier mari, Jacob de Crunes écuyer, seigneur de la Bruère, dont les petits-enfants, MM des Nouhes de Pally, héritèrent du seigneur de la Chabotterie en 1627. Sa petite-fille aînée, Hélène Darrot, devint dame de la Chabotterie.
XI. — Jean Aubert (15), chevalier, fut seigneur de la Chabotterie,
de la châtellenie de Choisy dite de Rocheservière en partie, du fief de l'Enclave de Saint-Denis-la-Chevasse, de la Normandelière, la Chevasse, la Ba binière, le Retail, etc., en vertu du partage des biens de ses père et mère passé avec sa soeur et son beau-père, Gabriel Darrot, par acte du 7 août 1593, fait à la Fromentinière devant Rigaudeau et Legeay, notaires de la Cour de la Flocellière. Il naquit à la Chabotterie, le 3 février 1562 (v. s.), et épousa à l'âge de seize ans la fille du second mari de sa mère, Gabrielle Darrot, suivant contrat passé à la Chabotterie le 16 janvier 1578 (v. s.).
Décédée le 15 octobre 1596, Jean Aubert se remaria, à la chapelle d'Indret (Loire-Inférieure) (16), le 10 septembre 1597, à Marie Ferré, demoiselle de Pouillac, dame d'honneur de la reine douairière Louise de Lorraine, veuve de Henri III. Elle fut « curatrice en justice » de son mari, sans que nous puissions en soupçonner le motif. Veuf à nouveau, il épousa en troisièmes noces, en 1613, Louise de Fiesque, fille de Paul-Emile, chevalier, seigneur de la Sénardière (Gorges), etc., gentilhomme de la Chambre du roi et de Préjante de Bellozac.
On possède un grand nombre de contrats passés par Jean Aubert, parmi lesquels nous pouvons citer : le 25 juin 1578, aveu du Vieux Château de la Nouzière (la Jonchère) au baron du Poiroux ; les 19 juillet et 10 septembre 1599, hommage et dénombrement de la seigneurie de la Chabotterie ; le 6 février 1606, aveu de Choisy et de l'Enclave de Saint Denis ; le 8 juin 1611, foi et hommage à Palluau de sa seigneurie du Retail-Cantinière (Saint-Pierre-du-Luc) ; donation mutuelle entre époux du 8 août 1616 ; de nombreux procès ; et enfin, le 19 septembre 1624 l'ordonnance de l'intendant du Poitou Amelot et du trésorier de France Thoreau le reconnaissant « comme noble et issu de noble lignée ».
Ce fut ce seigneur qui, avec son beau-père, eut à soutenir, au mois de novembre 1588, l'attaque du duc de Nevers, et qui vit démanteler son château qu'on venait récemment d'agrandir.
Les guerres de religion terminées, il entreprit de nouveaux travaux afin de réparer les désastres passés : on lui doit la tour carrée, achevée en 1611.
Jean Aubert mourut à la Chabotterie, le 1er janvier 1627, et fut enterré dans l'église de Saint-Sulpice le surlendemain, sans laisser d'héritiers directs, bien qu'ayant eu des enfants de chacune de ses trois alliances.
De Gabrielle Darrot naquirent :
- 1° Henri, écuyer, né à la Chabotterie le 16 décembre 1581, y mourut le 31 Janvier 1606, « dernier survivant » des enfants de Gabrielle Darrot ; il est encore question de sa succession dans un jugement du 21 août 1655 ;
- 2° Louis, né le 20 août 1589, mort jeune ;
- 3° Georges, écuyer, né le 20 avril 1593, aurait vécu jusqu'en 1605 (17) ;
- 4° Marie, décédée à la Chabotterie, le 3 novembre 1604.
De Marie Ferré sont issues :
- 5° Marie, née le 7 septembre 1598, morte jeune ;
- 6° Françoise, demoiselle de Choisy, née le 23 mars 1600, morte à la Sénardière le 9 juin 1616, enterrée à Saint Sulpice le 11.
De son troisième lit avec Louise de Fiesque il eut :
- 7° Anne, née à la Sénardière le 28 avril 1614, enterrée dans l'église de Gorges, le 11 juin suivant.
XII. — Hélène Darrot (18) fut la principale héritière de son grand-oncle, comme aînée des enfants de Gabriel Darrot, marié à Charlotte des Nouhes en 1605, lequel était fils aîné de Charles Darrot et d'Elisabeth Aubert ; elle devint donc en 1627 dame de la Chabotterie, l'Enclave de Saint-Denis la Chevasse, Choisy, aliàs la châtellenie de Rocheservière en partie, la Normandelière, la Babinière, la Marzelle, la Faguelinière, etc., fiefs qu'elle apporta à son mari.
