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PHystorique- Les Portes du Temps
2 février 2021

2 et 3 février 1794, Les trois batailles de Chauché ; Charles Sapinaud de La Rairie, Charette et Grignon.

2 et 3 février 1794, Les trois batailles de Chauché ; Charles Sapinaud de La Rairie, Charette et Grignon

Fuyant les colonnes d'Haxo, Charette est de nouveau attaqué par Joba avec 1 500 hommes et est battu à deux reprises à Saint-Fulgent le 9 janvier et aux Brouzils trois jours plus tard.

Légèrement blessé par une balle à l'épaule et n'ayant plus que 400 à 1 000 hommes, il se cache fin janvier au couvent du Val de Morière, à Touvois.

Plusieurs fois Charette et les officiers de son état-major vinrent se faire soigner chez les religieuses du Val-Morière.

La division du général Grignon occupe alors Saint-Fulgent et Les Essarts.

Rescapé de la Virée de Galerne, Charles Sapinaud de La Rairie regagne la Vendée et parvient à reconstituer l'Armée du Centre, il réunit 1 800 hommes.

Informé de ce rassemblement, Charette,  rassemble 800 hommes et se porte à la rencontre de Sapinaud afin d'opérer une jonction avec ses troupes.

Grignon détache alors 500 hommes de sa colonne et un même nombre d'hommes de sa colonne de gauche partent attaquer les Vendéens signalés à Chauché.

Irrités de n’avoir pu surprendre Charette au Val de Morière (1) où il soignait sa blessure, les Bleus y massacrent sans pitié les religieuses et d’autres femmes inoffensives.

Les expressions manquent pour peindre toutes les horreurs que l’indiscipline et l’irréligion leur tirent commettre en ces circonstances.

Les soldats de Charette, exaspérés de telles infamies veulent faire sentir aux massacreurs le poids de leur vengeance.

 

Le 2 février 1794, le jour où Stofflet battait Robiquet, Crouzat et Cordelier, Sapinaud et Gogué paraissaient à la tête de leurs anciens soldats de la Verrie, de la Gaubretière et des lieux environnants.

Ils vont attaquer, avec 900 hommes, Dutruy à Chauché et le mettent en complète déroute après une courte fusillade (2).

Ils ne furent pas aussi heureux le lendemain ; Joba arriva des Essarts au secours de Dutruy et les battit à son tour, mais le succès de Joba ne fut pas de longue durée.

 

Charette, que sa blessure n’empêchait plus de monter à cheval, ayant appris la déroute de Sapinaud, fait un appel à ses braves, et le 3 février, au matin, il reparaît devant Chauché à la tête de 3,000 hommes.

 Comme il ne peut tenir encore à la main la bride de son cheval, il l’attache à sa boutonnière.

Il a déjà vaincu Joba à Saint- Fulgent, il veut encore le défaire à Chauché.

En effet, après une vive fusillade, il le met en déroute, lui tue plusieurs centaines d’hommes et le poursuit sur la route de Saint- Fulgent. (les Républicains qui perdent 30 hommes selon le rapport de Grignon)

La terreur qu’il inspire est si grande que Grignon qui, pendant la bataille, se tient à la tête de  1.000 hommes, n’ose venir au secours de son collègue.

 Grignon n'a de bravoure que pour égorger les femmes et les enfants : il est sans courage en face d’hommes armés, et, ce qu’il craint surtout, c’est de tomber aux mains des royalistes qui se vengeront, il le sent bien, de toutes ses barbaries.

Il s’avance cependant à la fin, mais seulement pour recueillir les blessés et les égarés de la colonne fugitive.

Pour voiler sa lâcheté, il écrivit à Turreau : « Tu m’as mis à un poste un peu épineux; nous manquons de pain et de cartouches. Si j’ai eu un désagrément de servir, c’est aujourd’hui. Il ne faut pas se dissimuler que les brigands sont en force, et qu’ils ont fait beaucoup de recrues ! »

Après sa victoire, Charette prend à peine le temps de distribuer des vivres à ses soldats; il se retourne aussitôt contre une nouvelle colonne républicaine que commandent Lachenaie et Prévignaud, et qui, depuis les Essarts, n’a cessé de brûler et de massacrer.