Elle épousa, le 9 mai 1633, son oncle à la mode de Bretagne, Gilbert Darrot, chevalier, seigneur de l'Eulière, devenu lieutenant- colonel du régiment de Brézé, fils de Gilbert, chevalier, seigneur de l'Eulière, et de Céleste Bruneau de la Rabastelière.
Ils reçurent de nombreux aveux de leurs vassaux de la Chabotterie, mais ils habitèrent plus fréquemment le château de la Fromentière (la Flocellière), car ils donnèrent à bail les seigneuries de la Chabotterie, de la Normandelière et de la Babinière à André, puis à Toussaint Marchegay.
Hélène Darrot fut obligée de donner partage aux autres héritiers de Jean Aubert, qui laissait à sa mort le domaine de la Chabotterie, à l'époque de sa plus vaste étendue.
Elle abandonna à sa soeur cadette, Charlotte Darrot (mariée I° à Guy de la Ramée, dont une fille unique, Marie, mariée à Charles de Ruays, chevalier, seigneur de la Guerche, dont postérité ; 2e à Pierre Thomasset, chevalier, seigneur de la Boislivière, sans postérité), les métairies du Fossé, de l'Hôpitaud, la Siffraire, la Chironnière, la Séguinière, la Boulaye, la Rogerie, plus une partie de la châtellenie de Choisy, le tout sous le parage de la Chabotterie. Il lui fallut enfin partager ses cousins des Nouhes, issus du second mariage d'Elisabeth Aubert avec Jacob de Crunes, et elle leur laissa la seigneurie de la Normandelière, etc. Elle procéda à ces différents partages après la mort de son mari, décédé en 1642, et mourut au mois de décembre 1669, ayant eu six enfants, tous nés à la Fromentinière.
Ce sont :
- I° Gilbert, écuyer, seigneur de l'Eulière, né le 20 septembre 1634, décédé vers 1655 ;
- 2° Charles qui suit ;
- 3° Gabriel qui suivra ;
- 4° autre Gabriel, reçu chevalier de Malte, le 16 novembre 1653 ;
- 5° Aimée, née le 17 avril 1639 ;
- 6° Gabrielle, née le 17 décembre 1639, morte au berceau.
XIII. — Charles Darrot, chevalier, seigneur de l'Eulière, puis de la Chabotterie, l'Enclave de Saint-Denis, Choisy, la Marzelle, etc., dont il reçut les aveux des tenanciers en 1668, naquit le 20 mars 1637, et fut maintenu noble avec son frère, le 24 septembre 1667. Il eut à soutenir de nombreux procès provenant en grande partie de la succession embrouillée de sa mère, et fut inhumé dans l'église de Saint-Jean de Montaigu, le 10 décembre 1695.
Il épousa, par contrat du 23 novembre 1656, suivant lequel il obtint en dot le château de la Chabotterie, Françoise-Marie-Angélique Gabriau de Riparfonds, fille de Jean, écuyer, seigneur de Riparfonds, conseiller au Parlement de Bretagne, maire de Poitiers, et de Marie Reveau de Putigny. Devenu veuf, il se remaria à demoiselle Marie de Meulles.
Du premier lit sont nés :
- 1° Charles-François Darrot, chevalier, seigneur de l'Eulière et aussi d'une partie de la Chabotterie, Choisy et l'Enclave, dont il ne porta pas généralement les titres. Il donna partage à son cousin, M. Darrot de Choisy, et fut maintenu dans sa noblesse par M. Quentin de Richebourg, le 30 mars 1715. Marié en 1699 à Anne-Hyacinthe de Boisjourdain, il eut pour fils aîné Charles-Séraphin-Alexis-Etienne Darrot, chevalier, seigneur de l'Eulière, d'une partie de la Chabotterie, de Choisy et de l'Enclave, dont il fit cesser l'indivision par acte du 8 avril 1729. Il épousa Marie-Françoise Brigitte de Charbonneau, puis Marie-Catherine-Agathe de Hillerin de Boistissandeau, et mourut sans postérité, à Montaigu, le 21 novembre 1767, âgé de soixante-six ans.
- 2° Lucas, 1653-1674 ; — 3° Marie-Charlotte-Catherine, mariée en 1682 à Joseph-Louis Roatin, chevalier, seigneur de Boisnerbert ; — 4° Marie-Anne-Gabrielle. mariée en 1698 à Jacques Michel, écuyer, seigneur des Essarts, capitaine de la milice gardes-côte de l'élection de Falaise. — De Marie de Meulles naquirent : 5° Louis, mort entre 1712-1728, et quatre autres enfants nés à l'Eulière et morts jeunes.
XIV. — Gabriel Darrot, chevalier, fut seigneur de la Chabotterie, l'Enclave de Saint- Denis-la-Chevasse, Choisy, Saint-Christophe-la-Chartreuse, etc., fiefs qui lui furent attribués en partie par son frère aîné, Charles Darrot ; il établit sa demeure au château de la Chabotterie.
Il reçut un grand nombre d'aveux en 1684 et, le 9 octobre 1696, il procéda à Montaigu à l'élection d'un des administrateurs de l'Hôpital.
Il mourut l'année suivante, laissant de Gabrielle Constant, fille de Jean, écuyer, seigneur de Chézeaux, et de Catherine Le Maye des Minières, de Poitiers, qu'il avait épousée en 1660 et qui, pendant une partie de son veuvage, vint demeurer au logis du Sensis (Mormaison) :
- I° Gabriel-François, qui suivra son frère cadet ;
- 2° Yves-Joseph, qui suit;
- 3° Marie-Gabrielle, qui, après une existence mouvementée et quelque peu scandaleuse, épousa à Nantes, le 4 septembre 1711, son ancien amant, Jacques Jousson, écuyer, seigneur du Plessis, sénéchal d'Aspremont, veuf de Françoise Arnaud de l'Epinay. Leur fille, Jacquette-Hyacinthe, aurait été l'héritière naturelle de son oncle, le seigneur de la Chabotterie, si elle n'avait pas renoncé à tous ses droits ; elle vivait tantôt à la Chabotterie, tantôt à la Viollière, où elle mourut en 1791 ; — Céleste, sur laquelle MM. Dugast-Matifeux et Beauchet-Filleau ont fait erreur : elle aurait, dit-on, épousé en 1710 un garde-tabac à l'Herbergement-Ydreau (?).
-
XV. — Yves-Joseph Darrot, chevalier, seigneur de la Chabotterie, l'Enclave de Saint-Denis, Choisy, etc.,
Il prend tous ces titres, quoique fils cadet du précédent seigneur, avant son frère Gabriel et reçoit les aveux et hommages des vassaux de ces fiefs en 1698 et 1699, sans que nous puissions en expliquer le motif. Ce qui est également certain, c'est qu'il rendit les droits de son frère aîné dès 1701, et qu'il habitait le Sensis avec sa mère et ses soeurs en 1707. Il dut mourir, sans alliance, peu de temps après.
XVI. — Gabriel-François Darrot, chevalier, seigneur de la Chabotterie,
Choisy, l'Enclave de Saint-Denis, le Bleure, etc., fils aîné et principal héritier de Gabrielle Darrot et de Gabrielle Constant, fit aveu et dénombrement de sa seigneurie de la Chabotterie au marquis de Montaigu, Gabriel-Antoine de Crux, le 20 mai 1701.
Il est cité dans l'arrière - ban des gentilshommes du Poitou destinés à tenir garnison à Challans, en 1703.
Le domaine de la Chabotterie ayant été saisi, il fut procédé à un état des lieux, le 25 février 1711, qui est du plus haut intérêt pour l'histoire de ce château ; les dépenses urgentes sont évaluées à 3.921 livres, soit près de 15.000 francs de notre monnaie.
Marié, en 1698, à Hélène Thomàsset, il en eut un fils, Clair-Gabriel, chevalier, parrain de Jacques Gabriel Jousson en 1714. Ce dernier mourut avant son père ; aussi M. de Choisy, resté sans enfants, passa une vente fictive avec la famille Thomasset, le 21 octobre 1728, peu de jours avant sa mort, et institua sa femme héritière de tous ses biens.
XVII — Hélène Thomasset (19), née en 1665, fille d'Antoine Thomasset, chevalier, seigneur de la Gestière, et de Gabrielle Templier, était veuve de Pierre Micheau de la Bonnière, quand elle épousa en secondes noces haut et puissant seigneur Gabriel François Darrot, par contrat du 4 février 1698 (Abram et Jousbert, notaires de la châtellenie de Saint Gilles). A sa mort (fin 1728) elle devint la dame de la Chabotterie, Choisy, etc., et cela en raison de ce qu'elle avait acquitté les dettes de son mari, vers 1711, sur ses biens propres et surtout en qualité de sa légataire et donataire universelle.
Toutefois, afin que les héritiers Darrot ne puissent venir compliquer la situation, elle avait décidé son mari mourant à faire la cession d'une partie de ses domrines à ses neveux, Antoine et Anne-Renée Thomasset (20) ; cette cession était également signée par Hyacinthe Jousson, sa nièce.