Pour  la battre, il partage sa troupe en trois corps, donne à Joly le commandement du premier, à Sapinaud celui du second, et se réserve la direction du troisième.

Sapinaud garde Chauché, Charette se met en embuscade sur la route que suit l’ennemi, et il ordonne à Joly de faire un mouvement tournant pour envelopper les Républicains.

La deuxième colonne, partie des Essarts et commandée par l'adjudant-général Lachenay, arrive en retard et n'attaque qu'à 5 heures du soir.

Attaqués en tête et en flanc, les Bleus se défendent d’abord avec courage; mais bientôt, enserrés de toutes parts, ils sont taillés en pièces, et le champ de bataille est couvert de leurs morts et de leurs blessés.

Les débris de leur colonne sont obligés, pour s’échapper, de s’ouvrir, les armes à la main, un passage à travers les rangs des Royalistes.

En rentrant à Chauché, Charette apprend qu’une troisième colonne républicaine, venant du Grand-Luc et de Saint-Denis-la-Chevasse, arrive au secours des vaincus.

Une troisième colonne de la même division, n'ose pas poursuivre sa marche et rebrousse chemin avec les vaincus, laissant les paysans, maîtres d'un énorme butin en armes et en munitions, fusiller tous les prisonniers, et dépouiller les morts; on trouva sur eux le fruit de dix jours de rapines.

Il suffisait de secouer les habits pour en faire pleuvoir les pièces d'or; un certain Biton, de Machecoul, en remplit toutes ses poches et, le soir, il en distribuait à ses camarades.

3 000 paysans à peine nourris, mal armés, manquant de cartouches, fourbus par vingt nuits passées dans les bois, sous la neige ou le dégel, venaient de vaincre 4 300 soldats repus, nantis, reposés, bien pourvus de munitions, mais devenus lâches au métier de massacreurs.

Le lendemain de la bataille, Grignon rallie les fuyards et se replie sur Chantonnay.  De sa honteuse défaite, il écrivait « Si j'ai eu un désagrément de servir, c'est aujourd'hui. », avouant ainsi que la besogne des jours précédents lui plaisait plus que le combat.

 

Dans ces trois affaires, trois mille Royalistes seulement avaient combattu contre cinq mille Républicains. Les prisonniers républicains, au moins deux selon Lucas de La Championnière, sont fusillés par les Vendéens, en représailles des massacres qu'ils ont commis.

 

 

 

  Au château d’Ardelay et dans les paroisses alentours sonnent le tocsin, la colonne de Grignon rejoint celle de Amey aux Herbiers <==

1794, Combat de Saint Fulgent 9 janvier – combat des Brouzils 12 janvier (Charette Forêt de Grasla) <==.... ....==>10 février 1794 combat Saint Colombin (ou bataille de Pont-James), de Charette, Joly et Savin contre Duquesnoy

 

 


 

Saint Michel Mont de Mercure, carrefour des colonnes infernales Grignon - Lachenay (Carte)

Arrivant de Châteaumur, l a colonne de Grignon poursuivit ses exploits en s'avançant vers la Basse-Vendée, non sans détours et contre-marches, afin de ne rien laisser derrière elle. Grignon fit poser un campement à la Flocellière, pendant 3 jours du 27 au 30 janvier 1794.

 

(1) En la paroisse de Saint-Étienne de Mer-Morte (Loire-Inférieure).

(2) A la fin du Consulat, M. Durcot de Puylesson, ancien émigré, revenant de l’armée de Condé, se présentait, un jour, dans les bureaux de la Préfecture, à Bordeaux, pour l’obtention de quelques pièces qui lui étaient nécessaires. Un des employés, voyant que Puytesson était de Chauché, lui dit : « Vos paysans nous ont bien reçus, lorsque notre zèle républicain nous porta comme volontaires dans la Vendée. Nous fûmes battus tout près de Chauché. Vous aviez raison : qu’allions-nous faire là? » (Abbé Du Tressay. -- Puitesson.)

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