C'est Hélène Thomasset qui fit cesser l'indivision qui existait dans les seigneuries de la Chabolterie, Choisy et l'Enclave, avec ses cousins les Darrot de l'Eulière, par acte du 8 avril 1729, d'après lequel elle devenait définitivement la dame de ces lieux.
Elle testa les 26 juillet 1736 et 18 novembre 1737 ; elle mourut à la Chabotterie et fut inhumée dans l'église paroissiale, le 3 décembre 1739.
XVIII..- Anne-Renée Thomasset, fille d'Antoine Thomasset, chevalier, seigneur de la Gestière, et de Louise Gazeau de la Giraudière, propriétaire pour une petite portion, depuis le 21 octobre 1728, des seigneuries de la Chabotterie, Choisy et l'Enclave de Saint-Denis, les posséda à peu près totalement, comme héritière universelle de sa tante, Mme de Choisy, en 1739.
Née à Sainte-Opportune en Retz, le 7 mars 1708, elle épousa à Saint-Sulpice, le 26 novembre 1737, Charles-Alexandre de la Fontenelle, et mourut à la Chabotterie, le 23 juillet 1744.
XIX. — Charles-Alexandre de la Fontenelle (21), chevalier, seigneur de la Viollière, la Copechagnière, la Limonnière, puis de la Chabotterie, Choisy, l'Enclave, etc., du chef de sa femme, et enfin de son propre chef en vertu de la donation qu'elle lui en fit le 16 juin 1744, naquit à la Viollière, le 31 mars 1709, et mourut à la Chabotterie, le 9 janvier 1760. C'est lui qui racheta, de ses cousins, le Ier décembre 1742, les métairies du Fossé et de la Chironnière, qui avaient été jadis données en partage à Charlotte Darrot.
Il eut de dame Anne-Renée Thomasset :
- I° Philippe-Joseph, né et mort à la Chabotterie, le 29 novembre 1740 ;
- 2° Charles Alexandre qui suit ;
- 3° Gabrielle-Anne, née à la Chabotterie, le 21 juin 1739, mariée à Saint-Sulpice, le 3 août 1761, à son cousin-germain, Joseph-Charles-Marie de Goué, chevalier, seigneur du Marchais, etc.. décédée au Marchais, le 31 août 1774 ;
- 4° Anne Marguerite, née et morte à la Chabotterie, en 1742.
XX. — Charles-Alexandre de la Fontenelle, dit marquis de la Fontenelle, chevalier, seigneur de la Chabotterie, Choisy, l'Enclave de Saint-Denis, le Fossé, la Viollière, la Copechagnière, la Limonière, etc.,
naquit à la Chabotterie, le 4 juin 1744, fut reçu page de la Grande Ecurie du roi, le 16 mai 1760, et mourut à Paris, paroisse de Saint-André-des-Arts, le 4 juillet 1788.
Il n'eut pas d'enfant de Suzanne Thérèze Henriette Poictevin de la Rochette du Plessis-Landry, qu'il avait épousée aux Clouzeaux, le 5 mars 1764, et ses nombreux domaines passèrent ainsi à ses neveux, MM. de Goué.
M. de la Fontenelle restaura son château, l'orna de nombreuses boiseries de style, et y fit fondre, le 24 juillet 1784, la grosse cloche marquée à son blason qu'on y admire encore. Malheureusement il céda aussi au goût de l'époque, faisant disparaître le caractère féodal du château, comblant les douves et enlevant aux fenêtres la plupart des croisillons qui en étaient le principal ornement.
Mme de la Fontenelle reçut un douaire de 1.800 francs et mourut à Nantes en 1828 ou 1829.
XXI. — Charles-Joseph de Goué (22), chevalier, seigneur du Marchais, etc., puis, à la mort de son oncle, seigneur de la Chabotterie, la châtellenie de Choisy, Saint-Christophe-la-Chartreuse, l'Enclave de Saint-Denis-la Chevasse, la Viollière, la Copechagnière, la Limonnière, etc., naquit à la Chabotterie, le 27 mai 1763, et était fils aîné de Joseph-Charles-Marie de Goué et de Gabrielle-Anne de la Fontenelle.
Entré à quinze ans dans les armées du roi en qualité de cadet-gentilhomme en 1778, il est sous-lieutenant au régiment d'Armagnac en 1779, lieutenant en 1783 et fait campagne aux Antilles.
Il assiste à Poitiers à l'assemblée des nobles pour la convocation des Etats-Généraux en 1789
Il doit avec ses amis faciliter la fuite du roi, mais à la suite de l'arrestation de Varennes, les troupes se révoltent et les événements le contraignent à émigrer, ainsi que ses deux frères Louis et Gabriel de Goué, le Ier septembre 1791 ; il envoie sa démission le 15 suivant. Il fait dès lors partie de l'armée des Princes, puis de l'armée de Condé où il prend part à toutes les campagnes, jusqu'à sa mort, survenue en Souabe, le Ier novembre 1795.
Par la mort de son cousin Georges-Louis de Goué, de la branche protestante du Hanovre, il était devenu le chef de nom et d'armes de cette antique maison originaire du Bas-Maine, qui avait eu plusieurs de ses membres aux Croisades, de hautes charges à la cour et dans les armées, des chevaliers de Malte et de l'Ordre du Roi, etc. Il était de ce fait héritier des titres de baron et marquis de Goué, portés par la branche aînée des sires de Goué aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, et que la branche de la Chabotterie relèvera après l'extinction prochaine de la descendance masculine de Louis de Goué, actuellement titulaire légitime de ces titres.
Quoique propriété d'émigré, la Chabotterie ne fut pas vendue nationalement.
Placée sous séquestre, dès 1792, elle fut affermée par adjudication au compte de la Nation, tantôt par Jean Touzeau, du village des Forges, tantôt par Louise de Goué elle-même, tantôt par François Gillaizeau, de Montaigu.
Néanmoins, elle resta toujours habitée, en dehors du passage des troupes républicaines, par les soeurs de Charles-Joseph de Goué, Charlotte, tuée aux landes de Boisjarry, le 28 février 1794 ; Henriette, qui fut grièvement blessée le 28 février 1794 et qui épousa à la Chabotterie, le 19 mai 1795, son oncle à la mode de Bretagne, Gabriel-César de Tinguy, chevalier, seigneur de la Giroulière ; et Louise, décédée en 1826.
Suivant le partage définitif passé entre Mlles de Goué et la République, le 13 fructidor an VI (30 août 1798), elle resta définitivement dans la part de la Nation ; mais n'étant pas encore vendue au retour d'émigration de MM. de Goué, ceux-ci obtinrent main levée du séquestre en 1802 (23).
Un an auparavant, le 2 germinal an IX (23 mars 1801), à l'occasion de la fin du bail de la Chabotterie par Louise de Goué, il avait été procédé à un état des lieux du château, qui apporte de précieux renseignements pour son histoire.
XXII. — Gabriel-Marie de Goué, chevalier, reçut dans les partages faits entre lui, son frère aîné, Louis de Goué, ancien officier, chevalier de Saint-Louis, et ses soeurs, Mme de Tinguy et Louise de Goué, par acte sous seing privé passé à la Chabotterie, le 20 avril 1804, le château de la Chabotterie et les métairies de la Chabotterie, la Vieille-Cour, le Fossé, la Morinière et la Chironnière.
Né au château du Marchais (les Brouzils), le 20 juillet 1773, il fit ses preuves de noblesse pour l'Ecole militaire en 1785 ; il émigra en 1791, prit part à toutes les campagnes de l'émigration et rentra en France en 1801.
Il fut capitaine-commandant de la paroisse de Saint-Sulpice en 1815, et ses services reçurent pour récompense la croix de chevalier de Saint-Louis, le 7 août 1816. Il fut maire de sa commune de 1812 à 1830 et mourut à la Chabotterie le 21 décembre 1838.
On lui doit la plantation, faite en 1820, de la superbe avenue de chênes, d'une longueur de huit cents mètres, qui était considérée à juste titre comme la plus belle de toute la Vendée, jusqu'à ce que la terrible maladie qui sévit depuis 1908 soit venue la détruire en partie.
M. de Goué avait épousé à Grandchamp (Loire-Inférieure), le 20 juillet 1810, Emilie de Besné, fille de Claude-Germain-Louis, chevalier, ancien officier, seigneur de la Grandcour et du Rougeul, chevalier de la Légion d'honneur, et d'Emilie Espivent de la Villeguevray-Villeboisnet, dont :
- I° Gabriel ;
- 2° Claude 1882), aumônier pendant quarante- deux ans des Soeurs des Sacrés-Coeurs de Jésus et Marie de Mormaison, dont il fut l'insigne bienfaiteur ;
- 3° Stanislas (1814-1875), maire de Saint-Sulpice de 1871-1875 ;
- 4° Achille, qui suit;
- 5°Emilie (1816-1881),mariée en 1844 à Stanislas Mercier de Lépinay ;
- 6°Félicité(1819-1891), mariée en 1848 à Jean Fontan.
-
XXIII. — Achille de Goué, né à la Chabotterie, le 4 février 1818, reçut par testament de son père du 8 mars 1838, confirmé suivant les partages du 22 avril 1841, le château de la Chabotterie, où il mourut le 8 avril 1867.
Il avait épousé à la Roche-sur-Yon, le 26 juillet 1842, Octavie Boscal de Réals de Mornac (1820-1904), fille de Léon, comte de Mornac, marquis de la Chaize-le-Vicomte, colonel d'infanterie, général en chef de l'armée vendéenne en 1815, après la mort de Suzannet, chevalier de Saint-Louis, la Légion d'honneur et Saint-Ferdinand d'Espagne, député de la Vendée, etc ,et de Zoé de Barbeyrac de Saint Maurice.
Seize enfants sont nés de cette union :
- I° Alain, qui suit ;
- 2° Joseph, né en 1844, lieutenant au 2e zouaves, reçut le baptême du feu au mois d'avril 1870, dans une campagne sur les confins du Maroc pendant laquelle ses chefs le surnommèrent brave de Goué. Quelques mois après, il était sur les bords du Rhin, et mourait à Woerth, le 20 septembre 1870, des suites de ses blessures reçues à la bataille de Woerth-Froeschwiller-Reichshoffen ;
- 3° Octave (1846-1902), engagé aux zouaves pontificaux à Rome en 1867, décoré de la médaille Bene merenti, lieutenant des mobiles de la Vendée en 1870-71, prend part aux batailles de Chevilly, Champigny, Montretout, etc. Marié à Rezé, le 6 octobre 1886, à Geneviève Ertault de la Bretonnière, il a eu : Jeanne ( 1888) et Joseph (1889), demeurant au château de la Barre (Carquefou). M. J. de Goué est l'auteur d'une intéressante monographie sur Carquefou (1912);
- 4°Henri, dit baron de Goué, né en 1847, sous-lieutenant dès 1866, décédé lieutenant-colonel du 77e d'infanterie à Cholet en 1903. Après avoir combattu à Woerth, il avait été fait prisonnier à Sedan en 1870 et fut envoyé en captivité en Allemagne où il tenta de s'évader ; il prit part en 1880 à la campagne de Tunisie. Il était chevalier de la Légion d'honneur et décoré de la Médaille coloniale ;
- 5° Marie, née et morte en 1849 ;
- 6° Albert, né en 1850, marié à Lunegarde (Lot), en 1890, à Louise Chevalier du Fau, dont sont nés un fils, Jean (1891-1892). et trois filles, Marthe, Marie et Henriette. Il a habité durant de longues années la Chabotterie, occupant ses loisirs à l'histoire de la contrée, et plus d'une fois ses notes ont été utilisées pour la rédaction de la présente Chronique. Il a été maire de Saint-Sulpice de 1878 à 1894 ;
- 7° Philibert, né en 1851, volontaire aux zouaves pontificaux en 1871, religieux capucin en 1872, actuellement missionnaire au Canada ;
- 8° Charles, né en 1853 ;
- 9°Zoé, née en 1854 ;
- 10°Mathilde, née en 1855. Mlles de Goué, qui sont propriétaires de la Vieille-Cour, habitent depuis 1905 l'Epiardière en Mormaison. Elles demeuraient auparavant à la Chabotterie, vivant, de 1892 à 1904, chez leur frère aîné, qui eut la générosité de leur laisser pendant cette longue période la jouissance de tout son patrimoine ;
- 11° Auguste, né en 1856, décédé sous lieutenant au 62e d'infanterie à Lorient, en 1884 ; il avait fait l'expédition de Tunisie en 1880 ;
- 12° Louis, né en 1857, religieux capucin en 1877, actuellement en Espagne ;
- 13° Marie (1858-1866) ;
- 14° Emilie, née en 1859, religieuse des Ursulines de Chavagnes en-Paillers depuis 1878 ;
- 15° Louise, née en 1861, mariée, en 1887, à Henri de Liger ;
- 16° Raymond (1862-1874).
-
XXIV. — Alain de Goué, né à la Roche-sur-Yon, le 7 février 1844, contrôleur principal des contributions directes en retraite, habite le château de la Chabotterie qu'il possède en vertu des partages passés entre lui et ses frères et soeurs en 1892, partages confirmés par devant notaire en 1895.
Il est maire de Saint-Sulpice depuis 1908. Il a épousé à Vannes, le 24 novembre 1874, Fanny Maujoüan du Gasset, fille de Théodore, ancien commissaire de la marine, chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Médaille de Sainte-Hélène, et de Sainte Billette de Villeroche, dont il n'a eu qu'un fils, qui suit :
Alain Joseph François Marie de Goué, né à Vannes, le 18 avril 1879, docteur en droit, lauréat en Sorbonne de la Faculté de droit de Paris, est l'auteur de nombreux ouvrages historiques et en particulier de la présente Monographie de Saint-Sulpice ( 1912-1913); il a dressé également la chronique des autres paroisses du canton de Rocheservière, à l'exception toutefois de l' histoire ecclésiastique contemporaine (1908-1912).
Sergent au 356e régiment d'infanterie, durant la première guerre mondiale. Mort pour la France le 08-10-1918 (Semide - Orfeuil, bois du coq, 08 - Ardennes, France) Matricule au corps 0026866
Il a épousé à Poitiers, le 30 octobre 1906, Sabine de Lassat, fille de Gilbert et de Jeanne de Meynard de la Farge.
Monographie de Saint-Sulpice-le-Verdon. (Canton de Rocheservière-Vendée) / par A. de Goué,
HISTOIRE GENEALOGIQUE DE LA MAISON DE CHABOT - BRANCHE DES SEIGNEURS DE VOUVANT ET DE LA ROCHE CERVIÈRE <==.... ....==> Juin 1815 - les Combats de Rocheservière sur le Pont Gallo- romain de Péplu traversant la Boulogne
(1) Source principale : Arch. de la Chabotterie, à la Chabotterie, à la Violière et au Petit-Thouars (Indre-et-Loire). — Nous résumons ici notre travail manuscrit : La Chabotterie et ses seigneurs (200 pages). Il a été déjà publié sur ce château différents articles : Echos du Bocage Vendéen, 1884, I, p. 129-136 ; Revue du Bas-Poitou, 1907, XX, p. 5-19 ; plusieurs ouvrages et revues lui ont également consacré quelques pages à propos de la prise de Charette.
(2) Vendue problablement vers la fin du XVe siècle aux de Goulaine de l'Audonnière, cette maison de ligence fut rattachée alors à la seigneurie de la Pilletière(Rocheservière); néanmoins elle conserva toujours son nom de la Chabotterie ou Chabotière jusqu'à la Révolution (Arch. de l'Ecorce).
(3) Seu, M. Benjamin Fillon avait émis en 1857 l'opinion contraire.
(4) Les morceaux qui gisaient épars dans un pré voisin viennent d'être rassemblés et permettent d'en constater le bel effet.
(5) Les borderies de la Boulaye et de la Rogerie, attenant à ce domaine comme propriété, ne dépendaient pas pourtant de la seigneurie de la Chabotterie, mais de celle de la Chasse-landière (les Lucs).
(6) Bib. de Nantes, Coll. Dugast-Matifeux, 204 (aveux à Montaigu).
(7) Chabot porte : d'or à 3 chabots en pal de gueules 2 en1. D'après les notes prises sur les premiers seigneurs de la Chabotterie par les Aubert du Petit-Thouars et suivant leur grand tableau généalogique ils portaient l'écu au champ d'argent comme brisure de cadets.
(8) Ces expressions donnent donc bien à penser que le premier château de la Chabotterie était situé à l'emplacement de la Vieille-Cour, où se voyait encore à la Révolution une petite gentilhommière, avec sa fuye et ses douves comblées en 1840.
La Chabotterie actuelle, distante de deux cent cinquante mètres, se serait ait appelée tout d'abord la Cour (nom féodal d'ailleurs) ou Basse-Chabotterie, et elle aurait eu un logis noble construit pour quelque cadet (peut-être pour Hugues lui-même), d'où les noms de Cour-Neuve et de Neuve-Chabotterie.
Mais les Chabot, dont le château avait été fortement éprouvé par les guerres, édifièrent, vers 1460, une demeure plus importante en cet endroit qui prit le seul nom de la Chabotterie, tandis que le manoir primitif fut appelé la Vieille-Chabotterie, nom qu'il portait encore en 1789, concurremment avec celui de Vieille-Cour, destiné à rappeler la « Cour-Neuve » des cadets. Ce dernier nom a seul prévalu.
(9) La destruction des archives pendant les guerres explique l'imprécision de la filiation des premiers degrés, et la présence de plusieurs noms isolés, dont nous citerons seulement : Nicocolas Chabot, marié à Jehanne Bairtaud qui, par leur représentant, Jean Allard, paroissien de Saint-Pierre-du-Luc, passent un contrat d'échange avec Jean de Badiole, écuyer, seigneur de Badiole, près la Roche, le 25 janvier 1406 (v. s.). Il serait le frère cadet de Jean I Chabot. — Yvon Chabot, écuyer, est condamné à une amende, le 18 janvier 1438 (v. s.), avec plusieurs autres nobles de la châtellenie de Montaigu, pour n'avoir pas suivi les armées du roi, comme leur qualité de noble l'exige. (B. N., 24160 )
— Hugues Chabot, François Chabot. — Jehanne Chabot épousa, vers 1480, Mathurin Joslain, riche bourgeois demeurant au bourg de Saint-Sulpice. Ils passent divers actes de vente avec le seigneur de la Bégaudière, Christophe Bégaud, les 2 novembre 1507 et 17 mai 1511.
Par ce dernier ils cèdent leur seigneurie, fief et ligence Voyraud aliàs de la Rousselière, avec partie de leur maison du bourg, ses appartenances, etc. (Arch. Ventée, E. Gastinaire.)
(10) Arch. dèp. de la Loire-Inf., E 186.
(11) Arch. de la Grange-Barbastre du Mls de Goulaine.
(12) Doc. inéd. de l'Hist. du Poitou, publiés par la Soc. des Ant. de l'Ouest, 1876, p. 199.
(13) Arch. de l'Ecorce (Vieillevigne).
(14) Arch. dép. de la Vendée, E (Gastinaire),
(15) Aubert porte : d’or à 3 têtes de limiers de sable. Ce sont bien là les véritables armoiries portées par les Aubert de la Normandelière et de la Chabotterie (Bib Mat. P. Orig, 119 et Bib. de l'Arsenal, Ms. 3679), quoique la branche cadette de cette maison, celle des Aubert de Saint-Vincent-sur-Graon ait porté : d'or (d'argent) à 10 roses de gueules posées 4. 3, 2, 1. — C'est ce qui a induit en erreur le Dictionnaire Beauchet-Filleau, d'ailleurs inexact en ce qui concerne les branches des Chabot, Aubert et Darrot de la Chabotterie.
(16) de Saint-Vincent de Nantes : arch. Mun. G.G. 400
(17) C'est de ce Georges Aubert que la famille Aubert du Petit-Thouars prétend descendre. Pour le prouver, le chevalier du Petit-Thouars vint à la Chabotterie, en 1767, demander communication des titres du château, qui, depuis, n'ont jamais été restitués. Nous ne pouvons ici donner les multiples raisons qui ne permettent pas de rattacher les Aubert du Petit-Thouars aux Aubert de la Chabotterie, ni relater les nombreux faux qui ont été commis pour étayer cette prétendue filiation. Qu'il nous suffise de dire que nous avons maintes preuves que Georges Aubert du Petit-Thouars était né à Poitiers et issu d'une très ancienne famille bourgeoise, les Aubert d'Averton ; nous y joignons nos regrets de ne pouvoir rattacher aux Aubert de la Normandelière et de la Chabotterie une famille qui a fourni tant d'hommes illustres à la France.
(18) Darrot porte : de sable à 2 cygnes affrontés d'argent, ayant leurs têtes contournées et les cols passés en sautoir portant chacun dans leur bec un anneau d'or.
(19) Thomasset porte : d'argent à 5 hermines de sable 3.2 ; au chef d'azur chargé d'un griffon passant d'or armé de gueules, le tout soutenu de sable.
(20) Antoine Thomasset, chevalier, seigneur de la Gestière et de la Bédoutière, qualifié de seigneur chemier de la Chabotterie, Choisy, etc., dont il posséda une faible partie en vertu de l'acte du 21 octobre 1728, reçut en cette qualité un certain nombre d'aveux, en 1729. Il épousa, vers 1725, Marie-Anne Sajot du Plessis, dame de la Bédoutière, dont : Marie-Anne, — Louise-Claire (1727-1767), mariée, en 1748, à Joseph-Christophe Alexandre de Chevigné, chevalier de Saint-Louis, seigneur de la Grassière, etc.,qui eut, ainsi que ses enfants, des intérêts dans la terre de la Chabotterie, — Marie-Louise, — Gabrielle, — Anne-Renée Thomasset et sa descendance possédèrent et habitèrent la Chabotterie.
(21) De la Fontenelle porte : d'azur au croissant d'argent montant en abîme, surmonté d'une étoile d'or et cantonné de 4 étoiles de même.
(22) De Goué porte : d'or au lion de gueules, surmonté d'une fleur de lys d'azur.
(23) La République s'attribuait dix-huit métairies (dont neuf furent vendues nationalement), plus le château de la Chabotterie, la maison du bourg de Saint-Sulpice et celle de la ville de Talmont ; il n'était laissé aux demoiselles de Goué que dix métairies, des marais salants et quelques rentes.